Aby Cyclette, c'est un pseudonyme pour une artiste qui propose sur le site de projet participatif Ulule de financer un album de bande-dessinée pas comme les autres. Après une année à Rimouski, cette jeune alsacienne fait parler son talent dans une chronique quotidienne depuis de la Belle province. Quand vous saurez que Miss Aby est devenue une inconditionnelle de l'Océanic et que cela se voit plus qu'un peu dans ses dessins, vous comprendrez pourquoi tout amateur de hockey résidant ou non au Québec se doit de connaître ses dessins qui sont comme son caractère: décapants!
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HH : Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?
A.C : J’ ai 27 ans, j’ai une formation en art appliqué avec un bac, puis un BTS graphisme, édition, publication, et derrière une formation de trois ans à Metz autour de la BD, pardon d’illustration narrative pour être dans le langage pédagogique. J’ai ensuite travaillé dans la Pub avec tout ce qu’il faut, un appart, un job payé, mais l’ambiance et le fonctionnement de ce secteur professionnel ne m’a jamais plu. J’ai eu envie de partir, j’ai vu entre autre le film « La Grande Séduction » qui montre les tentatives d’un village périphérique du Québec pour attirer un médecin et cela m’a donné envie d’y aller. J’ai sollicité et obtenu un Permis de Visite Temporaire, j’ai vendu mes meubles, liquidé mon appartement et j'ai filé avec ma vie dans mon sac à dos.
HH : Pourquoi Rimouski ?
A.C : Beaucoup de français vont à Montréal, ville de Québec, moi je voulais un endroit qui en ait moins, pour ne pas me retrouver avec des compatriotes et choisir ainsi la solution de facilité sur le plan relationnel. En fait j’ai lancé en l’air mon guide du routard et il est retombé sur la page Rimouski. Quand j’ai lu que le nom veut dire « terre des orignaux », j’ai décidé que c’était à Rimouski que je voulais aller.
HH : Et sur place… ?
A.C : Je suis arrivé avec mon très gros sac à pied et trois personnes ont voulu m’aider à le porter ce que j’ai apprécié, j’ai résidé temporairement à l’Auberge de la vieille Maison, Spaghetti pour les intimes, puis j’ai trouvé un logement. J’ai été démarcher les agences de communication du coin sans succès car ils ne voulaient pas me former en partie pour me voir partir au bout d’une année. J’avais un peu mis de l’argent de côté et j’ai travaillé pour partie en réalisant des travaux graphiques et également en travaillant dans une chaine de restaurant.
HH : Et le hockey dans tout cela ?
A.C : Je n’avais avant de partir aucune connaissance du hockey, même si mon père y a joué plus jeune. J’ai donc visité le Colisée et découvert en ville des panneaux avec les photos des joueurs, j’ai rapidement compris que le hockey était la grosse affaire à Rimouski. J’ai connu un grand moment de solitude quand j’ai demandé autour de moi qui était ce Sidney Crosby que l’on voit partout en ville, mais la vérité est que le hockey est un excellent facteur d’intégration. Je n’ai jamais été branchée sport, mais je dois dire que ce que j’ai découvert lors de ma première rencontre m’a fait clairement aimer le hockey. Déjà respect pour ces joueurs qui tiennent sur des patins, un exploit pour moi après avoir essayé, ils semblent voler et surtout ils ne tombent pas comme des quilles dès qu’on les touche en se roulant par terre comme dans d’autres sports. Pour moi le hockey est vraiment un vrai sport, j’aime beaucoup l’ambiance, la ferveur des partisans qui ne sont jamais violents contrairement aux houligans du foot européen. Comme m’a dit un ami dans l’aréna, si tu veux te battre tu descends sur la glace ! J’ai par la suite beaucoup dessiné du hockey, j’ai 32 pages du livre qui lui sont directement consacré avec entre autre les dessins du duel Nics – Remparts qui vaut toujours le déplacement. Notez aussi qu’il y a une formule dans la souscription Ulule qui permet d’avoir un pack avec trois planches de croquis de joueurs et gardiens pour les amateurs!
HH : Un retour difficile et une envie de proposer un album ?
A.C : Le retour a été très difficile car j’avais vraiment l’impression d’être chez moi à Rimouski. Mon retour s’est traduit par deux objectifs, concevoir cet album de BD et obtenir un visa permanent pour y retourner y faire ma vie.
HH : Donc un projet de BD en souscription ?
A.C : Oui, j’ai tenté l’aventure sur Ulule, après être rentrée avec énormément de dessins et d'esquisses. J’ai retravaillé certains, revu d’autres, j’ai aussi modifié certaines illustrations sur le hockey car ce n’est pas évident de dessiner les détails, les gardiens particulièrement. J’ai essayé de regarder des vidéos mais j’avais tendance à suivre la rencontre et ne pas dessiner. Du coup j’ai mis une annonce à la patinoire de Strasbourg, je n’ai pas eu de réponse mais par des amis je suis rentré en contact avec Baptiste Goetz qui a été adorable. Il a pris la pause et j’ai pu le dessiner sous tous les angles afin de pouvoir ensuite disposer de croquis fiables sur le sujet, un grand merci à lui.
Pour Ulule, j’ai donc fait la proposition et cela a bien marché car j’en suis actuellement à 260% du financement nécessaire et pas loin de 20.000 euros. Il reste encore environ une semaine à cette souscription.
HH : Quels sont tes projets artistiques et que veux-tu faire au Québec si tu y retourne rapidement ?
A.C : Je vais déjà terminer cette souscription et sortir l’album. Il est possible que je passe dans plusieurs villes pour remettre en personne les livres et ainsi connaître mes lecteurs. Je peux parler de Paris, Lyon, Brest et Strasbourg pour le moment. Je vais ensuite savoir rapidement si je peux repartir au Québec avec un permis de travail ou non. Si ce n’est pas le cas, je pense voyager ailleurs. Si j’ai la chance de retourner à Rimouski, ils pourront compter sur moi pour soutenir l’Océanic dès que je le pourrai, mais j’aimerai également travailler à mon compte sur des projets de graphisme, publicité. Je désirerai également poursuivre la BD, je suis ouverte à tout projet intéressant. Je ne dirai pas non à une commande entièrement sur le hockey si je peux avoir un accès au vestiaire pour y voir les joueurs de plus près…rire.
J’ai reçu le prix d’artiste de l’année de la ville de Rimouski et je suis sélectionnée encore pour le Grand Saut, un autre prix qui récompense les échanges entre la France et le Québec avec à la clef une somme d’argent qui pourrait m’aider à démarrer la bas.
HH: Merci et j'espère pour toi bon voyage très bientôt!
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