Accueil   Editorial   Liens   Stages et Tournois   Boutique   Petites annonces   Partenaires   Nos flash infos  fb  twitter   RSS
 
 
Hockey sur glace - Tribune libre de Martin Millerioux
Hockey sur glace - Le Hockey, par Martin Millerioux
 
J’aimerais par l’intermédiaire de cet essai proposer ma vision d’appréhender le hockey et le sport en général.
 
 

L'article que nous vous présentons ci-dessous est un essai rédigé par Martin Millerioux, ancien joueur de Grenoble, Villard-de-Lans, Morzine-Avoriaz, Lyon et Annecy et ex-entraineur d'Annecy.
Bien que certaines parties soient destinées aux joueurs ou aux parents de joueurs, il est accessible à tous et est illustré de vidéos et de liens.


LE HOCKEY - Société, Motricité, Latéralité, Prophylaxie, Travail hors glace optimal ?
par Martin Millerioux

« Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou »  Nietzsche
« Il n’y a pas de fin à l’éducation, toute notre vie est un processus d’apprentissage » Krishnamurti
« La véritable éducation, c’est d’apprendre comment penser et non pas quoi penser » Krishnamurti



Préambule

Le terreau de la réflexion est fertile en ce moment, les idées abondent comme du chiendent, mais il faudra séparer le bon grain de l’ivraie.
L’anticyclone du questionnement s’est installé, ne laissant pas un nuage ni une goutte s’immiscer ; mais soyons prudents et gardons le parapluie dans une main tout de même, l’orage gronde...
Si nous soulevons des questions, c’est pour obtenir des réponses, non? Pour essayer de les mettre en application ? Tenter, échouer, se tromper, ajuster, essayer à nouveau et peut-être réussir...

Dans quel espace temporel vit la société ? On oublie le passé, on se projette dans le futur, mais vit-on au présent? Ne veut-on pas bâtir des châteaux à la hâte sur des fondations friables? Le temps de cerveau disponible est phagocyté par les divertissements. Le zapping et la facilité déconcertante de tout avoir, de tout posséder nous permettent-ils d’apprécier encore ce qu’on a et ce qu’on est?
 

 
Le sport, composante inhérente, n’est-il pas le catalyseur des dérives sociétales mais aussi exhausteur des plus belles valeurs de la vie ?
Grand écart permanent, mais dieu sait (oxymore) que les hockeyeurs, pour la plupart, ne sont guère souples ( j’entends dans leur corps, quoique l’esprit n’est-il pas raide lui aussi? ) Le hockey au même titre que n’importe quelle pratique sportive, peut-il être appréhender en omettant une approche holistique ?
Pouvons-nous refondre le monde dans sa globalité? (Demandons à Bakounine ou Proudhon...) mais n’est-il pas essentiel de s’attacher à le comprendre pour tâcher de trouver des solutions durables ? Agir en âme et conscience, tout en étant ouvert à la différence ?

Faisons notre part du Colibri Pierre Rahbi
Tentons de garder un état d’esprit critique , et cultivons une certaine curiosité « on ne peut pas inviter le vent, mais on doit laisser la fenêtre ouverte » Krishnamurti

« Laissez tomber la certitude. L’inverse n’est pas l’incertitude. C’est l’ouverture, la curiosité et la volonté d’embrasser le paradoxe, plutôt que de choisir les bons côtés. Le défi ultime est de nous accepter exactement tels que nous sommes, mais sans jamais cesser d’essayer d’apprendre et de grandir. » Tony Schwartz

Introduction (hockey sur glace et angle d’attaque)

La tâche la plus ardue fût de définir une approche au porteur pertinente.
De nombreuses études ont été publiées et elles constituent pour la plupart un socle solide. Je vous invite à relire Le guide fédéral de l'école de hockey de la FFHG ou à vous connecter sur l'intranet des entraineurs de la FFHG. Il est question dans ces deux références d’outils pédagogiques et de démonstrations de gestes techniques, mais je voulais aborder une autre facette de ce sport.

De ce fait, il me fallait un point de départ pour se questionner. « Celui qui ne sait pas d’où il vient, ne peut savoir où il va » Otton von Bismarck.

Tout naturellement, et sans grande originalité je le conçois, je me suis servi de mon expérience personnelle pour mettre le pied à l’étrier.
J’ai commencé le hockey sur glace à 8 ans à Grenoble pour terminer à 34 ans à Annecy. Ce sport fut donc mon plus fidèle compagnon de vie. En tant que joueur, j’ai goûté aux joies des victoires (champion de France Junior, Magnus, D1, D2, champion du monde U18) et des défaites. Je suis passé derrière le banc plusieurs années (8 ans entre le hockey mineur à Lyon et Annecy ainsi que les seniors à Annecy).
J’ai passé ma carrière professionnelle dans le brouillard, le « mitote » (Les 4 accords toltèques Don Miguel Ruiz).
J’éprouve le besoin de transmettre. Loin de moi l’idée de m’inscrire dans un monologue, me positionnant en tout sachant, et prônant la voie à suivre. « La vérité est un pays sans chemin » Krishnamurti
Je souhaiterais entamer une discussion, mais cela demande une écoute totale de la part de l’interlocuteur, personnellement plus jeune je n’avais pas cette oreille...

A 17 ans , on m’a diagnostiqué une hemisacralisation (L5S1 soudées côté droit) et les médecins consultés m’ont fait comprendre que je devais m’astreindre à une sédentarité de tous les instants... (Sport Santé de l’époque) J’ai fait fi des remarques, guidé par mon insouciance, mais je n’ai jamais cherché à comprendre le fond du problème. Je l’avais tassé au plus profond de moi, préférant jouïr des plaisirs de la vie. De ce fait, j’ai composé avec ça durant toute ma carrière, en étant tributaire des crises aiguës et des périodes d’accalmie. J’en suis grandement responsable et ne regrette rien. Je n’étais pas assez clairvoyant.

Fraîchement retraité et ayant démissionné, j’ai enfin pris du recul et pu entamer une introspection qui m’a conduit à m’interroger sur le bien fondé du hockey sur glace dans l’hexagone et plus généralement du mouvement sportif français.

