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Hockey sur glace - Tribune libre de Tristan Alric
Hockey sur glace - 83 / GRENOBLE : 60 ANS QUE LES BRÛLEURS SONT SHOW !
 
Si le club de l’Isère n’a pas pu conserver son titre la saison dernière face à Rouen, il reste malgré tout une référence. Tristan Alric, créateur de la Coupe Magnus, profite de son 60e anniversaire pour résumer l’histoire passionnante et les atouts de ce grand fief des Alpes qui vise un neuvième sacre.
 
 
 
Tribune N°83

 
 
  -   GRENOBLE : 60 ANS QUE LES BRÛLEURS SONT SHOW !  -


Le club de Grenoble vient de fêter cette saison le soixantième anniversaire de son histoire. A cette occasion les Brûleurs de Loups ont voulu marquer le coup en inscrivant cette nouvelle date symbolique sur leurs maillots. Ils en ont profité pour inviter également leurs anciennes vedettes pour assister à deux matches de la Synerglace Ligue Magnus. Ce fut au début du mois de septembre contre les Aigles de Nice puis, début décembre, contre les Jokers de Cergy-Pontoise.
Lors de cette deuxième commémoration une pléiade de personnalités marquantes dans l’histoire du club de Grenoble, ont été invitées à participer ensemble à cette nouvelle fête. Parmi elles, il y avait notamment Daniel Huillier, Philippe Lacarrière, Marcel Guadaloppa, Aline « Kouki » Laliberté et sa fille Johanna (qui représentaient le légendaire Pete), Larry Huras, Gary Brown, Jean-Claude Sozzi, Daniel Maric, Jean-Claude Laplassotte ou encore Jimmy Biguet qui furent les premiers grands bâtisseurs du club de l’Isère.

 
UN CLUB QUI A MARQUÉ L’HISTOIRE


Je profite du lancement des play-offs de la Ligue Magnus pour expliquer pourquoi le club de Grenoble a bien raison d’utiliser comme slogan sur son site internet « Entrez dans la légende », même si  cette formule peut paraître à priori un peu présomptueuse. En effet, les Brûleurs de Loups n’exagèrent pas car ils sont devenus depuis plusieurs décennies une grande référence dans notre discipline. A tel point que le club alpin peut légitimement prétendre une fois encore pouvoir remporter cette année la Coupe Magnus pour la neuvième fois de son histoire. Car si Grenoble a dû céder son titre à Rouen l’an passé, le parcours des Brûleurs de Loups cette saison (si j’exclu sa déconvenue regrettable en Coupe Continentale) reste malgré tout remarquable puisqu’ils viennent de conserver la Coupe de France fin janvier dans la grande patinoire de Bercy et ils  restent sur une série d'une dizaine de victoires successives.

Rien d’étonnant puisque le club de Grenoble n’est pas « un jeune loup » dans notre discipline ! En effet, son acquis sportif ne date pas d’hier. Du coup, sa grande expérience au plus haut niveau lui permet de continuer à prétendre une fois de plus au leadership dans notre sport et nourrir de grandes ambitions pendant ces nouvelles séries finales qui s’annoncent. A cette occasion, les « Brûleurs » resteront-ils toujours aussi « show » dans la dernière phase de la Ligue Magnus ?
C’est fort probable car le club de Grenoble reste, à l’image de Rouen son grand rival, un phénomène particulier dans notre discipline. Fortement implanté dans le milieu sportif de la ville du Dauphiné depuis 1963, personne ne peut contester que le « Grenoble métropole hockey 38 » a réussi à devenir depuis cette date un véritable pilier porteur de notre sport dans la région des Alpes et un pôle d’attraction incontestable qui mérite le respect.


