Le public est déjà bruyant, près de trois cents personnes renforcées par des cornes de brume et des bâtons tonnerre !!! Un exemple pour bien des patinoires…
Présentation des équipes, salut à l’adversaire, en cercle autour du but, cris de guerre, 18h02, coup d’envoi.
Sans complexe…
Les havrais prennent le match à leur compte, et mettent tout de suite la pression sur Arthur NOALE histoire de voir s’il est dans les mêmes dispositions qu’à l’aller.
| Philippe Couyere (Archives) | | Les orléanais semblent à la peine, un peu perdus, mais leur première tentative, met tout le staff havrais en alerte. Percée d’un renard, petite feinte qui envoi le portier visiteur sur sa droite, slap sur la gauche. La dernière sentinelle havraise, étire son bras, et se couche, replie son bras sous son ventre. Le palet est là, au chaud, dans la mitaine. Les "ciel et marine" respirent. Le portier aussi.
A 4'55’’ Félix FREBOURG #18 passe pour PJ « TAZ » SERVILLE #12, qui parvient à vaincre le gardien du temple orléanais. 00 – 01 pour les Ciel et Marine.
Décidemment amateurs des entâmes de match de folie, les havrais repartent dès le coup d’envoi avec la même hargne. A 05’06’’, PJ « TAZ » SERVILLE #12 remet ça, en solitaire, il crucifie Arthur NOALE, pris à froid dans ces premières minutes. 00 – 02.
A 09’27’’, Thomas SAINT ANDRE #7 réduisait l’écart pour Orléans sur un break habilement mené. 01 – 02.
Rarement menés, les Renards s’énervaient et accumulaient les pénalités, malheureusement pour les Dock’s, leur incapacité à poser un power – play les empêchait de tirer profit de l’indiscipline des locaux. Et cela risquait bien de leur couter cher.
A 17’11’’, Antoine « Chipper » KEISSER profitait d’une prison infligé à Michal TOMASIK #12 pour slalomer dans la défense orange et s’en aller battre Arthur NOALE pas à la noce sur ce premier tiers. 01 – 03.
A 17’27’’, dans un match que l’on peut qualifier de viril mais correct, le portier havrais, après plusieurs petits coups limite, recevait une gerbe de glace de trop après le coup de sifflet. Se relevant, il bourrait les côtes de son adversaire avec sa mitaine. Ecopant de 2’’, il sortait quelques beaux arrêts pendant l’infériorité qui suivait, histoire de se faire pardonner, par son équipe et par Maxime FREBOURG, #20 envoyé au cachot en substitut.
Le premier vingt se terminait sur le score surprise de 03 à 01 pour les visiteurs. La tactique havraise a porté ses fruits. Comme l’escomptaient les havrais, les renards ont semblé ne pas prendre ce match au sérieux. Nul doute que Gilbert LEDIGARCHER, coach orléanais remontera les bretelles de ses joueurs.
De son côté, Jean Pierre SERVILLE, cherchait les mots justes pour garder la concentration de ses ouailles, car la tentation était grande de croire le match plié, tant les locaux ont semblé absents. Il convenait de garder à l’esprit que les Dock’s avait fait preuve d’un réalisme exemplaire avec 03 buts pour huit tentatives, et de discipline, avec seulement huit minutes de prison contre 22 à leurs opposants du jour.
1er tiers.
Orléans : 22 tirs, 01 but, 22 minutes de pénalités
Le Havre : 08 tirs, 03 buts, 08 minutes de pénalités
Score du tiers : 01 à 03.
Le Renard sort (enfin ?) de son trou…
Le second tiers débutait par une prison infligée au défenseur slovaque Michal TOMASIK, #12, pour cinglage. Cependant, les Renards remontés par leur coach, prenaient le mords aux dents, et entraient enfin dans la partie.
A 23’17’’, Lucas DEHU #10 acceptait la passe d’Alexandre AUFRERE et propulsait le palet dans les filets des maritimes protégés par un gardien, enfin pris hors de position. 02 à 03.
Les havrais, avec seulement deux lignes cherchaient déjà leur second souffle.