En parallèle du hockey, j’ai eu le plaisir d’exercer le métier de professeur d’EPS (3 ans sur Lyon) et d’ETAPS (Éducateur Territorial des Activités Physiques et Sportives (Lyon et Annecy) ce qui m’a permis d’avoir une vision transversale du sport en France.

J’ai vécu un autre déclic qui fût le séminaire organisé par la Ligue AURA PACA en juin 2019 à Pralognan. Les entraîneurs, à la quasi unanimité, ont admis que le développement individuel d’un joueur de hockey ne pouvait s’améliorer qu’en dehors de la glace du fait,en partie, des contraintes structurelles inhérentes à notre pratique. Il n’est pas question d’opposer ici l’entraînement physique et l’entraînement sur glace. L’idée est de
fonctionner en symbiose et de s’enrichir mutuellement en faisant un constat et en tentant d’apporter des éléments cohérents in fine. N’aurions nous pas intérêt à mieux préparer physiquement et mentalement nos jeunes hockeyeurs afin qu’ils deviennent des athlètes avant d’être des hockeyeurs ?

Enfin, j’ai eu le plaisir de rencontrer Mariano Zanotti, créateur et fondateur du CPA. Son approche biomécanique et intégrale de l’entraînement et sa grinta de puma ont fait écho en moi, nous échangeons beaucoup et je l’en remercie.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, j’ai décidé de soulever des interrogations sur l’impact de la latéralité et de la motricité au hockey sur glace. J’ai conscience que la prophylaxie n’est qu’une constituante de la « réussite » d’un jeune hockeyeur. Mais comprendre la motricité globale et le développement moteur d’un enfant paraît être déterminant pour la performance (notion d’excellence, mouvement optimal, prévention de blessures) Nous pourrons étendre la réflexion sur l’incidence d’un développement global chez tous les enfants. Nous évoquerons ultérieurement la pertinence ou non d’une hyperspecialisation précoce? Peut-on performer en étant blessé ?

Le postulat de départ pour beaucoup de clubs et d’associations de hockey paraît être le suivant : il faut «produire » des enfants compétitifs, performants, nés pour gagner...
Gagner quoi? Je ne sais pas...
On pourra débattre de l’intérêt de cette démarche prochainement. Mais basons notre étude sur ce paradigme et envisageons d’y répondre positivement. Je rajouterai également qu’un des objectifs fixés par les cadres techniques de la fédération est de placer la France à la dixième place dans la hiérarchie mondiale en Sénior. La question n’est pas de savoir si cela a du sens ou non ? Mais plutôt que mettons nous dans la
balance pour tenter d’y arriver?

Pour cette étude et les pistes à envisager, je me suis grandement appuyé sur des études scientifiques existantes, notamment celle-ci .

J’en profite pour remercier chaleureusement Gail Leclerc, rapporteuse de cette étude. J’ai pu constater que nous manquons de données sur l’impact de la prophylaxie et de la motricité induite par la posture au hockey sur glace chez de jeunes joueurs (4 à 12 ans).

Asseyez vous confortablement dans votre siège, il y a beaucoup de liens pour des vidéos insérées tout au long de la discussion.
Plan
 

I) Sport: quel impact sur la posture?

La pratique d'une activité physique ou d'un sport conduit le corps à se développer en fonction de la posture et des gestes qui lui sont demandés. «En effet, les muscles sollicités de façon plus importante, se développent davantage et provoquent des changements posturaux reliés à ces spécificités musculaires » (Watson, 1995)
Le hockey, demandant un effort unilatéral fréquent, provoquent des modifications posturales et musculaires qui peuvent être aussi à l'origine de nombreuses blessures. De plus, chez les jeunes athlètes, le niveau de spécialisation hâtif des gestes sportifs amène un développement spécifique du corps humain et ce, en période de croissance. Ainsi, la posture de ces jeunes athlètes s'en trouve modifiée dès un très jeune âge (Wojtys,
Ashton-Miller, Huston, Moga, 2000)

Cette spécialisation hâtive du geste sportif chez des athlètes encore en phase de croissance et de développement physique augmente le risque de développer des hyperlordoses ou des hypercyphoses causées par des débalancements musculaires propres à la pratique d'un sport (Wojtys et al., 2000).
Il a été démontré que les déficits posturaux jouent un grand rôle dans l'apparition de  blessures chez les athlètes de haut niveau surtout lorsqu'il s'agit d'un sport de contact ou lorsque le sport demande une certaine latéralité.
La posture semble être le point de départ pour de nombreux constats de blessures sportives. Plusieurs auteurs ont démontré que la posture est un indicateur important des blessures sportives (Shambaugh et al, 1991., Powers et al. 1995, Watson, 1995 et 2001 et Cowan, 1996). Il est suggéré qu'en corrigeant les anomalies posturales et les déficits musculaires des athlètes, il sera peut-être possible de prévenir l'apparition de certaines blessures spécifiques à un sport donné (Watson, 2001)
Lorsque ce travail n'implique pas de façon égale les muscles antérieurs et postérieurs ou le côté droit et le côté gauche du corps, ceci entraîne des débalancements musculaires. Dans le cas du hockey, le geste sportif répété engendre une spécialisation musculaire latérale due à la nature du geste même. Ce phénomène a pour effet d'affecter la posture des joueurs. Une meilleure répartition de la musculature permettrait d'améliorer la posture de ces athlètes.
De plus, les résultats suggèrent que les interventions améliorant la symétrie du corps, la posture et la mécanique des gestes sportifs contribueraient à réduire l'incidence des blessures (Watson, 1995 et 2001, Siqueira, 2002)

A) Blessures chroniques chez les hockeyeurs pro

L'étude de Posch (1989) sur les blessures au hockey a révélé que 39% des joueurs participants présentaient des douleurs chroniques à l'épaule, au dos et aux genoux. Les blessures chroniques aux épaules et aux genoux peuvent entraîner des variations posturales, et ce, dans tous les plans de mouvements. Selon les auteurs, lorsque la blessure est chronique, il est possible que les patrons de mouvement des articulations
impliquées se modifient de façon permanente et altère le positionnement de ces articulations par rapport aux autres. Aussi, les adaptations musculaires des muscles adjacents au site de la blessure se feront en fonction de la nouvelle mécanique articulaire (Baratta, 1988)
Parmi les blessures musculaires et articulaires les plus importantes et les plus répandues, on compte les lombalgies, les affections des muscles abdominaux et les dislocations de l'épaule (Cunningham, 1996, Posch,1989, Tator,1997, Emery,1999).

