La patinoire Pôle-Sud de Grenoble n'a pas fait le plein pour cette rencontre en semaine qui opposait pourtant les deux premiers et seuls invaincus de ligue Magnus, Grenoble et Angers. C'est donc devant une assistance moyenne vu l'affiche, 2800 personnes que se déroulait un avant match marqué par le gonflage d'une tête de loup géante assez réussie qui permettait aux Brûleurs de faire une entrée par la geule de la bête. On attend également du côté de Grenoble une mascotte en provenance de Toronto qui devrait constituer une attraction ces prochaines semaines.
Grenoble avec sérieux
En attendant, côté glace, le début de rencontre voyait l'apparition du jeune Jason Crossman resté bien souvent sur le banc ces dernières semaines à l'image d'une jeune garde iséroise qui n'allait toutefois pas apparaître sur la glace ce soir, scénario plus logique que lors du face à face avec Villard de Lans.
Les premières minutes proposaient un jeu agréable, avec des grenoblois qui semblaient plus à l'aise que leurs adversaires et se procuraient quelques occasions par Forsander à 2'13, le suédois frappant ensuite sur le gardien à 5'05. Si l'on excepte une mauvaise relance de Ferhi à 6'23, Angers n'avait aucune occasion nette et le pressing grenoblois paraîssait alors en mesure de contenir les ducs dans leur glace.
Les premières pénalités arrivaient ensuite à 7'20 pour Angers et à 8'53 pour Grenoble, sans que les équipes spéciales ne parviennent à tromper deux gardiens solides.
Angers sortait progressivement la tête hors de l'eau en milieu de période, et se procurait même une superbe occasion avec une reprise manquée de Metsaranda en cage largement entrouverte à 11'03. Le jeu alternait des attaques défenses assez longues qui soulignaient le niveau assez voisin des deux équipes et leurs égales difficultées à éloigner le danger de l'enclave une fois l'adversaire bien en place. Deux nouvelles pénalités voyaient Angers échouer en jeu de puissance après plusieurs frappes sur Ferhi dont deux dangereuses de Baluch à 14'21, avant que Grenoble ne réponde à son tour avec un poteau qui illustrait un danger croissant à 15'08.
A 16'54, les isérois confirmaient leur bon début de rencontre avec un Masa servi plein axe par Broz, et qui file vers la cage de Lahesalu après un contrôle de qualité. Paraissant quelque peu balancé par un adversaire, le tchèque échoue sur le gardien mais son palet est repris en revers lucarne par Krayzel qui ouvre le score de belle manière (1-0). Notons sur cette affaire le bon placement de l'ancien joueur de Zwolen qui n'est ni le plus rapide, ni le plus athlétique, mais qui semble disposer d'une vision du jeu et d'une technique susceptible de rendre bien des services.
La fin de période montre des ducs qui flottent après le but, mais qui vont rapidement reprendre des couleurs avec une nouvelle pénalité stupide offerte par des grenoblois qui vont devoir sérieusement s'attacher à réduire ces cadeaux à l'adversaire. Toutefois, Ferhi assure le coup et l'avantage est préservé à la pause.
Comme un air hélas de déjà vu...
La seconde période va proposer une nouvelle fois un scénario déjà souvent joué cette saison avec des grenoblois qui vont doubler la mise avant de laisser l'adversaire revenir dans la rencontre.
Après une seconde mauvaise relance de Ferhi, qui aura proposé un match sérieux mais en deça de son meilleur niveau qui aurait clairement tué la rencontre, Grenoble pousse encore.
Nilsson s'extrait sur une rupture à 23'04 et offre une petite passe levée dans l'intervalle pour son centre Forsander qui se présente seul et glisse le palet au raz du poteau gauche (2-0).
Cette seconde réalisation est synonyme de léger moins bien pour des grenoblois qui laissent à plusieurs reprises Angers s'installer en attaque défense.
A 25'15, Simon Lacroix place un tir de la bleue qui trouve la lucarne de Ferni, et permet à Angers de confirmer son retour aux affaires (2-1).
Malgré plusieurs raids de Sivic et une activité certaine des deux premiers blocs grenoblois, Angers pousse et se crée désormais davantage d'occasions avec Viedman et Fortier qui disposent d'espaces mals cadrillés par les défenseurs.
En infériorité numérique après une nouvelle pénalité évitable, les joueurs de coach Lusth vont encaisser un second but pratiquement identique au premier. Simon Lacroix remet une superbe lucarne à 27'09 qui chasse la toile d'araignée de la lucarne de Ferhi et sonne une égalisation méritée (2-2).
Angers enfonce même le clou grâce à deux nouvelles pénalités grenobloises et prend l'avantage en killing play après un beau service de Simon Lacroix vraiment en vue ce soir pour Bellemare qui pousse dedans (2-3).
Les visiteurs vont pourtant gâcher l'avantage acquis par plusieurs pénalités évitables et à leur tour concéder un but en infériorité numérique. A 39'35, Masa reprend face à Koivula et lui glisse le palet entre les jambières pour l'égalisation (3-3).
Sans que le spectacle proposé soit un grand cru collectif, la rencontre n'en est pas moins agréable et fort incertaine.
