Mieux vaut tard que jamais

France et Belarus entament leur match de manière tendue, en témoigne le dégagement direct belarusse dans le filet sanctionné de deux minutes. Les Bleus n’en profitent néanmoins pas en adressant pour seule action une passe au cordeau pour personne, alors que les russes blancs se procurent une occasion en contre par Meleshko qui vient buter sur Huet. Les Kostitsyn Brothers se mettent ensuite à table et l’une de leurs combinaisons déstabilise la défense française qui est prise par la patrouille.

Laurent Lardière

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Amar a pourtant la première occasion, avant que le Belarus ne servent trois lancers à Huet, qui les détournent par le bouclier, la mitaine et la jambière. Il fait également un arrêt déterminant sur une passe en profondeur sur un jeu derrière les défenseurs. Bordeleau puis Desrosiers portent le danger sur la cage bélarusse mais ce dernier conserve trop le palet au lieu de le transmettre à un joueur démarqué, et l’action ne procure pas de lancer. Au contraire des Rouges qui profitent d’une bévue de Coqueux qui leur adresse un palet : après un premier lancer, le jeu se poursuit derrière la cage et Kalyuzhny récupère la rondelle et prend un lancer de la balustrade en angle fermé qu’Huet laisse passer entre ses jambières. 1-0 à 12’53

Les Bleus réagissent immédiatement et comptent leur premier lancer selon les officiels par Amar, puis Zwikel venu au rebond. De l’autre côté, Huet se rattrape sur un lancer puissant pris par Kalyuzhny de l’enclave, mais la France est sanctionnée. Les Belarusses donnent du travail à Huet qui dévie un premier lancer de la jambière droite, avant que S. Kostitsyn n’adresse un missile au dessus de sa barre sur un service caviar de son frère.
Zwikel propose un bon lancer sur la sortie de pénalité orchestrée par Bordeleau, mais Koval est très propre, de même qu’il l’est sur une déviation de Y. Treille après un lancer de Bachet. Les Bleus sont à nouveau pris par la patrouille juste après, et il s’en faut de peu pour qu’un deuxième but gag vienne apporter une grosse avance au Belarus, sur une passe déviée involontairement par un français sur son gardien. Mais ces derniers font le forcing et Meunier, puis Bordeleau viennent taquiner Koval. Le pressing français en infériorité sera récompensé sur un palet envoyé de l’arrière de la cage par Coqueux sur la jambière gauche de Koval qui ne pourra que constater celui-ci tombant derrière sa ligne. 1-1 à 19’54

Rien n’est joué

S. Kostitsyn plante la première banderille de ce tiers et le palet est dégagé hors limite, conduisant à une supériorité bélarusse. Mais encore une fois, ce sont les Bleus qui vont mieux la jouer avec une bonne phase de Bellemare qui prend un lancer, qui sera suivi d’une incursion de Gras sur une passe du même Bellemare, mais le néo morzinois à la lutte avec un défenseur ne pourra que venir buter sur Koval. Huet réalise en face un tout gros arrêt sur un jeu où il était livré à lui-même, deux joueurs français ayant décidé de mettre en échec et rester au sol avec le même bélarusse. Sanctionnés, les Bleus jouent à 5 contre 3 et A. Kostitsyn place une frappe puissante qui est déviée mais Huet est vigilant.
Il est aidé par un excellent jeu défensif de Meunier qui s’échappe à la rondelle et est accroché. Le jeu se poursuit donc à 4 contre 4 avec un raid de Desrosiers qui oublie un bleu sur sa gauche et se fait subtiliser la rondelle. Les secondes de supériorité française sont utilisées par Bordeleau qui tente un contournement de cage et prend son rebond mais Koval s’impose au milieu de son imposante défense, comme il le fait sur un lancer des poignets d’Amar. Le Belarus réagit par les inévitables Kostitsyn Bros : Sergei sert un café à Bonnard et repique plein centre mais Huet le suit et repousse, avant qu’Andrei ne récupère et ne soit aussi stoppé par leur ancien coéquipier. Mais Huet ne peut empêcher un tir de la bleue dévié à hauteur de hanche par Ugarov, passant entre ses jambières et finissant au fond de ses filets. 2-1 à 27’48

La France est immédiatement après sanctionnée, et S. Kostitsyn adresse un pétard à côté, et son frère bénéficie d’une cage ouverte qu’il ne peut exploiter grâce à un splendide jeu défensif lui dérobant la rondelle. Puis Huet réalise un puck check déterminant sur un retour vers la cage, puis propose une mitaine déterminante sur un lancer de la bleue. Meunier déborde et prend un bon lancer mais Koval est très propre. Derrière, Huet assure de sa mitaine une belle réception d’un tir d’A. Kostitsyn. Mais les Bleus sont pénalisés. Et Huet est encore bien présent pour détourner un tir du même Kostitsyn, puis et suppléé par une belle interception défensive qui lance Desrosiers s’offrant un magnifique raid ponctué d’un tir violent mais Koval s’impose. Bordeleau reprend le flambeau en cette fin de tiers avec un centre tir mais personne n’est à la réception.