Il a également été démontré que les joueurs de hockey professionnels ont une diminution significative de l'extensibilité de la hanche comparativement à un groupe de personnes du même âge (Tyler et al., 1996)


D'un autre point de vue, dans le plan sagittal, les hockeyeurs professionnels présentent une diminution significative de l'amplitude de mouvement au niveau de la hanche (Tyler, Zook, Brittis, Gleim, 1996). Cette diminution significative d'extensibilité est associée avec un raccourcissement de l'iliopsoas ce qui a pour effet d'entraîner une augmentation de la lordose (Tyler et al., 1996). Plusieurs joueurs ont au moins un déficit musculaire et le tiers d'entre eux en comptent plusieurs (Agre et al., 1988). Les déficits musculaires les plus
souvent rencontrés se retrouvent au niveau de la ceinture scapulaire, des quadriceps et des ischio-jambiers. On note également un manque d'extensibilité au niveau de l'abduction de la hanche et des ischio-jambiers (Agre et al., 1988). Il a été démontré que les blessures au dos sont associées avec une mauvaise symétrie des épaules ou du haut du dos et d'une abduction de la scapula (Watson, 1995)


On remarque avec les années que certaines blessures sont de plus en plus présentes chez les jeunes joueurs de hockey.


B) Blessures chroniques chez les jeunes hockeyeurs

La position de base du joueur de hockey doit être maintenue pendant la presque totalité du jeu. Chez un Left, la position de base implique une antériorité de la tête, une flexion antérieure et une rotation du tronc du côté gauche, le bras droit est en flexion (presque 90°) alors que le bras gauche est en extension, la main droite agrippe le manche en pronation alors que la gauche est en supination. En ce qui concerne les épaules, l'épaule droite est antérieure comparativement à l'épaule gauche (schéma inverse pour un Right)
La hanche et les genoux sont en flexion. Sachant que les muscles se développent selon  le travail qui leur est demandé, il semble légitime de croire qu'un tel travail répété chez des jeunes en croissance puisse créer des déséquilibres musculaires et des modifications posturales.
Les douleurs sont déjà présentes chez les adolescents pratiquant ce sport (Kujala, Taimela, Oksanen, Sahninen, 1997). Il a été démontré que les blessures musculaires et les maux de dos chez les jeunes athlètes sont reliés spécifiquement à une spécialisation musculaire et ne doivent pas être associés à des causes mécaniques tels les contacts avec un objet ou une autre personne (D'Hemecourt et al., 2000).
Il a été proposé que la stabilisation de la colonne vertébrale doit débuter par des exercices de renforcement et d'étirements musculaires afin de rétablir l'équilibre de la musculature lumbo-pelvienne (d'Hemecourt, 2000, Kujala" 1997).
Les douleurs au dos chez les jeunes athlètes proviennent généralement des éléments postérieurs de la colonne vertébrale, les muscles extenseurs du dos et de la hanche présentent une diminution de l'amplitude de mouvement (Kujala 1997).


1) Le bas du dos

L'hyperlordose lombaire chez le jeune hockeyeur est causée principalement par le surentraînement des muscles fléchisseurs de la hanche, c'est-à-dire, le droit antérieur de la cuisse et le psoas iliaque. Pour ce qui est du droit antérieur de la cuisse, il entraîne une flexion antérieure du bassin autour de l'articulation coxo-fémorale.
A l’inverse, la diminution de la lordose est attribuée à l'action des ischio-jambiers, et des abdominaux qui provoquent une rétroversion et une extension du bassin.
Les psoas iliaques ont une grande influence sur la région lombaire. Lorsqu'ils sont trop forts, ils augmentent la lordose et provoquent une antéversion de la hanche. Les muscles abdominaux jouent aussi un rôle important dans la lordose, qui a la longue, provoque un relâchement des abdominaux. Les muscles abdominaux doivent compenser l'antéversion du bassin provoquée par le psoas iliaque.
Il faut donc trouver un équilibre entre ces chaînes pour limiter l’hyperlordose.


2) Prophylaxie lombaire et sédentarité

D'un autre point de vue, lorsque le travail musculaire du jeune sportif demande un grand nombre de rétroversions du bassin ou une très grande sollicitation de la chaîne musculaire postérieure, il est également possible de remarquer des courbes lombaires très faibles (Tanchev, Dzherov, Parushev, Dikov, Todorov, 2000).
Par contre, il a également été découvert que l'inactivité physique en période de croissance est associée avec des courbes thoracique et lombaire plus faibles que la moyenne.


3) Problème aux épaules

Pour ce qui est des hypercyphoses au niveau thoracique, les muscles responsables sont majoritairement : les intercostaux moyens, le petit et le grand pectoral, le grand droit de l'abdomen, les scalènes et les sterno-cléido-mastoïdiens. Quand les rotateurs internes de l'épaule (le deltoïde antérieur, le grand pectoral, le sous-scapulaire, le grand dorsal et le grand rond.) sont très développés, ils provoquent une antériorité des épaules, ce qui a pour effet de modifier la mécanique de la cage thoracique et d'antérioriser le tronc.
Il a été démontré que les jeunes athlètes présentent des courbes plus importantes au niveau thoracique et lombaire comparativement aux non-sportifs du même âge (Wojtys et al., 2000)


