- LE FIEF D’ÉPINAL REVIENT EN FORCE -
Si le dix-septième sacre spectaculaire de Rouen dans la série finale de la Ligue Magnus a passionné le hockey sur glace français au mois d’avril, un autre événement presque concomitant aurait mérité à mon avis de bénéficier d’un retentissement beaucoup plus grand dans notre discipline.
En effet, comme tous les observateurs soucieux de la progression de notre sport favori, que ce soit sur le plan géographique que sportif, je ne peux que me réjouir de constater qu’un fief du hockey sur glace hexagonal - trop souvent sous-estimé - est en train de revenir en force. Il s’agit d’Epinal « où le hockey ne meurt jamais » pour reprendre l’expression fort juste utilisée dans le site internet du club des Vosges après que ce dernier fut contraint de se mettre brutalement en sommeil il y a cinq ans.
Si le retour au premier plan du club d’Epinal s’est effectué dans une relative confidentialité médiatique, il me semble que cet événement mérite une plus grande attention car il n’est pas anodin. On ne mesure pas assez à quel point le titre de champion de France de la Division 1 qu’Epinal vient de remporter en série finale face à Tours, a suscité un incroyable enthousiasme local ravivant la passion pour le hockey sur glace qui effectivement n’a jamais cessé d’exister dans la cité des Images.
Je rappelle que pour évoquer l’histoire du hockey sur glace à Epinal, il faut remonter jusqu’au début du siècle dernier, exactement en 1906, lorsque des jeunes patineurs locaux se mirent à jouer entre amis avec un palet de fortune sur l’ancien étang gelé de Poissompré !
Mais contrairement à la station de Chamonix située à 1035 mètres d’altitude où les hockeyeurs ont formé à la même époque un club rapidement structuré et compétitif, dans le cas de la ville d’Epinal qui culmine à 400 mètres seulement la maturation et l’organisation du club de hockey sur glace a demandé en revanche une longue patience à cause de l’utilisation beaucoup plus aléatoire de sa piste naturelle en plein air qui gelait l’hiver.
Du coup, il fallut attendre jusqu’au 3 décembre 1970, pour que les portes d’une patinoire artificielle, bâtie sur l’étang asséché de Poissompré, soient enfin ouvertes aux patineurs spinaliens. Ce fut immédiatement le début d’une nouvelle passion cette fois permanente pour le hockey sur glace dans la ville d’Epinal qui, pour l’anecdote, compte depuis 1986 parmi ses nombreux jumelages une ville des Etats-Unis bâtie le long du Mississippi qui s’appelle… La Crosse !
Est-ce le fait du hasard où un clin d’œil volontaire de son ancien député-maire, le célèbre homme politique Philippe Seguin grand fan de notre discipline et ami très proche des Québécois, au point de promettre la construction à Paris d’une grande patinoire s’il avait remporté ensuite l’hôtel de ville de la capitale ?
Toujours est-il que ce fut l’euphorie à Epinal à l’issue de la saison qui vient de s’achever puisqu’il n’y a pas eu un grand suspens dans la série finale de la Division 1 où le club des Vosges s’est imposé à deux reprises à domicile (5-2 et 3-2) électrisant un public chaud bouillant venu en masse à Poissompré avant de remporter le troisième match décisif disputé à Tours (2-1).
Du coup, c’est dans une liesse générale très spectaculaire que les hockeyeurs spinaliens sont revenus à Epinal où les attendait, dès la descente de leur bus, une marée verte de supporters qui a convergé vers la place des Vosges afin de prolonger la fête dans un concert assourdissant d’applaudissements et de klaxons malgré la pluie.
Pour comprendre ce phénomène local, il est important de résumer l’histoire très particulière du club de hockey sur glace d’Epinal qui comptabilise donc désormais trois titres de champion de France de la Division 1 après ceux obtenus en 1981 et en 2003.
Pour employer une métaphore, ou plutôt une image… d’Epinal, le club vosgien me fait penser à un volcan qui, depuis son entrée en activité en 1970, a connu des éruptions parfois très spectaculaires, sans toutefois être capable de produire en permanence des nuées ardentes.
