HH. Peux-tu retracer ton parcours d’hockeyeur pour les internautes de Hockey Hebdo ?
GL. J’ai fait mon hockey mineur à Saint Pierre. J’ai dû partir à 18/19 ans à Reims où j’ai fait 2 ans. Après j’ai eu l’occasion de rejoindre Briançon où je suis resté 10 ans. Et ensuite Angers pour ma 4
ème saison cette année.
A quel moment t’es-tu dit « Je veux devenir hockeyeur professionnel » ?
J’ai toujours voulu faire ça, depuis tout petit j’ai toujours rêvé de ça. J’ai dû commencer à 4 ans, mon père a joué au hockey, mon frère a joué au hockey. C’est plus courant à Saint Pierre qu’en métropole (sourire).
Hockeyeur pro, un objectif pas facile, as-tu eu des moments de doute ? Voulu tout arrêter ?
Arrêter non, mais forcement il y a des moments où il y a plus de doutes que d’autres. Tu arrives moins bien, tu sais qu’il y a du niveau, c’est beaucoup de travail, beaucoup de concessions donc oui forcément tu as des petites périodes de doute mais jamais au point de vouloir arrêter le hockey.
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Photographe : Jérémy Gorget |
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Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent devenir joueur pro ?
Commencer par travailler dur et persévérer. Il y aura des hauts et des bas, il ne faut rien lâcher, continuer à travailler et donner le maximum. Après dans le hockey c’est une question de timing aussi, il faut être là au bon moment. Si ton style et ta position plaisent à une équipe c’est plus facile, évidemment il y a aussi une question de talent qui rend les choses plus évidentes mais ça passe quand même beaucoup par le travail et le respect des autres. Il faut toujours donner son maximum.
Quels sont tes points forts sur la glace ?
Aujourd’hui ça va être mon expérience et mon placement. En jeu défensif je garde les choses simples, je peux gagner mes batailles le long des bandes, je peux jouer physique. Je pense que ça va être ça mes qualités premières.
Y a-t-il un aspect de ton jeu que tu voudrais voir s’améliorer ?
Mes mains (rire) ! Je n’ai pas de mains, ça j’aurais bien aimé en avoir au moins un peu mais bon ce n’est pas le cas (sourire).
Tu es arrivé en provenance de Briançon après 10 saisons. Pourquoi ce choix de venir à Angers ?
Déjà Briançon voulait se séparer de moi, après j’ai pris contact avec d’autres clubs, Angers m’a rappelé et on a réussi à trouver un accord. A la base je n’avais pas forcement dans l’idée de partir de Briançon.
Comment te sens-tu à Angers, à la patinoire et en dehors ?
Très bien ! Dans le club ça se passe super bien, on a encore un bon petit groupe cette année. A l’extérieur j’adore la ville, c’est simple, il fait beau, il y a la petite « douceur angevine » comme on dit. Et il y a la famille, ma femme est angevine, donc sa famille est là aussi, ça nous aide pour les enfants de temps en temps (sourire).
Aujourd’hui jour de match au Haras. Raconte-nous ta journée.
On fait le petit-déjeuner avec les enfants, ensuite je viens pour le morning skate. Après c’est le repas du midi, viande blanche pâte, puis une bonne sieste. Un peu de musique de temps en temps, relax avec les enfants et je viens à la patinoire environ 2h30 avant le match le temps de préparer les bâtons et tout le matériel.
14ème saison en ligue Magnus, comment juges-tu l’évolution de notre championnat ?
Il est de plus en plus rapide, il y a des jeunes qui réussissent à intégrer les équipes Magnus de plus en plus tôt, le niveau augmente, les étrangers qui viennent sont aussi de meilleure qualité chaque année. Ça commence à devenir dur de temps en temps (sourire), on voit qu’on a plus 20 ans (rire). Le niveau va dans le bon sens, pourvu que ça dure. Après on verra l’année prochaine avec les doubles aller/retour.
Tu es un défenseur qui dégage beaucoup de sérénité sur la glace, quel rôle joues-tu dans le vestiaire ?
Lorsqu’on ressent un peu de nervosité, comme ce n’est pas ma 1ère saison on essaye de canaliser un peu le groupe. Dire qu’il n’y a rien de fait, ça va vite au hockey. Blaguer aussi avec les jeunes pour les mettre plus en confiance et leur montrer l’exemple en faisant bien les choses.