Le troisième et dernier tiers débute avec un changement d’alignement côté bleu, consécutif à la blessure de Meunier ayant subi deux lancers sur le même pied au deuxième. Ils vont donc tourner à trois lignes, recomposées, avec Zwikel au centre de la première. C’est encore AK qui allume la première mèche avec deux lancers consécutifs, avant que Huet ne vole son frère pourtant auteur d’une belle feinte dans laquelle Cristo n’avait pas picoré.
Le Belarus est sanctionné : Bordeleau effectue un bon slap que Koval stoppe proprement, puis il la joue à l’identique sur un autre tir de Bordeleau, effectué des poignets cette fois-ci, depuis l’enclave, après une bonne accélération placée en zone neutre pour s’ouvrir le chemin du but. Malheureusement, l’élan bleu est coupé par une pénalité. Huet se signale d’un arrêt important sur un retour dans l’axe d’un Belarus, et son ex coéquipier AK manque une cage ouverte sur un vrai caviar servi par son frère. Derrière, notre Cristo fait encore des miracles en volant à nouveau la Russie Blanche d’un but après une superbe triangulation.
La France remet la pression à l’issue de la pénalité, sous l’impulsion d’un Zwikel retrouvé à l’offensive, qui combien avec Lussier, puis avec Treille pour un bon lancer de ce dernier, mais Koval touche la rondelle et la détourne de la trajectoire du but. Cristo poursuit ses arrêts déterminants, du bouclier d’abord et plus tard à nouveau en infériorité sur un lancer puissant de Kulakov. Le Belarus sanctionné également, une petite période de 4 contre 4 propose un lancer de Desrosiers, une échappée de Kostitsyn provoquant une relance non assurée sans conséquence de Huet. Le jeu se poursuit par un break de S. Kostitsyn, une nouvelle fois volé par son ex-coéquipier. La France est dominée sur une autre infériorité mais elle ne lâche rien pour conserver ses espoirs de retour, comme ceux que toute une tribune. Malheureusement, malgré cette pénalité tuée, comme la suivante, la France ne se crée quasiment plus d’occasions dangereuses hormis deux lancers de loin, dont un dévié. Et c’est le Belarus qui va concrétiser. Alors que le banc tergiverse, Huet se retrouve en 1 contre 1 au milieu de la zone défensive bleue avec AK, qui expédie la rondelle au fond des filets français pour la délivrance des siens malgré un dernier geste désespéré du portier des Capitals. 3-1 à 59’15

45 secondes à jouer et deux buts, la mission est trop difficile pour les hommes de Dave Henderson, aussi courageux soient-ils, tel qu’ils le montrent en sortant leur gardien et provoquant trois occasions dont aucune ne parviendra au but. Ce ne sera pas faute d’avoir tenté …

L’Italie se dresse donc sur la route du maintien, une équipe très souvent rencontrée depuis trois ans. Allez Les Bleus, de France bien entendu !

Réactions d'après Match

 On a fait des erreurs qui nous ont coûté cher. On a bien tué les pénalités mais ensuite on a manqué de jus pour bien attaquer.

Dans l'ensemble on a été meilleur et si on joue comme ça contre les Italiens ça devrait passe
 

Quelle est l'ambiance au niveau du groupe ? Le groupe vit-il bien malgré les défaites ?

Nous n'avons pas un manque de volonté mais plutôt un manque d'automatisme. Certains joueurs sont peut-être nerveux. Du coup ils se débarrassent trop tôt de la rondelle alors que parfois ils n'ont pas tant de pression. On n'a pas fait les bons jeux aux bons moments.

Est-ce un manque d'envie du groupe ?

Non, c'est plutôt un manque de confiance et de la nervosité. Mais pour rester en groupe A, il va falloir payer le prix. Il faut aller plus au but et prendre un peu plus de risque offensivement.