Avant de résumer le passé sportif édifiant du club de Grenoble, je rappelle qu’il vient de réaliser la saison dernière un impressionnant « grand chelem » dans les jeunes catégories en reportant trois titres de champion de France. Non seulement avec ses juniors U20 et U17, mais aussi avec ses minimes U15 ! Par ailleurs, souvenons-nous que le club de Grenoble avait déjà réussi cet exploit en 2016 en raflant également tous les titres chez ses jeunes espoirs.
Cette hégémonie dans ces trois catégories de jeunes n’a pas eu d’équivalent dans l’histoire de notre sport puisque Amiens, Viry-Châtillon, Chamonix ou encore l’ACBB ont certes réussi à remporter deux titres nationaux la même année, mais jamais les trois en même temps en juniors-cadets. Cela prouve bien que le club de Grenoble représente un vivier exceptionnel très convoité.
Preuve supplémentaire, les U13 des Brûleurs de Loups viennent de réaliser un exploit historique cette saison en remportant, au cours du mois de février au Canada, une des épreuves du célèbre Tournoi international Pee-Wee organisé à Québec. C’est un grande première pour le hockey français puisqu’aucun club de l’Hexagone n’avait réussi à remporter cette compétition depuis sa création en 1960 !
Cette fois-ci trois clubs français étaient présents dans la « Division BB » : Grenoble, Rouen et Angers. Si les Rouennais et les Angevins ont connu deux défaites en deux rencontres, les jeunes Grenoblois ont quant à eux réussi un magnifique tournoi avec une victoire finale 3-1 contre les Rapides du Lac Saint-Jean. De plus, deux grenoblois ont terminés aux deux premières places du classement des meilleurs pointeurs de la division BB : Milo Girard a terminé avec 10 points et Noah Girard avec 7 points.
 
PETE LALIBERTE MET LE FEU À GRENOBLE


Le phénomène commença au mois de septembre 1964, lorsque le club de Grenoble, grâce à la présence du légendaire canadien Pete Laliberté, engagea pour la première fois de son histoire une équipe dans le championnat de France en deuxième série (Division 1 aujourd’hui) avec comme pionniers devant la cage le gardien international Jean-Claude Sozzi et son remplaçant Antoine Campos qui deviendra plus tard un célèbre journaliste sportif à la radio Europe 1. En défense, il y avait l’international Jean-Pierre Fialex, Jimmy Biguet, Christian Obin et le tout jeune Jean-Marie Galera âgé seulement de quinze ans ! En attaque se trouvaient l’international Jean-Claude Laplassotte, Paul Beaudoing, Jean-Marie Naudin, Gérard Aroles, Claude Chabrel, Roger Chataignier, Jean-Pierre Henet et un autre minot, Joël Gauvin âgé lui aussi de quinze ans à peine.

Jean-Claude Laplassotte raconte : « Quand je suis arrivé de Paris pour venir jouer dans l’équipe de Grenoble, j’ai été tout de suite effaré par l’incroyable ambiance qui régnait dans l’ancienne patinoire de Clémenceau. C’était une fête du hockey permanente avec des matches internationaux toutes les semaines. Il faut dire qu’à l’époque on disputait presque uniquement les rencontres internationales car le championnat de France intéressait encore très peu le public. C’était autre chose que les 300 spectateurs qui venaient nous voir dans mon ancien club de l’ACBB ! C’était notamment la fièvre des grands soirs lorsque Grenoble jouait contre le Diavoli de Milan car il y avait une forte colonie d’italiens qui venaient aux matches. J’en garde un souvenir incroyable. »


PREMIER SACRE À L’ARRACHÉ DANS L’ÉLITE

 
Le premier coup d’éclat retentissant du club de Grenoble dans « la cour des grands » se produisit en 1981 avec son premier titre de champion de France de la Nationale A (Ligue Magnus aujourd’hui) qui sera suivi d’un deuxième sacre dès 1982.
Un beau coup double que l’on doit en partie au renfort canadien Gary Brown qui allait rester pendant dix ans dans le club et apporter un élan décisif dans la conquête du sommet du championnat de France. Naturalisé français, Gary Brown évoluera d’ailleurs également momentanément dans l’équipe de France pendant trois ans apportant sa bonne humeur contagieuse et sa grande adresse en attaque.



L’équipe de Grenoble qui fut sacrée pour la première fois championne de France en 1981. Les trois dirigeants assis en noir sont Serge Bocquet (gauche) président de l’ancien club général, Robert Le Blond (centre) président de la section hockey et Jimmy Biguet (droite) vice-président et directeur sportif.