Saison 2015/2016 : Deux 1ers buts avec le maillot des Ducs d’Angers. Ça fait quoi de scorer après 5 saisons de disette (dernier but avec Briançon en 2009/2010) ?
(Sourire) Bah forcément tu es content. C’est toujours plaisant, en plus contre mon ancienne équipe dans mon ancienne patinoire donc forcément ça rajoute un petit plus.
La saison dernière, tu as été touché par une blessure qui t’a fait louper 13 matchs de saison régulière. Comment vit-on ces périodes sans chausser les patins ?
C’est sûr que c’est long. J’avais connu pire à Briançon avec 6 mois d’arrêt pour les ligaments croisés. Mais c’est long, il faut venir régulièrement dans le vestiaire pour rester accroché au groupe. Quelque part tu as l’impression d’être mis à l’écart, de ne plus vivre ce que l’on vit normalement dans un vestiaire de hockey. Il faut relativiser, prendre son temps pour bien revenir et ne pas rechuter.
L’intersaison a été délicate à Angers, JS Aubin qui n’a pas rechaussé, et Real Paiement qui n’est pas resté contrairement aux prévisions. Suivais-tu tout cela ?
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Photographe : Jérémy Gorget |
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Au début j’étais à Saint Pierre, donc on regarde ça sur internet. Et j’ai eu la chance de rencontrer Simon (Lacroix) qui était à Montréal à ce moment là, donc il me tenait au courant sur leurs recherches. Après c’est plus évident pour trouver un gardien même si tu ne sais pas le calibre qu’il va avoir. On sait ce que l’on perd, jamais vraiment ce que l’on récupère. Charles (Lavigne) qui n’est pas retenu par le club, Raphaël (Girard) qui arrive, c’est un peu délicat au début parce qu’en temps que défenseur tu as besoin d’avoir confiance en ton gardien. Savoir ce qu’il est capable de faire, pareil pour lui, connaitre chacun de ses défenseurs et leur style. Il y a toujours un temps d’adaptation mais je pense que cette année on a bien réussi à gérer.
Cette année c’est JF Jodoin qui a pris la tête de l’équipe des Ducs d’Angers. Qu’est-ce que ça fait de l’avoir comme coach maintenant, toi qui a été son co-équipier pendant 3 ans à Briançon ?
(Rire) Moi ça m’a fait rire, j’étais bien content. Je le connaissais, je savais qu’humainement c’est un très bon gars et ça me faisait plaisir de pouvoir le revoir.
Où en es-tu contractuellement avec les Ducs d’Angers ?
Mon contrat se termine cette année, je dois voir avec les Ducs d’Angers après les play-offs.
Qu’envisages-tu de faire après le hockey ? Un métier en particulier ?
Je veux passer mon brevet d’état pour entrainer les jeunes. J’ai coaché les U22 cette année, ça a été une très bonne expérience. La saison n’a pas été évidente dû à un manque d’effectif avec 8/9 joueurs à l’entrainement.
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? Et le pire moment ?
Les coupes ce sont toujours d’excellents souvenirs. A ma dernière saison en hockey mineur à Saint Pierre, on a remporté la coupe de Terre-Neuve qu’on jouait tous les ans mais que je n’avais jamais remportée. On était un super groupe de potes, on s’est super bien amusé, c’était très difficile mais on l’a gagnée donc je pense que c’est ça mon plus beau souvenir.
Le pire souvenir c’est ma 1ère année ici, à Angers. On a une équipe monstrueuse, on participe aux 3 finales (Magnus, Coupe de France, Coupe de la Ligue) et on les perd toutes. Là il y a eu des regrets sur cette saison. Et des regrets, on en veut le moins possible.
Avec quel joueur as-tu aimé le plus évoluer ?
J’en ai connu pas mal de vraiment bon. Mais j’ai bien aimé le professionnalisme d’Edo Terglav, c’était un sacré exemple. Il travaillait très dur à chaque entrainement, à chaque hors glace, à chaque shift sur la glace en plus d’être un vrai leader dans le vestiaire. Humainement et professionnellement je trouve que c’est un gars exemplaire.