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Après avoir pratiqué le hockey sur 3 continents, l'ex-gardien gapençais Jens Van Poucke a mis le hockey en pause pour s'embarquer dans un nouveau challenge. |
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New-York/Grenoble, Hockey Hebdo |
Jean-Christophe Salomé le 23/08/2013 à 08:00 |
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Après 2 ans en France à Béthune en D3, puis à Gap (Super 16), Jens Van Poucke a évolué en Amérique du Nord, en Belgique, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande et en Grande-Bretagne. A 26 ans, il a rangé son équipement pour un nouveau challenge. Nous vous proposons un retour sur son itinéraire et une découverte de sa nouvelle vie avec un entretien réalisé début août.
| @New-York | | As-tu arrêté le hockey, comptes-tu rejouer dans un championnat ?
Disons que j'en avais marre de la politique dans le hockey. C'est pareil dans tous les sports. J'ai eu l'opportunité de faire autre chose. Ce n'est pas un arrêt définitif, j'aimerais revenir d'ici 3 à 4 ans, mais ce ne sera pas possible à un niveau professionnel puisque j'aurai plus de 30 ans. Ce sera plus pour le fun, ça me manque quand même. J'y pense souvent, mais je ne regrette pas mon choix. Je passe entre 1 et 2 heures par jour sur internet pour suivre l'actualité du hockey.
Dans quelques années j'espère, quand j'aurai les moyens de le faire, j'aimerais revenir en France pour jouer. Cela pourrait se faire, mais dans quelques années.
Tu ne joues même pas de temps en temps, ne serait-ce que dans une ligue loisir ?
Non. Quand j'ai arrêté, j'étais encore compétitif. Ce ne serait pas honnête envers les autres joueurs qui viennent pour s'amuser et se détendre le soir d'avoir en face un gardien qui a encore un esprit de compétition, qui veut gagner à tout prix et qui n'aime pas perdre. Je ne peux pas jouer avec des gens qui viennent pour le plaisir et qui n'aimeraient pas se trouver face à quelqu'un qui se prend pour un pro et qui ne l'est pas. Je n'ai pas cette mentalité de jouer juste pour m'amuser.
As-tu suivi l’évolution du hockey en France depuis ton départ de Gap ?
J'ai quitté la France il y a plusieurs années, mais je continue de suivre l'actualité du hockey français, avec Hockey Hebdo notamment. J'ai l'impression que c'est beaucoup plus professionnel en Magnus, et pas seulement au niveau des joueurs mais aussi des équipes. Le hockey français s'améliore, se structure, le niveau augmente. J’ai vu qu’il y aurait un winter game à Grenoble face à Briançon, c’est extra.
Par rapport aux Pays-Bas et la Belgique, ça progresse beaucoup plus vite en France.
Si le niveau augmente, ce n'est pas le cas des salaires. Je suis toujours en contact avec d'anciens coéquipiers en France, et les salaires n'ont pas évolué en 10 ans. Il y a pas mal de joueurs qui ont la qualité pour tenter leur chance à l'étranger, je me demande pourquoi il y en a autant qui restent en France dans ces conditions.
C'est bizarre d'ailleurs, car tous les ans des clubs ont des problèmes financiers, sachant que les salaires des joueurs étrangers ne sont pas très élevés. Pour certains, c'est 15000€ sur l'année, tu n'épargnes pas beaucoup sur 12 mois.
En Grande-Bretagne par exemple, il y a une niche pour des joueurs français. Ca paie beaucoup plus qu'en France.
| photo John Millar, Millar Pictures | Avec Edimbourg | Par tes expériences passées, tu es passé par différents niveaux de championnats. Qu’en gardes-tu de négatif ou positif ?