Si la patinoire d’Epinal a alterné « le show et le froid », elle reste cependant une zone sismique très active dans le paysage du hockey sur glace français ce qui explique que les spécialistes de notre discipline ont toujours continué à l’observer avec grand intérêt malgré ses nombreuses déconvenues.
L’histoire retiendra que c’est le 6 février 1982 qu’un sport vosgien, en l’occurrence le hockey sur glace, voyait pour la première fois un club de la région (tous sports collectifs confondus !) accéder à l’élite nationale autrement dit l’ancienne Nationale A, l’équivalent de la Ligue Magnus aujourd’hui.
Le volcan de Poissompré n’allait pas tarder à entrer dans sa première irruption majeure. Peu de gens se souviennent de l’énorme impact local puisque lors de la saison 1982-1983, les hockeyeurs d’Epinal jouèrent donc pour la première fois en Ligue Magnus (ex-Nationale A). Ils eurent ainsi l’honneur d’affronter les plus grands clubs français de l’époque comme Gap, Lyon, Grenoble, Megève, Tours, Villard-de-Lans, Amiens, Viry-Châtillon. Mais également la mythique équipe de Chamonix où évoluait deux ténors du championnat, le capitaine international Philippe Rey et la grande star canadienne Luc Tardif, futur président de la FFHG puis de l’IIHF.
La présence du coach légendaire Pete Laliberté derrière le banc d’Epinal fut également l’une des raisons de la grande médiatisation du club des Vosges à cette époque mais pas la seule. La grande cohésion et le jeu débridé de son équipe fanion provoquèrent une véritable communion entre les hockeyeurs et les 1200 spectateurs qui assistaient fidèlement à tous les matches à domicile dans l'ancienne patinoire.
Malheureusement, le club d’Epinal fut victime de sa première crise de croissance majeure et il eut le malheur d’être, en 1984, le premier club d’une longue série à déposer le bilan. Toutefois, grâce à l’arrivée de son nouvel entraîneur, le regretté tchèque Yvan Guryca, qui avait fait le bonheur de Chamonix après son passage clandestin à l’Ouest, l’Association pour le Renouveau des Sports de Glace d’Epinal (ARSGE) allait reprendre doucement du poil de la bête.
L’Incroyable arrivée de Bob Gainey
En 1989, c’est une véritable bombe médiatique que le club d’Epinal faisait éclater au point d’éclipser le sacre tant attendu obtenu par les Français Volants de Paris en Nationale A ! Car ce que beaucoup de monde prit pour un énorme canular fut pourtant confirmé. A la surprise générale, le célèbre hockeyeur professionnel
Bob Gainey, capitaine des Canadiens de Montréal, le club le plus prestigieux de la NHL, signa contre toute attente un contrat avec le modeste club français d’Epinal qui évoluait de surcroit en Nationale 1 B !
L’arrivée de la grande star canadienne, qui avait joué pendant seize ans dans la NHL et remporté la Coupe Stanley à cinq reprises (1976, 1977, 1978, 1979 et 1986) fut, on l’imagine, très médiatisée puisque la presse parla du « contrat de siècle ». En effet, à l’origine du transfert de cette légende du hockey se trouvait un ancien joueur de Grenoble devenu également arbitre, le regretté
Michel Latour, qui était à présent le nouveau président du club d’Epinal.
L’arrivée inespérée de Bob Gainey, grâce à un généreux donateur local (la Caisse d’Epargne) qui inspira du coup le surnom des « Ecureuils » au club, provoqua une onde de choc considérable qui se répandit bien au-delà de la Lorraine et laissa pantois tous les autres clubs du hockey sur glace français. Cette arrivée créa évidemment une grande effervescence dans la ville des Vosges où l’équipe de hockey locale avait réussi l’exploit, cinq ans auparavant, d’accéder à la Division 1 ce qui avait déjà provoqué à l’époque une ambiance incroyable dans la patinoire de Poissompré.
