Le hockey sur glace est un sport collectif tout comme le football, le handball ou encore le basket-ball ou le volley-ball. Les enfants doivent évoluer en groupe / en équipe. Certaines personnes ont des difficultés avec les relations sociales et la communication. Cette situation peut les empêcher de s’intégrer correctement dans un groupe. En effet, des comportements qui permettent de se faire des amis (coopération, réciprocité, par ex.) ne sont pas forcément naturels pour certaines personnes présentant un handicap comme, par exemple, le TSA.
Le comportement positif et avenant de la part de l'ensemble du groupe est un facteur important qui pourra venir combler ces comportements non naturels.
Le hockey sur glace est une discipline sportive nécessitant de réapprendre à se déplacer. Contrairement aux autres sports collectifs tels que le football ou encore le handball ou le basketball, les hockeyeurs sur glace évoluent sur une surface glissante spécifique. Les joueurs chaussés de patins doivent réapprendre à évoluer dans ce nouvel environnement afin de trouver leur équilibre. Cependant différents types de handicaps rendent beaucoup plus difficile cette recherche d’équilibre. Les personnes malentendantes ou encore ayant un trouble du spectre autistique (TSA*), par exemple peuvent avoir des troubles associés liés à leur équilibre ou encore à leur coordination.
Le hockey sur glace ne nécessite pas seulement d’avoir un bon équilibre. D'autres qualités physiques sont nécessaires à sa pratique. La vitesse, la force, la puissance, l’endurance, toutes ces qualités physiques sont primordiales pour devenir un bon joueur de hockey. Cependant, le principal problème qui peut être rencontré par des personnes en situation de handicap ne se trouve pas forcement au sein ces qualités physiques. En effet, les principaux problèmes qui peuvent être rencontrés se situent dans la coordination et dans la mobilité qu’elle soit globale ou spécifique. En effet que ce soit pour des enfants ayant un handicap mental, ou un trouble du neurodéveloppement, des troubles associés et notamment un trouble développemental de la coordination (TDC**) peuvent être remarqués. Il est donc difficile pour ces enfants de réussir à coordonner leurs mouvements ; cependant cela n’est pas impossible. Ils sont généralement suivis par des professionnels du corps médical et paramédical pour les aider et le fait de pratiquer une activité physique peut leur permettre de progresser. De plus, ils peuvent également comme tout autre joueur exceller dans leur domaine en développant des qualités qui leurs sont propres.
Après le physique, le mental est tout aussi important. Les joueurs de hockey doivent:
- Être combatifs/agressifs : ils ne doivent pas avoir peur du contact.
- Être volontaires : ils doivent se donner à 100% en toutes circonstances, écouter et appliquer les conseils qui leurs sont donnés.
- Avoir confiance en soi : ils doivent croire en eux et en leurs capacités et en leurs potentiels. Cela leur permettra de ne pas abandonner suite à un échec, mais de se relever et d’aller de l’avant. La confiance leur permettra de prendre des décisions.
- Être maitre d’eux : ils doivent être conscient de qu’ils sont et être capables de se maitriser.
Les enfants avec des handicaps mentaux ou psychiques ou des troubles neurodéveloppementaux peuvent avoir des difficultés avec eux même. Certains ont du mal avec les contacts répétés lors des duels, soit ils éviteront et ne joueront qu’avec leur crosse, soit ils iront au contact mais un trop plein pourra les faire s’énerver. Il convient donc à l’entraineur de lire les signaux envoyés par son joueur de manière à pouvoir lui laisser le temps de se calmer, de s’isoler, de se remobiliser. Nous pouvons retrouver ce cas, notamment chez certains TSA*.
D’autres enfants peuvent ne pas avoir confiance en eux. Ce manque de confiance pourra entrainer une démobilisation du joueur. Il pourra également se mettre en avant pour pouvoir cacher se manque de confiance. Le rôle de l’entraineur sera de l’aider à prendre confiance en lui. Pour cela, il ne doit pas le mettre en avant mais le conseiller et positiver et lui donner des responsabilités. Ce cas de figure peut se produire, notamment chez des enfants ayant un trouble de l’attention avec hyperactivité (TDAH***) ou haut potentiel intellectuel (HPI****).
Dans ces deux types de handicaps, nous pouvons retrouver des difficultés à gérer leurs émotions. La maitrise d’eux même peut être très compliquée. Cependant, dans la plupart des handicaps que nous pouvons rencontrer au sein de nos clubs, les enfants vont s’investir dans leur activité si celle-ci leur plait/les passionne. Il faut donc les pousser à persévérer et les aider à trouver leur branche (joueur de champ, goal, arbitre).
Chaque individu est différent. Tous les enfants accueillis au sein de nos clubs auront leurs particularités. Il ne convient pas d’appliquer un schéma de prise en charge donné. Il faut s’adapter à tous nos pratiquants qu’ils se trouvent en situation de handicap ou non. Tous peuvent réagir différemment à une même situation. Il suffit juste d’apprendre à connaitre ses joueurs et de trouver des solutions adaptées à chacun.
*TSA : Trouble du Spectre Autistique
**TDC : Trouble Développemental de la Coordination
***TDAH : Trouble de l’attention avec Hyperactivité
****HPI : Haut Potentiel Intellectuel
Depuis l’âge de 4 ans, Laura Peronnin évolue dans l’univers du Hockey sur glace. Joueuse puis arbitre elle a rejoint le club d’Evry-Viry pour prendre le poste d’entraîneur pendant 3 saisons avant de prendre en août 2021 le poste d’Emploi Sportif Qualifié au sein de la Ligue Ile de France de hockey sur glace.