Asnières, qui avait fait douter les Français Volants à Bercy puis battu leur voisin de Cergy-Pontoise, accueillaient en leader de la poule B l'équipe de Tours qui n'avait produit qu'un seul match mais l'avait gagné aussi à Cergy.
Arbitres : Péronnin Stéphane assisté de Elbaze Nicolas et de Masse Frédéric
Buts : Asnières : Tours :
Pénalités
26 minutes (4-8-14-0) - dont 1 X 10 minutes contre Asnières
22 minutes (4-12-6-0) contre Tours
Photo : Sébastien Barrieras
Difficile encore dans un tel contexte de situer les deux formations dans la hiérarchie de la deuxième division même si les Castors, qui progressent d'année en année, avaient l'avantage ce soir de recevoir une équipe de Tours toujours invaincue et qu'on a toujours à coeur de battre. Avant la rencontre, les retrouvailles entre Viktor Grendel et ses anciens partenaires fut une bonne occasion de ressasser le passé. Mais passées ces formalités, il fallait bien se retrouver sur la glace pour discuter de tout autre chose.
Une trentaine de supporters de Tours avaient fait le déplacement, amenant un plus dans cette grande patinoire olympique des Courtilles, glaciale à souhait et bien clairsemée. Le duel pouvait débuter sous les ordres de M. Perronin.
Castors et Remparts se font face pour tenter d'obtenir non seulement une victoire psychologique importante mais aussi conquérir la première place de la poule B en cas de défaillance des Volants. La pression, la tension ? Peut-être des deux pour Lacerte qui gratifie le public visiteur d'une belle et première grosse frayeur lorsqu'il part loin de sa cage manier la rondelle. Mais la présence de papa et maman dans les gradins pouvant expliquer cette fébrilité précoce. Pas de dégâts cependant côté tourangeau qui est la première équipe pénalisée par le zèbre. Asnières tente alors de pousser Tours à la faute mais n'arrive même pas à s'installer en zone offensive au contraire de son adversaire qui avance petit à petit ses pions et ouvre logiquement la marque sur une frappe imparable, à ras glace, de l'Américain White. On joue alors la 8.49' et Tours continue son ouvrage en étouffant son adversaire qui n'inquiète pas outre mesure un Lacerte bien remis de ses émotions. Pourtant, les Castors obtiennent un nouvel avantage numérique qui doit leur permettre d'égaliser pour ne pas laisser les Remparts s'enflammer un peu trop. Finalement, Kiska partira en contre et ne laissera aucune chance à Poderzay.
Il fait toujours aussi froid au bord du glaçon et les deux équipes rentrent aux vestiaires avec un avantage de deux buts pour les visiteurs. On ne pouvait rêver meilleur départ pour M. Mariano, présent dans les tribunes, parti boire un petit chocolat chaud au bar de la patinoire.
Photo : Sébastien Barrieras
Ca brasse devant la cage tourangelle
Le début du tiers médian sera une succession de pénalités contre Tours qui ne s'en sort plus mais qui ne permettent pas aux hommes de Perrier de réduire la marque pour autant. Il demande à juste titre un temps mort tant son équipe semble stérile. Mais rien ne change au contraire, Kettunen, d'un tir violent, porte la marque à 3-0 alors que la 34ème minute se profile à l'horizon et que les supporters donnent de la voix. Et quand tout le monde croit au 4ème but, même M. l'arbitre, on ne comprend plus rien quand finalement, et après discussion, il est refusé. Le tournant du match ? Sans doute, on y reviendra. On en reste à 3-0 et le jeu se durcit sérieusement ; on en vient presqu'aux mains devant le but de Lacerte. Et c'est là que Tours commence son chemin de croix quand Serville, à 30 secondes de la fin de ce round, redonne espoir aux siens en supériorité numérique sur un tir qui passe au-dessus de l'épaule du gardien. Sur le banc local, les joueurs le clament haut et fort "Allez les boys, c'est maintenant qu'on revient." Mais Lacerte ne l'entend pas de cette oreille et propose tout un arrêt en 1 contre 1. Toujours est-il que le match a changé d'âme et Tours semble avoir pris un coup au moral sur le chemin du vestiaire. Pensez donc, la marque est de 3-1 alors qu'elle aurait pu être de 4-0. Bref, les supporters se dirigent vite vers le bar pour boire également un chocolat chaud avec l'espoir de réchauffer sérieusement les organismes.
