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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Angers (Les Ducs) |
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Hockey sur glace - Entretien avec Jean François Jodoin |
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Jean-François JODOIN, entraineur chef des Ducs d’Angers, nous a accordé un entretien exclusif pour les internautes de Hockey Hebdo. |
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Angers, Hockey Hebdo |
Jérémy Gorget le 07/03/2016 à 17:00 |
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Entretien réalisé le 15/02/2016.
JODOIN Jean-François, 45 ans, Né à St Hyacinthe, QC, CAN
Chanteur préféré : U2
Film préféré : Les comédies
Boisson préféré : Eau pétillante
Activité préféré : Golf
Hockey team préféré : Canadien de Montréal
Moment préféré de la semaine : Jour de match (surtout les victoires, sourire)
HH. Peux-tu retracer ton parcours d’hockeyeur pour les internautes de Hockey Hebdo ?
JFJ. J’ai débuté comme tout bon québécois très tôt, à l’âge de 4 ans. J’ai fait mon hockey mineur à St Hyacinthe, ensuite je suis parti aux USA. Déjà à l’âge de 23 ans j’étais en France, à Villars de Lans, pour ma 1ère saison en Europe. Jusqu’en 99/2000 j’ai bougé en France, Villars/Angers/Amiens ensuite je suis parti 1 saison en Allemagne. Et je suis revenu toute de suite après cette saison là à Rouen. Puis je suis allé à Tours, suivi de Briançon et ensuite Angers en 2009 pour finir avec 14 saisons en championnat français. J’ai eu l’opportunité d’aller en Allemagne à l’époque et j’avais envie de vivre autre chose après 5 saisons en France. L’Allemagne, ça c’est plus ou moins bien passé, tant au niveau humain que sportif. Le club que j’avais rejoins ce n’était pas un club où l’on était bien traité. On avait une bonne équipe de hockey mais ça avait été plus ou moins bien comme expérience. Suite à ça je voulais rester en Allemagne voir une autre équipe mais très tôt en fin de saison j’ai été contacté par Rouen donc tout de suite j’ai accepté leur offre. Quand on est contacté par Rouen, je ne pense pas qu’on puisse vraiment refuser donc j’ai saisi l’opportunité sans chercher par la suite à repartir du championnat français dû notamment à ma situation familiale.
A quel moment t’étais-tu dit « Je veux devenir hockeyeur professionnel » ?
Je me souviens chez moi quand j’étais junior, j’ai fais une interview un peu semblable à celle-ci et j’avais dis à cette époque là que je savais que c’était difficile de percer chez nous surtout que moi je suis un arrière et de petite taille. Et j’avais tout de suite dit que j’aimerais jouer en Europe et j’ai toujours eu cette idée en tête dû à mon style de jeu et à mon gabarit qui pour moi correspondait mieux à l’Europe. Surtout que chez moi et à mon époque c’était beaucoup plus physique avec beaucoup plus de bagarres donc les petits physiques comme moi devaient être vraiment supérieurs et très rapides pour pouvoir s’imposer à cette époque.
Hockeyeur pro, un objectif pas facile, avais-tu eu des moments de doute ? Voulu tout arrêter ?
Des doutes oui on en a. Mais il faut persévérer parce qu’on ne sait jamais ce qu’il peut arriver. Moi je n’ai pas été repêché, mais quelqu’un qui y croit, qui persévère et qui veut devenir hockeyeur pro, il peut y arriver peu importe le pays ou la ligue. Moi j’ai fais ma carrière en France, c’est peut-être pas la meilleure ligue au monde mais j’ai vécu de ce métier pendant plusieurs années donc j’en suis très content et satisfait.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent devenir joueur pro ?
| Photographe : Jérémy Gorget | |
Le conseil c’est d’y croire, de rêver mais surtout de travailler. Il ne faut jamais prendre pour acquis que ça y est j’y suis. Exemple en Magnus, à 20 ans, ça y est j’y suis c’est bon à vie. Je pense que les jeunes tombent dans l’erreur de prendre trop vite les choses pour acquises. Je crois qu’il faut, à chaque jour, avoir la mentalité et l’attitude de toujours recommencer à travailler. Chaque jour est un jour nouveau et avec cette attitude là je pense que tu ne te fais pas prendre dans les phases où ça fonctionne moins bien. Persévérer, avoir chaque jour une attitude de travail, être compétiteur et avoir du caractère et tu peux ensuite faire une carrière sans soucis. On peut se dire « j’y suis arrivé » seulement le jour où on raccroche les patins.
Tu étais venu à Angers après 3 saisons à Briançon, pourquoi ce choix ?
C’est juste une question contractuelle, mon contrat se terminait à Briançon, Angers m’a approché et c’est une question de négociation ensuite. Briançon n’a pas voulu négocier de la même façon donc j’ai accepté l’offre d’Angers qui était déjà sur 2 saisons minimum et je connaissais déjà plusieurs joueurs et le club.
3 saisons avec les Ducs, 2 en tant que Assistant capitaine et la dernière en tant que Capitaine. Etait-ce un rôle important pour toi ce « C » sur le chandail ?
C’est une fierté d’avoir le « C » sur son maillot, c’est quelque chose quand même d’exigeant, ce n’est rien de facile. Il y a différents styles de capitaines, moi j’étais un capitaine qui ne parlait pas énormément, je disais ce que j’avais à dire, j’accordais plus d’importance à mon travail sur la glace comme exemple à suivre plutôt que d’être un très grand parleur, ce que je ne suis toujours pas aujourd’hui (sourire). C’est une responsabilité vis-à-vis des coéquipiers.
Jour de match, avais-tu un rituel particulier lorsque tu étais joueur ?
