Hockey sur glace - Ligue Magnus : Rouen (Les Dragons)
Hockey sur glace - Dany Sabourin : Rouen, une organisation gagnante
Après avoir annoncé Fabrice Lhenry au poste de coach, c'est le 2e poste clef de l'équipe qui a été annoncé avec l'arrivée de Dany Sabourin, ancien gardien des Pingouins de Pittsburgh.
Drafté par Calgary en 1998 (4e tour, 108e position), Dany Sabourin a évolué dans 4 franchises NHL (57 matchs) et a également évolué pour leurs affiliées en AHL (144 matchs). Après 3 saisons en AHL avec les Hershey Bears, le club ferme des Capitals de Washington, il arrive en Autriche pour la saison 2013-14 où il restera 2 saisons. Pour sa 3e saison en Europe, c'est à Rouen que Dany et sa famille vont poursuivre leur périple, avec la même passion et motivation pour le hockey sur glace qu'à ses débuts professionnels il y a 15 ans.
Depuis Val d'Or au Québec d'où il est originaire, Dany Sabourin a répondu à nos questions. Nous en profitons pour remercier Dany Sabourin pour le temps qu'il nous a accordé ainsi qu'Alexandre Rouleau, manager de Val d'or et ami de Dany Sabourin, grâce à qui cet entretien a pu être réalisé.
Entretien réalisé le 15.04.2015
Vous avez évolué pendant plus de 10 saisons en Amérique du Nord, entre la NHL et l’AHL. Pour quelle(s) raison(s) êtes-vous venu en Europe ?
J’ai fait 3 saisons avec Hersheys, l’organisation des Capitals de Washington, et ils étaient intéressés pour me re-signer mais j’avais besoin de jouer plus de matchs. J’étais devenu un gardien mentor pour les plus jeunes et je ne jouais que la moitié des matchs et ça ne me suffisait pas. Je voulais avoir un poste de N°1 et j’ai tenté ma chance en Europe avec Graz (Autriche) pour un an. J’ai adoré le défi, j’ai eu une très bonne première saison. Il m’ont re-signé au mois de novembre pour 2 nouvelles saisons et une autre en option. L’an passé, on n’a pas fait les séries. Au niveau statistiques, c’est conforme à l’année précédente mais ça a moins bien fonctionné avec l'entraîneur pour moi et d’autres joueurs. J’avais besoin d’un changement et Rouen m'intéressait. J’en ai entendu parler, toujours en bien, comme une belle organisation professionnelle, et surtout gagnante. C’est ce qui m’a le plus attiré à Rouen.
Aviez-vous une autre destination en Europe, une préférence pour un autre pays avec un championnat relevé ?
Oui, sauf que la France m’intéressait beaucoup pour mes deux filles qui sont à l’école. Je trouvais intéressant qu’elles aillent dans une école française.
Vous avez eu plusieurs contacts avec Rouen, quel a été leur discours et quel projet vous ont-ils présenté ?
Ils sont très heureux de m’avoir. Rouen était très déçu de perdre dès le premier tour des play-offs, et j’ai tout de suite vu que c’était une équipe qui ne se contentait pas que de gagner le championnat tous les ans. Ils veulent rebâtir et je suis leur socle pour l’équipe.
Est-ce que le fait que le nouveau coach soit un ancien gardien a pesé dans votre décision?
J’en suis très content, ça va être la première fois que j’ai un entraîneur qui a joué en position de gardien de but. C’est très positif, ça va être le fun de travailler avec quelqu’un avec qui tu peux échanger les aspects du gardien de but. D’habitude, un entraîneur a joué soit en attaque, soit en défense, mais jamais en tant que gardien. C’est très intéressant d’avoir un entraîneur qui a la même vision du jeu que toi, même si on est tous un peu différents.
Fabrice Lhenry a joué la dernière saison, ce sera sa première saison en tant que coach. Comment le ressentez-vous ?
J’ai hâte de le rencontrer, j’ai déjà très hâte d’être à Rouen et de commencer, c’est un nouveau défi pour moi. Je vois ça du bon côté, je crois que ce sera très intéressant de pouvoir échanger de façon ouverte. On joue la même position, même s’il vient d’arrêter, il a joué longtemps dans la ligue. Il pourra m’en apprendre beaucoup sur la façon de jouer et les équipes adverses, ça m’aidera beaucoup.
photo: goaliesarchive.com
avec les Pingouins de Pittsburgh
En tant que gardien, on imagine qu’il va faire des séances d'entraînement dédiées pour les gardiens. C’est important pour les gardiens ?
Oui, vraiment. J’en ai eu la preuve cette année. L’année dernière et la saison précédente, nous n’avions pas de coach pour les gardiens. Je me suis bien débrouillé, mais il y a parfois des détails qui t’échappent, tu n’es pas capable de les voir. Avec un entraîneur qui a été gardien et qui fera des séances spécifiques, ça fera une grosse différence. Tu peux aller chercher beaucoup plus d’arrêts à chaque match, il n’y a aucun doute à ce sujet.
Quel style de gardien êtes-vous ?
Avec mon âge, je vais être un leader, montrer l’exemple, sur la glace et hors glace. En tant que gardien, je suis calme, j’inspire confiance pour les autres joueurs, c’est très important dans une équipe d’avoir un gardien qui est posé. Les joueurs ont confiance en toi quand tu es devant le filet. J’adore jouer la rondelle, aider ma défense et l’attaque le plus possible dans ma zone. Beaucoup de communication également, mais j’aime beaucoup jouer la rondelle derrière mon filet aussi.
C’est important d’avoir des joueurs et compatriotes canadiens dans son équipe ?