En ce début de 3ème tiers, les choses sont claires. Asnières a repris du poil de la bête et ne lâche plus son adversaire d'un pouce. Et ce qui devait arriver arriva sans qu'il n'y ait rien à redire. Serville, toujours lui, marque alors que l'on pensait que le palet n'avait pas franchi la ligne. Il faudra de longues et interminables secondes pour voir les rouges lever les bras. Le palet a bien été stoppé mais il a continué sa course infernale au-delà de la ligne. Asnières marque ses buts à des moments-clés du match : En fin de deuxième tiers pour faire douter l'adversaire avant le repos et au début du troisième pour ajouter encore un peu plus de pression. Le kop des Castors se réveille tout doucement pendant que Tours enchaîne de nouveau les pénalités. Celles-ci font mal et usent les organismes. Mais quand les deux formations jouent à égalité numérique, Serville, toujours lui, l'homme du match, remet tout son monde à égalité sur un tir qui semblait atteindre la mitaine de Lacerte mais qui, finalement, lui échappe. Le Canadien le sait. Il regarde sa mitaine en vain, le palet est bien au fond. Pour le coup, les supporters locaux chantent et se permettent de défier le kop tourangeau, c'est de bonne guerre. Les Remparts' Keepers attendent leur heure. En attendant, l'ami Serville marque son troisième but de la soirée et cette égalisation est parfaitement méritée tant la volonté de revenir est du côté local. Cependant, elle a le mérite de réveiller enfin les visiteurs qui ne trouvaient plus, jusqu'alors, de solutions. White tentera un tir désespéré en fin de 3ème et en supériorité sans parvenir à inquiéter Porderzay qui n'aura pas eu trop de travail sur ce tiers.
Tours, qui pensait tenir ce match, doit en venir à la prolongation pour tenter de redorer son blason. Plus besoin de chocolat chaud désormais. Ce match à rebondissements réchauffe tout le monde et surtout les deux clans de supporters qui assurent le spectacle dans les gradins.
Photo : Sébastien Barrieras
Le but de la victoire
La prolongation, celle qui ne pardonne aucune erreur, est favorable aux visiteurs grâce à Kukucka qui donne la victoire aux siens et permet à Pourtanel de mieux respirer.
Alors que retenir de ce match. Tout d'abord qu'Asnières est une équipe difficile à manoeuvrer et qui ne baisse pas les bras quand bien même l'équipe est menée de trois buts. Sa place en haut de tableau n'est pas due au hasard et l'on a pu voir un coach, derrière son banc, serein et confiant en toute circonstance, qui a su prendre les bonnes décisions au bon moment pour maintenir non seulement son équipe à flots mais aussi lui redonner confiance. Nul doute que cette formation fera aussi bien, voire mieux, que la saison passée.
Quant à Tours, faut-il s'inquiéter ? Pour le moment, la remise en question ne semble pas de mise, même si l'équipe a peut-être péché par excès d'orgueil. Mais à 3-0, voire 4-0, peut-on reprocher à une formation d'être trop en confiance ? Non ! Les hommes de Pourtanel ont longtemps cru légitimement à une victoire facile, trop peut-être, et on ne peut leur en vouloir sur ce point. Mais ce but accordé puis refusé reste le tournant du match et a porté préjudice à l'action de l'équipe dans son ensemble. La fébrilité a alors pris le dessus et c'est tout une équipe qui a semblé sombrer corps et âmes avant de reprendre le dessus. Pourtanel, en vieux routier des patinoires, le sait tout ça. Et si quelqu'un s'aventurait près du vestiaire visiteurs en fin de match, il a pu comprendre ce qu'était une colère d'entraîneur.
Tours fait quand même une belle opération sur le plan comptable. Avec deux victoires acquises sur la route, le contrat est pour l'instant rempli. Tout comme Asnières qui n'a pas encore perdu un match en temps réglementaire. C'est d'ailleurs la deuxième défaite des Castors en prolongations mais, pour l'heure, ils occupent la troisième marche du podium avec un début de calendrier bien compliqué à gérer mais parfaitement négocié.
On retiendra également que Grendel, qui aura fait quelques bonnes passes, a eu bien de la sympathie avec ses anciens coéquipiers. Il n'a pas marqué le moindre point.
Note du rédacteur : Je remercie très chaleureusement le président du club des Remparts, Stéphane Mariano, qui m'a permis de vivre le déplacement de Tours au plus près de l'équipe. L'accueil qui m'a été réservé, tant par les joueurs que par l'entraîneur, fut particulièrement chaleureux. Et je n'oublie pas les hommes de l'ombre que sont Martin Boulianne (responsable développement sportif), Damien Faradji (responsable d'équipe), Frédéric Sallé (responsable d'équipe) et William Simonnet (responsable matériel).
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