Lors du premier sacre historique de 1981 la surprise fut générale. En effet, Tours, leader de la compétition depuis plus de cinq semaines, s’effondra inexplicablement à Chamonix au moment décisif en perdant l’ultime match du championnat 7-2. Au même instant, sur la patinoire de Viry-Châtillon, l’équipe de Grenoble, réussissait l’exploit de s’imposer sur le score sans appel de 6-1. Ainsi donc, revenus à égalité de points avec Tours, les Grenoblois mirent le feu dans la Nationale A en devenant de justesse les champions de France pour la première fois grâce uniquement au goal-average !
Le fidèle journaliste de radio Bruno Cadène raconte : « Larry Huras a été le premier à apprendre la défaite de Tours alors qu’il était sur le banc des pénalités lors du match à Viry mais personne n’a compris ses gestes de joie de l’autre côté de la patinoire. »

Il faut souligner que l’équipe de l’ancien club général des sports de glace (CSGG) présidé par Serge Bocquet avait un grand mérite en 1981 car, contrairement à la plupart de leurs adversaires, les Brûleurs de Loups étaient composés avec dix-sept joueurs formés dans le club sur un total de vingt-et-un ! Sur la surfaceuse qui défila dans les rues de Grenoble pour fêter ce premier titre, il y avait notamment les gardiens internationaux Daniel Maric et Jean-Claude Sozzi ainsi que tous les nombreux buteurs du club souvent membres de l’équipe de France : Philippe Treille, Gary Brown, les frères Bernard et Jean Le Blond, Jean-Charles Piccinini, Daniel Grando, Antoine Sangiorgio, Jean-François Beaudoing, Philippe Muscara, Nicolas Ménage, Bernard Seguy, André-Marc Belli-Riz, Joël Chapuis, Wilfrid Girod, Christian Billéras et Larry Huras qui deviendra ensuite le coach emblématique de Rouen.

 
UN DEUXIÈME TITRE DE JUSTESSE


Quoi qu’il en soit, ce sacre de 1981, obtenu à l’arraché, raviva la passion pour le hockey sur glace dans la ville de Grenoble. De plus, la saison suivante connut un dénouement à nouveau très palpitant pour le public puisque c’est une fois encore uniquement à l’issue de la dernière journée du championnat que le club de Grenoble parvint à conserver sur le fil son titre de champion ! En effet, comme la saison précédente, c’est l’équipe de Tours qui était virtuellement la mieux placée grâce au goal-average direct. Mais les anciens « Mammouths » concédèrent un étonnant match nul (4-4) à Villard-de-Lans. L’équipe de Grenoble, vainqueur au même moment à Chamonix (4-1) termina donc avec un petit point d’avance inespéré au goal-average !

Dans cette équipe de Grenoble à nouveau championne de France en 1982, il y avait pratiquement les mêmes joueurs que la saison précédente, exception faite des arrivées de l’amiénois Jean-Paul Farcy, du renfort Paul Ruccione et du gardien de but Serge Djian qui fut la doublure de Daniel Maric (sacré à la fois meilleur gardien et meilleur joueur du championnat) suite à l’arrêt de Jean-Claude Sozzi qui devint derrière le banc l’adjoint du joueur-entraîneur Gary Brown.
Malheureusement, après ce double exploit obtenu à chaque fois sur le fil du rasoir, les années suivantes furent difficiles pour le club de Grenoble. En effet, il fallut attendre pas moins de neuf ans pour que les Brûleurs de Loups réussissent enfin à inscrire un troisième titre de champion de France à leur palmarès.

 
UN TROISIÈME TITRE QUI COÛTA TRÈS CHER


Concernant ce troisième titre national de Grenoble tant attendu de 1991, il ne fut pas une grande surprise dans la mesure où la formation de l’Isère comptait à l’époque dans ses rangs un nombre très impressionnant de vedettes comme Christian Pouget (capitaine), Philippe Bozon, Yves Crettenand, Christophe Ville, Jean-Philippe Lemoine, Stéphane Barin ou encore le gardien Jean-Marc Djian. Avec ceux-ci, il y avait également Eric Lebey, Christian Bozon, Stéphane Arcangeloni, Jean-Luc Chapuis, Alain Chauvin, Nicolas Carry, Stephen Harrison, Karel Svoboda, Bernard Seguy, Fabrice Texier, Bohuslav Ebermann, Gérald Guennelon, Maxence Fontanel, et Jérôme Boudon.