II) Pattern de mouvement propre au hockey

A)La Motricité et sa définition


La motricité peut se définir comme « l’ensemble de fonctions corporelles assuré par le système locomoteur et le système nerveux permettant les mouvements et les déplacements ». C’est bien entendu très réducteur et il n’est pas question ici de rédiger un article scientifique, je n’ai pas le temps ni la rigueur et les compétences scientifiques à proprement parlées.
Je vous partage deux études qui vont approfondir ce sujet :
- une étude canadienne s’intéressant au développement moteur et global des enfants (Suzanne Gravel du
Consortium québécois de développement des pratiques psychomotrices et Véronique
Martin du ministère de la Famille)

- Puis une étude sur la psycho motricité par Sandrine Cheiffaud en 2001 à Poitiers pour la FFR


B) Porter des patins n’est pas anodin

Au hockey, le membre inférieur est principalement responsable de la propulsion. Le maniement avec la crosse demande une flexion constante de la hanche. De plus, les patins, de part la rigidité de la semelle et la lame empêchent la flexion plantaire. Il est nécessaire au joueur de fléchir constamment les genoux et la hanche pour compenser l'antériorité de leur centre de masse causé par les patins et le port de la crosse.
L'absence de flexion plantaire induit un travail plus important de la hanche, et le mouvement d'extension de la jambe ne peut être complété et la phase de recouvrement se retrouve écourtée ce qui implique une sur sollicitation du psoas iliaque. Il semble intéressant de noter que le fléchissement constant de la hanche lorsque le joueur est sur la glace prédispose à un raccourcissement du muscle psoas iliaque ce qui cause une
augmentation de la lordose lombaire en posture debout.


C) Ma crosse, ma précieuse

Quel que soit le sport, le membre supérieur occupe généralement deux fonctions motrices importantes. Dans un premier temps, il effectue un travail de précision et/ou se positionne en prévision d'une action précise. Dans un deuxième temps, il projette ou frappe avec puissance, tout en se coordonnant avec le reste du corps afin d'augmenter sa force et sa puissance. Aussi, on remarque que les rotateurs de l'épaule ont une grande
influence sur l'efficacité de mouvement du membre supérieur et leurs débalancements musculaires peuvent occasionner des blessures importantes.
Au hockey, l'utilisation de la crosse et le port latéral de celle-ci amène le membre supérieur à se développer différemment. Pour un joueur Left, l'utilisation de la crosse amène son bras gauche à travailler, la majorité du temps, en extension et l'amplitude de mouvement de ce bras est beaucoup plus grande que celle de son bras droit qui est la majorité du temps en position de flexion. Le constat inverse s’applique pour les Right.

1) Lancer du poignet

Les lancers du poignet ou du revers demandent une grande force des avant-bras. Au départ, comme à la fin du lancer, le tronc est antérieur et exécute une légère rotation très rapide. Lors du lancer du poignet, les avant-bras et les poignets effectuent, pour un bras dominant, une flexion rapide et pour l'autre, une extension rapide des poignets. La puissance de ce genre de lancer dépend de la coordination du transfert de poids entre la jambe arrière et la jambe avant.

2) Le slap

Le bras dominant (le gauche pour un Left) est en complète extension et le tronc effectue une importante rotation du côté dominant. Par la suite, le tronc est amené en rotation vers l'avant afin de frapper la glace quelques centimètres avant le palet .Les yeux du joueur fixent le palet et le transfert de poids se fait du pied arrière vers le pied avant. La crosse frappe la glace avant de frapper le palet. Les poignets passent de l'extension à la flexion alors que la pression est exercée vers le bas sur la glace lorsque le contact avec le palet a lieu.
Voici le lien d’une vidéo pas très scientifique mais qui donne une idée du mouvement (pour illustrer le lancer du poignet et le slap)
 

D) La Latéralité (ou Latéralisation) et sa définition

Elle peut se définir comme « la dominance fonctionnelle d’un segment sur son homologue symétrique » Si on devait résumer , la latéralité se base sur différentes parties  anatomiques du corps , les yeux, les bras et les mains, le bassin, les jambes et les pieds.
Voici le lien d’une étude menée sur le tennis et qui évoque le rapport entre la latéralité et la qualité de  différents coups techniques. Le lancer au hockey sur glace se rapproche du patron moteur de la frappe au tennis. Il semble donc intéressant de regarder cette étude. Elle commence à s’exercer vers 3-4 ans et se fixe
vers 7-8 ans environ chez la plupart des enfants.

1) Quelques conséquences mécaniques et posturales de la latéralité

Watson (1995) a démontré la relation qui existe entre une mauvaise mécanique musculaire relié à un développement inégal des agonistes et antagonistes du mouvement et l'apparition de blessures chez des athlètes de haut niveau. La latéralisation peut jouer un rôle important dans l'apparition de blessures spécifiques. Un côté du corps utilisé à outrance se développera davantage et entraînera une modification plus ou moins importante de la posture du sujet selon l'ampleur de la latéralisation. (Watson 1995)
On remarque, dans les cas d'hypercyphose thoracique que les muscles du haut du dos (le trapèze bas et moyen, les rhomboïdes majeur et mineur) sont hyperextensibles. Pour ce qui est des muscles antérieurs, on remarque que le petit et le grand pectoral sont hypoextensibles. Une abduction de la scapula est généralement due à une faiblesse au niveau des rhomboïdes, du sous-scapulaire et du serratus antérieur et par un manque d'extensibilité des antagonistes (les pectoraux et les deltoïdes) (Watson, 1995)


2) Mais peu d’impact sur la force

Pour ce qui est de la force et de l'extensibilité musculaire, dans le plan frontal, les joueurs de hockey ne présentent pas de développement asymétrique entre les côtés gauche et droit (Agre, CasaI, Leon, McNally, Baxter, Serfass, 1988). L'amplitude de mouvement et les tests de force musculaire effectués sur le membre supérieur et le membre inférieur ne permettent pas d'établir une différence musculaire significative entre les côtés gauche et droit du corps des athlètes (Agre et al., 1988).

