Un match nul…

Particularité de ce match, les arbitres étaient tous deux havrais. Le nombre de match en ce samedi soir et le manque chronique d’arbitres se faisant sentir, la ligue n’a eu d’autres possibilités de désigner deux havrais pour ce match…

Dès le début du match, on sentait les deux équipes tendues, le Havre entamait ce match de belle manière mais se butait vite à Ludovic VERON dans les buts des Taureaux de Feu.
A 6’18’’, Limoges concrétisait son second power play, par Laurent PACHERIE #77 assisté de John Henry PERE #14 et d’Eric DUPIEUX #39. 00 - 01
Douche froide sur la patinoire municipale du Havre.

Philippe Couyere

La suite du tiers s’équilibrait, Limoges recroquevillé en défense subissait les vagues d’offensives maritimes, nombreuses mais encore désordonnées.
Cependant, en infériorité numérique, Félix FREBOURG #8 havrais trouvait enfin la faille à 17’45’’ et égalisait sur une passe de Christophe LE MARREC #15. 01 – 01
Mieux sur l’engagement, et toujours en infériorité, le même Félix FREBOURG #8 prenait le palet et passait en revue la défense limousine avant de crucifier le portier. 02 – 01 à 18’00’’.
Là, le banc havrais commettait une bourde, la ligne FREBOURG n’était pas rappelé au banc, et encore sur son nuage de deux buts en 15 secondes se faisait contrer par Limoges.
A 18’06’ Laurent PACHERIE #77 égalisait pour Limoges en acceptant une passe de John Henry PERE #14. 02-02
Tout était à refaire, mais dans l’esprit de tout le monde le match était lancé, on allait voir du spectacle !

Triste spectacle à dire vrai.
A une minute de la première pause, le #39 de Limoges, Eric DUPIEUX la tête baissée, les yeux sur le palet prenait une charge monumentale du #21 havrais, Cyril FRIBOULET et tombait sur la glace sans connaissance. Il revenait à lui, mais retombait aussitôt.
Les deux infirmières Maud et Morgan se portaient à son « chevet ». La patinoire était saisie d’effroi, Eric sans connaissance, saignait.
Les pompiers aussitôt appelés, arrivaient sur place. Avec moultes précautions, ils prenaient en charge Eric et le menaient au Centre Hospitalier Jacques Monod, où il sera diagnostiqué une double fracture et une luxation de la mâchoire !!!

Alors oui Cyril FRIBOULET aurait du être puni pour ce geste trop appuyé
Oui la charge était déséquilibrée, et Eric qui est un petit gabarit, et Cyril plus prés du bucheron…
Oui, Cyril n’a surement pas assez anticipé les dommages éventuels dus à sa charge.

Mais jamais Cyril n’a voulu blesser Eric dans ce geste, et Cyril a vécu la suite du match dans un profond désarroi, inquiet au sujet d’Eric en témoignent ses nombreuses bourdes dont il n’est pas non plus un habitué. Et aujourd’hui, il s’en veut encore.

Le jeu reprenait pour le second tiers, mais la suite du match ne sera qu’anecdotique, tant le plaisir était parti en même temps que le VSAB des soldats du feu…
Le second tiers reprenait avec du retard, la direction de la Patinoire bien aimable décidait de reculer la séance publique. Après une minute de jeu la sirène retentissait, marquant la fin du premier vingt, et s’en suivait, sans interruption de jeu le deuxième tiers.

Philippe Couyere

A 24’01’’Le Havre prenait l’avantage par Maxime FREBOURG #20 bénéficiant d’un bon travail d’Antoine KEISSER #3. 03 – 02.
A 26’00’’: Limoges recollait par Aurélien CARMONA #12 assisté de John Henry PERE #14 à nouveau en supériorité numérique. 03 – 03.

Peu après la mi – match, une prison était appelée contre les locaux, et Romain VARIN #10 voyait son abonnement pour les geôles prorogé. La faute commise dans la zone défensive de Limoges, le corps arbitral engageait dans cette même zone. Or, la faute étant havraise, l’engagement se devait d’être effectué en zone neutre.
Sur l’engagement donc, les maritimes pensaient avoir pris le meilleur. Sur une jolie passe vers le centre de la glace, un slap de la bleue, ras de glace de Christophe LE MARREC #15 crucifiait Ludovic VERON. But Validé ?
Le Capitaine de Limoges prenait attache avec l’arbitre, et expliquait posément la situation. L’arbitre, Christophe BERTIN consultait son assistant, Jose MOREIRA, ils revenaient sur leur première décision et invalidaient le but !
Même s’il est rare de voir des arbitres se déjuger, ce n’est pas pour autant illégal !! Et, il est bon et rassurant de constater que certains arbitres n’hésitent pas à la faire, redonnant toute la dimension humaine à ce poste si souvent décrié.

