Pour la première fois cette année, Pôle-Sud voyait une rencontre démarrer un dimanche à 18 heures. De quoi expliquer en partie l'affluence bien moyenne (2800) pour une telle affiche dans une ville normalement fortement intéressée par le Hockey. On devait pourtant bien s'en contenter d'autant que le duel précédent entre l'Autriche et la Norvège s'était déroulé devant de très nombreux sièges vides, la rencontre n'ayant bénéficié d'aucune promotion dans la presse locale qui allait du reste s'en désintéresser totalement, Hockey Hebdo étant le seul média presse écrite à couvrir l'événement (on s'en vante pas on s'en inquiète vraiment!).
| Laurent Lardière | Tir au but décisif |
Deux équipes proches l'une de l'autre
Après un round d'observation assez bref suivi de quelques banderilles plantées sur les deux gardiens attentifs, l'explication se fait plus physique, avec de très gros efforts faits dans le domaine de la récupération à mi-glace. Les défenses bien en place ne laissent que très peu de frappes dangereuses sans toutefois interdire les lancers souvent lointains qui seront assez nombreux.
La France dont on pouvait craindre la qualité défensive face à un adversaire de renom parvenait à répliquer et se créait plusieurs occasions avec Meunier à 6"11, puis Fleury qui tourne autour de la cage avant de lancer sur Koval à 7"51.
Pourtant, après un départ moyen, le Bélarus va accélérer et se créer une très grosse occasion avec Antonenko le joueur de Balashikha qui parvient à passer le palet entre les jambes de Ferhi grâce à un tir de l'aile qui longera la ligne de but à 8"22.
Les deux équipes font jeu égal, et vont bénéficier chacune d'une pénalité sans toutefois parevenir à conclure malgré le surnombre. A ce petit jeu, Hecquefeuille bien en vue ce soir se crée une opportunité face au gardien, tandis que Chupris passe à deux reprises la défense tricolore en revue, l'attaquant du dynamo de Minsk étant sans doute ce soir le meilleur sur la glace avec une protection de palet de premier ordre et un sens du jeu très au dessus de la moyenne.
Ces bonnes dispositions ne peuvent toutefois pas faire oublier une prestation assez heurtée des deux équipes, avec un manque de fluidité et de réelles difficultés à ouvrir le jeu. Si les français dans la peau de l'outsider répondront parfaitement à un nouveau jeu de puissance adverse, le Belarus sera relativement décevant en matière de construction malgré une présence sur la glace de très nombreux joueurs estampillés KHL.
Engagements 9/7 France
Tirs 9/8 France
La fameuse sortie de prison qui se termine en but....
Après un joli tir voilé d'Hecquefeuille à 21"01, les français vont multiplier les pénalités évitables en moins de cinq minutes. A 21"13, Manavian fauche un adversaire sans que les belarus puissent en bénéficier. Pire, Bachet balance un adversaire qui filait seul au but à 23"18, avant que Zwickel n'en fasse de même à 24"30. Deux trous d'air de la défense française qui conduisent à un killing play de 48 secondes. Pourtant, gentlemen, les belarus proposeront l'une des plus mauvaises prestations en double supériorité que l'on ait vu depuis longtemps en recontre internationale. Empruntés, ne frappant pas au but, multipliant les passes molles, les joueurs de coach Hanloan seront hors du coup avant de faire à leur tour une faute qui fait respirer les tricolores à 25"42.
On pense alors que la France a laissé passer l'orage, mais c'est sans compter sur Chupris qui va proposer le grand classique de la sortie de prison ponctuée d'un raid gagnant. Bien servi par Makriksti qui met la Gomel (il y joue), le dynamique du dynamo va glisser le palet entre les jambes de Ferhi malgré un retour d'Hecquefeuille à 27"47. (0-1).
Le Belarus pousse alors en attaque défense, mais la défense française répond présent et les tricolores se montrent dangereux avec Desrosiers qui échoue seul sur le gardien à 33"15.
La fin de période plus heurtée verra une phase de domination française avec une belle occasion pour un Yorrick Treille qui pose problème à la défense adverse et s'entend fort bien avec ses compères Meunier et Desrosiers.