J'ai beaucoup appris sur les gens des différents pays. Par exemple, quand je suis allé en Nouvelle-Zélande avec Jordan Fazende, on a fait beaucoup de choses pour professionnaliser le club et faire gagner l'équipe. Mais pour les gens, il fallait s'amuser, tant pis pour les défaites. Depuis l'année dernière, ils ont un entraîneur hongrois et ça a changé. Ils ont compris qu'avec une structure plus professionnelle et en s'entraînant tous les jours en muscu et sur la glace, les résultats arrivent. En arrivant, on pensait qu'en jouant dans la première ligue du pays, quel que soit son niveau, on représente une ville, des partenaires et des sponsors. Il faut travailler dur pour avoir une chance de gagner.
Au niveau NCAA (universitaire) aux Etats-Unis, ce n'est pas pareil. Tout est centré sur le hockey. Pour certains, le niveau d'études était très faible, ils n'étaient là que pour jouer. C'était presque plus professionnel qu'en Magnus. Les encadrements et les entraînements étaient de niveau professionnel.
En Belgique, il n'y a qu'un entraîneur dans le staff, tout est dit. En Ecosse, en EIHL, c'était assez professionnel. J'étais dans un club qui avait des grosses difficultés financières, mais ça restait plus professionnel qu'en Belgique ou aux Pays-Bas. On avait un appartement très luxueux, une voiture.
A Gap, c'était différent. J'étais jeune, les gens m'ont accueilli les bras ouverts. J'ai juste eu un petit problème avec le coach. J'étais là car je pouvais jouer en Junior, j'étais sur le banc en Magnus et je ne coûtais pas grand-chose. J'avais 250€/mois avec un appartement. En comparaison, il y a beaucoup de gens au chômage qui touchent beaucoup plus. Pour moi, c'était une aventure, j'étais super content d'évoluer en Magnus, d'être dans un club formateur et d'aller jouer à Rouen, Amiens.
J'ai aussi appris à m'occuper des jeunes. On leur apprenait à patiner en moins de deux semaines, et le retour de ces jeunes était incroyable, ça n'a pas de prix. Certains de ces jeunes ont évolué en junior, en D1 ou en Magnus et on a gardé contact. J'ai gardé beaucoup d'amis à Gap. J'ai gardé tous les bons souvenirs, les mauvais sont restés sur le côté.
Pour revenir sur ta toute dernière expérience à Edimbourg, ça devait être spécial ! Le club était en dépôt de bilan, quasiment tous les joueurs étaient partis et tu es arrivé en remplacement. D'ailleurs, tes statistiques ne sont pas flatteuses.
Le manager et propriétaire du club m'avaient bien expliqué la situation. Je suivais l'actualité des championnats européens et je connaissais leur situation. J'avais le choix de rester à Turnhout (Belgique) avec un coach qui ne m'apprécie pas, ou partir en élite britannique dans un club qui ne donne presque rien, mais où je peux jouer tous les matchs.
Je savais avant de signer que ce serait mauvais pour ma carrière, mais c'était une expérience superbe. En statistiques, c'est affreux, mais j'ai tous les matchs en vidéo. Quand on regarde, comme un match à Belfast où on est 9 joueurs dont 3 défenseurs, avec 70 shoots et 10 qui entrent, ce n'est pas si mal que ça. Si on regarde les chiffres, ce n'est pas bon: 82% et 10.10gaa, on peut penser que le gardien ne sait pas patiner. Mais sur 17 matchs, j'ai été élu 7 fois meilleur joueur du match, ce qui ne s'était jamais passé auparavant sur une saison complète de 55 matchs. J'ai eu un match à Nottingham où j'ai pris presque 80 shoots en 48 minutes. On va dire que je suis fou, mais c'était excellent. Il y avait peu de fans, mais il y avait beaucoup de partages.
J'ai joué chaque match avec pratiquement aucun défenseur devant moi, surtout avec la fatigue.
Depuis que tu es parti en Nouvelle-Zélande et, suite au premier article que nous avons fait, tu as montré qu’il était possible d’aller très loin pour jouer au hockey. Depuis, de nombreux joueurs français sont partis en Australie ou en Nouvelle-Zélande.
