Hockey Hebdo : Tu peux te présenter un petit peu pour que nos lecteurs te connaissent mieux ?
Stephan Tartari : J'ai 35 ans, j'ai commencé à Grenoble où j'ai fait tout mon mineur avec une belle génération, celle de 72 à 74, recompensée par des titres de champion de benjamins à junior.quasiment chaque année. A 17 ans je suis parti au Canada sur l'invitation de Guy Fournier (l'actuel manager de Rouen) pour tenter l'expérience et jouer en junior majeur. Je l'ai tenté, j'ai passé 3 années difficiles mais enrichissantes au terme desquelles je suis revenu à Grenoble pour 3 ans pour ensuite arriver au boxers de Bordeaux.
Une première année d'élite superbe avec beaucoup de monde aux matchs. l'année d'après un peu moins en partie parce que les résultats étaient moins là et le dépôt de bilan.
Je suis resté malgré des propositions de Rouen et Lyon et avec Goicoechea vous avonc été entraîneur-joueur jusqu'à ce qu'il passe au Roller et que je prenne la suite seul. J'ai eu le temps d'apprendre, le club s'est reconstruit petit à petit, en terme de budget, d'effectif et aujourd'hui, 8 ans après, nous en sommes à jouer un match pour la 1° place de division 1 face à Gap. Donc un parcours long, mais qui à la vue des résultats en vaut la peine.
HH : Maintenant que tu entraînes à plein temps, la glace ne te manque pas ?
| Jean-Claude Miranda | | ST : Bien sûr que ça manque un peu..mais je suis bien, je prends du plaisir, le travail n'est pas exactement le même. Du fait qu'on reste dans le semi-prof on n'a pas tous les moyens qu'on voudrait, un préparateur vidéo pour les gardiens ou pour la défense comme ont les gros entraîneurs, des petites chose comme ça qui rendent le travail plus efficace et rendent l'expérience beaucoup plus enrichissante pour les joueurs mais à notre niveau actuel, le besoin n'est pas là. C'est un budget et ce sont des moyens à mettre en place auxquels il faudra songer si on veut passer un palier mais pour l'instant on est très heureux de ce qui se passe.
HH : Si les Boxers en sont à ce niveau d'ailleurs, c'est surtout grâce à la stabilité d'un groupe qui a peu changé et s'est étoffé un peu même...
ST : Exactement, il y a Xabi Lassalle qui vient d'Anglet dont on savait que ça allait être une grosse recrue offensive, Dave Grenier (Lyon) dont on attendait pas mal par son apport et qui confirme ainsi que Mickaël (Wiart d'Anglet lui aussi) une très bonne intégration au groupe. C'est d'ailleurs ce qui nous distingue, une bonne ambiance, pas de stars comme un Rambousek, un Gascon qui peuvent faire la différence à tout moment mais des jeunes d'un côté, des plus expérimentés de l'autre qui ont joué en Magnus qui apprennent et se transmettent les uns aux autres. C'est un groupe qui grandit, qui se connaît et c'est ce que j'ai voulu conserver, un groupe composé à peu près à 80% du même effectif d'une année sur l'autre pour assurer une continuité avec l'intégration de 2 ou 3 éléments éventuellement.
HH : L'année dernière, vous avez atteint les play off...
ST : Oui, c'était inespéré, c'était vraiment une surprise.
HH : ...et cette année, 8 équipes y prendront part, ta réaction ?
ST : C'est très bien, les équipes se sont renforcées pour y participer et il y a plus de clubs dangereux et notre objectif c'est de les atteindre.Ce n'est pas facile même si pour l'instant on est bien avec une très bonne première partie de saison et où avec le match de samedi on aura disputé 9 de nos 13 matchs à l'extérieur, un mois de novembre avec très peu de temps de glace pour préparer nos rencontres, des fois même un seul entraînement par semaine...mais bon les résultats sont là.
HH : Samedi dernier, la faute à une glace occupée pour un concert, le match face à Courbevoie a été inversé et donc encore obligé de se déplacer.
