Photo : Sébastien Barrieras

Le 3ème but de Forsander à 5 contre 3

Les deux équipes se connaissent parfaitement et d’ailleurs dès le premier palet lancé sur la glace chaque camp se jette immédiatement dans la bataille et à ce petit jeu c’est Grenoble qui s’en sort le mieux. L’équipe alpine prend rapidement le dessus de son adversaire et pressant très haut la défense angevine. Les premières occasions ne tardent pas à venir et Grenoble profite d’une situation de supériorité (4’07) pour inquiéter Ville Koivula, mit à contribution à deux reprises par l’international slovène Mitja Sivic, bien influencé par un gros travail de Damien Fleury. Angers sous pression continue de commettre des fautes, à la suite d’une pénalité de Lauri Lahesalu (5’03) ils se retrouvent même en double infériorité numérique mais de nouveau Ville Koivula repousse les tentatives grenobloises en particulier devant Tartari (7’43) et du sniper maison Calle Bergström (6’05) qui trouve la barre transversale. Angers de retour dans une situation d’égalité d’effectif tarde à trouver le rythme et subit littéralement la circulation et la disponibilité des attaquants adverses. Cette fragilité se traduit par des pertes rapides de palet. Grenoble met son emprise sur le match. L’opportunité intervient à la suite d’une nouvelle pénalité angevine à la suite d’une indiscipline de Jonathan Bellemare (15’20) pour prendre l’avantage. En effet, une bonne circulation dans la zone offensive, un lancer anodin de Ludek Broz pour une petite déviation de Krayzel pour tromper Koivula. (15’37) (0-1 but de Ludek Krayzel assisté de Ludek Broz et Alexandre Rouleau). Seule une nouvelle indiscipline remplie de frustration de Per Braxenhölm (16’37) avec une double pénalité de 2 plus 10 minutes animera la fin de période.

Le second tiers débute sur un rythme tout aussi élevé, et Angers veut recoller au score. En moins de deux minutes Eddy Ferhi va réaliser trois arrêts décisifs face à Bellemare deux fois puis Simon Lacroix. Pourtant une pénalité de Jean-François Jodoin (2’27) va casser l’élan des Ducs. Le powerplay grenoblois va de nouveau faire merveille grâce à une remarquable circulation de palet qui déséquilibre la défense et créer un cafouillage devant le filet de Koivula ou le talent de Forsander fait le reste en trouvant la faille dans ce trafic pour glisser le palet dans la cage. (0-2 but de Johan Forsander assisté de Nicolas Arrossamena). Angers abasourdi par ce nouveau coup du sort va continuer de se mettre en danger par son indiscipline et offrir une nouvelle double supériorité numérique aux visiteurs. Les Brûleurs de Loups n’en demandent pas autant et à la suite d’une circulation rapide, efficace, proche du filet angevin, le talentueux suédois Johan Forsander se voit offrir une cage vide créée par une transversale d’une précision chirurgicale de son compère Martin Masa esseulé sur le côté droit de la glace. La touche scandinave du coach grenoblois est perceptible dans cette action fluide et technique. (0-3 but de Johan Forsander assisté de Martin Masa et Ludek Broz). Angers doit réagir sans attendre car les grenoblois semblent sûrs de leur hockey. C’est le moment choisi pour les attaquants locaux d’augmenter la pression et réussissent à créer une double supériorité numérique à leur tour. Sont pénalisés les attaquants Tartari (13’08) et Krayzel (13’54). La première ligne angevine ne laisse pas passer sa chance pour se mettre en valeur et Eric Fortier d’une superbe transversale au travers de la zone offensive trouve Jonathan Bellemare s’étant fait oublier derrière la cage de Ferhi met juste sa palette en opposition du palet pour déjouer le portier international français de Grenoble. (14’35) (1-3 but de Jonathan Bellemare assisté de Pierre-Luc Laprise et Eric Fortier). Grenoble reste conscient des efforts fournis et l’assurance dégagée par l’équipe reste inchangée. Angers pense avoir fait le plus dur et semble avoir trouver la faille pour revenir dans la partie mais la précipitation va coûter le match. En effet une pénalité de banc pour surnombre (16’03) offre une nouvelle opportunité au redoutable jeu de puissance. Cette fois la tactique est modifiée avec une circulation à la pointe provoquant un lancer puissant à mi-hauteur de Wallin qui passe sous le bras du malheureux Koivula masqué par sa défense. (16’49) (1-4 but de Viktor Wallin assisté de Ludek Broz et Ludek Kraysel). La suite de la rencontre semble toute tracée avec ce nouveau but mais il était écrit que cette rencontre se résumerait à une histoire de supériorité numérique comme souvent dans ce genre de rencontre à enjeu entre deux équipes se connaissant par cœur. Cette fois le jeune français Antonin Manavian peut être frustré d’avoir vu peu de glace depuis le début de la soirée est l’auteur du mauvaise charge dans le dos sur Simon Lacroix qui lui vaut une pénalité de 2 minutes plus 10 minutes (18’37). De nouveau la première ligne angevine monte sur la glace pour montrer au public ayant répondu présent que les Ducs ne sont par « morts » dans cette rencontre. Angers impose le jeu de puissance et sur une situation identique au premier but trouve de nouveau la faille, à une différence prêt : les rôles sont inversés entre le passeur et le buteur. (19’38) (2-4 but d’Eric Fortier assisté de Jonathan Bellemare).

