Une défaite qui coûte cher ! 

Pour une rare fois de l’année les havrais réunissaient trois lignes complètes et deux gardiens. Dans les buts, Marc Antoine BARAN avait pour charge de préserver le filet des sociétaires du Havre Athletic Club.
Les enseignements de la première phase allaient ils être mis à profit, allait on enfin voir une équipe ciel et marine jouer soixante minutes, allait on enfin faire preuve de discipline, allait on enfin jouer ce jeu de passes capable de déstabiliser n’importe quelle défense ?

Philippe Couyere

Le coach local, Jean Pierre SERVILLE avait prévenu, il faudra faire preuve de discipline pour arriver à contrer des Cormorans bien décidés à laver l’affront du match retour de la première phase. En effet, les bretons avaient vu les havrais égaliser 7 à 7 à cinq secondes de la fin de match.

L’ambiance semblait décontractée sur le banc havrais, un peu trop peut être.

Les « hacmen », fidèles à leur habitude entamait le match tambour battant mais les Cormorans tenaient le choc et passaient le cap des cinq minutes sans prendre de but. Mieux sur quelques occasions, ils portaient le danger sur la cage adverse.

Mieux (pour les rennais) à 06’04’’, en infériorité numérique, Christian FERLAND #13, l’entraîneur – joueur québécois des Cormorans prenait ses responsabilités et crucifiait Marc Antoine BARAN pour un 00 à 01 un poil contre le court du jeu de ce début de match.
Ce but semblait aussitôt refroidir les ardeurs havraises.

Le jeu s’équilibrait entre les deux formations, mais les havrais, bien que pressant haut et fort jouaient un jeu déjà plus brouillon. Les rennais procédaient en contre. A mi – tiers, les havrais subissaient une double infériorité que Marc Antoine BARAN, dans les filets maritimes mettait un point d’honneur à tuer.
A 12’40’’, Julien CRENO #19, acceptait le jeu orchestré par Christian FERLAND #13et Loïc PIERRE #17, il envoyait un slap légèrement excentré. Le cerbère havrais papillonnait en vain, masqué, il ne put voir le palet qu’au moment où il passait au dessus de sa botte droite pour finir dans son filet. 00 à 02.

Les havrais semblaient abattus, Ko debout, heureusement, les bretons n’en profitaient pas.
A 19’15’’, les locaux bénéficiaient d’un jeu de puissance accordé par le corps arbitral suite à cinglage de Mathieu RENOULT. Une fois n’est pas coutume, sept secondes plus tard, Antoine KEISSER #3 concluait un jeu à trois mis en place par PJ SERVILLE #12 et Thomas DOUDET #14. 01 à 02 à 19’22’’.

La première sirène envoyait tout ce beau monde au vestiaire sur ce petit avantage au bénéfice des visiteurs. Rien n’était fait, mais l’alerte était donnée.
Les pénalités s’équilibraient avec 8 minutes pour les locaux, et 6 pour les bretons.

Le second tiers commençait avec une équipe havraise bien décidée à remettre les pendules à l’heure.

Dès 21’44’’ Antoine KEISSER #3, omniprésent finissait un travail initié par Pierre Jean SERVILLE #12, après la bleue, il armait un gros méchant slap. Ding dong, double poteau rentrant, qui ramenait le score à parité. 02 – 02.

Philippe Couyere

Peu avant la vingt cinquième minute, se produisait le fait du match. Pierre Jean SERVILLE était pris en sandwich par deux rennais, et ne se relevait pas. Son pénible retour au banc, aidé de deux coéquipiers n’augurait rien de bon. Epaule démise et suspicion de fracture de la clavicule, voilà qui mettait fin à la saison du meilleur buteur du HAC – Hockey sur Glace. Malgré le pouce tendu en l’air lors de sont départ sur la civières des soldats du feu, on pouvait lire une profonde tristesse dans le regard de Taz…

Pris de fébrilité, les havrais multipliaient les fautes, et allaient prendre 12 minutes de pénalités dans ce tiers sans que Rennes ne soit sanctionné une seule fois.

Romain VARIN #10, écopait par deux fois, à sa sortie de sa seconde punition à 32’44’’, il temporisait à la bleue adverse, recevait un palet de Félix FREBOURG #8 et s’en allait tromper en toute décontraction Rodolphe DUHAMEL, le portier rennais. 03 à 02 à 32’52’’.

Les havrais passaient enfin devant. Le plus dur était il fait ? Rien n’était moins sûr tant les rennais semblaient déterminés à ne rien lâcher.

A 33’44’’, Christophe LEMARREC #15 était envoyé au cachot et Rennes mettait en place son powerplay. Karl BULCKE marquait sur une offrande de Arnaud JOLLIVEL #08. 03 à 03 à 33’56’’.

Nouveau coup sur la tête pour les jeunes havrais dont les cadres se chargeaient de sonner la révolte.
A 39’33’’, Antoine KEISSER #3 au four et au moulin sur cette partie complétait la séquence initiée par Yoann ROUSSEL #11 et Thomas DOUDET #14 et redonnait un avantage d’un but à ses coéquipiers.

La seconde sirène envoyait les deux teams aux vestiaires pour un repos bien mérité tant le combat a été âpre et rugueux dans ce second vingt.
Nanti d’une avance d’un but, les mines havraises étaient basses. La vilaine blessure de leur copain traînait dans les têtes, ainsi que la certitude qu’on ne le reverrai pas de sitôt. Le message rennais avait été clairement lancé, bénéficiant de près de dix minutes de supériorité numérique dans ce tiers, il a fallu des sauvetages de folie de la dernière sentinelle havraise pour éviter une déroute.