Bref, le club de Grenoble possédait dans son équipe la moitié de la sélection tricolore ! On notera par ailleurs un fait unique jusque-là puisque le club de l’Isère remporta, la saison précédant son troisième titre, tous les trophées individuels du championnat senior élite avec au palmarès Philippe Bozon sacré meilleur joueur français en 1990, Jean-Marc Djian sacré meilleur gardien et Stéphane Barin sacré également meilleur espoir. La saison suivante Christophe Ville fut élu à son tour meilleur joueur français ajoutant la cerise sur le gâteau lors de la victoire de Grenoble en 1991.

Malheureusement, le club de l’Isère devint « un géant sportif mais un néant administratif » comme on a pu le lire dans la présentation officielle du championnat suivant qui relatait la faillite du club du Dauphiné. Ce dernier mettra de nombreux mois avant de remonter la pente et redevenir un club phare du hockey français puisque le club général du CSGG dût déposer son bilan.
Ce fut d’ailleurs le début d’une sombre époque pour l’ensemble du hockey français puisque par la suite plusieurs autres champions de France qui avaient fait de la surenchère connurent des lendemains douloureux comme Brest, Reims et Mulhouse à force de vouloir remporter « à tout prix » la Coupe Magnus.
 



Pour ses 60 ans, les BDL remporte la Coupe de France face à Dunkerque


UNE LENTE RECONSTRUCTION


Les « Brûleurs de Loups » étant devenu le nom officiel du nouveau club grâce à l’initiative du président Jacques Fouletier en 1987, c’est sous la direction de ses deux successeurs, Pierre-Olivier Durand, mais surtout Jacques Galbrun, ainsi que de l’ancien international Daniel Grando (nouvel entraîneur), que l’équipe de Grenoble va effectuer sa nouvelle traversée du désert en repartant très provisoirement dans la division inférieure de Nationale 1 avec des jeunes souvent formés au club comme Stéphane Arcangéloni, Benjamin Agnel, Benoît Bachelet, Patrick Rolland, François Ferrari, Sylvain Girard, Alan Chauvin ou encore Pierre Bourgey. Ces derniers furent alors encadrés par le capitaine international Yves Crettenand et les renforts Steve Harrisson et Martin Roh.
Mais, dès le mois de septembre 1993, le club de Grenoble bénéficia de l’élargissement de l’élite et put ainsi reprendre tout doucement sa remontée dans la hiérarchie nationale. 

 
QUATRIÈME SACRE APRÈS LE TONNERRE DE BREST


A l’époque du quatrième titre de Grenoble en 1998, qui intervint après un double sacre épique de Brest, personne ne s’étonna de ce succès expéditif en finale après trois matches contre Amiens. En effet, Grenoble n’avait pas fait de détail grâce à son armada qui comptait douze renforts étrangers au total, mais aussi avec l’aide d’internationaux tricolores de renom comme Cristobal Huet (élu meilleur gardien du championnat), Gérald Guennelon, Jean-François Bonnard ou encore les frères Bachelet. Cette ossature impressionnante lui avait permis de survoler le championnat et d’établir un nouveau record pendant la saison régulière avec 34 victoires en 36 matches. Il faut ajouter que l’équipe de Grenoble fut également à deux doigts de se qualifier pour la finale de la Coupe Continentale de 1998 dont c’était la première édition. Malheureusement, lors du tournoi organisé à Berlin, les Brûleurs de Loups, qui avaient réussi à s’imposer devant deux clubs norvégiens (Oslo et Trondheim), furent éliminés de justesse par l’équipe allemande de Berlin à trente secondes seulement du coup de sirène final…

 
CINQUIÈME ET SIXIÈME TITRES PENDANT LES « ANNÉES DRAGONS »


Curieusement, c’est à nouveau après une attente de neuf ans que le club de Grenoble réussi l’exploit de s’introduire à deux reprises par effraction dans le palmarès et perturber l’incroyable série des Dragons de Rouen qui remportèrent 5 titres en six ans ! Les Brûleurs de Loups, qui portaient désormais les couleurs du nouveau club « Grenoble Métropole Hockey 38 » furent sacrés en 2007 et en 2009.
Pour confirmer que le club de Grenoble représente bien l’autre phénomène du hockey, je prendrais qu’un seul exemple édifiant. En effet, il faut se souvenir qu’en 2009 les Brûleurs de Loups ont réussi un grand chelem époustouflant et unique dans les annales en raflant tous les titres possibles à savoir dans l’ordre chronologique : le Match des champions, la Coupe de la Ligue, la Coupe de France, la Ligue Magnus puis à nouveau le Match des champions ce qui fait en suivant au total cinq trophées nationaux d’affilée au cours de la même année !



