Une finale palpitante
Brest et Mulhouse sont deux clubs qui ont marqué la petite histoire du hockey en France. Ayant tous les deux connu la joie d’être sacrés champions de France en Elite il y a quelques années, ils ont dû repartir en bas de l’échelle afin de redorer leur blason. Le hasard les réunit une nouvelle fois sur la glace, en finale d’un championnat, tout comme il y a neuf ans lorsque les brestois avaient remporté la finale en Nationale 1 face aux Alsaciens.
Entre deux équipes réputées pour leurs qualités offensives, on pouvait s’attendre à un beau spectacle sur la glace. Et les 1600 spectateurs, parmi lesquels une dizaine de supporters brestois qui n’ont pas hésité à traverser la France pour soutenir les Albatros, qui ont rempli la patinoire de l’Illberg ont assisté à une rencontre de très haute tenue entre deux équipes qui méritent, incontestablement, leur place en D1.
| Scorpionspictures.com | | Pour cette finale, les deux formations n’évoluaient pas au complet. Thomas Waterlot et Lukas Hanzal (blessés) ainsi que Tomas Tupy (toujours suspendu) n’ont pas pu assister à cette fête du hockey côté mulhousien, tout comme Clément Gonzales, Guillaume Fournier et Nicolas Médina, ménagés par les Bretons.
Le match démarre à cent à l’heure et il n’y a pas de round d’observation entre les deux protagonistes. Au fil des minutes, les Albatros déploient leurs ailes et se montrent les plus dangereux. Mathieu Brunelle, Aleksey Timkin et Juraj Ocelka alertent Marc-André Martel, le gardien des Scorpions, mais ce dernier intercepte tous les tirs qui lui sont adressés. Bénéficiant d’une supériorité numérique à la 3è minute de jeu, suite à un cinglage de Mikko Eloranta, les Brestois installent leur jeu de puissance mais doivent faire face à des Mulhousiens extrêmement appliqués en défense. Manquant de réussite, les Albatros laissent passer une belle chance de marquer. Alors que les Brestois se sont montrés bien pressant devant la cage de Martel, les Scorpions trouvent l’ouverture dans un espace laissé par la défense bretonne. Olli Ruokamo et David Croteau s’échappent en contre. Le duo complice s’entend à merveille et Ruokamo, astucieusement, sert son camarade Croteau qui trompe Mojmir Bozik, le portier des Albatros, et ouvre le score pour Mulhouse (1-0, 6’20).
Les Scorpions sont mis sur de bons rails mais les Brestois, vexés, se ruent immédiatement à l’attaque, ne souhaitant pas laisser les Mulhousiens prendre confiance. Tomas Kaspar est à la conclusion d’un bon travail de Peter Vojtek et Aleksey Timkin et remet les deux équipes à égalité (1-1, 7’28).
Dès lors, les Brestois et les Mulhousiens vont se procurer de belles occasions de prendre l’avantage mais butent sur les gardiens ou manquent de réalisme devant la cage. Les Albatros vont cependant prendre les devants à la fin du premier tiers-temps. Brunelle feinte un tir et fait la passe à Juraj Ocelka qui envoie le palet au fond des filets (1-2, 17’42).
Lancé sur un bon rythme, le match continue d’être passionnant dans la deuxième période. Les Brestois, pourtant redoutables d’efficacité en powerplay, n’ont cette fois pas autant de réussite face à des Scorpions qui font corps en défense, Ruokamo n’hésitant pas à se coucher sur la glace pour freiner un palet qui se dirigeait dans le but mulhousien. Plus techniques, les Albatros gratifient l’assistance de superbes gestes, à l’image d’un Brunelle époustouflant et d’un Timkin omniprésent. Mais les Scorpions ont du cœur et font preuve d’une belle détermination. Ils parviennent à recoller au score grâce à Eloranta qui reprend la passe millimétrée de BJ Quinto trompant Bozik de près (2-2, 26’25).
C’est le début d’une période faste pour les Mulhousiens qui vont faire souffler un vent de folie à l’Illberg. Alors que les Albatros se montrent fébriles en défense, les Mulhousiens s’engouffrent dans toutes les brèches et en profitent pour reprendre les devants. Romain Pierrel, très en vue, ne tremble pas devant le gardien brestois (3-2, 27’39).