A la remontée sur la glace, les rennais mettaient tout de suite la pression sur la cage des locaux.

A 44’48’’ la pression payait, Karl BULCKE #11 slapait au but, Marc Antoine BARAN était sur la trajectoire, pas de souci. Las, une crosse déviait le palet qui lobait le cerbère ciel et marine, et qui finissait dans le filet. 04 partout, les rennais revenaient avec une farouche volonté de ne pas s’arrêter là.

Philippe Couyere

Les havrais récidivaient dans le domaine de l’indiscipline, et bien qu’arrivant à tuer les tentatives bretonnes, ils se fatiguaient plus que de raison.
A 56’23’’ puis à 58’25’’ les prisons changeaient de camp, et offraient une opportunité aux pensionnaires du Hac de tuer le match.
Les havrais balbutiaient leur jeu de puissance, quelques occasions éparses ne mettaient pas suffisamment de pression sur le but breton.
Pire sur un contre, suivi d’une certaine errance défensive, Arnaud JOLLIVEL #8 crucifiait Marc Antoine BARAN à 58’34’’. 04 à 05. La mine défaite des havrais montrait que le coup avait porté, et les rennais le comprenaient vite.

Le coach havrais, Jean Pierre SERVILLE, prenait son temps mort, changeait ses lignes pour semer le trouble chez l’adversaire, il envoyait sur la glace ses quelques « anciens » pour essayer d’arracher l’égalisation. Mais rien n’y fit, les Cormorans conservaient cette maigre avance et quittaient la porte océane avec une moisson de deux points.

Pour les havrais, le bilan est le même qu’à l’habitude, trop de pénalités, trop d’attaques désordonnées individuelles, trop d’approximations en défense ont ouvert la porte aux Rennais qui se sont engouffrés avec plaisir.
Rennes est assurément une équipe à la portée des maritimes, mais l’expérience est bretonne, quand la fougue est normande. Et encore une fois, la fougue n’a pas suffi à renverser l’expérience…

Les pensionnaires de Louis Blanc devront se ressaisir très vite s’ils veulent bien paraître dans cette poule G des play - offs. La discipline est la clef de voûte d’une équipe de hockey. Tant la discipline sur la glace, que celle sur le banc. Sur ce match encore trop d’énergie a été dépensée en futilité, les jeunes joueurs se dispersent, et leur concentration disparaît au long de la partie.

Les havrais ont joué plus de 22 minutes en infériorité numérique, offrant plus d’un tiers de power play aux rennais. Si la défense ciel et marine a été excellente, 91% d’efficacité en infériorité, cela est du en grande partie au gros match du portier havrais Marc Antoine BARAN.

Pour Jean Pierre SERVILLE, coach havrais :
« Je suis déçu, du résultat d’une part, mais les rennais ont livré une belle bataille, ils ont été opportunistes. Il n’y a pas grand chose à dire là dessus. On a pas mal patiné, mais de manière trop désorganisée pour l’emporter, on a beaucoup donner, mais pas à – coups, sans stratégie, sans tactique.
Déçu de certains joueurs qui n’ont pas joué le coup à fond. On est en play off et certains joueurs regardent encore dans les tribunes si les copains ou copines sont arrivées ! ! !
Déçu parce que j’avais demandé de la discipline et, j’ai vu qu’on n’avait pas entendu ce que j’avais dit. On prend 12 minutes de prison dans le second, pendant que Rennes n’en prend pas ! ! Dans le dernier, on en prend 16, Rennes 4 ! !
Même si on a pris peu de buts sur ces infériorités numériques, ça nous fatigue, ça use les joueurs et le gardien, et les adversaires finissent par marquer, tôt ou tard. Marc Antoine BARAN a fait un très bon match.
Déçu parce qu’on répond trop vite et trop fort aux petites provocations de l’adversaire, et on se fait punir.
Et cerise sur le gâteau on perd Pierre – Jean notre meilleur compteur pour la fin de la saison a priori, épaule et clavicule déboîtées. Il va falloir que les garçons prennent leurs responsabilités pour compenser son absence. Bref on a encore du travail. On va en discuter entre nous je pense. »

Christian FERLAND, Entraîneur Joueur des Cormorans.
« Comme premier match, nous ne pouvions demander mieux que d’aller chez une équipe comme Le Havre, équipe jeune et très talentueuse, où nous savions qu’ils y auraient du jeu robuste, des buts et surtout beaucoup d’intensité. L’objectif du club étant atteint avec notre participation en play – off, l’équipe voulait démontrer que nous n’avions pas volé notre place dans cette ronde finale ».

« Je suis content pour les gars car le match fut très difficile. Nous nous sommes fait frapper tout le match, un pressing soutenu et très haut du Havre, nous a obligé de jouer sur le même rythme qu’eux sans pouvoir vraiment installer notre jeu mais nous avons su conclure sur nos opportunités. Par la suite, l’histoire s’est répétée, car l’équipe adverse a été très patiente et a continué son excellent travail lorsque nous avons subi une baisse de régime, ce qui a permis aux locaux d’en tirer avantage mais les joueurs ont eu du caractère et les consignes ont été respectées ce qui nous a permis de revenir au score. Finalement, la victoire au bout d’un duel de 60 minutes où j’ai vu certains de mes joueurs élever leur niveau de jeu dans une ronde finale qui s’annonce prometteuse pour les six clubs engagés. »