Direction les Play off

La pression cependant semblait plus peser sur les épaules des locaux, plutôt que sur les franciliens, tant ceux ci se tendaient avant le début du match.
Ce n’est plus un secret, la botte havraise réside dans l’entame de match, Samedi, le coach n’en a même pas parlé.

Messieurs David THOMAS et Maxime DURAND donnaient les consignes, coup d’œil au gardien visiteur, appel au gardien local, la table de marque est prête ? Coup d’envoi, le palet tombe, deux crosses se le disputent…

Philippe Couyere (Archives)

Dès le coup d’envoi, les Dock’s se ruent sur le portier parisien, et à 01’35’’, ça paie déjà, opportuniste, Fabien BOUILLOUX #18 pousse au delà de la ligne un palet en errance dans le slot. 01 – 00.
Les Coqs pris à la gorge, trouvent déjà que le soirée risque d’être longue, ils font le dos rond, se recroquevillent en défense, mais tiennent le choc.

A 4’59’’, Driss SEBBOUH #5 servait son compère Félix FREBOURG #8 qui trompait la vigilance de Vincent CAZABAN #33, portier de Courbevoie 02 – 00.

Dès lors, les locaux sombraient dans la facilité. Sentant le match (trop tôt ?) bien engagé, ils attaquaient de manière individuelle et désordonnée, permettant au portier adverse de briller.

A 08’35’’, les parisiens rappelaient aux maritimes qu’ils avaient nullement l’envie de n’être que des faire – valoir, Jean François SEYS #14 ramenait, au terme d’un effort solitaire, ses troupes à une unité. 02 – 01.

Vexé, les havrais reprenaient deux longueurs d’avance. Driss SEBBOUH #5 tout seul faisait frémir d’émoi les filets adverses pour 03 à 01 plus en conformité avec le match en cours. Cependant, les Coqs n’abdiquaient pas et profitaient de la nonchalance ciel et marine pour porter le danger devant le cerbère de la porte océane.

La pause arrivait tranquillement pour les deux équipes, sur un faux rythme, le public sur sa faim laissait quelques coups de trompette pour réveiller ses favoris.

Jean Pierre SERVILLE mettait en garde : « La semaine dernière à ce moment du match on menait trois à un, vous vous souvenez ce qu’il s’est passé ensuite… » en rappelant la défaite 06 – 03, subie contre Orléans.

Les visages étaient à peine détendus par cette avance, l’enjeu du match pesait sur les épaules.

Ce discours portait vite ses fruits. Les locaux sautaient sur la glace la rage au ventre, bien décidés à se mettre à l’abri. Non seulement, il convenait de se mettre à l’abri d’autant qu’une nette avance permettrait au second gardien de participer au match.
Ainsi à 23’25’’ Félix FREBOURG signait son doublé d’un joli slap excentré qui ne laissait aucune chance au portier francilien. 04 – 01.
Deux minutes plus tard, Antoine KEISSER #3 prenait la suite de l’action initiée par Camille DICQUEMARE #16 et Pierre – Jean SERVILLE #12 pour amener la marque à 05 à 01 à 25’32’’.
A 27’37’’ Hugo COLETTE #19 mettait une belle boite au #15 parisien, Julien GRAZIANI. Ce derneir vexé de cette marque d’affection posait affectueusement le manche de sa crosse sur le visage de son nouvel ami qui acceptait aussitôt l’invitation pour un paso-doble intense. Hugo COLETTE prenait 2’ + 10’’ et Julien GRAZIANI 2’.

L’ambiance retombée, peu avant la mi-match, le meilleur buteur havrais faisait enfin frissonner de plaisir le filet parisien. A 29’36’’, profitant d’un bon travail de Camille DICQUEMARE #16 et Thomas DOUDET #14, PJ SERVILLE #12 octroyait une avance de 5 buts aux locaux. 06 à 01.

Sur un superbe jeu de passes d’un bout à l’autre de la patinoire, Yoann ROUSSEL #11envoyait le palet dans un filet déserté par son portier décalé qu’il fût par une habile feinte d’Antoine KEISSER #3. 07 – 01.

Cette avance de 6 buts, permettait au gardien remplacé de faire son entrée sous les encouragements de ses partenaires.
Entré à 32’00’’, il subissait le premier assaut à 32’23’’ et s’inclinait d’entrée. Franck JOLY #12, assisté de Jean François SEYS #14 et Julien GRAZIANI #15 propulsait le palet au delà de la ligne pour ramener la marque à 07 à 02.

La seconde pause arrivait sans heurt majeur, sinon quelques prisons de part et d’autre. Dans le vestiaire ciel et marine, le discours était clair, continuer à travailler, assurer.

