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Hockey sur glace - Division 2 : Lyon (Les Lions)
Lyon : Un point de discorde tenace
 
Pourquoi le club de Lyon est il au centre d'une controverse qui gagne la Fédération Française de Hockey sur Glace?
 
Lyon/LL, Hockey Hebdo LL le 11/08/2008 à 22:06

Vous connaissez le billard, ce sport d'adresse qui conduit les meilleurs joueurs à calculer leurs coups en utilisant plusieurs bandes ? Dans l'affaire actuelle qui oppose Lyon à la Fédération française de Hockey sur Glace, on se retrouve dans une sympatique partie de billard à 3, 4, voir 5 bandes avec  des effets indirects et des réalités totalement incompréhensibles pour la majorité des amateurs de hockey en France. Sans prétendre tout savoir et pouvoir décoder, voyons en ensemble les grandes caractéristiques.

Lyon club historiquement instable.

Pour qui connaît un tantinet l'histoire du hockey français, Lyon est invariablement synonyme de club à histoire, formule diplomatique pour qualifier des finances mal gérées et opaques, des responsables aux méthodes et comportements contestables. Passons sur une galerie de présidents ayant eu affaire à la justice comme Jean-Louis Janez  et Christophe Geoffroy qui ont fait beaucoup de mal à l'image et à la crédibilité d'un club toujours en crise ouverte ou latente depuis des années. Notons que ces derniers étaient incapables de proposer des comptes en ordre, traditions qui semble encore de mise actuellement puisque l'engagement lyonnais tarde chaque année et paraît être une véritable course à l'échalotte dans ce qui est pourtant l'une des villes les plus riches de France. Une situation d'autant plus incompréhensible que le public semble prêt à suivre et qu'il existe véritablement des perspectives de développement importantes pour le club de la capitale des gaules.

Du mieux...à voir?

On croyait pourtant depuis quelques années le club plus stable avec un nouveau Président, Gérard Berthet, qui paraissait avoir terminé la valse des entraîneurs avec le retour de Christer Eriksson revenu à Lyon après une étape à Mulhouse. Des Lions qui perdaient de justesse en 2008 la finale directe pour l'accession à la D1 face à Nice mais semblaient susceptibles de monter sur le tapis vert avec les rétrogradations possibles d'Avignon (infirmée depuis) et de Viry (confirmée depuis). Le problème est qu'après un premier examen du dossier, la CNAG refusait la validation du club, puis devant le manque de pièces fournies, retrogradait les lyonnais qui faisaient alors appel, évoquaient la saisie du CNOSP (Comité Olympique et Sportif Français) et sollicitaient certains partenaires du club et en particulier Gones et Sport et Canal + Events.

Lyon à l'offensive

La situation lyonnaise aujourd'hui est en effet très particulière dans la mesure où le club peut s'appuyer pour son développement sur deux structures, Canal + Events et Gones et Sport dont les activités dépassent de loin le seul cadre rhodanien.

Canal + Events, société créé par Canal + après son rachat d'Occade Sport spécialisée dans l'événementiel sportif  en 2008 s'est positionnée tout à la fois comme régie publicitaire (elle s'occupe des intérêt du club de hockey sur glace de Lyon). Notons que 100% des titres d'Occade Sport étaient détenus par...Gones et Sport, ce qui a conduit les premiers à intégrer les seconds. Gones et Sport, société dirigée par l'ancien joueur de tennis Gilles Moretton date de 2004. Notons que Moretton s'est fait connaître en organisant au départ le grand prix de Tennis de Lyon, avant d'accèder en 2001 à la présidence du club mythique de basket de Villeurbanne, l'ASVEL

Avec le rapprochement entre G&S et Canal + Events, l'un des objectifs était très clairement de peser sur les droits de retransmission ainsi que sur l'organisation du basket en France, avec une ASVEL qui se dit prête à rejoindre une euroligue fermée, projet envisagé à partir du modèle NBA et qui regrouperait les meilleures équipes du vieux continent. Notons au passage que si l'ASVEL figure parmi les clubs les plus riches du basket français, on ne peut pas dire que la présidence Moretton soit synonyme de grande réussite sportive. Arrivé en 2001 l'année d'un titre, le club avait réalisé une grande première cette année là en se séparant de son entraîneur pourtant champion de France avec le club cette même année, le mythique Bogdan Tanjevic, qui a depuis poursuivi sa carrière avec un titre européen avec l'équipe d'italie et qui entraînera l'équipe de chine après les JO. Depuis aucun titre sinon une Coupe de France en 2008 et une série de contres performances en phase finale qui questionne.