Malgré la présence de cette légende vivante du hockey au bord de la balustrade (car il fut surtout le coach), l’équipe d’Epinal a fini quatrième seulement du championnat de Nationale 1B derrière Chamonix, Angers, et Viry-Châtillon.
Le contrat de Bob Gainey, qui prévoyait que ce dernier reste à Epinal pendant deux saisons, ne dura finalement qu’un an à cause de propositions alléchantes venus des Etats-Unis sans que les relations entre la star canadienne et les dirigeants du club français ne soient ternies. D’ailleurs son fils,
Steven Gainey, viendra jouer momentanément à Epinal quelques années plus tard.
C’est Jean-Claude Hoff qui devint en 1992 le président du nouveau club baptisé l’Image Club Epinal qui formait - est-ce un hasard - un acronyme de circonstance (
ICE) quand on traduit le mot « glace » en anglais. Avec une relégation en Division 3, c’est une nouvelle aventure qui débuta avec le nouveau surnom des « Renards » qui ne survivront qu’une saison avant de devenir cette fois les « Dauphins » en référence aux fils ainés des rois dans la monarchie et non pas aux sympathiques mammifères marins.
Avant que ne soit donné le coup d’envoi de la saison 1997-1998, un homme providentiel arriva fort heureusement dans l’histoire du club. En effet,
Claude Maurice, qui était directeur des ventes dans l’entreprise de papier Lotus, fut sollicité pour reprendre en main l’ICE. Il accepta ce poste très exposé de président car son fils Anthony était un jeune hockeyeur du club et son père avait donc l’occasion de se rendre régulièrement à la patinoire de Poissompré.
Le plan de redressement du nouveau président allait s’avérer efficace puisque Claude Maurice allait rester très longtemps à la tête de l’ICE. De plus, cinq ans plus tard, le club des Vosges, débarrassé de ses dettes, fut sacré champion de France de la Division 1 pour la deuxième fois en 2003.
Troisième retour dans la cour des grands
Cette fois-ci l’accession des anciens « Dauphins » dans l’élite du hockey sur glace français était devenue inévitable même si avant le lancement de la saison 2003-2004 le président Claude Maurice se montra à nouveau réticent. Ce dernier n’avait pas oublié le contexte financier très difficile qui avait précédé son arrivée à la tête du club, et comme dit le proverbe : « Chat échaudé craint l’eau froide ».
Toutefois, l’ICE avait réussi à solder son passé. Durant toutes ces années difficiles, le club des Vosges avait poursuivi un travail de fond remarquable ce qui lui permit d’arriver en 2003 dans le Super 16 (Ligue Magnus aujourd’hui) avec neuf joueurs qui avaient effectué tout leur hockey mineur à Epinal.
Toutefois, alors que l’équipe senior des Vosges réussissait la performance d’évoluer depuis six saisons consécutives en élite, en 2009, la patinoire d’Epinal fut fermée sur décision administrative pour des raisons de sécurité. Du coup, les Dauphins se contentèrent de quelques entraînements épisodiques organisés sur la patinoire de Metz ou sur celle de Colmar. Cet exil forcé occasionna un réel manque à gagner du fait que des mille spectateurs habituels, on comptabilisa seulement trois cent habitués qui suivirent leur équipe favorite dans son expatriation forcée. Le déficit estimé à 70 000 euros fut heureusement comblé par une subvention exceptionnelle de la communauté des communes d’Epinal-Golbey.
Grâce à cette aide locale le club d’Epinal, acheva tant bien que mal cette saison agitée dans l’élite avec une patinoire provisoire construite en deux mois seulement sur le parking arrière de l’ancienne piste de Poissompré. Fort heureusement, l’ICE allait connaître rapidement des jours meilleurs. En effet, lors du coup d’envoi de la saison 2011-2012 la nouvelle patinoire de Poissompré, presque entièrement reconstruite sur la dalle en béton fut inaugurée au grand soulagement des joueurs, des dirigeants et des supporters. On voit sa nouvelle forme futuriste en construction au dessus à droite.
