Au coude à coude

C’est Juho Jokinen qui décoche la première flèche pour Angers (2’06), rapidement imité en face par Martin Paquet (3’33). Le Québécois sera tout de suite après sanctionné de 10 minutes pour contestation : l’arbitre du soir, M. Mendlowictz, souhaite certainement garder la main sur ce match qui s’annonce explosif.
Les Gothiques très motivés sont les plus dangereux en ce début de match, successivement par Marcos, Béron, puis Amado qui dribblera un Angevin et un Amiénois avant de coucher Ville Koivula, qui parvient à repousser mais manque de dégager le rebond dans ses propres filets (7’49).

Néanmoins, ce sont les Ducs qui bénéficient d’une double supériorité numérique, suite aux pénalités de Kowalczyk et d’Amado. La sanction ne se fait pas attendre. Jean-François Jodoin lance, Baluch dévie. Buysse fait le premier arrêt, mais laisse un rebond que le Slovaque reprend et pousse au fond (9’14) : 0-1.

Nicolas Leleu

Amiens ne baisse pas les bras, et réplique rapidement. Matt Amado au centre décale Romain Bault sur la droite, qui expédie un missile en pleine lucarne de Koivula (11’57) : 1-1.

S’en suit une période de grosse intensité, où les joueurs des deux bords font parler leur physique et les mises en échec, pour essayer de prendre le dessus. Les Amiénois semblent davantage présents, de même que par les occasions. C’est au tour de Bault de tenter de rendre la politesse à Amado, en le lançant côté gauche. Le Canadien a du champ, mais il manque son face à face (16’47).

Les Angevins semblent un peu à la peine à tous les niveaux, mais ils ne sont tout de même pas dépassés. C’est d’ailleurs Jonathan Bellemare qui réussit à se faufiler dans l’enclave amiénoise, stoppé par Henri-Corentin Buysse (17’40).
Puis Vidman envoie une passe appuyée dans le slot pour chercher la déviation, et trouve Baluch qui trompe le portier picard à bout portant (18’54) : 1-2.

Dominés, les Angevins se sont montrés patients et opportunistes, et Tomas Baluch augmente son compteur personnel en même temps que le pointage. Ses coéquipiers québécois semblent en revanche plus fébriles, et Pierre-Luc Laprise est envoyé en prison (19’28).

Les Gothiques vont profiter de cet avantage numérique pour égaliser sur une attaque menée notamment par Pierre-Luc Emond. Celui-ci trouve Matt Amado plein centre, qui prend son temps et place un petit lancer du revers qui trompe tout le monde, Koivula compris (19’42) : 2-2.

Les accrochages commencent doucement à se faire sentir, et cette période se terminera par une punition pour Jean-François Jodoin (20’00).

Tirs cadrés : Amiens 12 – 8 Angers
Mises au jeu : Amiens 17 – 14 Angers

Ready to rumble ?

Le jeu physique passe donc rapidement à la vitesse supérieure. Lauri Lahesalu lance les hostilités en assénant une énorme charge, qui semblait trop haute pour être honnête, à Matt Amado (21’16). Le Canadien reste un bon moment au sol, et le jeu reprendra sans sanction pour l’Estonien.

Nicolas Leleu

Les deux équipes parviennent tout de même à se procurer quelques bonnes occasions. Kevin Igier place un tir, mais personne n’est là pour prendre le rebond laissé (21’31). Puis Vidman manque une cage ouverte, après un bon travail de Baluch (24’04), et Buysse stoppe Julien Albert de près (24’27).

Les Amiénois répliquent par Petit, Marcos, Henderson, ou Amado revenu sur la glace après s’être fait soigner. Koivula est à son tour beaucoup sollicité, mais les Ducs sont toujours proches d’un possible contre, par Bellemare ou Laprise. Cependant, cette longue séquence sans temps mort, très éprouvante pour les joueurs, marque une pression clairement picarde. Jonathan Bellemare se met d’ailleurs à la faute, sa défense étant acculée (30’33).

L’avantage numérique amiénois est le théâtre d’une grosse occasion manquée de Pazak, moins en forme que contre Dijon (31’50), mais la supériorité terminée, c’est Angers qui reprend le dessus, d’abord par Igier (32’54).
La défense picarde déstabilisée laisse des espaces et subit la pression angevine, suite à laquelle le palet passera même entre Buysse et son but, sans que personne ne puisse le toucher (33’12). Puis une nouvelle grosse alerte se fait sentir sur les cages amiénoises, le palet navigue, et tout le monde plonge sur la rondelle qui flirtait à nouveau avec la ligne (34’13). S’en suivent de grosses altercations, et une longue interruption pour punir tout le monde comme il se doit (3 joueurs de chaque côté).

A 4 contre 4, Matt Amado profite des espaces et perce la défense des Ducs, mais Koivula s’impose (35’31).