Nous pensons qu’Angers va repartir avec beaucoup d’ardeur pour ce dernier tiers mais deux pénalités coup sur coup de Igier (1’55) puis Braxenhölm (2’26) vont totalement rompre le rythme. Grenoble se contente de conserver le palet et faire tourner l’horloge conscient de la très bonne opération en cours de réalisation pour la qualification. Angers ne semble pas avoir les ressources morales et techniques nécessaires pour faire pencher la balance en leur faveur, même si quelques actions viennent animer la soirée d’Eddy Ferhi notamment par Juho Jokinen (5’36) mais un sentiment d’impuissance domine. Les angevins deviennent plus disciplinés au fil de ce tiers comprenant que la réussite du match retour passera par là pourtant cette réaction dans le bon sens intervient certainement trop tard pour cette rencontre. Le tiers se poursuit sur un faux rythme et sous l’emprise de l’équipe grenobloise qui semble jouer avec les nerfs et le moral de son adversaire et en particulier du bouillant gardien. Le portier finlandais des Ducs qui cédera une nouvelle fois sur action personnelle du défenseur canadien Alexandre Rouleau qui récupère un palet dans la zone neutre, rentre dans la zone offensive, résiste à la charge de son défenseur direct. Koivula avec un peu de dépit s’allonge sur la glace pour tenter un puck check mais le numéro 32 grenoblois dribble le portier et glisse le palet dans la cage vide. (14’39) (2-5 but d’Alexandre Rouleau sans assistance). Cette fois les angevins ne reviendront pas et c’est sur ce score qu’ils devront se remettre en question pour la suite de la compétition ainsi que tirer les enseignements de cette confrontation pour le reste de la saison. Pour cela nous pouvons faire confiance à l’expérimenté Heikki Leime qui saura trouver les mots pour remobiliser un effectif soucieux de progresser et compétiteur.

Saluons également la remise des récompenses à la fin de la rencontre ou les supporters angevins ont élu Per Braxenhölm, Ville Koivula et Jonathan Bellemare comme meilleurs éléments du mois de novembre. Cérémonie de récompense au goût amer suite à la défaite mais soulignons cette bonne initiative du club qui sera renouvelé chaque mois de la saison.

Pour cette rencontre nous pourrons retenir 3 joueurs
Johan Forsander (attaquant Grenoble pour son réalisme)
Damien Fleury (attaquant Grenoble pour son sens du sacrifice envers l’équipe)
Eddy Ferhi (gardien Grenoble pour son assurance)