III) Étude de Gaïl Leclerc

Je vous propose maintenant une synthèse des résultats obtenus suite à cette étude et les limites qui semblent apparaître. J’ai quasiment paraphrasé les propos de Gail Leclerc d’où l’utilisation de l’italique. Je vous invite  à vous rapprocher de la méthodologie de l’étude car il serait trop long ici de détailler le protocole et le résumer mettrait en porte à faux le sérieux et le travail entrepris. Chapitre II Méthodologie

A) Résultats de l’étude sur des midgets (15 à 17 ans)
On peut constater que, dans les plans antérieur et postérieur, les hockeyeurs Left portent plus de pression sur leur pied gauche que sur leur pied droit. Les sujets Right, eux, portent davantage de pression sur leur pied droit. Ces données concordent avec celles du centre de masse des sujets.
Mécaniquement, une meilleure répartition du poids corporel amène le positionnement du
corps, et plus particulièrement le bassin, à se modifier.

1) Le membre inférieur : pied et psoas iliaque
Je vous propose cette vidéo particulièrement intéressante pour comprendre le fonctionnement du psoas iliaque ou l’ilio psoas:
 

Le fait de porter des patins durant un grand nombre d'heures, oblige le membre inférieur des joueurs à s'adapter à cette diminution de mobilité du pied. En effet, le port de patins amène un développement spécifique du membre inférieur puisqu'il ne permet pas de faire de flexion plantaire (Tyler et al., 1996). Afin de permettre à la lame du patin de demeurer complètement sur la glace, le joueur doit fléchir la hanche et les genoux (Tyler et al., 1996). La flexion de la hanche et des genoux est nécessaire pour compenser la projection antérieure du centre de masse causée par le port de patins. Afin de bien comprendre les
mécanismes qui sont provoqués par le port de patins, il est important de considérer le membre inférieur dans son ensemble. Une constante flexion dorsale de la cheville amène un développement musculaire particulier de la jambe et de la hanche (Tyler et al., 1996).
En effet, la flexion constante de la hanche provoque un raccourcissement du psoas iliaque et du droit antérieur. De plus, le bilan musculaire fait ressortir le fait que l'ensemble des sujets ont une grande force au niveau des érecteurs du rachis, ce qui peut être une résultante de l'antériorité provoquée par le port de patins. Ainsi , on ne peut négliger l'effet de la position de base et de la technique de patinage qui demande une constante projection vers l'avant du tronc. De plus, les lancers et les passes augmentent les effets de flexion et de rotation du tronc.


2) Les épaules, le bassin et le tronc

L’antéversion du bassin n'a pas eu d’impact au niveau abdominal puisque le bilan musculaire de la chaîne abdominale démontre que la majorité des sujets ont une grande force des muscles à ce niveau. De plus, les muscles au niveau lombaire sont très forts. Étant donné qu'une antéversion du bassin prédispose à un raccourcissement des muscles lombaires, nous n'avons pas été surpris de constater que les érecteurs du rachis sont très fort chez les sujets. On remarque que tous les sujets présentent un test de bilan musculaire au niveau du carré des lombes démontrant un déficit d'amplitude pour ce muscle.c'est-à-dire que le carré des lombes est plutôt trop fort et manque d'extensibilité.
L'antéversion du bassin de ces joueurs de hockey est grandement influencée par le psoas iliaque qui est très puissant.
Les jeunes joueurs de hockey à l'étude présentent déjà un profil musculaire et articulaire au niveau de la hanche et au niveau lombaire semblable à celui leurs aînés.
L'amélioration significative de l'angle épaule -bassin peut aussi être influencée par un meilleur balancement de la ceinture scapulaire. Les muscles principalement impliqués dans le positionnement des épaules dans le plan sagittal sont : le petit et le grand pectoral, les rhomboïdes, les trapèzes et les rotateurs internes et externes de l'épaule.
Finalement, une antériorité des épaules, qui cause également une augmentation de l'angle entre les épaules et le bassin dans le plan sagittal, peut être également associée à une antériorité de la tête (Chamberland, 2003). Il a été remarqué que l'ensemble des sujets présentait une antériorité de la tête de l'ordre de 5,5cm en moyenne avec un angle tête - épaules d'environ 10°. La position de base du joueur de hockey demande un port antérieur de tête constant. De plus, le port du casque protecteur augmente le poids de la
tête et demande une plus grande force des scalènes et de la portion supérieure.


Lors de cette étude, nous avons constaté de nombreuses différences entre les joueurs droitiers et les joueurs gauchers et ce, peu importe la position à laquelle ils évoluent.
Dans le plan postérieur, on remarque que, pour ce qui est des angles des épaules, les Right ont majoritairement l'épaule gauche plus élevée alors que chez les Left, c'est l'épaule droite qui est plus élevée. Il est intéressant de constater que la position de base sur le jeu a une influence sur le positionnement des épaules. L'épaule la plus basse lors de la position de base demeure basse par rapport à l'horizontale lorsque le joueur est debout.
La latéralité que demande le hockey sur glace prend toute son importance parce que non seulement la position des joueurs demande un travail différent pour les deux côtés du corps mais ce travail latéral se répercute sur leur posture en position.

3) Résultats de l’étude sur la posture

L'analyse de la posture semble importante afin de déterminer et de prévenir les blessures qui pourraient apparaître chez les sportifs professionnels et la prévention auprès des jeunes athlètes pourrait contribuer à diminuer le nombre de blessures chez les athlètes adultes (Watson, 2001).
Le sport influence le développement de notre corps et plus particulièrement de nos muscles. Un jeune athlète qui s'entraîne depuis de nombreuses années subit souvent un niveau élevé de spécialisation physique très tôt dans son développement. Le développement musculaire, la posture et les demandes spécifiques d'un sport
conditionnent le physique du jeune athlète. Le premier objectif de cette étude est d'établir le profil postural, le bilan musculaire et la répartition du poids sous les pieds de joueurs de hockey de niveau élite, âgés de 15 à 17 ans et de quantifier l'effet d'un programme d'exercices de renforcement et d'étirements musculaires afin
d'améliorer la posture de ceux-ci et d'éliminer le plus grand nombre d'anomalies posturales. Le second objectif de cette étude est d'établir une comparaison descriptive entre les joueurs droitiers et les joueurs gauchers.
L'établissement du profil postural et musculaire des joueurs de hockey pourrait servir nonseulement
à la prévention des blessures mais également, cela pourrait contribuer à améliorer la mécanique musculaire et la technique des gestes sportifs demandés au hockey sur glace. Il sera peut-être possible de produire des athlètes plus efficaces et plus puissants avec un potentiel de carrière beaucoup plus long.