A 25’29’’, une petite explication se tenait en milieu de glace. Morgan NOALE appliquait une charge après le coup de sifflet à Félix FREBOURG, #18. Celui-ci envoyait aussi sec une bafounette en signe de désaccord. Les deux protagonistes étaient envoyés au cachot se rafraichir les idées. NOALE prenait 10 minutes, protestait et finalement héritait d’une pénalité de match, retour au vestiaire donc. Pendant ce temps, Félix FREBOURG regagnant sa prison était chambré par le nombreux public, à la Hanson Brothers, il levait les bras au ciel, haranguant les spectateurs. Ce geste peu au goût du corps arbitral lui vaudra dix minutes pour méconduite.
Passé cet intermède clownesque, les ligériens repartaient de l’avant.
A 29’09’’, Michal TOMASIK #12, trouvait le fond du filet d’un tir ras de glace qui transperçait la défensive havraise. 03 – 03.
La fatigue aidant, les havrais arrivaient en retard sur le palet et à l’image de Thomas DOUDET, #14 prenaient des pénalités, augmentant par là même la fatigue. Pendant ce temps là, la dernière sentinelle havraise mettait son corps entier en opposition aux attaques locales, ici une mitaine, ici un bout de botte, là le plastron, parfois même le masque. Mais toute résistance a ses limites.
A 37’33’’, Maksim BRANDIS, #18, le buteur estonien crucifiait le portier havrais, et inscrivait enfin son nom au pointage de la feuille de match. 04 à 03.
Les renards passaient devant, inexorablement ?? Sur la sirène, l’attaque locale assiégeait le filet havrais, et butait sur le bras du portier, collé à son poteau gauche.
De retour aux vestiaires, les havrais étaient déjà fatigués, seulement deux lignes face aux trois lignes des bords de Loire, c’est tout un défi.
Peu de mots, sinon, que les Renards, n’avaient qu’un but d’avance, et qu’on savait maintenant que leur gardien, aussi, prenait des buts !!
2ème tiers.
Orléans : 26 tirs, 03 buts, 36 minutes de pénalités
Le Havre : 16 tirs, 00 but, 16 minutes de pénalités
Score du tiers : 03 à 00.
Score du match : 04 à 03.
Dernier tiers, derniers espoirs….
Les renards entamaient le dernier vingt comme le second, le couteau entre les dents, histoire de se mettre à l’abri. Et pour couronner le tout, Gilbert LEDIGARCHER envoyait sur la glace sa troisième, comme pour achever ses adversaires du jour, et aussi pour reposer ses troupes.
Malgré le brio et l’énergie déployés par le gardien havrais, ses filets allaient encore trembler avant la sirène finale.
A 45’27’’, Geoffrey GAUDIN #17 marquait un but gag, enfin gag pour Orléans. GAUDIN passait en retrait, l’infortuné Christophe LE MARREC #15 gratifiait son portier d’une double fourchette digne des plus belles parties de flippers entre ses patins et envoyait le palet dans son propre but !! 05 – 03.
Pas rancunier pour deux sous, le cerbère havrais prenait son défenseur dans ses bras pour lui susurrer à l’oreille un « Je t’aime quand même » quasi surréaliste.
A 47’44’’, Orléans, faisait tourner le palet dans la zone défensive havraise, et finissait par décaler, la défense et le portier, Willy MASSINON #16 propulsait la passe de Geoffrey GAUDIN dans le filet juste avant le retour de la jambière du portier maritime. 06 à 03.
Sur les visages havrais on sentait d’ores et déjà que la messe est dite. Mais Orléans ne l’entendait pas de cette oreille, et comptait bien châtier cette équipe qui a eu l’audace de les faire douter en début de partie…
Mais le #22 havrais pensait bien que 6, ça suffisait, et mit tout en œuvre pour frustrer les offensifs locaux. Entrant bien souvent dans le poulailler havrais, les renards tombaient sur un poulet rebelle dans les buts !!! Arrêt du patin, de la botte, mitaine, déviation de la crosse, poke check, plongeon à la desperado, tout y passait pour maintenir son équipe dans le match. Et il y parvint !!
Malheureusement, les attaquants havrais trop éprouvés par cette débauche d’énergie ne parvenaient plus vraiment à inquiéter Arthur NOALE dans les buts d’Orléans.
Le match se terminait ainsi, sur un score de 06 à 03 en faveur des locaux. Les Orléanais saluaient leur public fervent, imités par les havrais surpris et envieux de tels partisans.
3ème tiers.
Orléans : 18 tirs, 02 buts, 10 minutes de pénalités
Le Havre : 18 tirs, 00 but, 18 minutes de pénalités
Score du tiers : 02 à 00.