ST : Oui, on a proposé à Courbevoie de jouer le dimanche après-midi, ils ont refusé et finalement on s'est déplacé même si ça ne nous arrangeait pas car cela nous a privé de Yann Lecompère et de Nicolas Courally. Un pour raison professionnel et un autre pour raison familiale.
HH : Et finalement, votre équipe ramène les 2 points avec notamment un triplé de Larrieu...
ST : Oui, nous avons été très bons à 5/5, le power play a tourné, solides en infériorité numérique, Bubu fait un gros match encore. Même si Raph' s'est distingué au niveau des 3 buts, ça a été une grosse partie de toute l'équipe qui finit sur les rotules car elle termine la partie à 13 après la blessure de Dave Grenier et avec une série de power play dans les dernières minutes un peu limite quant à leurs distributions contre mes joueurs à qui j'avais demandé d'être disciplinés pour ne pas s'exposer à un retour de Courbevoie. Mais bon le résultat est là, c'est le plus important.
HH : A la reprise du second tiers, vous encaissez rapidement un but, est ce que vous pensez à ce qui s'est passé face à Gap à cet instant ?
ST : Non, mais un sentiment de frustration où même si on mène, on se fait recoller à 4-2 puis 4-3. Heureusement sur une double supérorité Lafrancesca nous libère un peu avec une superbe lucarne qui nous donnera l'air nécessaire pour tenir jusqu'à la fin de la partie.
HH : Ce week end les boxers se rendent à Caen, y a t'il un programme particulier à l'entrainement ?
| Jean-Claude Miranda | | ST : Non, on continue sur la lancée. Ce soir ce sera récupération, ensuite une séance collective sur le système et vendredi des mises en situation pour se mettre en confiance tout en gardant à l'esprit de travailler le physique car Caen c'est quand même costaud avec du gabarit.
HH : Que penses-tu de ces Caennais ?
ST : Un gros collectif, même s'ils ont un ou deux joueurs qui se détachent,ils sont tous capables de marquer. Ils ont deux grosses lignes, une troisième qui travaille beaucoup au patinage et qui ne lâche rien, une bonne défense, un bon gardien...Une équipe homogène et solide. Ils sont à leur place, ils pourront pas se permettre de perdre chez eux, on sait que ça ne sera pas simple, mais si on est appliqué on peut faire quelque chose là-bas.
HH : Une belle confrontation !
ST : Encore une je dirais. Ca fait plaisir après celle de Gap d'être à l'affiche face à Caen.
HH : Pour revenir sur les play off, l'objectif c'est de figurer dans les 8 ou vraiment d'aller chercher une des 4 premières places ?
ST : Les 8. Etre dans les 8 et le mieux placé. A partir des play off c'est une autre saison qui démarre où tout est possible. on peut finir troisième et perdre contre le sixième, ce ne sera pas dramatique mais ça reste possible. En y regardant bien, de la troisième à la dixième place du classement l'écart n'est pas grand. Caen et Gap sont au-dessus c'est mon avis.
HH : A la veille du dernier des matchs aller, un point sur le début de saison et comment s'annonce la deuxième moitié ?
ST : Une première moitié excellente pour nous, pour la seconde c'est surtout l'occasion de jouer devant notre public, de les fidéliser encore plus et nous préparer pour les play off, pour les 8.
HH : Il pourrait y avoir un invité surprise dans ces play off ?
ST : Nice est en train de se replacer, ils sont pas mal. Reims me paraît pas mal malgré leur faux pas de ce week end...ça va être ouvert.
HH : Stephan, un petit mot pour finir ?
ST : Que ça continue, qu'on puisse se relever comme on l'a fait à Courbevoie après la claque de Gap. C'est bon signe...ça montre qu'il y a du répondant.
A l'occasion de cette première interview consacrée aux Boxers et tout particulièrement à son Coach nous tenons à remercier le club de Bordeaux pour l'accueil qu'il a réservé à Patrice Villey, notre nouveau correspondant Bordelais, à qui, toute l'équipe de Hockey Hebdo souhaite la bienvenue.
Rendez-vous vous est déjà donné pour le prochain match à domicile Bordeaux / Viry avec un résumé complet de cette confrontation.
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