La venue de l'Etoile Noire de Strasbourg, pourtant sixième au général avant la rencontre, n'a pas rempli Pôle-Sud ce soir (3150 spectateurs). La faute à une température hivernale, à la multiplication des rencontres ces derniers jours? En tout cas, après un déplacement fatiguant à Rouen avec un bus privé de couchettes, l'affaire ne s'annonçait pas simple pour des grenoblois confrontés ce soir à l'une des équipes en embuscade derrière le quatuor de tête et qui n'avait strictement rien à perdre sur cette rencontre. De quoi rendre l'acquisition de la 800ème victoire de l'histoire du club pas si évidente que cela.
Frappes, cage entrouverte, et occasions manquées
| L.Lardière | But d' A. Rouleau |
La première période va proposer une domination grenobloise ponctuée de frappes assez lointaines sur la cage de Hiadlovsky irréprochable ce soir. Ajoutez à cela de très nombreuses occasions à cage vide et quelques réactions strasbourgeoises au fil des minutes et vous obtenez un coktail incertain.
Après un premier jeu de puissance accompagné de frappes intéressantes mais stériles sur le gardien de l'étoile noire, le duo Broz Masa se crée une énorme occasion à 4'21 avec un palet non repris face à une cage largement ouverte. Pourtant, ce qui mériterait d'être mentionné comme une forte opportunité incroyablement vendangée dans la plupart des rencontres de Magnus deviendra presque banal ce soir. Il faut remonter à très loin pour voir des Brûleurs gaspiller autant d'occasions très franches en une seule rencontre.
Seconde supériorité numérique à 4'58, second bombardement qui concrétise l'expression accordée à Wiston Churchill à savoir que le hockey sur glace etait un mélange de dance sur glace et de 2eme Guerre Mondiale, sauf que le bunker Hiadlovsky ne cède pas, bien aidé il est vrai par une défense de qualité autour de lui.
Il faut attendre 11'20 pour voir le premier vrai slap de Riendeau sur Ferhi, et le hockey de mouvement proposé par Grenoble, accompagné d'une incontestable supériorité en profondeur de banc et en duel physique, permet aux isérois de multiplier les ruptures ponctuées de frappes, décalages souvent mal négociés cependant. Strasbourg se créera toutefois encore quelques occasions en particulier grâce à sa première ligne avec Lehtisalo qui testera Ferhi à 18'42.
Une période très physique, avec quelques beaux mouvements mais ponctuée de très nombreuses batailles dans les bandes et épisodes brouillons.
Ouverture du score mais incertitude.
Le jeu reprend sur un rythme un tantinet plus long, et ponctué ici encore d'explications dans les bandes qui ralentissent le jeu. On sent toutefois que l'affaire pourrait se compliquer avec plusieurs incursions strasbourgeoises, les alsaciens paraissant décidés à enfoncer le clou. A 24'01, Brissette-Cayer, joueur à suivre côté visiteurs échoue seul face à Ferhi en contre, et le gardien international doit remettre le couvert une minute plus tard avec Maillot qui tente également sa chance.
Chaque équipe plante des banderilles, et la fatigue aidant, on peut supposer que la chance va sourire à l'un ou à l'autre, avec des brûleurs très largement favoris au nombre d'occasions créées.
A 33'18, Sivic, le grenoblois le plus rapide avec Fleury sur le glaçon cette année va s'offrir un slalom de qualité et après avoir quitté le boulevard périphérique remonté à une allure susceptible de lui valoir un flash radar, il va aller dribbler Hiadlovsky et pousser au fond pour l'ouverture du score (1-0).
Paraissant plus fatigué, Strasbourg ne va pas lâcher l'affaire, et fera trembler Pôle-Sud sur un jeu de puissance, Brissette-Cayer étant à deux doigts de conclure face à un Ferhi une nouvelle fois très en vue malgré une activité bien moindre que celle de son vis-à-vis.
