Après une série d’animations hockey avec les plus jeunes, qui se terminait par un tour de glace d’une nuée de moustiques pour un spectacle plutôt réussi, le POPB tamisait ses lumières pour une belle entrée des acteurs qui marquait le début de l’explication sportive rythmée par un show digne des arenas nord américaines.
Treille en réussite
Etrange début de rencontre avec un grenoblois expédié en prison à 0’8 seconde de jeu pour un premier jeu de puissance souvent bien délicat en tout début de rencontre. Grenoble défend l’affaire malgré une jolie frappe de Desrosiers, certainement l’un des attaquants les plus en vue ce soir.
a rencontre évolue alors vers une confrontation à mi-glace assez fermée, avec un maximum de joueurs concentré entre les deux lignes bleues. Tandis que Grenoble propose un bloc compact dont la consigne est clairement d’accélérer le jeu dès les premières secondes de la récupération, ceci afin de contrer les trio offensifs rouennais toujours en maraude à l’orée du camps adverse, le dragon tente de filer dans les espaces et de proposer un déroulé offensif qui constitue clairement la force de l’équipe normande. Break de Desrosiers qui teste Ferhi à 5’42, tir de Valcak au dessus à 5’09, premières banderilles et première certitude, celle d’assister à un match serré dans une ambiance rythmée par les deux virages qui rassemblent les deux cops colorés et expressifs.
Après plusieurs pénalités qui accouchent d’un 4-3 mal exploité par Grenoble, l’intensité paraît retomber quelque peu, et la qualité de la glace semble déjà causer quelques problèmes aux deux formations qui peinent plus souvent qu’à l’habitude à contrôler le palet et à aligner plusieurs passes. Est-ce la situation de la tribune de presse voisine du virage qui nous fait exagérer l'importance des palets qui semblent rebondir au hasard, et même flotter dangereusement dans les intervalles? Pas vraiment, car nos amis photographes viendront rapidement confirmer ce diagnostic, celui d'une glace malheureusement pas de bonne qualité, et qui gène considérablement tout le monde.
Grenoble va alors connaître quelques bonnes minutes. A 12’38, Pettersson au pressing récupère un palet mal négocié derrière les buts de Sopko, et sert Masa qui échoue sur un Sopko décisif sur sa déviation hors du cadre. Cependant, Grenoble multiplie les joueurs lancés qui, une fois passé le trio offensif adverse et son pressing, se trouvent à négocier des 2-2 en bénéficiant de la rapidité de certains attaquants. A 14’32, Wallin remonte un palet et sert en angle Treille qui déboule et place au fond des filets de Sopko (1-0)
Rouen va alors presser durant les dernières minutes mais Ferhi assure devant son but pour conserver l’avantage acquis jusqu’à la pause.
Tirs : 9/8 pour Rouen
Engagements : 7/4 pour Rouen
Mallette à son affaire
La reprise est équilibrée et les deux gardiens doivent s’employer sur plusieurs frappes présentant toutefois assez peu de décalage. Cependant, on sent que Rouen fait ce qu’il faut pour revenir et va proposer plusieurs minutes offensives de qualité malgré quelques incursions comme celle de Perez à 22'47. Après une première tentative de Mallette sur Ferhi à 26’33, ce dernier va arriver à ses fins et bat Ferhi couché après une première alerte (1-1 à 27’12)
Grenoble repasse à l’attaque et inquiète Sopko par le bloc Perez Hecquefeuille Fleury qui frappe une première fois sur un Sopko tout heureux de voir le palet lui revenir par le dos de l’un de ses défenseurs après un nouveau rebond étrange. Pourtant, à 27’59, la même triangulation offensive se reproduit et Perez glisse au fond sur un service d’Hecquefeuille (2-1).
Les minutes passent sur une glace à la qualité toujours plus précaire de cette dernière propose nombre d’approximations qui ralentissent le jeu. La baisse de rythme est sensible en fin de période, avec Rouen qui fait une nouvelle fois le forcing face à une défense grenobloise volontaire, mais qui manque de relances propres susceptibles de porter la danger sur les buts de Sopko. A 35’15, Mallette profite d’une mauvaise relance et d'une première tentative de Desrosiers pour tromper Ferhi d’une frappe en pleine lucarne, le gardien grenoblois paraissant masqué par Houde. (2-2)
Tirs : 10/9 pour Rouen
Engagements : 18/8 pour Rouen
Suspense
Après un début rapide qui conduit chaque équipe à se procurer plusieurs occasions, une double pénalité normande va offrir 1’16 de box play à Grenoble, avantage particulièrement mal négocié par des Brûleurs peu inspirés. Dans un rythme en baisse et avec plusieurs phases particulièrement brouillonnes, Rouen va rendre la politesse aux grenoblois en jouant fort mal deux jeux de puissance à 43’13 et à 52’52, et-ce malgré un temps mort pris fort à propos sur la seconde tentative par Alain Vogin. La fin de période ne donne pas grand chose malgré quelques tirs peu dangereux pour des gardiens de ce niveau. Les défenses paraissent neutraliser la rencontre et anticiper sur l’effort physique des prolongations, à moins que ce ne soit la glace de plus en plus molle qui rend les affaires plus compliquées, bref une fin de rencontre petit calible.