La nouvelle patinoire fut inaugurée le 4 septembre 2011 par le député-maire d’Épinal Michel Heinrich et le maire de Golbey Jean Alémani, en présence du préfet des Vosges Dominique Sorain et du sénateur Jackie Pierre. La nouvelle structure disposait de deux cafétérias, d’un espace VIP réservé aux sponsors, de cinq vestiaires et d’un grand espace pour les scolaires et les pratiquants occasionnels.
Un « Naming » historique et Philippe Bozon
Au début du mois de juillet 2014, le journal L’Equipe annonça une étonnante nouvelle en titrant, dans sa rubrique sur le hockey sur glace : « Epinal, pionnier du Naming ». En effet, cet article expliquait que c’était une grande première dans cette discipline et une pratique peu commune dans l’ensemble du sport tricolore. Le club d’Epinal conclut donc pour les six prochaines années un accord de naming portant non pas sur sa patinoire mais sur le club. Les Dauphins furent débaptisés et devinrent donc les « Gamyo Epinal », du nom d’une entreprise de jeu vidéo basée dans la préfecture des Vosges.
Le club attira encore plus l’attention car au mois de juillet 2014 le club annonça avec fierté qu’il avait recruté l’ex-attaquant international Philippe Bozon pour diriger la toute nouvelle équipe du Gamyo Epinal.
Cette saison 2014-2015, sous la direction de l’entraineur national actuel, allait être particulièrement spectaculaire sur le plan sportif même si l’équipe fanion d’Epinal termina le championnat régulier de la Ligue Magnus à la huitième place seulement du classement général. En effet, les hockeyeurs du Gamyo effectuèrent par la suite un parcours absolument irrésistible en commençant par éliminer d’entrée des play-offs les Etoiles Noires de Strasbourg en cinq matches. La réussite fut également au rendez-vous lors des quarts de finales puisque Epinal réussit l’exploit de s’imposer face au redoutable club de Rouen en quatre matches seulement. L’autre fait d’armes spectaculaire fut la qualification du Gamyo aux dépends des Ducs d’Angers lors des demi-finales à l’issue d’une série haletante qui s’acheva seulement au bout de sept rencontres !
Ainsi donc, pour la première fois de son histoire le club d’Epinal disputa à la fin du mois de mars 2015, dans l’ambiance folle qu’on peut imaginer, la finale de la Ligue Magnus. Une série ultime d’autant plus inattendue que Luciano Basile, l’entraîneur italo-canadien, qui avait été sacré champion de France avec Briançon la saison précédente, se retrouva à nouveau en finale de la Ligue Magnus en dirigeant cette fois l’équipe de Gap ce qui constituait une performance très rare. Comme on le sait, Philippe Bozon et ses joueurs échouèrent malheureusement face au dernier obstacle puisque c’est Gap qui devint champion de France. Mais ce fut une défaite avec les honneurs puisque l’équipe d’Epinal contraignit son adversaire à disputer sept matches !
La grande agitation autour de cette série finale historique s’était à peine calmée, que le 5 mai 2015, le club d’Epinal allait vivre un nouvel événement inattendu. En effet, à l’occasion du match du mondial de Prague qui opposait la France et l'Autriche auquel il assistait, Philippe Bozon annonça sur l'antenne de Sport + qu'il ne serait plus entraîneur des derniers finalistes de la ligue Magnus la saison prochaine…
Se trouvant sans coach, les dirigeants du Gamyo furent donc contraints de trouver un remplaçant au plus vite. Quelques jours plus tard le club d’Epinal annonça le recrutement de l’ancien attaquant international Stéphane Barin qui fut la vedette inoubliable des Tricolores lors des Jeux olympiques d’hiver d’Albertville en 1992.