2008-2009 - La quatrième rencontre de la finale face à Briançon permet à Grenoble de brandir  la Coupe Magnus
© Laurent Lardière
 
SEPTIÈME ET HUITIÈME TITRES SOUS L’ÈRE REBOH


La fameuse période d’incubation de neuf ans, décidément récurrente, se reproduisit une fois de plus pour le club de Grenoble qui devra attendre la nomination de Jacques Reboh comme nouveau président en 2016 pour y mettre fin alors que ce dernier n’était pourtant pas du sérail. Ce fut finalement un atout avec son regard extérieur et novateur hors du hockey. Gérant du groupe immobilier AGDA, Jacques Reboh raconte le contexte de sa prise en main des Brûleurs de Loups : « La présidente Stéphanie Carrel-Magnan se trouvait dans une situation financière très compliquée et elle cherchait une solution économique pour maintenir le club à flot après plusieurs contrôles fiscaux. Comme elle avait épuisé tous les recours, je lui ai proposé de reprendre la quasi-totalité du capital en m’engageant à redonner une santé financière dans les années à venir. »

La convalescence s’acheva en 2019 puisque le club de Grenoble remporta le septième titre de son histoire avant d’ajouter un huitième titre à son palmarès en 2022. Une fois encore, on assista à un échange de leadership avec son grand rival de Rouen, les deux clubs inscrivant par alternance leurs noms sur le trophée suprême du championnat professionnel tout en faisant preuve d’un grand respect mutuel qui n’empêche pas de temps en temps d’assister à une émulation parfois « virile ».
Mais quel est donc le secret de la réussite permanente du club de l’Isère alors que bon nombre de ses concurrents ont bien du mal à survivre dans la ligue professionnelle ?

 
ATOUTS PRINCIPAUX : SON MANAGEMENT ET LA FORMATION


La première raison est que le club de Grenoble a sérieusement « préparé ses arrières » pour garantir l’avenir de son équipe senior et pérenniser son haut niveau de jeu en se focalisant beaucoup sur l’apprentissage et la préparation de ses jeunes espoirs avec un centre de formation très performant qui a été créé en 2006.
Cette structure a pour vocation de permettre à de jeunes athlètes de performer dans leur sport de prédilection tout en poursuivant un cursus scolaire adapté et encadré.
Dirigé actuellement par son directeur Nicolas Tomasini, (photo ci-contre) ce centre est très attractif et surtout performant puisqu’il vient de rafler la saison dernière tous les titres de champion de France dans le hockey mineur ! Il faut ajouter à cela une entente avec deux clubs « fermes » qui sont Chambéry (Nicolas Tomasini est aussi le manager général) et de Vaujany.
Ce système de convention avec une ville de la Savoie distante de 59 kilomètres et une station de ski située à 55 kilomètres (sponsor du club) permet au club de Grenoble d’être présent indirectement dans les championnats de presque toutes les divisions.


UN PRÉSIDENT QUI CASSE LES CODES


Par ailleurs, en 2023, le club de Grenoble a été honoré par la FFHG qui lui a décerné son nouveau Trophée de la Ligue Magnus baptisé « Innovation marketing » pour souligner la grande originalité des dirigeants grenoblois dans leur promotion locale à la fois événementielle et visuelle du hockey sur glace. Une preuve que depuis l’arrivée du président Jacques Reboh aux commandes, ce dernier avec son staff administratif, se démènent sans cesse pour donner une image résolument plus innovante des Brûleurs de Loups auprès de leur public local. Il s’agit en l’occurrence d’un véritable changement de paradigme qui mériterait d’être pris en exemple par les autres clubs !
Concernant l’attribution de ce tout nouveau trophée de la Ligue Synerglace Magnus, il convient de féliciter l’ensemble de l’équipe administrative du club de Grenoble qui est composée d’Alexandre Duyck, Quentin Trillat, Florent Mayoral, Damien Liapis, Laureline Tschanz, Alyette Muller, Laurent Alessi, Marion Didier, Jules Fournier, Philippe Guers, Maximin Ytournel, Anaïs Lucas et Willy Fraisse.