Grenoble manquera encore plusieurs belles occasions mais rentrera au vestiaire en ayant fait le plus dur, pas de quoi cependant ignorer un retour strasbourgeois que l'on sent fort possible vu la très faible marge.
| L.Lardière | Hammar et Devin à la lutte ! |
Hiérarchie respectée
Après plusieurs occasions à nouveau manquées par les Brûleurs comme par Tartari en cage vide à 40'48, puis Forsander, très actif ce soir dans le rôle d'un centre aspirant les passes longues, irra jouer aux quilles avec Hiadlovsky sans parvenir à conclure à 43'34.
Le niveau de jeu baisse comme la fatigue gagne, et l'on sent que les passages des seconds et troisièmes blocs strasboureois se font moins inspirés et physiques.
Plusieurs pénalités ne changent rien à l'affaire.
A 55'08, Rouleau s'enfonce dans la défense et va défier Hiadlovsky, bénéficiant du travail en fixation de plusieurs partenaires. Il pousse le palet dedans au terme d'une actions avouons le assez confuse vue de la tribune de presse, mais qui voit Grenoble prendre une sérieuse option à cinq minutes du terme (2-0).
Les secondes qui suivent voient Hiadlovsky repousser d'une jambière levée alors qu'il est au sol une tentative grenobloise, avant que Lehtisalo ne fasse tinter la transversale de Ferhi en contre à 45'46.
Une forte frappe sur le masque de Hiadlovsky paraît matérialiser la résignation de l'étoile à 57'49, les supporters grenoblois encourageant le très bon gardien alsacien tandis qu'il change de masque, un fair play bienvenu et à souligner.
Tandis que Wallin, auteur une nouvelle fois d'un très bon match derrière prend 10 minutes pour avoir contesté une pénalité mineure à 58'13, Strasbourg sort son gardien et va revenir au score à 58'45 par Riendeau qui reprend un centre tir au milieu du paquet de joueurs devant Ferhi. (2-1).
Grenoble aura le dernier mot avec Nilsson qui interceptera une passe à hauteur de la zone neutre et inscrira le dernier but en cage vide à 59'40. (3-1).
Quelques considérations
| L.Lardière | V.Hiadlovsky à la parade! |
Vu les réalités du calendrier, les échéances à venir, la grippe, que peut-on reprocher à Grenoble sinon d'avoir manqué d'efficacité tout au long de la rencontre et d'avoir laissé passer un festival de cages entrouvertes, de quoi proposer un film de cinq minutes rien que sur les meilleures occasions manquées. Comme nous l'ont dit plusieurs joueurs grenoblois hors micros ce soir, difficile de trouver une joie de jouer avec la fatigue et pour certains le mal de gorge et le nez bouché...excuse entendue et tout à fait valable. Après, face à des strasbourgeois qui réalisent leur meilleure saison depuis la montée dans l'élite il y a trois ans, un tel résultat doit tout de même s'apprécier comme la 800 ème victoire. Grenoble on le sait désormais pratique un Hockey de mouvement que le groupe est capable de proposer même amoindri et fatigué, la profondeur du banc bien exploitée ce soir ainsi que la condition physique de qualité permettent de préserver l'essentiel. Il faut cependant du repos pour cette équipe, et elle va l'avoir cette semaine avant l'explication de mardi prochain face à Rouen.
On avait pas vu Strasbourg cette année, et on a beaucoup apprécié cette équipe qui nous paraît en très nette progression par rapport à la saison dernière, avec un gardien niveau podium de Magnus ce soir. Sans proposer un tout défensif quelque peu contraire au spectacle, ni une offensive débridée synonyme de trous béants en défense, les alsaciens ont joué à Grenoble un hockey cohérent, équilibré, tentant de profiter des ouvertures et sachant attendre le bon moment pour tenter des coups. Cela n'a pas marché ce soir principalement à cause de la profondeur de banc, le système de jeu en mouvement très au point, et les qualités physiques du groupe grenoblois. Il est clair qu'avec Amiens, Tours, Strasbourg sera une formation poil à gratter des séries finales, le genre à éviter si possible au premier tour, et dans la lutte entre ces trois équipes, l'Etoile Noire ne nous semble pas la moins bien armée pour terminer devant les deux autres en saison régulière.
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