Cette séquence de jeu ne sera que de courte durée, puisqu’un accrochage dans un coin de la glace entre Jodoin et Marcos dégénèrera en véritable bagarre digne des ligues nord-américaines (36’05). Les arbitres qui étaient trop loin ne peuvent séparer les protagonistes qu’après leur chute, le Duc n’ayant pas fait le poids face au Gothique sur ce coup. Les deux pugilistes expulsés, l’ambiance est de plus en plus électrique, aussi bien sur la glace, dans les tribunes qu’entre les bancs des deux équipes qui ne cessent de s’invectiver de jolis noms d’oiseaux.

De retour au jeu, Loïc Sadoun trouve Vincent Bachet dans l’enclave, qui manque (37’32). Mais c’est encore Tomas Baluch qui va à nouveau donner l’avantage à son équipe. Il déborde sur la droite, loge la rondelle dans la lucarne d’un tir puissant, et signe son triplé (38’00) : 2-3.

Tirs cadrés : Amiens 13 – 6 Angers
Mises au jeu : Amiens 14 – 12 Angers

Electrique

Suite à l’expulsion de Julian Marcos, Grégory Béron est replacé dans la défense amiénoise. Les Gothiques se montrent par l’intermédiaire de Pazak qui tente une percée et lance du revers, mais Koivula fait à nouveau bien le boulot (41’33). Puis Béron parvient à placer un lancer qui semble détourné par la barre transversale (42’26).

Nicolas Leleu

Il y a maintenant beaucoup moins d’intensité et d’actions franches, et un manque flagrant de construction de part et d’autre. On sent quand même que Baluch, l’homme en forme d’Angers, peut toujours être dangereux individuellement, comme pour cette action caractéristique du Slovaque dans ce match (montée seul et tir puissant), annihilée par Buysse (49’45).
Les gentillesses ne se font tout de même pas oublier de part et d’autre : Simon Lacroix est sanctionné d’un côté, tandis que de l’autre, Mihalik sort, sonné par un Amiénois.

Les Gothiques s’accrochent, et Miroslav Pazak trouve Amado à mi-distance, qui s’avance et ajuste son tir du poignet (51’12) : 3-3.

Pazak tente de récidiver en étant à l’origine d’un beau jeu en triangle avec Amado et Sadoun, mais Ville Koivula s’interpose. Mihalik, remis, revient sur la glace.
Angers ne s’endort pas, et Bellemare trouve Fortier, mais celui-ci butte sur Buysse à bout portant (54’29). Dans l’autre sens, Lahesalu accroche Pazak qui partait seul défier Koivula, et n’écope que de 2 minutes (54’38).

Le power play amiénois s’installe, toujours orchestré par Pazak. La première tentative picarde est repoussée, mais Sadoun récupère et transmet à Amado esseulé au second poteau, qui marque (55’11) : 4-3.

Cependant, les Gothiques font face à la réaction des Ducs qui poussent, et Glaude puis Pazak seront sanctionnés (56’01 et 57’33). En double infériorité numérique pendant 28 secondes, les Amiénois souffrent, et Buysse fait face à des tentatives de Simon Lacroix, Fortier ou Laprise.

La première pénalité est terminée, on est à 5 Angevins contre 4 Picards, lorsqu’une mêlée survient aux abords de la cage amiénoise (59’05). Après quelques politesses, les joueurs se dispersent un peu. Mais Loïc Sadoun et Jonathan Bellemare continuent à deviser, certainement des plus courtoisement du monde, quand le petit Québécois décide de donner un coup de tête à son homologue, puis s’en va tranquillement s’assoir au fond de son banc. D’abord allongé sur la glace, l’Amiénois se relève en sang et en rage, pour se diriger vers le banc angevin. Freiné par ses coéquipiers, il n’ira pas plus loin. Sur cette action intolérable, le Québécois prendra une pénalité de match.

Enfin de match, Angers demandera un temps mort puis fera sortir son gardien, mais Amiens parviendra à conserver le score en l’état.

Tirs cadrés : Amiens 8 – 10 Angers
Mises au jeu : Amiens 14 – 19 Angers

Bilan

Ce match très particulier voit une victoire amiénoise acquise aux forceps, dans une ambiance électrique. L’intensité caractéristique des play-offs, et qui rend cette partie de la saison si savoureuse, a sans nul doute ici été dépassée à de nombreuses reprises.
Tentant de s’imposer physiquement, et avec le talent que l’on connaît à ces deux équipes dans ce registre, les Gothiques aussi bien que les Ducs ont fait pleuvoir les coups (parfois réguliers, parfois non), et il est clair que les hockeys angevin et amiénois ne comportent pas que des anges.
Chacun s’évertuera à dire que l’autre a commencé et qu’il n’a fait que répondre, mais le contentieux semble tellement ancré et les torts tellement partagés qu’il serait difficile (et à vrai dire sans beaucoup d’intérêt) de compter les points.

Le mieux est certainement de reprendre un point de vue strictement sportif sur cette série, dans laquelle Amiens revient à 1-2, et gagne le droit de garder espoir. Le parcours semble tout de même long et difficile pour tenter de renverser la situation, toujours favorable à Angers sur le plan comptable.

Tirs cadrés : Amiens 33 – 24 Angers
Mises au jeu : Amiens 45 – 45 Angers