Aujourd’hui, en fonction des niveaux, il existe une prise en charge médicale mais le suivi post-blessure mérite d’être développé pour plusieurs raisons :
- Un accompagnement de l’athlète sur le plan physique et mental
- Une vision claire et précise de la phase de guérison avec des réponses aux incertitudes du sportif.
J’ai ressenti ces besoins à titre personnel. Cet article n’a pas pour objectif de remettre en question ce qui est déjà mis en place ou la qualité de la médecine en général. Je mets juste en avant les contraintes que peut subir un sportif quelque soit son niveau :
- En combien de temps vais-je récupérer ? Quand puis-je remonter sur la glace ?
- Comment organiser mon quotidien pour guérir convenablement ?
- Que faire pour optimiser ma phase de récupération ?
Autant de questions légitimes qui ont un impact considérable sur le bien-être et la vie d’un joueur ou gardien sur le plan physique et mental.
Dans cet article, je te propose dans un premier temps d’énumérer les types de blessures au hockey-sur-glace et les solutions pour une bonne prise en charge.
Ensuite, je te démontre que la nutrition et la préparation mentale ont un rôle à jouer dans le processus de guérison.
1 / LES TYPES DE BLESSURES AU HOCKEY-SUR-GLACE
Je me suis basé sur deux études : La première, sur une durée de 20 ans (1986-2006) en Allemagne et la seconde menée par l’institut national de santé publique du Québec en 2016.
Il y a 0,28 blessés par match ce qui en soit n’est pas si élevé. De toute manière, le risque 0 n’existe pas. Sur toutes les blessures répertoriées, 90% sont des blessures suite à un impact avec un autre joueur (mise en échec, chute…).
Les lésions aux bras, jambes, mains représentent plus de la moitié des blessures. 20% d’entre elles surviennent à la tête tout comme les épaules. A noter également des blessures récurrentes aux hanches et dos.
En conclusion, l’intégralité du corps est touché au hockey-sur-glace. De surcroît, en parallèle des chocs, 13% des joueurs ou gardiens connaissent une douleur à l’aine pendant la saison. Nombre d’entre eux ont des déficits pendant leur carrière en raison d’une utilisation accrue de leurs articulations.
Il existe déjà des solutions et surtout des protocoles mis en place. Je pense en premier lieu au protocole commotion cérébrale de la fédération française : « RETURN TO PLAY » (retrait immédiat du joueur sur la glace, évaluation cognitive, prise en charge médicale…)
D’autres disciplines en parallèle de la médecine sont utilisées en phase de post-blessure : osthéopathie, physiothérapie, réathlétisation avec un professionnel … Il en existe bien d’autres, ce n’est pas le sujet majeur de l’article.
Souvent sollicitées après une blessure, ces disciplines sont tout aussi importantes en prévention et à mon sens encore trop peu utilisées au quotidien. Néanmoins, une amélioration est significative ces dernières années.
2 / NUTRITION ET PRÉPARATION MENTALE EN POST BLESSURE
La nutrition et la préparation mentale sont mes deux domaines d’expertise. C’est la raison pour laquelle je m’attarde davantage pour en montrer l’intérêt lors d’une prise en charge post-blessure.
Comme écrit précédemment, ces deux disciplines doivent être utilisées en prévention. Autrement dit, une alimentation saine, équilibrée et de qualité réduit considérablement la fatigue, les blessures.
La préparation mentale en prévention permet aussi d’avoir un état d’esprit désiré, des gestes techniques plus précis limitant ainsi la blessure.
La recette n’est pas magique mais il s’agit de mettre toutes les chances de son côté.
Dans tous les cas, des études scientifiques prouvent l’efficacité des deux disciplines pour mieux guérir.
Je le précise encore, elles ne se substituent surtout pas à la médecine ou tout autre professionnel de santé. Il s’agit de mettre en œuvre plusieurs techniques.
En parallèle de ce suivi, le remède numéro 1 est sans aucun doute le repos !
La préparation mentale : Une caisse à outils post- blessure
- Concernant l’état d’esprit général de l’athlète
« Pourquoi moi, en pleine saison en plus, je ne vais pas jouer pendant des mois ! »
Solution : Travail sur les émotions
Accepter sa blessure, avoir le recul nécessaire pour mettre en place des objectifs de guérison est primordial. Pas après pas, tu remarques et tu te félicites de tes progrès.
Adopter un dialogue interne positif. Si tes phrases sont négatives toutes la journée, tu ne mets pas tes chances de ton côté pour optimiser sa guérison
Travailler sur le stress (routine de relaxation, cohérence cardiaque) améliore le rythme de tes journées.