Comme il faut battre le fer tant qu’il est chaud, les coéquipiers de Julien Aubry enfoncent le clou et inscrivent un troisième but en trois minutes sous l’impulsion de l’excellent BJ Quinto, absolument intraitable depuis le début des play-offs (4-2, 29’54).
Un vent de panique souffle sur les ailes des Albatros qui perdent petit à petit de la hauteur. Mais les Brestois, sans trop s’affoler, vont parvenir à revenir doucement au score. Peu efficaces en supériorité numérique, les coéquipiers de l’ex-Mulhousien Lilian Prunet, se montrent cette fois plus patients. Bénéficiant d’une légère fatigue des Mulhousiens, ils trouvent la faille grâce à Ivan Borzik qui réalise un joli numéro avant d’expédier le palet au fond des filets (3-4, 31’04).
Mais les Mulhousiens comptent bien conserver leur petite avance et Croteau, Quinto et Bringuet sollicitent Bozik qui doit s’employer. Le temps s’égrène et les deux équipes s’apprêtent à rejoindre les vestiaires sur ce score. Mais c’était sans compter sur l’opportunisme du génie russe Aleksey Timkin qui égalise pour les Albatros à huit secondes de la fin de la seconde période (4-4, 39’52).
Les Scorpions, même s’ils on vu leur avance de deux buts réduite à néant, affichent toujours une belle envie sur la glace. Ils se retrouvent à cinq contre quatre dès l’entame de l’ultime période mais ne parviennent pas à installer leur jeu de puissance. Un peu maladroits, ils laissent le palet en route… Une aubaine pour Brunelle qui ne rate pas l’occasion de le récupérer avant de l’envoyer visiter les filets de Martel (4-5, 42’20).
Les Mulhousiens se montrent très combatifs et ne laissent aucun répit aux Albatros qui ne peuvent pas prendre leur envol dans ce match. Pierrel, bien servi par le discret mais efficace défenseur Eddie Stahre, égalise pour Mulhouse (5-5, 43’59) dans un match décidément très disputé.
Le duo slovaque des Albatros, Ocelka et Kaspar, tente bien de faire craquer Martel mais le dernier rempart des Scorpions tient bon contrairement à son homologue brestois qui laisse filer entre ses bottes le palet que lui envoie Ruokamo (6-5, 49’02).
Mais le danger breton est toujours présent et une nouvelle supériorité numérique aurait pu permettre aux hommes de Serguei Toukmatchev de recoller au score. Mais une nouvelle fois, les Mulhousiens se défendent comme de beaux diables, empêchant les Brestois de s’installer dans leur zone d’attaque. Et c’est une nouvelle fois en procédant en contre que les Scorpions vont prendre l’ascendant. Julien Aubry lance Eloranta qui transmet le palet à Bringuet. Ce dernier ajuste son tir, imparable (7-5, 54’15).
La patinoire exulte et les Scorpions, qui mènent de deux buts à cinq minutes de la fin de la rencontre, pensent avoir fait le plus dur face à des Brestois qui n’ont goûté à la défaite qu’une seule fois cette saison, face à Lyon lors du match aller des demi-finales. Euphoriques, les joueurs de Laurent Arnaud se déconcentrent un peu. Les Albatros jettent leurs dernières forces dans la bataille et ne lâchent rien, pensant bien évidemment au match retour, mais Martel sort encore une fois le grand jeu. Il se laisse toutefois surprendre, comme l’ensemble de l’équipe mulhousienne, par ce diable de Timkin qui trouve le moyen d’inscrire dans un trou de souris le dernier but des Brestois (6-7, 59’28) en toute fin de match.
Les Scorpions ont donc réussi leur pari en offrant à leur fidèle public une victoire pour leur dernière sortie à domicile. De quoi suffire à leur immense bonheur partagé pendant de longues minutes avec tous les Mulhousiens qui souhaitaient les remercier pour cette si belle saison. Mais avec un seul petit but d’avance avant le match retour, ils savent que l’ultime combat dans le Finistère s’annonce rude. Les Albatros sont invaincus dans leur patinoire du Rinkla Stadium et ont de sacrés arguments afin de devenirs champions de France de D2. Ils ont bien limité la casse en Alsace mais savent que les Scorpions ne leur offriront pas le titre sur un plateau. Cela promet un match passionnant samedi en Bretagne puisque les deux équipes peuvent encore prétendre au titre…
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