Photo : Jérôme Verger (Archive)

Patinoire pleine, ambiance au maximum c’est la recette de la soirée. Le palet se prépare à être jeté sur la glace et c’est parti. Après quelques échanges Gap prend la main et règne en zone papale, mais les Castors tiennent, en moins de cinq minutes ils y a déjà une pénalité pour chaque équipe. Dans les gradins tambours, crécelle et chants font bon ménage, sur la glace les joueurs font le spectacle, vitesse et précision sont intense qu’en ¼. Le portier des Castors est fortement sollicité. La défense se repli au bon moment. Gap a du mal à marquer, mais à 11’22 c’est Avignon qui ouvre le score grâce à un tir de Guillaume Ribourg, assisté de Damien Ribourg.

Dans les gradins, c’est la folie, les supporters d’Avignon sont heureux et les supporters de Gap encouragent et poussent leur équipe. Sur le glaçon, les joueurs Avignonnais se jette sur tous les palets, les Rapaces ont du mal à terminer leurs actions. Aucune pénalité tombe, l’horloge défile et le palet rougit, il est envoyé à droite à gauche, les crosses s’entrecroisent, le palet rebondit et on recommence. Les gardiens sentent qu’ils vont avoir chaud ce soir, les défenses font un gros travail ce soir, c’est du coup pour coup, chaque équipe se retrouve en attaque et en défense. On approche de la 20ème minute et sur un contre Aurélien Frasier s’enfuit, passe à Carl Lauzon qui fonce vers le portier Gapençais, envoie la rondelle dans le filet à 19’30.

Dans les gradins côté Avignon c’est l’euphorie, côté Gap c’est la consternation les 30 dernières secondes vont être alléchantes. Gap envoie un maximum de palet, le portier Yohan Scanff stoppe tout et la défense sort le puck de la zone à chaque fois. 

Un premier tiers qui nous prend aux tripes, un jeu magnifique pour les deux formations, Avignon bien présent sur le porteur du palet, ce qui limite les tirs pour Gap, voit un exploit possible se présenter.

Le public se fait remarquer, les deux clans des supporters mènent le show. Le 2ème tiers commence et les joueurs repartent à la charge. Gap s’est fait surprendre dans le premier vingt et accélère pour revenir, à 22’06 les Castors commettent une faute et c’est au tour de Gap d’en commettre une à 23’14. Le jeu est plus rapide, les Rapaces paressent plus concentrés, les tirs s’enchaînent, les gardiens sont en stage commando, une véritable démonstration d’agilité, de souplesse et de réflexes. Les Rapaces passent la vitesse supérieure mais les Castors suivent, il y a toujours un rongeur collé sur le porteur du palet, ce qui ralentie toutes actions individuelles ou collectives. Gap semble meilleur techniquement mais Avignon stoppe tout, de plus les Castors font des frayeurs au portier gapençais. La défense avignonnaise tient bon avec des pénalités à 26’09 et 28’45, les Rapaces ont de belles occasions mais face à eux se trouve un portier motivé, ferme dans ses gestes qui ne laisse rien passer. Avignon, porté par ses supporters, met la pression à Gap qui ne sait plus comment prendre le contrôle du match. Pendant dix minutes plus de pénalités, les chants des supporters font vibrer la petite patinoire avignonnaise. Puis à 39’07 Avignon reprend deux minutes. Ils tiennent jusqu’à la sirène de la 40ème minute malgré des assauts énormes de la part de Gap. 

Un 2ème tiers dans le jeu comme dans le temps. Les Rapaces ont eu peu d’occasions mais auraient pu revenir, certains regards montraient du désarroi. Les Castors ont construit une défense inviolable jusqu’à présent, ils auraient pu aggraver la situation pour Gap à plusieurs reprises.

Les supporters de Gap sont là, est bien là, ils encouragent sans relâche leur équipe qui rentre sur la glace. Dans les gradins ça chante, sur les bancs c’est beaucoup plus tendu, d’un côté les Castors gèrent leur avance, de l’autre les Rapaces semblent désorientés mais bien présent pour ne rien lâcher. Le palet effleure la glace et la percution des crosses commence. Avignon en infériorité tient bon, Gap réinstalle sa vitesse et précision des passes ; Avignon gère, installe son jeu et met la pression en zone gapençaise. A 43’01, surprise, Ludovic Favret ajoute un 3ème but pour Avignon, avec l’aide de Jean-François Pointet et Nicolas Primout.

Chez les supporters avignonnais c’est la joie, les supporters de Gap encaissent et reportent dans leurs chants savoyards. On prend les mêmes et on recommence, Gap attaque franchement, les Castors bloquent toutes actions, un véritable barrage se crée devant la cage, lorsque les Rapaces réussissent à passer, les Castors colmate aussitôt la fuite en sortant la rondelle de leur zone. Les Rapaces, en formation offensive, attaquent encore et encore, les Castors se crée de belles occasions en interceptant le puck et leur public très réactif les encourage encore plus, peu de pénalité tombe, ce qui nous offre un jeu magnifique techniquement. Les Rapaces ne perdent pas de leur agressivité, de leur envie de revenir, la chance leur fait défaut devant les cages Avignonnaise, des occasions se perdent, si le gardien est à terre il y a toujours un ou deux castors pour faire barrage et récupérer le palet. L’horloge tourne vite, les joueurs ne lâchent rien, à 56’14 Gap fait l’erreur de prendre deux minutes et Avignon en profite, après une multitude d‘assauts, à 57’58 grâce à son joueur fétiche Carl Lauzon, assisté de Nicolas Primout. 

Gap prend son temps mort, le jeu repart et les tirs s’enchainent, le chant des crosses se fait entendre pour récupérer la rondelle, à 58’52 chaque formation prend deux minutes et se retrouve en prison. A 4 contre 4 le jeu est plus fluide et Gap se régale, le palet fuse, droite, gauche, le portier des Castors stoppe tout, le palet circule en zone papale et c’est au tour de la défense de l’éjecter hors zone, Gap récupère mais c’est la sirène du match qui les rattrape à la 60ème minute.

Avignon crée l’exploit en gagnant le match aller. De plus c’est un blanchissage pour Yohan Scanff et avec 4 points d’avance les Castors prennent une belle option pour la finale.

Gap s’est fait surprendre par une équipe surmotivée et un barrage solide, les Rapaces ont les moyens de se refaire chez eux, certes ce sera difficile mais faisable.