Le président Jacques Reboh explique la grande particularité de son club : « Depuis mon arrivée, nous essayons d’être disruptifs avec le système qui était en place depuis longtemps ! Car je considère que jusqu’à présent le hockey sur glace français est resté beaucoup trop refermé sur lui-même. Du coup, il est devenu consanguin. La tradition voulait qu’au quotidien, on ne devait pas, par exemple, entrer dans le vestiaire des joueurs. Et bien moi, j’ai souhaité au contraire ouvrir désormais toutes les portes dans mon club. Le but c’est de rendre notre sport beaucoup plus familial et convivial. Une autre tradition voulait que le président ne devait pas parler jusqu’ici à ses joueurs. Et bien, comme je le fais dans mon entreprise avec mes salariés, je suis au contraire très proche de mes hockeyeurs car ils ne doivent pas être considérés simplement comme de simples outils dans une équipe professionnelle. Il faut aussi qu’il y est de l’affect. En d’autres termes, à Grenoble, on a mis un terme au bricolage déshumanisé pour être un club à la fois plus professionnel et chaleureux où il y a le respect de la parole donnée. Chez nous, on ne paye pas les salaires « au cul du camion » mais en temps et en heure avec une transparence et une grande rigueur. Enfin, la gestion de notre billetterie a été complètement modifiée. Désormais, nous avons 1400 abonnés qui ont une place réservée à l’année. Mais, si elles sont vacantes, le club libère leurs places une semaine avant chaque match pour en faire profiter d’autres spectateurs et éviter d’avoir des sièges vides. Enfin, notre logo du loup dans le mapping au début des matches a été relooké avec nos couleurs actuelles car notre politique de communication est énormément basée sur le show. Il faut que nos spectateurs soient séduits visuellement et qu’ils participent à chaque fois à une fête. J’ajoute pour terminer que notre club professionnel est le premier en France qui, au lieu d’avoir recours au système traditionnel de la location, a acheté un véritable car-couchettes très confortable pour mettre nos joueurs dans les meilleures conditions lors de leurs déplacements. »

 
HOCKEY SPECTACLE PERMANENT À GRENOBLE


Je laisse la conclusion au manager-général adjoint du club de Grenoble Alexandre Duyck (arrivé du club de Nice en 2016), qui a pris sa nouvelle fonction en même temps que le président Jacques Reboh : « Depuis 2001, le sport spectacle c’est l’ADN du club de Grenoble. Ces dernières saisons, nous avons renforcé le côté show des Brûleurs de Loups. Lors des matches de la Ligue Magnus, nous avons mis en place par exemple des effets spéciaux avec des flammes et des lasers. Chaque fois qu’un but est marqué, des ralentis de l’action sont diffusés sur nos écrans à quatre faces. Par ailleurs, pendant vingt-deux rencontres du championnat, nous organisons des matches à thèmes comme par exemple celui de l’armée, d’une soirée année 80 ou une soirée étudiante. Bref, nous essayons de faire en sorte que les spectateurs en aient pour leur argent et pour faire découvrir le hockey sur glace à un public parfois néophyte de façon ludique et spectaculaire. »

 




Depuis plus de quarante ans Tristan Alric a été l’acteur et le témoin privilégié de l’évolution du hockey sur glace en France. D’abord comme joueur puis comme arbitre. Ensuite, en devenant le journaliste spécialiste du hockey sur glace dans le quotidien sportif L’Equipe pendant plus de vingt ans. Auteur de nombreux livres et d’une récente encyclopédie qui font référence, Tristan Alric a marqué également l’histoire du hockey français en étant le créateur de la Coupe Magnus et des divers trophées individuels. Avec un tel parcours, il est donc bien placé pour avoir une analyse pertinente sur notre sport favori. Le site Hockey Hebdo est donc heureux de lui permettre de s’exprimer régulièrement dans cette rubrique.
 

 
 
 
Lieu : Media Sports LoisirsChroniqueur : Tristan Alric
Posté par Christian Simon le 29/02/2024 à 11:00
 
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