C'est sous les « Go Caps Go! » de la foule que Mr l'arbitre jette le palet pour débuter la rencontre. Les visiteurs se placent de suite en attaque devant des Capitals quelque peu fébriles en ce début de rencontre. Malgré tout le premier lancer sérieux vient d'Alex Ovechkin, Fleury réussissant un arrêt facile. A 03'00 ce même Ovechkin s'extirpe dans le dos de la défense, il se présente face à Fleury qui réussi là un arrêt que l'on pourrait qualifier d'improbable.
Il faudra moins de trente secondes à Crosby pour répondre, la passe vient de derrière la cage et deux tentatives à bout portant ne lui suffiront pas à tromper Varlamov. Quelques secondes plus tard Ruslan Fedotenko déjoue la vigilance du cerbère russe mais la barre transversale en décide autrement et repousse le palet. Enfin les Capitals parviennent à sortir de leur zone quelques minutes plus tard, même si ils ne se créent une occasion que par le gros travail en échec avant de Thomas Fleischmann qui échoue lui aussi sur Fleury.
Le chrono tourne toujours et l'état de fébrilité des locaux ne s'améliore pas, l'offensive est désorganisée pendant que la défense manque de physique et d'engagement et passe son temps à courir la rondelle. La domination des Pens s'intensifie encore même si les lancers sont encore trop lisibles pour tromper Varlamov. Finalement cette occupation territoriale finit par pousser les Capitals à la faute. A 11'29 Shaone Morrisonn écope d'une mineure pour cinglage.
Le jeu de puissance se met rapidement en place avec Malkin aux commandes, le russe adresse une passe croisée à Guerin, la reprise oblige Varlamov à sortir un gros arrêt. Sur l'action suivante, Sergei Gonchar, qui effectue son retour au jeu après deux matchs d'absence, envoie un slap dans l'axe, le palet est dévié dans le trafic et retombe à portée de Sidney Crosby qui ne manque pas l'occasion d'ouvrir le score (0-1 à 12'36). Les deux équipes se regroupent au centre, la mise au jeu est gagnée par les Pens, rapidement Ruslan Fedotenko entre dans la zone offensive, sa passe transversale arrive sur la palette de Craig Adams, qui, dans une défense complètement à l'ouest, à tout le temps d'ajuster un lancer sur lequel Varlamov, sans être parfait, ne peut pas faire grand chose (0-2 à 12'44).
Réaction d'orgueil des Capitals, ils recommencent à jouer vers l'avant, mais leur jeu manque d'inspiration, c'est à croire que les joueur n'ont jamais joué ensemble. Ils vont encore souffrir en toute fin de période, Sergei Fedorov se faisant remarquer par la patrouille pour une mise en échec intervenue bien trop loin du jeu. Cette fois l'unité d'infériorité tient bon et le klaxon signale la fin du tiers. Un chiffre à retenir au cours de cette période, celui du nombre de lancer, 16 pour les visiteurs contre 5 seulement aux locaux.
Début de la seconde période, c'est encore une une mise au jeu gagné par les Penguins, Sidney Crosby entre dans la zone offensive, il temporise pour trouver une solution, Bill Guerin arrive dans l'axe, reçoit la passe et le lancer sur réception déjoue Varlamov. Une chape de plomb s'abat sur les tribunes du Verizon Center (0-3 à 20'28).
Le public n'a même pas le temps de s'en remettre que Kris Letang frappe la rondelle depuis le haut du cercle droit, Varlamov semble bien loin de son niveau habituel, il s'incline une nouvelle fois (0-4 à 22'12). Boudreau rappelle le portier russe qui laisse sa place à José Théodore. Après ce quatrième but le public reste silencieux, plus personne n'y croit, les joueurs sont démobilisés, plus aucun de leur geste n'est franc, ni en attaque ni en défense. Les Penguins en face évolue avec le sourire, sereins, il se jouent de leurs adversaires avec une facilité qui pourrait vite devenir écœurante. Le jeu sombre alors dans une lente apathie, les visiteurs gèrent leur avance face aux Caps qui, visiblement, ne pensent qu'a sortir de cette maudite glace.
Ils ne sont pas au bout de leur peine, Miroslav Satan travaille dans le bas de la zone offensive il est rejoint par Jordan Staal qui prend la rondelle. Satan passe derrière la cage, reçoit la passe et remet devant pour Staal bien placé qui marque un but supplémentaire face à Théodore (0-5 à 31'37). On est seulement à la moitié du match et déjà les carottes sont fondues dans le fond de la casserole.
En toute fin de période, Fleury sort de sa cage pour aller stopper une rondelle derrière le filet, étourdi il la repousse sur la palette d'Alex Ovechkin qui contourne le filet pour marquer dans le but vide (1-5 à 38'09). Qu'il s'agisse du public ou du joueur, les réactions son contenues, pas un haussement de sourcil de la part du sniper russe, ce but, il le sait, arrive bien trop tard.
L'écart se maintient en ce qui concerne les lancers: 13 aux Caps, 23 aux Pens.
| Photo: Getty Image | Poignée de mains des deux meilleurs joueurs au monde | Les joueurs sont de retour sur la glace pour une dernière période de gala. Après trente secondes de jeu dans la troisième période, Sidney Crosby reçoit un coup de bâton en pleine figure, Brooks Laich, le responsable, se voit punis pour deux fois deux minutes. Et là tout le monde le sait déjà, ça va encore rentrer. Alors que la première pénalité et sur le point de se finir, les Caps sont montés à l'attaque, Alex Ovechkin est dépossédé de la rondelle qui est récupérée par Sidney Crosby, dans le dos de tout le monde. Il bénéficie alors de plus d'une moitié de patinoire pour préparer son face à face. Une feinte plus tard le palet passe entre les jambes de José Théodore (1-6 à 42'02). Encore deux minutes en désavantage numérique pour les Caps, ils tiennent bon.
Quatre minutes plus tard Thomas Fleischmann prend le rebond d'un lancer de Laich pour marquer un but anecdotique (2-6 à 46'36). La suite, une espèce d'immense vide sidéral, il ne se passe rien, les Penguins s'échauffe doucement en prévision de leur finale, les Caps continuent de regarder la montre en attendant de rentrer rapidement chez eux oublier ce marasme, le public s'ennuie en entamant sérieusement les réserves de houblon de l'arena, ils ont au moins le mérite d'être restés. La klaxon libère enfin tout le monde.
Le public offre une standing ovation bien méritée à leurs joueurs. Si ce soir les Capitals étaient très, mais alors très, loin du compte. Leur saison a été en tout points remarquable et il n'y a aucune honte à tomber face aux Penguins. Cette équipe l'étoffe d'une grande, ils seront à surveiller la saison prochaine.
Les Penguins nous offert un récital. Après une saison moyenne, voilà ce que sont les Pens: des favoris! Peu importe leurs adversaires en finale, il sont plus déterminés que jamais à gagner. Ce soir en tous cas ils ont frôlé la perfection.
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