Score du match : 06 à 03
Match.
Orléans : 58 tirs, 06 buts, 68 minutes de pénalités
Le Havre : 42 tirs, 03 buts, 42 minutes de pénalités
Score : 06 à 03.
Que dire de ce match ?
Que lors de chaque partie, un des deux gardiens s’est mis en évidence, à l’aller, Arthur NOALE pour Orléans a conservé sa cage inviolée dans un match parfait, au retour, Christophe HAEST, pour le Havre, a retardé l’échéance au maximum, et a maintenu son équipe dans le match, en dépit des 58 lancers qui lui ont été soumis.
Que le pari havrais a failli réussir. Comptant sur un excès de confiance de la part des Renards, et sur une entame de match canon, les jeunes Dock’s ont bien failli réussir leur coup. Il n’a manqué qu’un ou deux buts de plus en première pour assommer les locaux, et un peu de rigueur défensive par la suite. Un peu de fraicheur aussi. Encore une fois la fragilité du power play havrais a causé bien du souci, un seul but marqué en plus de 15 minutes de supériorité, c’est insuffisant. Pire, deux buts ont été encaissés en supériorité numérique.
Cependant, malgré la défaite, l’ambiance était bonne dans les vestiaires. Incontestablement, les joueurs ont progressé, mais pas suffisamment.
Visiblement Orléans avait pris ce match à la légère, déjà qualifié, les deux dernières parties de cette première phase sont « accessoires » pour les Renards. Mais pour Gilbert LEDIGARCHER il faut respecter ses adversaires, et jouer tous les matches. Nul doute que ce match servira d’avertissement sans frais.
Le premier tiers a vu les orléanais à la peine, sans envie, mais leur coach a su les remonter à la première pause, pour qu’ils proposent enfin un jeu digne de leur rang et s’imposent aux forceps dans un match qui devra servir de référence pour la suite de la compétition. Car les deux équipes risquent bien de se retrouver en Play-off.
Petite mention spéciale aux arbitres de la rencontre, Mlle Charlotte GIRARD en tête, accompagné de Clément GONCALVES qui ont su tenir les joueurs, et le match, malgré quelques poussées de fièvre momentanées.
Pour Jean Pierre SERVILLE, coach havrais :
« Nos dix joueurs ont joué avec leurs tripes. En ce qui concerne le jeu, on a fait trop d’erreurs défensives et pas assez de travail sur les rebonds en attaque. Par contre, notre gardien a fait un très beau match avec beaucoup de présence »
« Orléans a un bon public, ça aide beaucoup surtout quand le visiteur mène 3 à 1»
« On avait misé avant le match sur un éventuel excès de confiance d’Orléans, on a eu raison, mais on n’a pas réussi à tenir le match, c’est dommage, mais les garçons ont beaucoup donné. C’était une belle partie, avec, il faut le souligner un bon arbitrage.»
Pour Gilbert LEDIGARCHER, entraineur et coach d’Orléans :
« Toute la semaine, j’ai prévenu, nous, nous sommes peut être qualifiés, mais Le Havre viendra pour les deux points. Le 06 à 00 du match aller est trompeur, il est dû en très grande partie à notre gardien. Les havrais avaient eu bon nombre d’occasions. Je devais être le seul à le penser, et je n’ai pas réussi à mettre l’équipe sous pression. Le Havre n’a pas été pris au sérieux en début de match, ils ont eu les mêmes occasions qu’à l’aller, mais ils les ont mises. A 03 à 01, on doutait. J’ai mis une grosse soufflante aux joueurs à la première pause, nous avions sous – estimé l’adversaire. Par contre, le fait que le Havre ne soit que 10 et un gardien a joué en notre faveur, nous avons joué sérieusement en seconde période, et on a pu faire entrer notre troisième ligne en dernière période pour fatiguer l’adversaire. On a aussi quelques joueurs expérimentés que n’a pas Le Havre, c’est ce qu’il leur manque. »
« Le gardien havrais a fait un match exceptionnel, il n’a pas un vrai style technique, mais il joue à l’instinct, avec des gros réflexes, il a été difficile à battre. Il a retardé l’échéance au maximum.»
« Ce match doit nous servir d’avertissement, on retrouvera sûrement Le Havre en play-off et là, on ne les sous estimera plus. On doit respecter tous les adversaires.»
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