L’effondrement de 2018
Mais les semaines qui suivirent cette fameuse série finale historique furent décidément secouées de fortes turbulences puisque le journal Vosges Matin qui parut le 30 juin 2015 jeta un nouveau palet dans la marre en publiant un article inquiétant intitulé : « Le club d’Epinal rattrapé par l’URSSAF ». Les vieux démons se réveillaient avec un litige d’environ 500 000 euros qui faisait peser des incertitudes sur sa pérénité.
Malgré la bonne volonté de Stéphane Barin puis de son successeur, le canadien Brad Gratton qui avait longtemps officié au Danemark, ayant eu notamment la responsabilité de diriger l'équipe du Danemark U20, les jours du club dans l’élite étaient comptés…
Pourtant, un espoir persistait puisqu’au mois de novembre 2017 une nouvelle tribune portait la capacité de la patinoire d’Epinal à 2500 places. Par ailleurs, les joueurs prenaient possession de leur nouveau vestiaire, plus grand, plus fonctionnel de 80 mètres carrés avec un mobilier adapté et sur mesure.
Malheureusement, présent dans l’élite depuis 2003 soit quinze ans, et trois saisons seulement après avoir disputé une finale très serrée contre Gap, le club vosgien s’effondra avec le 24 avril 2018 l’annonce de la liquidation du Gamyo dirigé par le président Romain Casolari.
Selon le procureur de la République, qui annonça un passif de 1,4 millions d’euros « l'amateurisme de la gestion du club » allait bien au-delà du simple phénomène habituel observé en cas de liquidation d'une société. Selon lui, jamais, depuis sa création en 2016, la SASP n'avait fonctionné correctement avec notamment des retards de salaires, des impayés auprès de fournisseurs ainsi que procédures aux Prud'hommes.
Du coup, suite au dépôt de bilan du Gamyo en mars 2018, le hockey spinalien est passé de l’élite à la Division 3 pour une nouvelle traversée du désert…
Le Epinal Hockey Club (EHC) est donc né de la disparition du club vitrine d'Epinal et portera désormais une tunique verte et noire avec, dans un premier temps Gauthier Valence comme président qui passa rapidement le témoin à Anne Mauffrey, l’actuelle dirigeante.
La remontée vers les sommets
Reparti en Division 3 lors de la saison 2018-2019, le club d’Epinal a donc su regravir un à un et très rapidement les échelons pour retrouver les sommets. Grace principalement au fait que l’équipe des nouveaux « Wildcats », qui avait été rétrogradée, resta cependant formée à 90 % de joueurs ayant évolué en Ligue Magnus et qui ont su profiter de leur expérience du haut niveau.
Le globe-trotter numéro 74 Armand Jayat joue désormais à Epinal après avoir évolué successivement dans les clubs de Chamonix, Mont-Blanc, Morzine, Marseille, Cholet et Briançon.
Du coup, avec son nouveau titre de champion en Division 1 cette saison, l’EHC ambitionne de retrouver rapidement la ligue élite professionnelle, en continuant à jouer le haut de tableau de la D1 la saison prochaine.
L’objectif est de structurer un peu plus le club pour être prêt à retrouver l’élite du hockey français lorsque le moment viendra comme le confie la présidente Anne Mauffrey qui veut rester prudente : « Avec ce qu’on a connu on le paye toujours ! Car nous devons rembourser encore pendant quatre ans le plan de continuation lié au redressement judiciaire. »
L’objectif de l’entraîneur slovaque Yann Plch (prononcez Pluch) et de son adjoint Nicolas Martin sera donc de consolider l’édifice qui comptait cette saison treize hockeyeurs français dans ses rangs renforcés notamment par un fort contingent de sept slovaques et d’éponger les dettes résiduelles avant d’accepter de revenir dans la cour des grands. Mais qu’on se le dise, le fief d’Epinal revient en force !
Les « Chats sauvages », appellation française que je préfère à l’anglicisme du surnom actuel, ont déjà eu autant de vies que ce félin et comptent bien ressortir à nouveau leurs griffes acérées la saison prochaine tout en évitant de céder à la tentation d’une surenchère financière mortifère pour retourner un jour dans la Ligue Magnus.
Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique.