Alors que la Suède, qui partait favorite de ce groupe, a peiné pour vaincre une équipe du Belarus impressionnante, l’autre favori, la Suisse, affronte le petit poucet, la France, dans un match qui sent la poudre pour l’ouverture du tournoi pour les deux équipes.
Les Bleus, qui font leur retour dans l’Elite mondiale, vont être confrontés à une équipe qui s’affirme de plus en plus comme une des Nations du Top 8. Côté ambiance, les clubs de supporters se chauffent 5 minutes avant l’entame avec une prestation somme toute égale dans chaque camp, mais la préférence du public québécois va nettement aux Français lors de leur entrée sur la glace. Et il y eut une ovation bien entendu pour Cristo Huet.
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Bis repetita par rapport à Lausanne
| Laurent Lardière | |
La France démarre le match en pressant haut, en mettant la première charge, mais la Suisse ne s’en laisse pas compter : la première alerte est sur la cage d’Huet. Bezina allume la première mèche. Y. Treille lui répond mais tant Huet que Gerber sont impeccables. Huet se signale par la suite sur un très gros arrêt de la jambière sur une combinaison et un tir ras glace, puis après sur deux jeux directs à la cage amenant à la première pénalité contre eux. Bachet envoyé en prison ne peut que constater le départ en profondeur de Wick bien servi par Bartschi qui s’en va battre seul Huet d’un tir précis au dessus du bouclier. 1-0 à 8’18
Les Français réagissent mais leurs lancers ne parviennent pas à la cage, et sur le contre, les helvètes se montrer à nouveau dangereux avec un lancer en entrée de zone plein gaz de Sannitz. Malgré une autre pénalité contre Coqueux, les Bleus partent à l’offensive et inquiètent Gerber mais la Suisse reprend rapidment le dessus. Ils sont néanmoin sanctionnés et le jeu de puissance français s’installe lance par trois fois à la cage par Bordeleau, Amar et encore Bordeleau, mais Gerber reste impeccable. La suite est moins bonne car une autre pénalité est sifflée à l’encontre des Bleus, suivie d’une autre. Le 5 contre 3 suisse se met en place : Cristo retarde l’échéance et vole un but tout fait du bout du baton en se jettant mais il ne peut rien plus tard dans la pénalité lorsque Sprunger le fusille à bout portant dans l’enclave, bien servi par Jeannin de l’arrière de la cage. 2-0 à 16’54
L’offensive suisse ne s’arrête pas, à l’instar d’Huet qui multiplie les arrêts quand il n’est pas suppléé par un poteau quand S. Treille se fait déborder. Une dernière pénalité contre Besch lui permet encore de se mettre en évidence en effectuant deux arrêts importants sur des tirs de la pointe.
La France termine donc ce tiers en s’étant fait piétiner, malgré une volonté d’être présent physiquement et d’engager le combat. La Suisse a elle concrétisé ses avantages numériques à hauteur de ce que Huet a bien voulu leur accorder.
Le jeu s’équilibre
La Suisse entame tambours battants la deuxième période par une déviation au dessus de la cage de Cristo, mais ce dernier ne peut rien en se faisant percer par un tir au dessus de sa botte gauche, déclenché de l’enclave par Bartschi laissé étrangement seul. 3-0 à 23’01
| Laurent Lardière | | Peu après, la défense française un peu aux aboies se fait encore surprendre dans son dos comme l’action qui avait amené le premier but, mais Huet fait le nécessaire. La France est acculé et il faut un Huet miraculeux en grand écart à trois reprises pour éviter un naufrage, jusqu’à ce que Bonnard vienne lui prêter main forte. L’attaque française, un peu timide jusque là, se décomplexe et Gras oblige Gerber à un double arrêt. Desrosiers accélère lui aussi puis temporise et perd le palet après une tentative de drible de trop. Le quatrième trio reprend le flambeau : une passe abandon de Zwikel pour Tardif qui se sert de son physique pour se démarquer et passer au cordeau pour S. Treille qui allume la cage, mais Gerber ayant anticipé réalise un arrêt brillant sur la plus nette occasion française en jeu construit. La pression mise par les Bleus conduit à une double supériorité grâce à un bon travail de Meunier. Y. Treille de l’enclave, puis Bordeleau par deux fois puis une déviation de Zwikel mettent à contribution Gerber mais le portier suisse maintient son équipe avec trois longueurs d’avance, malgré deux tentatives finales de Bachet et Hecquefeuille. La Suisse se signale à son tour en avantage numérique mais Huet répond une nouvelle fois présent sur un énorme lancer de Wick du bas des oreilles puis sur un autre tir de la pointe. En contre, Bellemarre donne du fil à retordre au gardien des Senators l’obligeant à un double arrêt. Mais ce dernier va finir par craquer sur une autre infériorité suisse : une combinaison entre Bordeleau et Meunier menant au lancer du servettois, permet ensuite à Desrosiers de marquer sous la barre en prenant le rebond, sur le gong … 3-1 à 39’59
La France maintient l’espoir avec ce but, d’autant qu’elle a mieux su éviter le banc d’infamie tout en forçant la Suisse à commettre des erreurs. Néanmoins, le manque d’efficacité en avantage numérique lors de la grosse opportunité de 5 contre 3 laisse un goût d’inachevé au tiers, en même temps qu’une entame difficile durant laquelle il aura fallu le brio de Cristo pour éviter un naufrage.