Malgré ces déconvenues sportives, Villeurbanne reste une référence incontournable du basket français et sa bonne structuration permet aujourd'hui d'envisager la construction d'une nouvelle salle aux normes européennes pour succèder à l'actuelle astroballe. Un projet qui, pour être le plus rentable possible, doit comprendre toutes les activités sportives lyonnaises susceptibles d'intéresser le public et donc de remplir la future arène. Dans l'ombre du futur stade de l'OL, il importe donc pour Gones et Sport de trouver des partenaires susceptibles de les aider dans cette aventure. C'est ici qu'apparaît le hockey lyonnais qui a pour avantage d'intéresser un public assez nombreux même en D2, et de présenter un important potentiel de développement en cas d'accession à l'élite. Ajoutez à cela un coût très inférieur à certains autres sports français et vous obtenez une bonne affaire, aussi bien sportive que financière.

Tout irrait donc bien si Lyon n'était pas en D2 et n'avait aucune chance aujourd'hui d'accéder normalement à l'élite avant 2010.

C'est ici que Gones et Sport et Canal + Events entrent en jeu au niveau national, avec un début de négociation avec la FFHG.  Conscients du potentiel de développement d'une ligue professionnelle en France, et les yeux rivés sur les bons chiffres spectateurs de la finale de la Coupe de France de Bercy, ainsi que la somme particulièrement faible payée par Sport +, les deux structures que l'on a bien comprises comme étroitement imbriquées  vont rencontrer la direction de la FFHG pour lui faire des propositions et s'informer sur l'avènement d'une véritable ligue professionnelle en france. On propose donc de s'occuper des droits de diffusion du hockey, et on demande l'accélération du processus de professionnalisation, conduisant Luc Tardiff à mettre les débats sur la table publique et à échanger avec les instances nationales du Hockey français.

On aimerait également tant qu'à faire dans la foulée que Lyon remonte le plus rapidement possible en élite afin de rentabiliser la nouvelle salle, processus difficile sauf à instaurer un plafond financier qui interdise à la moitié des clubs actuels de s'aligner et permette aux lyonnais de figurer aux côtés des autres gros clubs dans la nouvelle élite française.

Une situation pas très saine qui voit ainsi certains représentants d'intérêts privés liés au club de Lyon défendre les intérêts de ce dernier en même temps qu'ils négocient nationalement avec la FFHG pour leurs propres sociétés...situation qui débouche généralement sur une crise... La FFHG a t'elle étée l'objet de pression au passage pour favoriser Lyon ? Soyons clairs, nous ne disposons à cette heure d'aucune information qui permette de le penser.

 

Crise à la FFHG

Avec le refus de la FFHG de valider Lyon et la menace de rétrogradation en D3,le club se tourne donc logiquement vers Canal + Events dont les représentants montent à Paris avec le club afin de dialoguer avec la FFHG. Il faut dire qu'avec la finale perdue contre Nice, Lyon est en pôle position pour intégrer la D1 et ce scénario de remplacement de Viry était bel et bien considéré comme acquis dans le petit monde du hockey français en juillet avant que la CNAG ne mette son nez dans le dossier. La mauvaise situation financière de Lyon s'explique en partie du fait que Canal + Events et surtout Gones et Sport ne veuille pas y mettre un centime tant que le club n'est pas vraiement susceptible d'accéder à l'élite. "Gones et Sport ne souscrira pas au capital d'une SASP en D2. ce n'est pas rentable et coûterait 150.000 euros au club pour une année complète en D2" déclare ainsi Antony Thiodet Directeur Général Adjoint de Canal Plus Events et Vice Président de l'ASVEL à François Tixier du journal Le Progrès. Un moyen d'indiquer que faute de passage en D1, le LHC devra se passer de toute aide de ces partenaires mais une attitude logique pour des hommes d'affaires pour qui le sport est une activité économique.

On imagine donc volontier que le dialogue entre les lyonnais et la FFHG n'a pas été simple,  et que certains représentants du Hockey Français ont assez peu goûté l'amalgamme entre le LHC et les démarches entreprises parallèlement par certains intérêts proches.

Le 1er août; la FFHG publiait un communiqué qui indiquait qu'elle revenait sur sa décision de rétrograder Lyon en D3, mais n'accordait pas l'accession en D1 souhaitée et accompagnait sa décision d'exigeances et sanctions lourdes y compris à l'encontre de l'actuel président du club. (texte complet du communiqué sur le lien suivant)

http://www.hockeyfrance.com/actualites-ffhg/communique-ffhg-126-448-1.html

Pourtant, la décision qui paraîssait sur le papier résulter d'un compromis allait conduire à la démission en bloc de la CNAG qui publiait un communiqué repris par le journal l'Equipe.

