Russie - Suède
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De l'électricité dans l'air
La partie débute doucement et il faudra attendre 4 minutes avant de voir la première occasion de marquer. Elle est l'œuvre de Sergei Zinoviev bien servi par une entrée en zone du capitaine russe Alexei Morozov. Lundqvist s'interpose facilement. Les automatismes entre joueurs des Capitals de Washington sont bien en place comme le prouve cette tentative de passe de Sergei Fedorov pour Alexander Ovechkin bien contrée par la défensive jaune (4'30).
| Laurent Lardière | Archives | Les Suédois vont se montrer dangereux sur l'avantage numérique que leur proposent les arbitres. Les tirs depuis la ligne bleue des Stralman, Hornqvist et Edler sont cependant bloqués ou ratent la cage (7'00).
Qu'à cela ne tienne. Alors que le jeu se déroule à nouveau à forces égales, Martensson sert Weinhandl plein axe pour un tir qui laisse Nabokov de marbre. Le Suédois compte ainsi son 3ème filet (et 9ème points) qui lui vaut une place parmi le top 5 des pointeurs de ces championnats (7'15 0-1 Mattias Weinhandl assisté de Tony Martensson et Per Ledin).
Maxim Sushinskiy réagi dans la foulée mais Lundqvist fait l'arrêt.
A la mi-tiers éclate une bagarre générale. Suite à une mise en échec contre la tête de Douglas Murray sur Alexei Morozov. Ca brasse de tous les côtés, notamment entre Ilya Kovalchuk et Anton Stralman. Les officiels ne peuvent que laisser le combat se dérouler avant de sanctionner (10'02). Résultat des courses, Morozov retourne, blessé, aux vestiaires, Ilya Kovalchuk le suit écopant d'une pénalité de match, tout comme les Suédois Stralman et Murray (pénalité de match sévère pour ce dernier). La première ligne offensive des Russes se retrouve décapitée alors que les Suédois n'ont plus de premier bloc défensif.
Le power-play russe de 5 minutes permet à Lundqvist de faire étalage de tout son talent en effectuant trois gros arrêts au dépend de Fedorov, Ovechkin et Korneyev.
Il en fera trois autres face à Zaripov, Sushinkiy et Fedor Tyutin.
A 5 minutes du terme, Alexander Ovechkin nous gratifie d'une des ses actions préférée. Rapide entrée en zone excentrée et tir puissant dans la foulée. Lundqvist, qui ne doit rater aucun best of de la NHL, s'interpose de plastron et avale la rondelle.
Les Russes dominent et Maxim Afinogenov est à deux doigts d'égaliser mais le défenseur suédois Daniel Fernholm dévie juste ce qu'il faut le palet pour que celui-ci passe à côté de la cage.
La fin de période sera jaune et bleu. Un lancer-passe de Edler est astucieusement dévié par Niklas Backstrom mais Nabokov, qui ne veut pas être en reste par rapport à son homologue, effectue tout un arrêt de la mitaine en tombant (18'25). Une dernière pénalité pour Ovechkin (qui porte le total toutes équipes confondues à 87 minutes), offre une dernière chance à la Suède. Weinhandl, très en vue, accélère et prend tout le monde de vitesse mais bute sur Nabokov.
Tirs: Russie 15 – 8 Suède
Nabokov et Lundqvist font le travail
La période médiane commence en double supériorité numérique pour les suédois. Karl Fabricius rate une cage vide en prenant le rebond de Johansson (20'32). Nabokov est littéralement bombardé en ce début de tiers. Et son compatriote Ovechkin ne va pas arranger les choses en écopant de sa troisième pénalité de la partie pour retard de jeu. Les russes jouent de nouveau à court de 2 hommes pendant 55 secondes et c'est une nouvelle fois Nabokov qui les tient dans la partie. Il dévie de l'épaule un tir de Weinhandl décidément très en vue dans ce tournoi (21'30).
Les suédois dominent largement ce début de période en atteste le nombre de lancers aussi important en cinq minutes que pendant tout le premier vingt. Le troisième bloc jaune et bleu se met une nouvelle fois en évidence lorsque Ledin et Weinhandl combine parfaitement pour servir Martensson seul devant la cage. Ce dernier perd son tête-à-tête contre Nabokov qui fait l'arrêt.
Les russes réagissent enfin lorsque Radulov, le héros local porté par les hourra de la foule, prend un énorme shoot mais Lundqvist s'interpose parfaitement (26'30). A partir du mi-tiers, ce sont les russes qui vont prendre les choses en main en confisquant le palet et en campant en zone suédoise.
Cette fois-ci c'est Lundqvist qui tient les suédois à bout de bras en multipliant les arrêts. On assiste enfin au match annoncé entre deux des meilleurs gardiens mondiaux. Il faut dire que le nombre de pénalités est moindre qu'en première période.