Evidemment les havrais ne goutaient pas la plaisanterie.

La suite du tiers n’apportera rien, sinon un concours de pénalités gagné par les locaux 8 minutes à 4 !!

La seconde pause arrivait, et le vestiaire bleu était bougon.

La dernière période sera d’une tristesse monumentale, les Taureaux de feu, ne crachant plus que des flammèches, de plus en plus recroquevillés sur leur but, et jouant le contre à chaque opportunité, obligeaient les Dock’s à faire le jeu. Et il faut bien dire, que ce n’est pas le point fort de cette équipe.

Les attaques individuelles se sont multipliées. La fatigue affichée par les limougeauds était visible, et aurait du inciter les havrais à jouer vite et en passe. Que nenni, malgré l’insistance du banc, pas de passe, pas de tir sur la cage, un concours de gris-gris inutile, d’attaques frontales vouées à l’échec !!
Et ce qui devait arriver, arriva, à 56’48 John Henry PERE #14 mettait le palet au fond du but havrais gardé par Marc Antoine BARAN au terme d’une action confuse. 03 à 04 !

Inutile de dire que l’escouade limousine revigorée par cette prise de pouvoir, et par l’idée d’offrir une victoire inattendue à leur blessé allait tenir le choc. D’autant que les attaques havraises étaient toujours aussi bordéliques, n’ayons pas peur des mots. Et malgré la sortie du gardien, dans la dernière minute, cela ne changera pas.

Notons en fin de match, la blessure de TAUTER Damien, #71 qui voulait mettre une charge à un havrais derrière la cage limousine. Ce dernier esquivait la boite et Damien TAUTER heurtait la balustrade de plein fouet. Il revenait au banc, supporté par ses co-équipiers.

Ce match restera dans les annales du Havre comme certainement le pire des matches joués depuis la saison dernière et le début de l’équipe DIII.

Philippe Couyere

Si le premier tiers a été correct, la suite du match a été navrante.
Certes la blessure d’Eric DUPIEUX a refroidi l’envie de jouer, mais elle n’explique pas la pauvreté du jeu du ciel et marine, face à une équipe avec une tactique ultra défensive.
Certes, Ludovic VERON a fait une belle partie dans les filets limougeauds, mais il n’a pas été occupé tant que cela.
Le silence du coach havrais était éloquent à la fin du match. Les joueurs aussi sans doute avaient bien en tête la piètre performance qu’ils venaient de livrer. Inquiétant pour la suite, quand on sait que de deux déplacements délicats attendent les joueurs du Hac, à Poitiers puis à Anglet !!!
Il est peut être déjà l’heure de préparer la saison prochaine pour le Ciel et Marine !!!

Côté limousin, la victoire si douloureuse soit-elle, est un signe de combattivité et d’envie incontestable. Une victoire sans aucun doute dédiée à Eric, et cette blessure, aussi malheureuse soit elle a révélé un groupe, une gang comme on dit à Québec, et cette gang là avait l’envie.

Avant de conclure, il apparait primordial de remercier Maud et Morgan, qui ont su prendre soin d‘abord d’Eric DUPIEUX en l’attente des pompiers, puis de Damien TAUTER. Plus encore, il est essentiel que les clubs prennent en compte l’importance d’avoir un médecin ou des infirmières en leur sein pendant les matches. En effet, si les accidents graves sont rarissimes, la présence du corps médical à cet instant précis peut s’avérer salvatrice.

Enfin, il paraît important de saluer la sportivité des joueurs de Limoges, qui n’ont pas cédé à la colère facile, et à la surenchère après la blessure subie par Eric, pas plus que devant l’incorrection du photographe de la presse locale.

Et pour conclure, le duo d’arbitre, emmené par Christophe BERTIN qui n’a pas eu la tâche facile en arbitrant à domicile, qui a pris ses responsabilités et les a assumés avec honnêteté et impartialité.

Enfin, nous souhaitons un prompt rétablissement à Eric, et beaucoup de courage et de patience à Elise sa compagne et au petit bout d’chou qui les accompagne.