Dans le bilan positif du hockey sur glace français, je prends comme point de départ l’incroyable engouement que suscitèrent
les Jeux olympiques d’hiver de Grenoble en 1968. Car c’est l’impact considérable de cet événement dans notre pays à l’époque qui permit la construction, au début des années 1970, d’une centaine de patinoires un peu partout en France. Du coup, ces nombreuses inaugurations permirent
l’extension géographique du hockey sur glace dans plusieurs
grandes villes de plaine après une longue période de confinement dans les stations de ski alpines où les clubs de hockey trustaient jusqu’ici tous les titres nationaux.
Puis, il y a eu l’accession de l’équipe de France dans
le groupe B mondial en 1985. Une date charnière car elle marqua le début de « la grande marche en avant » qui permit un peu plus tard à la sélection tricolore d’évoluer dans l’élite planétaire. L’arrivée des Bleus dans la cour des grands s’est produite à Prague en 1992, juste après les Jeux olympiques d’hiver d’Albertville où la France a disputé un
quart de finale historique contre les Etats-Unis. Elle fut suivie ensuite par une présence ininterrompue de la France dans les championnats du monde élite
pendant neuf ans d’affilée à laquelle il ne faut pas oublier d’ajouter la participation à
cinq tournois olympiques successifs entre 1988 et 2002. Une sacrée performance !
Lors de cette période faste pour le hockey sur glace français, l’autre point positif fut la véritable
« idylle médiatique » dont bénéficia notre discipline car, malgré le nombre restreint de ses licenciés, elle suscita un intérêt bienveillant de toute la presse. Ensuite, après un court passage dans la Division 1 mondiale, l’équipe de France senior masculine a réussi, à partir de 2008, la nouvelle performance remarquable de rester pendant
douze ans de suite cette fois, dans l’élite mondiale.
Une prouesse d’autant plus belle qu’il ne faut pas oublier que dans ce laps de temps le nombre de renforts formés à l’étranger présents dans la sélection tricolore avait été
considérablement réduit, passant d’un total très important de onze en 1995 à seulement un seul en 2011 (Julien Desrosiers) pour ne prendre que de cette période de référence.
Entre-temps, il faut ajouter par ailleurs au tableau positif la création du
championnat de France féminin en 1986 et de
l’équipe nationale féminine cinq ans plus tard. Puis le pôle féminin créé à Chambéry et transféré ensuite à Cergy.
Mais l’événement le plus important dans le bilan positif fut incontestablement
l’indépendance du hockey français survenue en 2006 avec la création de la fédération autonome (FFHG) puis l’installation de son siège à l’Aren’Ice de Cergy. Dès son émancipation, le hockey a bénéficié de surcroît de la constitution de
véritables archives permettant de recréer sa « mémoire » avec comme point d’orgue le lancement du
Temple de la Renommée.
Quant au nom
« Ligue Magnus » désormais inchangé depuis 2004 comme dénomination du championnat de France élite, ce fut aussi une très bonne décision après les nombreux changements qui désorientaient jusque-là le public (Nationale 1, Ligue Elite, Super 16, etc…) par ailleurs la formule du championnat a été stabilisée. La création de la
Coupe Magnus et son adoption officielle en 1985 a également doté ce championnat d’un trophée spectaculaire et emblématique.
Autre fait positif marquant à souligner :
la finale de la Coupe de France à Bercy qui est devenue depuis 2006 un rendez-vous désormais traditionnel très populaire puisqu’elle fait le plein à chaque fois avec plus de 13000 spectateurs. Un événement à guichet fermé qui démontre le réel potentiel de notre hockey s’il n’y avait pas le problème de la contenance beaucoup trop réduite de nos patinoires actuelles ! A ce sujet, il faut noter positivement les inaugurations de
nouvelles patinoires françaises avec notamment dans l’ordre : Courchevel et Meribel (1991), Albertville (1991), Rouen (1992), Coliseum d’Amiens (1996), Vegapolis de Montpellier (2000), Polesud de Grenoble (2001), Iceberg de Strasbourg (2005), Marseille Grand-Est (2009), Vaujany (2012), Alp’Aréna de Gap (2012), Aren’ice de Cergy (2016), Nîmes (2017), enfin en 2019 un trio avec Michel-Raffoux de Dunkerque, Glacéo de Louviers et l’Iceparc d’Angers. J’ajoute comme autre initiative positive les deux
Winter Games organisés en France qui ont réuni d’abord
19 767 spectateurs à Grenoble en 2013 puis
25 182 spectateurs à Lyon en 2016.
Dans le bilan positif, il ne faut pas oublier de mentionner également la création de la
CNSCG pour un meilleur contrôle financier des clubs, mais aussi l’arrivée dans le célèbre circuit professionnel nord-américain de la NHL de
sept hockeyeurs français à ce jour avec Philippe Bozon, Cristobal Huet, Stéphane Da Costa, Antoine Roussel, Pierre-Edouard Bellemarre, Yohann Auvitu et Alexandre Texier. Un rêve qui semblait pourtant inaccessible à l’époque pour nos joueurs ! N’oublions pas également de noter que
quatre hockeyeurs Tricolores ont été également
draftés en NHL, à savoir Yorick Treille, Thimothé Bozon, Cristobal Huet et Alexandre Texier.
Par ailleurs, après l’arrêt Bosman, plusieurs hockeyeurs français ont réussi à évoluer également en tant que renforts
dans divers championnats étrangers comme en Finlande, en Suède, en Suisse, au Danemark, en Slovaquie ou encore en Allemagne. Sans parler de
la ligue de la KHL où ont été recrutés comme renforts français Damien Fleury, Charles Bertrand, Yohann Autivu puis surtout Stéphane Da Costa ! Dans les deux cas, qui l’aurait cru il y a quelques années ?
Par ailleurs, nos meilleures
hockeyeuses féminines ont signé elles-aussi des contrats avec des clubs étrangers, surtout au Canada et aux Etats-Unis. Dans ce bilan il ne faut pas oublier d’ajouter la création en France
d’un quota pour limiter les renforts étrangers et la présence obligatoire des joueurs formés localement
(JFL) dans nos divers championnats pour tenter de faire de la place à nos représentants.