La période se termine avec 10 minutes pour Nilsson qui proteste après que l'un de ses équipiers ait été bloqué alors qu'il partait seul au but sans que rien ne soit sifflé, l'affaire méritant selon nous 2 minutes mais pas un tir de réparation comme demandé par le public.
Cardiaques dehors !
La troisième période va proposer un jeu plus ouvert, car moins marqué par les pressings de récupération en glace adverse.
Après un palet qui roule devant la cage de Koivula, le gardien des ducs est heureux de voir son poteau renvoyer une frappe de Rouleau (meilleur défenseur ce soir avec Wallin du côté de Grenoble) à 42'28.
Fortier perd son duel avec Ferhi quelques instants plus tard et on comprend que l'équipe qui va prendre l'avantage pourrait bien remporter l'affaire. Pourtant, malgré quelques pénalités des deux côtés, rien n'est décidé en milieu de période.
Sivic touche à son tour le montant après un tir de pénalité obtenu à 54'06, et on se demande alors si les brûleurs n'ont pas laissé passer leur chance.
La fin de période va pourtant être l'une des plus incroyable que pôle sud à connu ces dernières années.
A 59'04, alors que l'on se rend coup pour coup, Baluch dévie superbement un centre de Vidman et inscrit le but de ce que l'on pense être alors la victoire angevine (3-4).
Grenoble sort alors son gardien et au terme d'une attaque défense intense égalise à 59'35 par Sivic qui pousse dedans après un renvoi de koivula. (4-4)
Un tel retour aussi rapide qu'incroyable des grenoblois risque de les conduire en prolongation avec un avantage psychologique devant des ducs qui pouvaient logiquement croire l'avoir emporté quelques secondes plus tôt.
Broz joueur dominant? A votre avis ?
Angers va dominer le début de la prolongation mais plusieurs passes mal assurées limitent les occasions d'en terminer.
A 64'09, Broz s'échappe alors que se termine une pénalité des visiteurs, et frappe regeusement pour battre Koivula d'un tir croisé qui celle la rencontre (5-4). Un geste de classe qui souligne les qualités du passeur grenoblois qui n'aura jamais baissé la tête durant la rencontre et qui permet à Grenoble d'occuper seul la première place de la ligue Magnus, tout en préservant son invincibilité.
Alors quoi !!!
La petite histoire ne retiendra que l'acquisition de la première place par des grenoblois qui avaient face à eux ce soir un adversaire de grande qualité. Notons que cette victoire très difficile souligne de grandes similitudes avec Angers qui présente une équipe ayant globalement un profil identique.
On pourra cependant déplorer que Grenoble ne soit pas parvenu à tuer la rencontre en comptant deux buts d'avance, et ait une nouvelle fois proposé le scénario déjà vu à Villard de Lans et contre Chamonix, à savoir un très bon début de rencontre suivi d'un retour de l'dversaire. De ce point de vue, peut on espérer aller au bout de la Magnus avec une équipe qui encaisse en moyenne plus de trois buts par rencontre? Franchement on peut en douter. La cause principale provient clairement du prix payé par les pénalités concédées, trois buts ce soir en infériorité numérique, et il sera urgent de corriger cela dans les semaines qui viennent. De même, une réelle difficulté à faire face à l'attaque placée de l'adversaire et à un jeu offensif qui passe par des joueurs adverses qui travaillent dans l'enclave de Ferhi doivent faire l'objet de réponses sur le plan tactique.
Notons mais cela est valable pour les deux équipes une prestation d'ensemble que l'on pourra juger comme manquant quelque peu de hargne dans un contexte de compétition généralement plus propice à des matchs plus physiques et intenses. On pourra rétorquer à cela que la tolérance zéro et la peur des fautes sifflées que nous critiquons plus haut explique cette attitude. Comprenons nous bien, sans aucunement encourrger le jeu dur, les bagarres, sans jamais prétendre que la rencontre manquait de rythme en soi, il nous semble tout de même avoir vu ces dernières années des matchs opposant les équipes du haut de tableau qui étaient beaucoup plus physiques, comprenaient des charges régulières et des mises en échec régulières d'une toute autre dimension et intensité pour le plus grand plaisir du public. Certes, ce n'est pas une confrontation de playoffs, mais la première place du classement pouvait générer quelque chose de plus fort à ce niveau, que l'on verra comme la norme en Suisse par exemple sur des rencontres élite.
Reste cependant que l'attaque paraît plus réaliste qu'en fin de saison dernière, avec un danger susceptible de provenir de très nombreux joueurs. Ajoutez un Ferhi un peu plus rayonnant qu'actuellement, et vous obtenez rien moins qu'une équipe difficile à jouer en Magnus cette année
Angers n'est pas passé loin, et Angers dispose certainement du meilleur effectif et collectif passé par Pôle Sud cette saison avec il est vrai l'absence d'une équipe de Rouen au complet à Grenoble dernièrement. Avec des individualités talentueuses et de très bons joueurs de complément, Angers devrait logiquement finir dans le dernier carré de Magnus cette saison.
Repartir avec la prolongation de Grenoble constitue un résultat qui sans être positif est tout à fait respectable. La qualité du jeu offensif, les erreurs défensives font des ducs une équipe très sembable à grenoble et le commentaire ne saurait donc être différent sur ce point. Le classement final des deux formations pourraient bien dépendre des progrès collectifs effectués en cours de saison et qui permettront certainement de franchir encore un cap.
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