Mais, une fois n’est pas coutume, l’entame de tiers était parisienne. En deux minutes trente, les franciliens inscrivaient deux buts.
D’abord à 41’25’’, Franck JOLY, #12 envoyait au but un tir quasi anodin, qui était contré et prenait le portier à contre pied. 07 à 03. Le momentum changeait il de camp ?
A 42’35’’, le portier havrais pas encore chaud, était pris par un décalage initié par Atnoine MOTTE #21 qui offrait une reprise en cage vide à Anthony GARCIA #7 pour un 07 à 04 qui redonnait espoir aux visiteurs.

Vexés les havrais se relançaient et mettaient en action le proverbe qui dit que l’attaque est la meilleur des défense.
Pierre Jean SERVILLE #12 peu en jambes jusque là, sortait de sa boite, et en infériorité numérique crucifiait la dernière sentinelle des Coqs, pour un 08 – 04.
Cela semblait même réveiller le gardien de la porte océane qui se décidait enfin à arrêter quelques palets délicats.

A 50’31’’, en power play (enfin diront certains) les havrais remettaient ça, Driss SEBBOUH #5, signait son doublé, en faisant fructifier le travail de PJ SERVILLE #12 et Yoann ROUSSEL #11. 09 à 04.

A 53’28’’, un nouveau tir lointain de Anthony GARCIA #7 semblait promis à un arrêt facile du portier local. Las, une crosse bleue déviait le palet et l’envoyait dans le haut du but. 09 à 05.

Thomas DOUDET #14 était envoyé en prison, pour un cinglage pas des plus évidents, les havrais ne baissaient pas les bras et prenaient les choses en main, Pierre Jean SERVILLE #12 était à la conclusion d’un superbe jeu de passes entre Matthieu RAS #13 et Antoine KEISSER #3 pour la note finale 10 à 05.

En conclusion, Le Havre a assuré le score, et la victoire. La manière n’a pas été au rendez vous, mais qu’importe, le but était de gagner ce match. Jouant pour la première fois de la saison avec une réelle pression sur les épaules, les jeunes havrais ont eu tendance à jouer petits bras quand il aurait fallu assommer définitivement l’adversaire du jour.
Encore une fois, le power play n’a pas été fructueux, et l’indiscipline a compliqué l’affaire.

A noter qu’à l’issue de ce match, Pierre Jean SERVILLE #12 est actuellement le meilleur compteur de la Poule B avec 23 points (16 buts et 7 assistances) et sixième au niveau national. Pour sa part, Antoine KEISSER #3 est cinquième de la poule avec 18 points (10 buts + 8 assistances).

Pour Courbevoie, si le score est sévère, il ne reflète pas l’engagement de cette équipe qui a joué le coup jusqu’au bout, sachant aussi bien faire le dos rond quand l’orage grondait que prendre sa chance quand l’occasion se présentait.
Cependant, quelques tensions sont apparues sur le banc de cette équipe, qui a été laminée par les trop nombreuses prisons concédées.

Les Havrais sont en play off en compagnie de Orléans et Rennes. La partie de la semaine prochaine entre Rennes et Le Havre désignera le dauphin des ligériens.

La réaction du coach Havrais Jean Pierre SERVILLE :

« Même si nos joueurs ont essayé de ne pas le faire voir, il faut bien reconnaître qu’ils ont commencé le match avec une grosse pression sur les épaules, d’où certainement une ambiance assez tendue. Les ciel et marines étaient bien décidés à ne pas perdre le match, c’est sur et ça les a gêné. C’est une victoire qui compte, toute l’équipe était tendue en début de match, avec de la pression. On voulait pouvoir aller à Rennes décontracté, ce sera le cas.
On a encore manqué de jeu collectif, et on n’a pas assez forcé sur les rebonds lâchés par le gardien adverse.
On a manqué de lucidité lorsqu’on menait au score, il manque a cette équipe un joueur expérimenté d’une trentaine d’années avec du caractère. Il servirait de patron, de guide.
L’équipe possède deux gardiens très solidaires avec une grosse motivation et ca fait plaisir pour la suite et surtout un second gardien d3 très motivé afin d’être reconnu à sa juste valeur.
Pour une rare fois, nous avions un public déchaîné avec une super ambiance, comme quoi quelques trompettes changent tout. »

Pour Drisse SEBBOUH numéro 5, du Havre (2 buts, 1 assistance)

« L'équipe a franchi la première étape et c’est cool.On a réussi ensemble cette ascension vers les play-off. Ca a été un peu tendu dans l’équipe hier soir (ndr : samedi) parce que tout le monde savait que ce match était important. Maintenant, on va aller se faire plaisir à Rennes.»