Finalement les russes vont tout de même trouver la faille et égaliser une première fois dans cette partie sur une superbe action. Semin entre en zone plein centre et remet entre les jambes derrière lui pour son partenaire de club Ovechkin. Ce dernier prend un tir immédiat, comme à son habitude. Le palet est détourné par la jambière gauche de Lundqvist mais Semin se jette comme un mort de faim sur le retour pour pousser le caoutchouc à ras poteau (32'14 1-1 Alexander Semin assisté de Ovechkin).
Les russes continuent de dominer la fin de période mais leur supériorité suivante ne donnera rien. Ce sont au contraire les suédois qui vont reprendre l'avantage, un peu contre le cours du jeu, en toute fin de tiers. Après un engagement gagné en zone russe, Jonas Frogren décoche un missile qui passe à la droite de Nabokov et rebondit derrière la cage. Martensson bien posté devant le demi-cercle du gardien reprend la rondelle et la place avec sang-froid à mi-hauteur hors de porté de Nabokov (39'10 1-2 Tony Martensson assisté de Jonas Frogren).
Tirs: Russie 12 – 17 Suède
Et Ovechkin trouve la clé
Ces vingt dernières minutes sont entamées par un avantage numérique russe. Coach Bykov dépêche, excusez du peu, Ilya Nikulin, Andrei Markov, Sergei Fedorov, et les deux Alexander Semin et Ovechkin sur la glace. Le résultat est immédiat lorsque Semin bute tout d'abord sur la bottine droite de Lundvist avant de trouver le poteau.
C'est ensuite l'autre bottine qui est sollicitée par Afinogenov avant que Fedorov ne parvienne enfin à tromper le portier d'un retour raz glace suite à un lancer de Zaripov (44'57 2-2 Sergei Fedorov assisté de Danis Zaripov).
Quelques instants plus tard (46'39), une passe laser de Semin échoue dans la palette d'Ovechkin qui envoie un missile sur la barre transversale non sans que Lundqvist dévie au passage la rondelle. Les Suédois évoluent à leur tour avec un homme supplémentaire. On notera un tir excentré de Magnus Johansson bien arrêté de la mitaine par Evgeny Nabokov (47'59).
S'en suit une période assez creuse en chances de marquer si ce n'est ce tir de Robert Nilsson tout juste dévié à côté (50'25), le lancer peu dangereux de Gorovikov (52') et la tentative d'Andrei Markov qui termine dans le plastron du portier suédois (54'15).
La ligne Ovechkin– Fedorov – Semin se rappèlent aux bons souvenirs des nombreux spectateurs. Le premier nommé tir en pivotant avant que le troisième ne tente également sa chance. Dans les deux cas, Lundqvist dit non.
Rickard Wallin se retrouve tout seul dans le slot mais son tir passe au-dessus (57'10). C'est sans nul doute la plus belle chance de marquer pour les Suédois en cette fin de match. Ils vont s'en mordre les doigts même si Alexei Tereshchenko ne parvient pas à concrétiser une belle action individuelle (son tir échouant sur le montant) qui l'a vu effectuer le tour de la cage avant de prendre un lancer en pivotant sur lui-même (58'09).
Et c'est donc à 5 secondes du terme que le meilleur marqueur et pointeur de la NHL va surgir pour prendre un rebond suite à un tir de Semin. Nabokov effectue le premier arrêt, ralenti le puck sur le tir du numéro 8 mais ne peut empêcher le caoutchouc de prendre de l'altitude avant de terminer sa trajectoire juste derrière la ligne de but (59'54 3-2 Alexander Ovechkin assisté de Alexander Semin).
De rage, le portier à la triple couronne en casse son baton.
Tirs: Russie 15 – 5 Suède
Au total, tirs : Russie 42 – 30 Suède
Meilleurs joueurs : Russie : Alexander Ovechkin, Suède : Henrik Lundqvist
C'est devant un amphithéâtre presque comble que s'est déroulé cette rencontre entre deux des plus grandes nations du hockey mondial.
Les Suédois ont considérablement élevés leur niveau de jeu pour affronter les Russes invaincus jusque là. La présence d'Henrik Lundqvist dans les filets permet à elle seule de les placer maintenant parmi les prétendants légitimes à la finale tant le gardien des Rangers de New-York pourra à lui seul les garder dans le match, comme il l'a prouvé ce soir. Les qualités intrinsèques de ses partenaires pourront ensuite faire la différence offensivement.
Les Russes ont une nouvelle fois su remporter une partie serrée (comme contre les Tchèques en temps supplémentaire ou les Belarusses en tirs de barrage). L'apport du gardien des Sharks de San José les conforte également dans leur statut de favoris. Le jeu est rapide et le danger peut venir de tous les trios.
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