- Sur la gestion de la douleur et des symptômes
Solution : Réduire la douleur et les symptômes
(La préparation mentale ne se substitue pas à un diagnostic et traitement médical)
La douleur peut-être contrôlée voire diminuer grâce à des exercices de respiration, de pleine présence, ou un body-scan.
Le cerveau émet différents types d’ondes. Les ondes alpha et delta sont à privilégier grâce à l’écoute de musiques appropriées (lors d’une commotion cérébrale par exemple). Elles apportent plusieurs bénéfices comme le repos ou la régénération des cellules.
- Travail de technique pendant la convalescence
« Je ne peux plus m’entraîner, je vais perdre ma technique et mon physique. »
Solution : Rappel de phases de jeu et travail de gestes spécifiques
L’Imagerie mentale ou le rappel de souvenir positif entretiennent l’aspect technique du sport sans être sur la glace.
- Lors du retour sur la glace
« J’espère ne pas me blesser à nouveau ! »
Solution : Augmenter la confiance en soi
Le sportif a très souvent une gêne ou ressent un frein lors du retour au jeu par crainte de se blesser. Il s’agit d’une croyance limitante que la préparation mentale traite facilement.
OPTIMISE TA NUTRITION POUR MIEUX GUÉRIR
Peu importe ta blessure (luxation, fracture, commotion…), une nutrition maîtrisée t’apporte une plus value considérable :
Voici 4 conseils généraux
- Hydratation : ton corps est constitué en majorité d’eau. Une déshydratation réduit le processus de guérison et augmente même certains symptômes (consomme 30 ml/ kg de poids de corps minimum).
- Manger beaucoup moins parce que tu réduis considérablement ton activité physique est une erreur.
- Si tu as des difficultés à manger correctement en raison de tes symptômes (nausées, troubles de l’appétit), prévois des petites collations régulières avec des aliments digestes et nutritifs. Tu peux aussi modifier ton alimentation en consommant des smoothies ou aliments liquides.
- Évite au maximum les aliments ultra-transformés, sucrés qui n’ont aucune valeur nutritive.
Optimise les macronutriments
Les protéines :
Rôle :
- matériau premier des muscles, tissus, sang, os, peau… Les protéines permettent une meilleure réparation.
Où les trouver ?
- Avoine, amande, poulet, légumineuses…
Les glucides :
Rôle :
- énergie principale de ton corps, je te déconseille de trop les réduire malgré la baisse de ton activité physique. Les glucides ont un rôle associé avec les protéines. C’est aussi le moment d’avoir suffisamment d’énergie pour ta phase de guérison.
Où les trouver ?
- céréales complètes, tubercules, riz…
Augmente ta consommation de micronutriments (vitamines, minéraux…) :
Une étude canadienne (
sirc.ca) montre l’intérêt des micronutriments pour améliorer la phase de guérison et notamment lors de commotions cérébrales. La liste est longue, voici 4 exemples :
Vitamine C
Rôles :
- assure le processus de guérison des tendons, ligaments, peau
- forme et permet le stockage du collagène (os / tissus)
- présente dans le cerveau, elle permet une amélioration des fonctions cérébrales
Où la trouver ?
Oméga 3
Rôles :
- réduisent les inflammations, permettent des articulations plus saines
- fonction essentielle dans le cerveau
Où les trouver ?
- saumon, noix, graines de lin, chia…
Magnésium
Rôles :
- relaxation du système nerveux et des muscles (fatigue, crampes…)
Où le trouver ?
- épinards, chocolat noir, avocats, figues…
Zinc
Rôles :
- renforce le système immunitaire et antioxydant
Où le trouver ?
Pour conclure, tu peux associer plusieurs disciplines et t’entourer de professionnels de santé pour optimiser ton processus de guérison en parallèle évidemment d’un diagnostic et suivi médical.
Mettre toutes les chances de ton côté lors de ta saison grâce à un accompagnement de prévention réduit le risque de blessure.
Quant à la nutrition et la préparation mentale, elles offrent un intérêt pour récupérer au mieux de son traumatisme ou lésion.
La préparation mentale est un outil puissant à combiner avec une préparation physique. Lors d’une phase de guérison, tu peux améliorer la gestion de tes émotions, gérer ta douleur, ton stress mais aussi te fixer des objectifs clairs pour retourner sur la glace rapidement et sereinement. Même en étant en convalescence, avoir un accompagnement en préparation mentale t’offre la possibilité de garder et travailler ta technique.
La nutrition de qualité et optimisée favorise une meilleure guérison. L’idée n’est pas de s’imposer un régime ou se frustrer bien au contraire. Un accompagnement personnalisé permet de choisir une alimentation nutritive. C’est aussi l’occasion d’utiliser le temps que tu as pour expérimenter quelques recettes.