Oui, d’ailleurs je connais Patrick Coulombe avec qui j’ai joué à Graz en Autriche ma première année. J’espère qu'il va rester à Rouen, j’ai bien aimé jouer avec lui. C’est toujours plaisant d’avoir des gens que tu connais. Malgré tout, ça reste un travail, tu dois faire avec les joueurs qui sont devant toi. J’ai aussi hâte de connaître les joueurs français de l’équipe de Rouen. C’est la première année que je vais travailler avec du monde qui va parler majoritairement français. Ce sera ma 16e année pro et ma première dans une ville française.
Que connaissiez-vous du hockey français avant d'entrer en contact avec Rouen ?
Alexandre Rouleau est un très bon ami. Quand il jouait en France, j’ai suivi quelques matchs sur internet. Alex m’en a beaucoup parlé, toujours en bien, il voulait toujours que je le rejoigne dans son équipe. Je n’en connais pas grand-chose à vrai dire. C’est pour ça que j’ai hâte de commencer, de découvrir une autre ligue. J’ai entendu beaucoup de bien du calibre de jeu, j’ai hâte de le découvrir de mes propres yeux.
Vous avez évolué de nombreuses années entre la NHL et l’AHL, avec de nombreuses transactions et changements d’équipes. Comment l’avez-vous vécub?
En fait, je pourrais vous raconter ma première année professionnelle comme si c’était hier, même si ça fait déjà 15 ans. J’ai des très beaux souvenirs, de belles expériences partout où je suis passé. J’ai joué pour de bonnes équipes, de très bonnes équipes, mais aussi des mauvaises. On apprend toujours beaucoup dans les deux côtés, quand tu gagnes, mais aussi quand tu perds. Avec ma famille, on s’est beaucoup promenés, et j’ai encore la passion de jouer. Une des raisons, c’est de gagner un championnat. C’est ce qu’il me manque.
photo: goaliesarchive.com
avec Les Canucks de Vancouver
Quels bons souvenirs gardez-vous de vos années en NHL ?
Un de mes moments préférés est ma première victoire dans la Ligue Nationale avec Vancouver. C’était un rêve d’enfance, et la première victoire était spéciale. Ensuite, mon premier blanchissage contre les Devils à New Jersey, contre Martin Brodeur. C’était spécial pour moi de gagner et en plus de faire un blanchissage contre Martin Brodeur, un gardien que je regardais quand j’étais plus jeune. On l’imitait dans les rues en criant “je veux être Martin Brodeur” en jouant à l'extérieur.
Après, c’est ma victoire 2-0 à Montréal (le 19/01/2008), devant ma famille et mes amis, c’était très spécial pour moi.
Que vous a-t-il manqué pour vous imposer durablement en NHL ?
Je crois que je me suis peut-être contenté du poste de N°2. Quand j’y repense, c’est le point qui me revient. J’avais réussi mon rêve d’enfance, de jouer dans la Ligue Nationale. J’ai continué à travailler fort, mais je m’en suis contenté. Dans ma tête, j’avais réussi mon objectif, et je crois que c’est ce qui m’a bloqué pour continuer. J’aurais peut-être dû foncer davantage, et devenir N°1 au lieu de me contenter d’être N°2. Être N°2 dans la ligue nationale, ça ne dure pas longtemps, ça change souvent.
Quand on est N°2 derrière de grands gardiens comme Marc-André Fleury et Roberto Luongo, qu’apprend-t-on au contact de ces grands joueurs dont on espère quelque part récupérer la place ?
Avec Roberto, j’étais vraiment un étudiant. C’était ma première année dans la ligue nationale, je l’ai beaucoup étudié. Je le regardais faire, hors glace, avec les médias, ses entraînements, sur la glace, ses réactions après un but, tous les détails comme ça. Il était mon enseignant, j’étais son élève. J’absorbais tout ce que je pouvais apprendre de lui.
Cela a changé avec Marc-André, nous étions plus amis, c’était une relation d’amitié. Sur la route, nous étions ensemble, on était chambreurs. Il y avait une compétition aussi et, même si je me contentais du poste de N°2, j’avais toujours en tête que j’étais capable de jouer plus de matchs. Avec Marc-André, il y avait un peu plus de compétition.
Quand vous les voyez jouer aujourd’hui, que ressentez-vous ?
Je suis très content pour eux. Roberto est un grand gardien, un homme de classe, j’ai énormément appris de lui. Avec Marc-André, je suis très très content qu’il ait gagné la Coupe Stanley. Quand je le regarde, il me fait toujours rire, je me rappelle de certains souvenirs. C’est un gars un peu rigolo, qui fait toujours des blagues. J’adore les regarder à la télévision.
Pendant l’intersaison, comment se passe votre préparation ? Etes-vous libre ou avez-vous un programme à suivre ?
Oui, je suis libre. J’ai déjà commencé sur la glace. Je pratique trois fois par semaine sur la glace avec Alexandre Rouleau. Je m'entraîne aussi cinq fois par semaine en salle avec un entraîneur privé. Je suis très motivé pour arriver en pleine forme, cela a toujours été un de mes points forts, d’avoir une bonne forme physique. A Graz, la saison passée, j’ai joué tous les matchs, soit 54 matchs, sans aucun problème. Ma forme physique a toujours été très bonne, j’en suis très fier.
Quand on sort d’une saison intense comme ça, avez-vous le besoin de faire une pause de hockey, de vous reposer loin de la glace ?
Oui, j’ai pris deux semaines de congés. J’en avais besoin, à la fois physiquement et psychologiquement. J’avais besoin de m’arrêter, sans faire de hockey, surtout la première semaine. L’envie est revenue sur la deuxième semaine, c’est redevenu normal ensuite.
Le dernier mot est pour les partisans et supporters des Dragons de Rouen :