Vous avez changé de lignes pour ce match ?

Oui, je me sens mieux au centre car j'ai plus d'espaces pour m'exprimer. De plus, après la sortie de Laurent Meunier sur blessure j'ai du passer sur le premier bloc.

Nous avons démarré le match avec l'idée de faire 60 minutes comme les 30 premières minutes contre la Suède. On s'est amélioré sur les 3 matchs.

Pour ce match, nous avons accordé les deux buts sur des erreurs de relance.

Nous sommes toujours dans notre objectif de maintien. On espérait gagner ce soir mais les deux erreurs individuelles nous coûtent la victoire. On doit apprendre de nos erreurs donc il faudra faire mieux contre l'Italie.

Etait-ce votre meilleur match depuis le début du championnat ?

Oui, c'était notre match le plus complet. Nous avons joué à fond pendant 60 minutes. L'objectif était de s'améliorer à chaque match : contre la Suisse nous avons peu joué, contre la Suède nous avons fait 30 bonnes minutes et contre les Biélorusses, 60 bonnes minutes.

Maintenant il faut faire encore mieux. Nous sommes préparer pour jouer contre l'Italie. On est prêt et je suis sur que l'on va gagner deux matchs !

Comment voyez-vous cette série contre l'Italie ?

Ce sera le type de match habituel face aux Italiens : très serré, très intense, avec beaucoup d'émotion. Une rencontre physique mais toujours dans les règles.

Le groupe est-il affecté suite à ces trois revers successifs ?

On n'a pas perdu espoir malgré les trois défaites. On construit sur les points positifs pour progresser. Cela sera encore tout un combat.

L'équipe italienne dispose d'une journée supplémentaire de repos. Est-ce un avantage ?

Pas forcément. Quand on enchaîne les rencontres cela peut créer une dynamique intéressante.

Ca a été une bataille dure pour les deux équipes et nous sommes heureux d'avoir décroché la victoire. J'espère que nous construirons sur ce match.

Etes-vous inquiet par rapport à votre jeu de puissance ?

Nous avons finalement marqué une fois ce soir mais il est vrai que nous ne sommes pas assez performant dans ce secteur. Antonenko, l'un de nos éléments clés pour ces jeux est blessé pour le moment. Quand il reviendra dans l'alignement, ce devrait aller mieux.

Que pensez-vous de votre jeu d'équipe ?

Notre jeu collectif a été intéressant dans le premier match et moins bon pour les deux autres matchs. Les ajustements dans le lineup (ajout des 4 joueurs NHL) peuvent être une explication. Ca prend un peu de temps pour des nouveaux joueurs de se fondre dans le collectif d'une équipe qui s'est préparé ensemble. Mais après les deux derniers matchs, ils devraient maintenant être bien intégrés.

Nous avons connu trois périodes robustes. Contre les Suisses nous n'avons pas été bons. Contre la Suède les joueurs ont effectués 30 minutes de haut niveau.

Ce soir nous avons essayé de gagner. Il faut maintenant construire sur les points positifs. Nous sommes là où nous pensions être: à la lutte pour le maintien.

On va maintenant jouer deux ou trois rencontres contre les Italiens. Et nous jouerons comme lors des rencontres précédentes. Cela ne sert à rien de changer en prétextant que nous faisons face à un adversaire potentiellement plus faible.

Ce seront des matchs tendus où il va falloir bien défendre et aller vers la cage. Pour marquer il va falloir shooter et améliorer notre jeu de transition. Si on arrive à produire ce qu'on a fait défensivement jusque là je pense qu'on aura plus de palets pour travailler offensivement.

Le gros point négatif de ces trois premiers matchs est que l'on écope de trop de punitions. Nous devons plus travailler avec les jambes et non les bras. Si on améliore ce secteur, nous pourrons lutter contre les Italiens.

Comment expliquez-vous la progression de l'équipe Suisse ? Est-ce du à la structure de leur championnat et la limitation drastique du nombre d'étrangers ?

Peut-être. C'est sur que de ce fait les joueurs suisses ont plus de temps de jeu pour progresser. En France cela sera difficile d'appliquer ce principe puisque la loi ne le permet pas. Il n'y aurait qu'un gentlemen agreement pour mettre en place ce type de mesure. Mais la fédération française y travaille et j'ai confiance.

Les Suisses jouent également de façon très disciplinée comme leur championnat les y oblige.

           
Laurent Lardière                              Nicolas Leleu