L’espoir tué dans l’œuf
La Suisse en équipe d’expérience à ce niveau va anéantir d’emblée les minces espoirs de retour des Tricolores. Sannitz peu gêné peut contourner la cage et profiter d’un Huet obligé de surveiller partout pour glisser le palet dans un trou de souris au premier poteau pour tuer le match. 4-1 à 20’31
| Laurent Lardière | | Les Coqs fiers réagissent immédiatement par Besch d’un bon lancer de la pointe, mais les helvètes patients ne sont pas en reste et menacent à nouveau Huet sur une belle combinaison. Le jeu passe d’un but à l’autre, et Gerber s’impose devant une double tentative de Meunier puis Y. Treille après une passe arrière de Bordeleau. Huet répond à son homologue en stoppant une tentative puissante venant de l’entrée de zone alors que la défense française avait été prise en défaut dans son dos. Du jeu à 4 contre 4 est proposé à nos yeux, et tant le jeu en redoublement de la Suisse que le tir de Desrosiers en angle fermé ne trouveront pas le chemin des filets. Les Bleus souffrent et une pénalité vient augmenter leur douleur mais un excellent travail défensif de Cpt Meunier provoque une égalité dans les forces en présence puisque Bezina est sanctionné. Meunier, puis Bordeleau et Amar tentent leurs chances sans réussite car Gerber bloque en deux temps. En fin de match alors que les équipes sot revenues au complet, une dernière action de Tardif, trop esseulé, parviendra néanmoins à inquiéter Gerber mais le score en restera là.
Les Français s’inclinent donc face aux Suisses, sérieux et appliqués, bénéficiant d’une supériorité physique affirmée d’entrée, même si les Bleus ont fait plus que tenir le rang avec un Cristo au niveau sans qui l’addition aurait pu être plus lourde. Malheureusement, la présence trop fréquente au banc d’infamie et l’absence de concrétisation sur les équipes de jeu de puissance ont révélé la différence de niveau qui existe entre ces deux nations de hockey. Cependant, la France peut entretenir l’espoir d’un résultat plus favorable si elle inverse la tendance sur ses équipes spéciales.
Réactions d’après-match
Baptiste Amar :
« La défaite est rude, difficile d’autant que l’on a un peu répété ce que l’on avait fait à Lausanne en réalisant un premier tiers d’un niveau trop juste pour espérer quelque chose. On s’est senti mieux après, haussant notre niveau, même si nous devons être plus performants sur nos équipes spéciales. La différence ne s’est en tout cas pas faite sur la fraîcheur physique. »
Luc Tardif Jr :
« Nous avons perdu ce soir mais il faut retenir le positif de ce match notamment en ce que nous avons été présents physiquement sur tout le match, malgré un début difficile. Il nous continuer à travailler à 100% et montrer de bonnes choses, puis les concrétiser. Nous restons très motivés pour la suite, pas pour figurer, mais bien pour gagner, cette défaite contre la Suisse n’étant pas une fin en soi. »
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