IV) Conséquences et marche à suivre

A) Perspectives


Ne serait-il donc pas judicieux et intéressant d’intégrer cette notion de posture dès l’entrée dans la pratique sportive ? Adopter dès l’enfance les pattern de mouvements optimaux ? Pour se faire, ne faudrait-il pas tordre le cou à l’idée d’hyperspecialisation trop précoce ?
Je vous invite à vous référer à cet article sur ce sujet (format pdf). Il en ressort que pour beaucoup de candidats, il n’y au final que peu d’élus. Après quoi courrons-nous au juste ? L’image, la réussite, la valorisation de son ego ? Ou juste aspirer à vivre pleinement ce qu’on a à vivre ?
Il faut beaucoup d’énergie pour nager à contre courant.
(Bon entendeur, L’Anticonformisme Alexandre Astier).
 

Nous devrions nous pencher sur les dysfonctionnements du système sportif français sur les limites du sport associatif et des dérives dans le sport professionnel.
Faudrait-il réviser ses attentes ? Je n’ai pas de problème avec tous ces questionnements.
Je vais dans le paragraphe suivant poser beaucoup de questions qui semblent selon moi des pistes intéressantes à explorer et à mettre en application sur le terrain. Est-ce que cela fera sens pour vous ? Peu importe le fond ou la forme du reste, l’importance d’une démarche ne se trouve t-elle pas dans la cohérence ? Si rien n’évolue, ça nous empêchera pas de vivre, mais si le hockey vous tient à coeur, autant essayer de
s’épanouir dans cette pratique ? Le discernement, le bon sens, la communication, l’altruisme... pourraient figurer au panthéon du sport, non ? Je vous propose une
ribambelle d’interrogations, chacun est libre de mener sa propre réflexion et d’oeuvrer à sa mise en application.
Pour plonger dans le grand bain (d’acide?) une petite blague cynique, qui m’a été rapportée à Lyon par un parent... « La meilleure équipe à entraîner ne serait-elle pas une équipe d’orphelins ? »
Conditionnement quand tu nous tiens ...

B) Comment agir ?

Je déclare ouverte la Foire aux Questions, elle sortent pêle-mêle à la Julien Cazarre (la référence stp...) « La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent » Albert Einstein.
On va commencer par des questions sociétales, puis sur le fonctionnement du hockey, pour lever enfin quelques interrogations sur l’entraînement des jeunes hockeyeurs.

Pourquoi la société n’accepte t-elle plus le risque ? On nous parle de confort et de sécurité à outrance, de ce fait nous sommes conditionnés à vivre dans une illusion, dans une bulle de verre, et le moindre grain de sable semble prendre des allures disproportionnées, non ? La stratégie du choc de Naomi Klein en est une parfaite
illustration
 

Avez vous entendu parler du projet MK Ultra ? Pensez-vous pouvoir penser par vous-même ?
Le contrôle des mots dans 1984 d’Orwell
La société du divertissement ne prend elle pas une place prépondérante ? Pourquoi notre temps de cerveau disponible est-il la cible prioritaire de toute l’industrie du divertissement, de la téléphonie et des jeux ? Réfléchissez-y... pendant qu’on joue on ne réfléchit plus... C’est devenu la course à l’abondance, à  l’instantanéité, au « tout, tout de suite » quels impacts psychologiques et sociologiques cela engendre au plus profond de chacun individu et de facto sur la société ? L’éloge de la réflexion et de la lenteur a t-elle encore une raison d’être ? Quelle importance accordons nous à la parole ? A-t-elle encore un sens , là où règne la dictature du mail... la confiance signifie t-elle toujours quelque chose ? Le nombre de fois où, quand je travaillais, on évoquait des sujets et on prenait des décisions orales, mes dirigeants terminant toujours la discussion par cette phrase assassine : « tu me fais un mail... » Je m’en remets à la responsabilité de chacun,
Sommes-nous encore responsables ? On cherche toujours des coupables,non ? Mais nous, nous-mêmes, sommes nous responsables ? Sommes nous devenus de simples consommateurs ? Le sport n’échappant pas à la règle.
De ce fait, au hockey, dans une association, nous sommes confrontés à des adhérents ou à des  consommateurs ? Comment une association, avec des bénévoles et des salariés, peut vivre sereinement en vendant un produit étiqueté sport ? Ce paradoxe peut il subsister ad vitam eternam sans épuiser les différents acteurs ? Pourquoi y’a t-il autant de turnovers chez les entraîneurs dans les clubs de hockey ? Au printemps, la valse des chaises musicales opèrent, beaucoup d’entraîneurs migrateurs se sentent pousser des ailes. Une rondelle a fait le printemps. Comment mettre en place une politique sportive en changeant de capitaine tous les ans ? Le girouette hockey club. Avons-nous encore le temps de travail efficacement sans subir la pression incessante des instances dirigeantes ? Tout le monde donne son avis sur tout maintenant, bien ou mal ? Génération X,Y,Z ça sent la fin après non? TripAdvisor, agences de notation, mets des like, des smileys et ta gueule tu la fermes quand pour voir... Pour être un « bon entraîneur » il faut avoir un permis B et plus de 21 ans ?

