Pour la reprise de la Ligue Magnus à domicile, le Dijon Hockey Club recevait les Brûleurs de Loups de Grenoble.
A cette occasion, le club bourguignon présentait ses nouvelles couleurs en harmonie avec les Climats de Bourgogne et le patrimoine régional (« Pinot rouge » à domicile, « Chardonnay blanc » à l’extérieur).
Les 2 équipes s’étaient séparées sur une victoire dijonnaise lors du 5ème match des ¼ de finales en Mars dernier.
Les 2 équipes ayant été largement remaniées à l’intersaison, l’affrontement du soir s’annonçait radicalement différent.
Arbitres : M. Barbez assisté de Mme. Boniface et de M. Margry
Buts : Dijon : ; 38.58 William Wallen (ass Benoît Quessandier) Grenoble : 01.05 Dave Labrecque (ass Eric Chouinard et Sébastien Thinel) ; 01.29 Jordann Perret (ass Sébastien Thinel et Dave Labrecque) ; 13.08 Sébastien Thinel (ass Dave Labrecque et Ryan Barlock) ; 20.56 Sébastien Gauthier (ass Danick Bouchard et Petr Kalus) ; 28.19 Sébastien Gauthier (ass Danick Bouchard et Petr Kalus) ; 52.01 Jonathan Harty (ass Danick Bouchard et Julien Baylacq)
Pénalités
12 minutes contre Dijon
20 minutes dont 10 à Bisaillon contre Grenoble
Photographe : Laurent LARDIERE
L'hémoragie
Comme à son habitude, Grenoble se déplace avec nombre de ses supporters. Dans les tribunes, Archiducs et T’hockeys donnent le ton. C’est donc dans une ambiance survoltée que le match commence.
Mais la fête est de (très) courte durée.
Les Grenoblois n’ont pas besoin d’un tour de chauffe pour faire parler la poudre. Dave Labrecque pousse au fond des filets de Jakub Cech dont les réflexes semblent encore au vestiaire [0-1 1’05].
Premier coup de semonce. Alors que l’on pense que cet avertissement va réveiller les Dijonnais et les mettre en ordre de marche, une pénalité à l’encontre de Samuel Groulx vient les mettre en situation difficile. Il n’en faut pas plus au jeune Jordann Perret pour enfoncer le clou [0-2 1’27].
En ce début de saison, le DHC se fait une spécialité de laisser son adversaire prendre de l’avance au tableau d’affichage et de courir après le score, avec plus ou moins de réussite. Le 2ème coup de semonce a fait son effet, les Ducs (re)partent tambour battant à l’assaut de la cage d’Ervins Mustukovs (gardien de l’équipe nationale de Lettonie).
Mais en ordre dispersé, les Dijonnais n’arrivent à rien, et la frustration commence à échauffer les esprits des locaux.
A 6’14, Romain Gutierrez est le premier à en faire les frais et va en prison pour 2 mn. La défense dijonnaise est bien en place et les Grenoblois peinent à dépasser la zone neutre. Cette fois, le PP isérois restera stérile, les Dijonnais respirent pour un temps. A 9’52, une charge contre la bande de Nicolas Favarin, sanctionnée de 2 mn, va permettre à l’artillerie ducale de tenter de réduire la marque. Mais à l’instar de Yanick Riendeau qui seul face à Mustukovs, essaye mais rate le cadre. Les tentatives dijonnaises restent infructueuses et Grenoble tue la pénalité.
Le rythme est enlevé mais le jeu dijonnais, dont l’entrée de zone se résume à mettre au fond sans qu’un joueur ne se dévoue pour récupérer le palet, va vite montrer ses limites face à des Grenoblois qui exploitent la moindre faille des Ducs. C’est ainsi que Sébastien Thinel, laissé seul au 2ème poteau, bat Cech et glace l’ambiance de Trimolet [0-3 13’08]. Le doute s’est installé chez les Dijonnais et on assiste en fin de tiers à un festival de passes ratées et de mauvaises relances qui n’augure pas une fin de match éblouissante côté grenat.
Tirs cadrés : Grenoble 15 - Dijon 13
Photographe : Laurent LARDIERE
Le point de compression
A la reprise, on espère que le message du coach dijonnais a fait résonner les murs des vestiaires et que les Ducs repartiront plus vaillants que jamais dans ce 2ème tiers. Que nenni ! Bien mal inspiré sur un 2 contre 1, Cech suit le même joueur que son défenseur laissant l’ancien Dijonnais Sébastien Gauthier libre de le crucifier [0-4 20’56].
A ce stade et au vu de la prestation proposée jusqu’ici, on ne voit pas comment les Ducs pourraient renverser la vapeur. La maison dijonnaise prend l’eau de toute part. Le trio arbitral du soir n’est pas en reste et ne se montre pas très à son avantage. Hors-jeu non sifflé, dégagements interdits non signalés, pénalités fantômes, tout y passe, pour un camp comme pour l’autre. Le premier à en faire les frais est le Dijonnais William Wallen pour Coup de genou à 2’54.
Le power-play grenoblois est bien en place mais ne tire pas, les Dijonnais parviennent à récupérer le palet mais pas à dégager, la situation prêterait presque à rire. Fin de pénalité pour Wallen, mais la place n’a pas le temps de refroidir, c’est le capitaine dijonnais Benoit Quessandier qui part pour 2 mn pour Faire trébucher.
Cette fois, les Dijonnais parviennent à gagner du temps en conservant le palet dans la zone d’attaque grenobloise, et les BDL ne parviennent pas à installer le jeu de puissance. Qu’à cela ne tienne ! Même au complet, le DHC est désordonné et, à 8’19, Sébastien Gauthier s’offre un doublé [0-5 28’19].