Tirs 7/5 pour Rouen
Engagements : 9/6 pour Rouen
On attend les tirs de pénalité
La prolongation voit les deux équipes ne pas prendre de risques et dans un rythme très lent, les occasions sont peu nombreuses. Desrosiers teste Ferhi à 66’04, avant que Sopko ne se couche devant Masa et ne fasse ensuite un superbe arrêt en mitaine sur un tir vicieux de Pettersson à 68'10 . Mallette, touché sur une charge qui semble régulière se relève à grand peine à 69’25, plus de peur que de mal pour le québécois qui prendra part aux tirs de pénalité.
Il en fallait un !
Après 14 tirs de pénalité dont nous vous proposerons ci-dessous un rapide déroulé, c’est Lindstrom qui inscrira le but victorieux qui offrira la Coupe de France à Grenoble.
* Valcak marque après un joli droite gauche avec feinte 0-1
* Doucet trouve la jambière de Ferhi 0-1
* Broz met à côté 0-1
* Thinel bat Ferhi entre les jambières 1-1
* Treille bat Sopko après que le gardien ait touché le palet et semblait l'avoir freiné 1-2
* Mallette compte après un très beau droite gauche 2-2
Seconde série
* Valcak échoue après une approche et tir trop molle 2-2
* Desrosiers fait de même 2-2
* Broz met le palet sur Sopko 2-2
* Mallette échoue sur Ferhi 2-2
* Masa voir Sopko dévier sa frappe 2-2
* Houde slappe sur Ferhi 2-2
* Lindstrom bat Sopko entre sens jambières 2-3
* Doucet échoue en angle sur Ferhi 2-3
Bercy messieurs!
Pour cette seconde édition, la FFHG a rempli Bercy et offert un véritable show de qualité, de quoi donner envie au public parisien de voir plus souvent du hockey, avec pourquoi pas une équipe enfin dans l'élite. En attendant, l'après-midi fut mémorable et c'est bien le plus important, l'événement devenant clairement une référence dans le calendrier sportif francilien et même national. Jugé meilleur que l'édition précédente, ce millésime avait encore amélioré la formule avec plus d'animations, et certains détails comme la remise aux arbitres de la même médaille que les joueurs (hé oui on avait dit l'année passée que ce serait bien d'associer les arbitres, c'est fait et ils ont apprécié ce geste).
Sur le plan sportif, le suspense fut entier et avouons le, on avait pas vu depuis bien longtemps un verdict aussi tardif et incertain. Si la rencontre n'a pas atteint des sommets sur le plan technique et même en terme de spectacle, avec une dernière période franchement terne, un échec général des équipes spéciales, et une difficulté croissante à contrôler un palet trop fuyant sur cette glace pour permettre certains enchainement, il faut en revanche respecter la débauche d'énergie produite par des acteurs très engagés dans les bandes, la rencontre restant fort correcte comme le démontre le peu de pénalités. infligées.
Côté grenoblois, le plaisir de la victoire est au rendez-vous mais ne doit pas faire oublier qu'elle a été acquise à la dernière seconde, et avec une totale absence de marge.Au passif, évoquons les jeux de puissances et la 1'16 de box play vendangée, ainsi que la domination des dragons sur les engagements et en terme de frappes cadrées au but.
Reste que c'est bien grenoble qui inscrit son nom au palmares de l'épreuve, et qui va ainsi engranger une confiance bien utile lors des phases finales à venir. Intéressant également cette seconde victoire en coupe en deux ans face à un adversaire rouennais pourtant habitué à faire la différence. Alors que les français ont marqué des buts, Treille étant élu meilleur joueur du match par la fédération, Perez inscrivant un but alors qu'il n'a pas été épargné par les blessures cette saison sur un service d'Hecquefeuille qui a failli ne pas jouer cette finale, la défense à bloqué le compteur de Rouen à deux buts ce qui est significatif de la qualité des Wallin et autres Amar. Grenoble a été capable d'adaptation et a bien répondu sur le plan tactique face au système rouennais. Inutile également d'évoquer Ferhi qui a sans doute été meilleur que Sopko lors des tirs de pénalité. Par contre, on insistera sur la présence massive du public grenoblois et en particulier des supporters qui ont clairement mis la barre très haut alors qu'ils étaient loin de leurs bases. Cela souligne la popularité unique des BDL à Grenoble devant les autres disciplines de sports collectifs dont on attend des résultats de cette qualité.
Il fallait un perdant et ce fut Rouen par la plus étroite des marges. Une défaite qui laisse un goût amer alors que les dragons pouvaient ainsi faire le doublé après leur victoire en Coupe de la Ligue. Sur une surface plus petite que la moyenne en Magnus, avec une glace de piètre qualité, les attaquants rouennais ont peut être davantage souffert que les grenoblois. Dominants en nombre de tirs, engagements, l'échec des jeux de puissances a certainement pesé lourd, d'autant que les dragons laissent au final l'impression d'avoir dominé légèrement l'affaire en terme de qualité des occasions de but. Très digne et professionnel dans la défaite comme à son habitude, Alain Vogin ne devrait avoir aucun mal pour motiver ses joueurs lors de leur prochaine visite à Grenoble. Le dragon a perdu d'un cheveu, mais qui peut lui interdire un titre de Champion de France au terme d'une série de rencontres et non plus d'un seul match? Grenoble apparaît aujourd'hui comme le plus sérieux client à cet exercice, mais on sait qu'ils seront peu nombreux. saluons ici encore les très nombreux rouennais qui ont bien rempli Bercy et supporté leur équipe avec tout l'engagement nécessaire. Oui ces deux clubs ont tout un public, en espérant que cela donne des idées aux autres.
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