"La commission de contrôle de gestion (CCAG) de la fédération française de hockey sur glace a demissionné en bloc hier. Son président, Bernard Bourandy, soulignait "un manque de concordence entré le projet sportif et l'économie du hockey" et ne s'estimait plus "soutenu par les autorités fédérales". Le président de la FFHG, Luc Tardiff ,reconnaissait que la commission avait fait depuis 2001 un travail d'assainissement formidable", mais soulignait qu'elle "avait mal vécu déjà l'an passé certaines décisions de la commission d'appel". C'est le dossier du Lyon HC épargné en appel malgré ses dérivés qui a provoqué le clash. Luc Tardiff tout en affirmant que le "bureau Fédéral avait toujours entériné les avis de la commission", souhaitait désormais "assouplir le plafond salarial pour rendre plus de possibilités de développement aux clubs", autre point d'achoppement avec ses contrôleurs." (In Journal l'Equipe Août 2008)

D'une nécessaire solution collective

Avec un passif affiché selon la presse locale de 25.000 euros seulement, le LHC peut effectivement rebondir, et on ne voit pas pourquoi il ne pourrait pas intéresser d'autres sponsors qui n'auraient pas forcément des arrières pensées tournées vers une salle de 15.000 places à remplir. On ne voit pas non plus pourquoi le club devrait s'affranchir de travailler avec CPE et G&S dès lors que cette collaboration est strictement étanche et n'est pas liée d'une manière où d'une autre à des démarches effectuées par ces mêmes structures auprès de la FFHG

Il est certain que dans cette affaire, et contrairement à ce que laisse entendre notre confrère du Progrès visiblement  proche des intérêts locaux de ce dossier, la FFHG a pour seule responsabilité d'avoir cherché une solution de compromis. Notons que Le Progrès semble ingorer la façade nationale de l'affaire et reste sur la seule réalité lyonnaise. La FFHG devait-elle refuser de rencontrer des partenaires nationaux potentiels susceptibles de lui permettre de développer les droits du hockey en France? Certainement pas. Doit-elle ignorer le débat inévitable entre clubs partisans et adversaires d'une ligue totalement professionnelle aux critères d'accès très strics? Certainement pas. Ainsi, le communiqué fédéral qui encadre Lyon et infirme sa rétrogradation sans toutefois lui ouvrir les portes de la D1 paraît raisonnable, mais la CNAG est également dans son rôle en démissionnant afin d'exiger la garantie totale de ses prérogatives.

Il paraît aujourd'hui nécessaire qu'un échange ait lieu entre les acteurs de ce dossier, et que les intérêts privés concernés comprennent qu'il est nécessaire de dissocier la représentation d'intérêts sportifs (Lyon) et la conduite d'affaires avec une Fédération Sportive Nationale qui entend gérer son fonctionnement avec la totalité des clubs concernés et non avec les seuls partenaires privés. Dans le même sens, on peut espérer qu'un compromis soit trouvé entre les membres de la FFHG et la CNAG afin de pouvoir conserver sa compétence.

Prendre exemple sur les pratiques de fédérations plus expérimentées pourrait être un bon point de départ afin que cette affaire serve le hockey français en lui permettant de mieux préserver à l'avenir les équités et équilibres sportifs et économiques.

 

 

 
 
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Réactions sur l'article
 
bdl a écritle 22/08/2008 à 12:56  
Bien il a pas fallu attendre longtemps pour voir la fédé baisser son froc devant des gripsous qui ne veulent que le fric sans s'occuper du hockey !!!!!
pauvre france !!
le natais a écritle 12/08/2008 à 13:04  
Pour freddo, ma remarque n'était pas pour tardiff mais pour les deux boites privées, je sais que tardiff lui connaît le hockey français. je partage ta remarque cette precision faite
ptit-freddo a écritle 12/08/2008 à 10:37  
Pas sur qu'on puisse dire aussi facilement que Tardif ne connait pas le hockey français et son manque de moyen (cf commentaire précédent).

C'est bien beau d'afficher ses principes quand de toute façon aucune action ne conduit à les remettre en cause. Agir et commenter c'est bien différent (je ne parle pas de l'article). Je ne vais pas jeter la pierre à tardif sur ce coup là.
Le nantais a écritle 12/08/2008 à 00:25  
Vu de loin et heureusement, on a quand même l'impression que la FFHG est revenue sur ses principes et a qualifié Lyon dans des conditions pas très claires, sinon pourquoi la CNAG aurait démissionné? Je crois aussi que certains se sont vus très beaux avec leur ligue pro et leurs droits télés sans forcement connaitre le hockey français et son manque de moyens
JD a écritle 11/08/2008 à 22:39  
Rien ne permet d'affirmer que dans cette affaire, l'un des acteurs ait eu une attitude contraire à l'esprit sportif mais je pense que la conjonction des deux dossiers avec les mêmes personnes, lyon et la démarche nationale a vraiment fait du mal.
 
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