Pendant que le 2ème gardien dijonnais s’échauffe en bord de glace, Thomas Roussel file en prison pour Faire trébucher. Le DHC souffre mais Yanick Riendeau arrive à s’échapper pour un face à face avec le cerbère isérois, mais son tir rate le cadre une fois de plus. Quand ça ne veut pas…
Le jeune Pierre Paweleck vient relever son aîné qui rejoint le banc la tête basse. Il sera la seule petite satisfaction dijonnaise ce soir et méritera son titre de MVP.
Dès lors, on sent les Dijonnais fébriles en attaque, les passes se succèdent et personne n’ose prendre de tir, quand finalement une occasion se profile, le tir relève plus de la passe molle que du shoot surpuissant. Seule l’incartade de Jared Brown en zone offensive surprend la défense iséroise et met du baume au cœur des supporters mais lorsqu’il se présente seul face au gardien il écope de 2 mn pour Accrocher alors que c’est clairement le défenseur grenoblois qui retient sous son bras la crosse du dijonnais, ce qui constitue une erreur de plus dans l’arbitrage du soir.
Brown fait contre mauvaise fortune bon cœur et part en prison sans mot dire. Les Ducs font de gros efforts pour conserver le palet mais celui-ci ne quitte pas la zone neutre. Yanick Riendeau et Romain Gutierrez font leur possible pour obtenir des occasions de buts mais en vain.
A 37’20, Nicolas Favarin est envoyé en prison 2’ pour Charge contre la bande. Le power play n’est pas une spécialité locale, mais Jared Brown suivi de Marek Maslonka tentent de percer le dernier rempart grenoblois. La délivrance viendra de Willan Wallen qui loge un palet sous la transversale de Mustukovs, le soulagement de ne pas être fanny se lisant sur son visage [1-5 38’58].
Mais les Dijonnais sont loin, bien trop loin pour sortir la tête de l’eau, à l’image de Thomas Roussel qui, récupérant un palet à la ligne bleue, attend un coéquipier qui ne viendra pas et perdra finalement le puck au profit des Isérois, ou encore Jared Brown qui infiltre seul la défense BDL, et attend lui aussi un éventuel renfort alors qu’un exploit individuel était possible. Les Ducs sont sonnés et attendent que la sirène mettent fin à leur supplice.
Lorsque celle-ci résonne (enfin), un attroupement se forme autour de la porte de sortie des BDL, Dijonnais et Grenoblois s’expliquent.
Les largesses arbitrales depuis le début de match se payent maintenant, les joueurs mettent les points sur les « i » sous les huées du public. Nicolas Barbez, le head du jour, finira par envoyer Petr Kalus, le Grenoblois, en prison pour 2’ pour Dureté, mais semble déjà avoir perdu la maîtrise du match.
Tirs cadrés : Grenoble 13 - Dijon 8
Photographe : Guillaume MEURISSE
L’agonie
Les Dijonnais entament le dernier 20 en supériorité mais la volonté n’y est plus et le score n’évolue pas. Grenoble déroule son jeu sans forcer, tire peu et rate souvent la mire. De quoi laisser de gros regrets aux Dijonnais qui auraient pu se maintenir à flots s’ils n’avaient pas courbés l’échine d’entrée de jeu.
A 8’24, le public assiste, médusé, à la sortie de Thomas Roussel alors que, l’instant d’avant, William Wallen, parti seul face au gardien grenoblois, tombe fauché par un adversaire sans qu’aucun coup de sifflet ne vienne sanctionner la faute. Ecœurés, les Ducs repoussent timidement les incursions grenobloises, physiques mais peu construites. Les BDL gèrent leur avance et aggravent même la marque face à des Dijonnais plus que résignés [1-6 12’01].
Le reste du tiers frôle le manque d’intérêt tant les Ducs traînent du patin et tant les Grenoblois maintiennent l’avance, le tout ponctué par un arbitrage des plus déconcertants.
Le cœur n’y est, de toute façon, plus côté dijonnais et Grenoble laisse, tout bonnement, filer le temps. A 17’38, Sébastien Thinel rejoindra le banc d’infamie pour 2’, très vite suivi par Sébastien Bisaillon à 19’36 pour 2+10 dont la sortie restera anecdotique. Le match se termine sur le score de 1-6, soit une grosse déconvenue pour les locaux qui auraient pu espérer un résultat plus serré.
Tirs cadrés : Grenoble 6 - Dijon 12
MVP : P. Paweleck / D. Labrecque
Etoiles Hockey Hebdo :
*** S. THINEL
** S. GAUTHIER
* D. LABRECQUE
Loin de son meilleur niveau, Grenoble a su être opportuniste pour prendre très vite l’ascendant sur son adversaire du soir. Dijon a du mal à rentrer dans ses matchs, ce qui représente une grosse faiblesse en ce début de saison. D’autant que le talent de Jakub Cech aperçu en pré-saison semble être en berne depuis le début de la compétition officielle.
L’attaque ducale, bien que désordonnée, présente un bon potentiel et devra se mettre en ordre de marche dans les plus brefs délais pour ne pas mettre l’équipe en position délicate au classement général.
De même, la défense, menée par le capitaine, devra resserrer les rangs à l’arrière pour ne pas laisser son gardien à la merci des assaillants.
A noter que les jeunes pousses dijonnaises devraient être plus souvent sollicitées car elles représentent un bon complément de sang frais lorsque les premières lignes sont « sur-utilisées ».
Les Ducs devront réagir rapidement car leur prochain match, comptant pour la Coupe de Ligue, s’annonce décisif pour leur avenir dans cette compétition. Gageons que les Ducs auront à cœur de se racheter après la pâle copie proposée à leurs partisans ce soir.