Pourquoi le sportif et le développement de l’enfant passe au dernier plan ?
Faut-il continuer à recruter les enfants au hockey à partir de 4 ans? (Fidélisation éreintante? beaucoup d’énergie et de moyens humains pour quels résultats au final ?)
A partir de 5 ans, oui pourquoi pas ? Mais d’une autre manière, non ?
Pourquoi ne pas revenir à ce qui se faisait il y a 20 ans? C’est à dire mutualiser les ressources avec le patinage artistique ?
Pourquoi ne mettons nous pas les entraîneurs les plus compétents à la base de la pyramide ? (Oui il faut payer, et ça rapporte pas tout de suite, je le conçois )
A raison d’une à 2 séances de patinage par semaine ?
Les séances se dérouleraient sans équipement, sans casque, sans crosse? Pour diminuer les effets de latéralité, et appréhender le risque notamment ?
En supplément, un peu de maniement avec la crosse pourra être réalisé en dehors de la glace lors de la deuxième année de la prise de licence ?
Au quotidien les enfants devraient développer leur motricité globale et fine (jeux, école, d’autres sports) ?
Je préconiserais notamment des cours de motricité globale pour les enfants : travail d’équilibre, de pieds, posture, coopération, travail émotionnel.
Les enfants ne doivent ils pas également découvrir d’autres activités qui font appel à des patrons moteurs différents? ( musique pour le rythme et la motricité fine, natation, escalade...)
De plus, la partie de la saison sur la glace ne devrait pas accéder 8 mois avant 12,13 ans (Septembre-Avril) ? et être entrecoupée de pauses hockey durant les vacances scolaires ? Ne serait-ce pas le moment idéal pour pratiquer d’autres activités sportives ? (ski, skate, surf notamment)
Travailler le maniement pendant le confinement, c’est bien, mais est-ce pertinent ? Ou révélateur du manque d’ouverture d’esprit et de l’incapacité à s’ouvrir à d’autres approches ? Ne faudrait-il pas sortir intégralement des schémas moteurs spécifiques au hockey sur glace en hors saison ?
Pourrions-nous proposer des licences multi-activités dans les associations ? (Patinage, escalade, patinage athlétisme...) Faire des licences multisports en mutualisant les ressources des clubs? L’éducation nationale pourrait-elle être un excellent moyen d’offrir une diversification d’offres si les contenus étaient plus pragmatiques et moins régis par les têtes pensantes etatiques ? Seules des structures privées d’entraînement pourraient palier à ce manque ? Pourquoi a-t-il fleuri des structures privées pour entraîner les gardiens ? Les joueurs ne pourraient ils pas en bénéficier ?
La gestion des téléphones portables et des réseaux sociaux ne devrait-elle pas être centrale dans l’éducation des enfants?
On a pu constater des effets bénéfiques avec Franck Murgier, à Annecy, dans le comportement des jeunes hockeyeurs privés de leur téléphone dans les vestiaires notamment. (coopération accrue, bienveillance, ponctualité, meilleure attention) Il faut juste surmonter les rares oppositions de certains parents. Mais n’est-ce pas à nous, les éducateurs, de poser le cadre? A nous, de valoriser les gestes forts de nos jeunes en les félicitants de conserver le palet, de faire un back check, de bloquer un lancer, de donner une bonne première passe? Pourquoi devons nous cesser d’encenser ou de porter aux nues un enfant qui comme toto a mis un coup du chapeau en U11? Nous pouvons le féliciter mais arrêtons de vouloir classer sur une échelle de réussite toutes les actions. Il faut de tout pour faire une équipe? Après je conçois que la société mette en avant les buteurs, l’individu avant le collectif. N’est ce pas un message sournois et destructeur pour la construction d’un enfant? Une image galvaudée de la réussite, qui indéniablement conduira l’enfant à la déception? Oui il faut un Messi, capable de faire gagner un match sur un exploit, mais sans Iniesta, Xavi, Puyol... aurait il gagné quelque chose?... Qu’a t-il gagné avec l’Argentine... à méditer... ça n’enlève en rien son génie footbalistique.
Quittons le gazon, pour revenir à la glace. Qui a déjà lu le règlement du hockey sur glace de la fédération ?
Pourquoi les PES ont le droit de recruter ? Pourquoi il n’y a pas d’indemnités de formation en rapport avec le nombre d’années passées en club ? Ça inciterait peut être les clubs à revoir leur politique de formation ? A partir de quel âge on considère avoir formé un hockeyeur ? Quand je vois certains clubs se pavaner en se targuant d’être les meilleurs clubs formateurs, demandez-vous d’où viennent ces joueurs ? Pourquoi vouloir tirer la couverture à vous ? Et la part de l’athlète dans sa propre réussite ? Vous faites du bon travail je le conçois mais chacun met sa pierre à l’édifice, non ?
Il en va de soi que les futurs athlètes doivent être responsables car eux seuls ont en eux la capacité de se donner les moyens pour réussir; tous les éducateurs (au risque d’en décevoir certains...) ne sont-ils pas que des exhausteurs de talent, des exaltateurs d’une denrée précieuse, au risque parfois d’en faire un ersatz?
« Ne te compare à rien ni à personne, tout être est unique ». Raoul Vaneigem La lettre à mes enfants et aux enfants du monde à venir (2012).
Je reviendrai dans un autre essai sur la reconstruction des championnats jeunes et sur le fonctionnement du hockey professionnel, allez juste quelques dernières questions avant de revenir aux bases...
Quand nous voyons ce tableau et celui-ci, nous voyons que nous luttons avec la Hongrie, l’Ukraine, la Pologne, la Slovénie chez les moins de 20 ans... Le niveau global a t il augmenté ? Avons nous progressé ? Ou les concurrents ont progressé plus vite que nous ? La Ligue Magnus est-elle viable ? Le niveau a t il augmenté intrinsèquement ? Le niveau de la Ligue Magnus est-il monté dans la hiérarchies des ligues européennes ?

Pour revenir au développement des jeunes hockeyeurs, une des idées serait de mettre à disposition, pour nos petits bricoleurs en herbe, un éventail d’outils plus variés et plus précis, afin de répondre à un problème donné d’une manière optimale.

« Dans la vie on ne fait pas toujours ce que l’on veut, mais on est toujours responsable de ce que l’on est. » Jean-Paul Sartre.

Tentons désormais d’aborder quelques pistes prophylactiques pour les jeunes hockeyeurs pour être un peu plus factuel.

C) Prophylaxie à mettre en oeuvre pour les hockeyeurs

Le corps humain est d’une richesse insoupçonnée et insoupçonnable, il serait donc réducteur de traiter une seule composante. Néanmoins, Le rythme biomecanique fondamental semble constituer un axe de travail pertinent chez les jeunes hockeyeurs.