Tirs 9/8 France
Engagements 4/10 Belarus
| Laurent Lardière | But français |
Une issue indécise
La dernière période verra un gros combat le long des bandes. les français vont rapidement tenter de revenir et se créer une première occasion par Gras à 42"44. Pourtant, le meilleur est à venir avec un superbe service de Sacha Treille depuis l'arrière de la cage adverse pour une reprise revers de Tardif qui bat enfin Koval pour l'égalisation totalement méritée à 43"23. (1-1)
Vexés par ce retour de la part d'un adversaire qui avait sans doute été un tantinet sous-estimé au départ, le belarus va alors pousser mais tomber sur un Ferhi de qualité comme à 47"08 quand le portier tricolore bloque au sol un palet après s'être fait passer par l'adversaire, un arrêt qui va susciter une certaine incrédulité chez le trio d'attaque bélarusse. l'opération Fort Alamo devant son but se poursuit avec un duel direct gagné par Monsieur Eddy avant qu'il ne capte du gant une tentative placée de Demagin à 12"50.
l'orage semble passé et Bachet y va de sa frappe à 55"28, la France rendant coup pour coup dans les dernières minutes.
Tirs 5/13 Belarus
Engagements 14/10 France
Prolongation de 5 minutes
Malgré une pénalité contre la France ponctuée d'un temps mort adverse, rien ne sera marqué et la fusillade peut alors avoir lieu.
Tirs 6/1 belarus
Engagements 4/1 Belarus
Et le gagnant est....
Meunier va tenter sa chance le premier et échouer sur le gardien.
Antonenko va aller tromper Ferhi après une feinte d'ouverture ponctuée d'un palet poussé soudainement entre les jambes du gardien français.
Bellemare tente sa chance, manque de perdre le contrôle du palet juste avant de tenter son duel et manque totalement sa tentative
Meleshko en termine avec une jolie lucarne au terme d'une approche de qualité.
| Laurent Lardière | Ferhi au charbon |
Pour ceux qui veulent un avis rapide
Dans une rencontre très physique et intense, et avec des défenses plutôt efficaces, l'Equipe de France a proposé une prestation sérieuse. Face à un Belarus que l'on a connu il est vrai plus inspiré et rapide, les joueurs d'Henderson ont bien défendu et enrayé une attaque qui sans être flamboyante compte tout de même des clients aux pédigrés certains. Les arrières tricolores sont la grosse satisfaction de la rencontre avec de la qualité et assez peu de fautes préjudiciables en terme de relance. Ils ont bénéficié de l'aide défensive des attaquants qui ont tous fait l'effort dans ce domaine, réduisant le belarus à un seul but avec un Ferhi à son niveau. Même si les visiteurs n'ont pas forcément beaucoup forcé, même si les tirs au buts ont étés très médiocres, voir les tricolores faire jeu égal avec une équipe classée 9ème mondiale actuellement selon l'IIHF est une vraie sattisfaction.
Dans ce contexte positif, on ne verra pas vraiment de joueur français ayant proposé une prestation médiocre, en dessous de son niveau, et-ce même si l'attaque n'a pas été franchement productive. On a davantage vu les joueurs d'espace comme Fleury et Hecquefeuille que les gabarits plus importants malgré la réussite de Tardif. Si l'on excepte un tir de Bachet, la seule tentative sérieuse à la bleue est à mettre au crédit d'Amar qui connaît la musique en terme de bombardement avec Grenoble. Peut-être faut il développer quelque peu la culture du missile en équipe spéciale afin de varier les dangers avec des défenseurs impliqués? En l'absence d'un, deux snipers de première force offensivement (entendez de niveau mondial sans vexer personne), la France a tout intérêt à travailler son jeu de transition et à être capable de proposer quelques enchaînements comme le font les norvégiens par exemple. Si les tricolores parvenaient à stabiliser leur jeu offensif en le variant et en l'améliorant du même coup, la France pourrait se maintenir dans l'élite mondiale et même pourquoi pas s'installer dans des eaux plus sereines car dénuées de peur de la relégation.
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