Oui, c’est une belle expérience. Tu pars là-bas en été pour 3 ou 4 mois et, quand tu reviens, tu es prêt pour reprendre le championnat. J’ai été contacté par d’autres joueurs qui n’y sont pas allés pour finir, mais ça intéresse beaucoup de monde. Aucun joueur n’a eu de mauvaise expérience là-bas, même si certains ont pu être surpris. Parmi tous ceux qui sont partis une année, aucun n’y est retourné. Je ne sais pas si c’est parce que ça coûte cher, ou si c’est le long éloignement qui dissuade d’y retourner. Ca me fait plaisir de voir que d’autres ont suivi.
Actuellement, tu as un nouveau projet qui t'occupe ? Peux-tu nous en dire plus ?
Quand je suis rentré en Belgique après les Etats-Unis, j'ai cherché un projet qui m'occupe. Je voulais trouver quelque chose qui puisse faire la différence. Aujourd'hui, on est plus social qu'avant, mais sur Internet, c'est virtuel et nettement moins physique. Les gens sont plus déprimés qu'il y a 15 ans.
On a créé une application mobile (ComeTogether) pour que les gens puissent se retrouver physiquement. On a monté une société, avec 3 associés. On remplit un profil simple avec notre âge et nos préférences, et ça fonctionne comme un radar. L'application va indiquer sur une carte les personnes qui sont proches de vous et qui correspondent à vos préférences. On peut ensuite s’envoyer des messages pour se rejoindre.
| Avec Dunedin (Nouvelle-Zélande) | | Quels sont vos objectifs avec cette application ?
On travaille dessus depuis 2 ans. L’application est disponible depuis fin mai. On a peu de téléchargements pour l’instant car on n’a pas fait de promotion pour l’instant. Je suis à New-York en ce moment pour faire de la publicité. Il y a des utilisateurs dans 53 pays, mais pas assez de monde pour créer des liens. Si ça fonctionne bien, on va aller à Boston, à San Francisco puis en en Europe dans les grandes villes. Cette application est faite pour tout le monde, se faire des amis ou pour trouver un compagnon, quelles que soient les orientations.
Notre objectif à long terme, d’ici 5 ans, est d’être repéré par une autre entreprise qui va nous racheter. A court terme, on aimerait avoir 50000 utilisateurs. Ce n’est pas très facile car il y a d’autres applications dans le marché maintenant, c’est vraiment difficile de se différencier.
Qu’est-ce que le hockey t’a appris et en quoi cela t’aide-t-il aujourd’hui ?
Pour que l’application fonctionne bien, il faut beaucoup d’utilisateurs. Ce n’est pas facile, mais on travaille dur tous les jours.
Pour l’instant, on n’en vit pas puisqu’on a seulement 10$ qui entrent par mois. On a épargné de l’argent avec le hockey et on travaille le soir ailleurs. On ne le fait pas pour l’argent, mais on espère faire rentrer de l’argent d’ici quelques mois quand même.
Notre application est gratuite, mais ça ne suffit pas. Actuellement, je distribue 5000 tracts par jour, et les téléchargements ne progressent pas beaucoup. Chaque jour est une bataille, mais c’est comme le hockey, il faut bosser énormément pour avoir un moment de gloire. C’est ce que j’ai appris dans le hockey. J’ai gagné le championnat avec Manhattanville, on a bossé toute la saison et on a cette coupe avec nous pendant une heure, pour un petit moment de gloire. Quand on gère une entreprise, c’est pareil.
Tu pars de rien ou pas grand-chose et, si le succès arrive, c’est un feeling incroyable. C’est ce qui rend la vie si intéressante, ça en vaut vraiment le coup.
Vous pouvez télécharger l'application pour Android ou iPhone avec ce lien : www.app.lk/cometogether
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