Ainsi j’aimerais articuler mon travail autour des 4 composantes suivantes:
  • La réactivité des pieds , la flexion plantaire et la pose de pied.
  • Le placement du bassin, (kinesthésie et proprioception).
  • Détendre le psoas (et les muscles fléchisseurs de la hanche)
  • La mobilité bas du dos, des épaules et relâchement du diaphragme
1) La réactivité des pieds , la flexion plantaire et la pose de pied.

Comme nous avons pu le voir précédemment, les pieds dans les patins ne peuvent entreprendre une flexion complète du fait de la rigidité de la bottine du patin. Il est intéressant de rappeler qu’en étant bipède, les pieds sont la seule partie du corps humain à être au contact du sol lors de nos déplacements. N’est il pas judicieux de les renforcer pour optimiser notre locomotion? Pourquoi les Formule 1 ne roulent elle pas avec des
galettes ou des roues de secours?
L’idéal est de travailler, si le sol le permet, pieds nus dès le plus jeune âge. Des exercices de musculation et de renforcement des pieds sont à préconiser. Je dispose de nombreux jeux ludiques accessibles dès le plus jeune âge puis des exercices de renforcement.
 

On peut également coupler ces exercices avec des échelles de rythme pour travailler en plus la coordination, le rythme. Et ne pas négliger non plus tous les sauts :
 

Enfin, un sport extraordinaire comme la Slack Line permet également de renforcer les pieds et semble être un excellent moyen d’appréhender notre deuxième point clef...

b) Le placement du bassin (proprioception et kinesthésie)

Le patron moteur du patinage induit une anteversion du bassin chez une grande partie des hockeyeurs dès le plus jeune âge, à cause notamment d’une absence de flexion plantaire et de fléchisseurs de hanche trop puissants et trop raccourcis. Avant d’entreprendre quelque exercice de renforcement musculaire que ce soit, il semble indispensable de situer son bassin, de l’isoler et de pouvoir le contrôler afin de le placer en position adéquate. Des exercices d’anteversion et de rétroversion, des postures de yoga (chat, tigre, chien tête en bas ) paraissent être une étape essentielle pour avoir conscience de son bassin. On aura le loisir ensuite de proposer des exercices de renforcement de la ceinture pelvienne et des muscles profonds (multifidi) du dos. Puis un travail avec des charges. Au vue de mon expérience personnelle et de mon vécu, j’ai découvert un sport sollicitant les muscles profonds, la kinesthésie, la proprioception, le placement du bassin, la tenue du tronc et de la tête, il s’agit de la Slack Line.
C’est le sport postural par excellence, qui permet de travailler également l’aspect mental et émotionnel. Ce sport me fascine et il y’aurait tant à dire et à faire à ce sujet , pour ceux qui veulent approfondir le sujet il existe notamment cette étude couplant la slackline et l’hypoxie
Les arts du cirque incluant notamment le rolla bolla sont à envisager. Vous trouverez ci après un chapitre évoquant la slack Line et son intérêt pour le développement global chez un hockeyeur à tout âge.

3)Le psoas iliaque (ou ilio psoas)
 

Un travail d’étirement et de relâchement de ces muscles est à envisager dès le plus jeune âge. Des exercices de kiné stretching doivent être dispensés pour palier au raccourcissement de ces muscles, responsables en partie de l’anteversion du bassin et des lordoses lombaires. On l’appelle également « le muscle de l’âme » et chose qui peut être importante, c’est le seul muscle à relier les jambes et la colonne vertébrale. Et quid de ce surnom affublé « muscle poubelle »... des éléments de controverse ici

4) Mobilité du bas du dos, épaules et relâchement du diaphragme

Des exercices de mobilité articulaire ou de mobilisation intégrale optimale (MIO cf Mariano CPA) devraient permettre de contre balancer le déficit de mouvement du bas du dos chez les hockeyeurs. On devrait également appliquer ce genre de travail sur les épaules pour corriger une antériorité favorisée par le port de la crosse. Le rôle de la respiration et du relâchement du diaphragme semble également être prépondérante pour
rétablir une équilibre postural optimal. La Slack Line encore elle, permettrait de travailler sur ces différents aspects, et favoriserait le sujet à adopter une posture tendant vers le modèle d’excellence.

5) Retour d’expérience personnelle sur la Slackline

Une partie un peu moins subjective, puisqu’elle relate de ma propre expérience. Ai-je assez de recul et d’objectivité sur mon propre vécu ? Ceci étant dit je vous laisse le soin de vous faire votre propre avis. Durant ma carrière, j’ai très rarement suivi une préparation physique conventionnelle, j’ai toujours adopté une approche différente et souvent à contre courant. C’était désordonné mais dicté seulement par l’amour du sport et ma soif de curiosité avec un penchant pour les sports de montagne et de glisse (#grenoble38, maramé). Couplé à un besoin irrépressible de faire la fête, et d’agir à contre courant, cela n’a pas toujours porté ses fruits (je m’excuse auprès de mes entraîneurs, notamment Ari Salo dont je n’ai pas su saisir à l’époque l’impact qu’il aurait pu avoir sur moi...)
Néanmoins, j’ai vécu de manière sporadique à mon niveau, quelques moments de plénitude totale, j’étais dans la Zone. En 2015, notamment à Lyon durant le début de saison en Magnus, je me suis senti très bien et très à mon aise pendant quelques mois avant de reprendre mon petit bonhomme de chemin.J’explique cela par ma préparation d’été basée sur le yoga (bikram pendant 4 mois à raison de 4 séances par semaine) et
l’escalade en montagne. Un sentiment de plénitude m&
 
 
Chroniqueur : Martin Millerioux
Posté par Jean-Christophe Salomé le 10/05/2020 à 16:03
 
© 2024 Hockeyhebdo.com - Reproduction totale ou partielle interdite sauf autorisation des auteurs.
 
Retour
 
Réactions sur l'article
 
 
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

     

...Bitte wählen Sie Ihre Sprache... Choose your language in just one click... Choisissez votre langue, clic plus haut...