J’avais des rituels oui, lors des réveils musculaires avant de monter sur la glace. Ensuite au niveau des repas aussi, plus ou moins à la même heure. Après je n’étais pas trop appliqué là-dessus, je ne suis pas quelqu’un de superstitieux. La seule superstition que j’avais c’était d’enfiler le patin gauche avant le patin droit c’était indéniable. Pendant les matchs par contre je n’enlevais jamais mon casque, même entre les tiers dans le vestiaire, temps que le travail n’était pas fini, un peu comme un travailleur en bâtiment, je n’enlevais pas le casque.
Défenseur de carrière, tu apportais malgré tout énormément offensivement avec presque 1 point/match. Aujourd’hui on peut se l’avouer, tu rêvais d’être attaquant étant jeune ?
En fait j’étais attaquant étant jeune (sourire) ! Je suis passé arrière à l’âge de 15 ans. Un entraineur que j’ai eu m’a fait passé à l’arrière sur les avantages numériques et par la suite j’ai même fait mon 1er camp d’entrainement junior à l’attaque et j’ai fait le club à l’arrière. J’ai adoré le rôle d’un arrière, je n’ai jamais eu envie de revenir attaquant par la suite. Après c’est vrai que ça a été un peu mon style comme arrière de participer à l’attaque sans être un arrière purement offensif. Je crois que j’étais efficace à l’arrière et à l’avant sans être spectaculaire à l’attaque.
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? Et le pire moment ?
Je vais toujours me souvenir de cette victoire avec Amiens où nous avons gagné le match à Amiens, devant 5 000 personnes. Il y avait 2-0 au milieu de 3ème tiers et j’ai marqué le 3ème but qui nous assurait presque la victoire et si on gagnait on reportait la coupe en 3 matchs secs contre Reims. Je me souviens exactement de l’action, de la passe, du tir donc c’est un très bon moment que je garde en mémoire.
Les mauvais moments c’est plutôt les blessures que les défaites. Les finales perdues c’est toujours très décevant mais j’ai été blessé très sérieusement à une oreille lors de ma saison en Allemagne à cause d’une crosse perdue. J’avais l’oreille presque ouverte en 2, je me suis retrouvé en Allemagne dans un hôpital où ils ne parlaient pas l’anglais et moi pas l’allemand et je n’entendais plus rien. J’ai eu peur à ce moment là de ne plus retrouver l’ouïe et étant tout seul dans cet hôpital à ce moment là c’était le moment le plus désagréable de ma carrière.
Avec quel joueur as-tu aimé le plus évoluer ?
J’ai joué avec Heikki Riihijärvi pendant 3 saisons et je trouvais qu’on avait une complicité sur la glace et on s’entendait bien en dehors, c’est un de mes co-équipiers qui m’a le plus marqué.
Et un entraineur qui aurait marqué ta carrière ?
Au hockey mineur, un entraineur que j’ai eu junior qui lui m’a fait passer d’attaquant à arrière, Pierre Lafleur. Il avait vu surement vu quelque chose en moi donc ça a quand même marqué mon hockey mineur surtout que je l’ai eu quelques saisons. Il y avait aussi Mario Pouliot, qui lui contrairement à Pierre est encore entraineur aujourd’hui.
Aujourd’hui les partisans des Ducs ont le plaisir de te revoir au Haras mais cette fois en temps que coach en chef. Qu’est-ce que ça fait de revenir ici ?
Déjà je revenais comme adjoint et entraineur chef des U22, donc ça a été un retour peut être plus chamboulé que prévu pour moi en arrivant au mois d’août avec plus de travail.
Dès la fin de ta carrière de joueur, tu enfiles le chandail d’assistant coach au Collège Antoine-Girouard Gaulois. Nouveau costume que tu garderas pendant 6 saisons. C’était important pour toi de revenir aux sources pour tourner cette page de joueur ?
Le retour a été dû à mon arrêt comme joueur. En avril 2009, je n’avais pas décidé d’arrêté de jouer au hockey, je voulais encore faire 1 saison ou 2. Lorsque je suis arrivé au Canada en avril j’ai eu un appel du collège Antoine-Girouard qui m’a proposé d’être entraineur adjoint. A partir de ça, réflexion, discussions familiales, à savoir aussi ce que je voulais faire. C’était une très belle opportunité pour moi, je voulais éventuellement devenir coach donc je me suis dit tout de suite « ça y est, j’ai la possibilité d’apprendre, j’arrête de jouer et je me lance dans cette carrière d’entraineur ». Et je crois que c’est plus facile d’apprendre dans un pays où le hockey est un sport très populaire et structuré avec beaucoup de matchs et beaucoup d’entraineurs avec qui tu peux échanger et apprendre.
Et là, en 2015, les Ducs d’Angers se rappellent à tes bons souvenirs. Comment ce projet du banc angevin est arrivé ?
En avril/mai 2015 j’ai été contacté pour éventuellement être l’adjoint de Réal Paiement. Il y avait déjà eu des contacts les années précédentes mais ça ne s’était pas fait. Et là c’était le bon moment pour moi, le timing était là pour la famille et pour moi donc ça c’est fait comme ça.
Comment c’est de coacher des anciens coéquipiers ? (Julien, Gary, Lauri)
(Sourire) C’est quelque chose de spécial, ça fait bizarre au début mais après quelques semaines on se cale. Du moment que cela se fait dans le respect et de la bonne façon il n’y a aucun problème. L’avantage que je peux avoir c’est que je les connais, l’avantage qu’ils ont c’est qu’ils me connaissent aussi. Ça ne peut être que du bénéfique.
Y a-t-il un style de jeu « JF Jodoin », et quel est-il ?
J’aime que l’on ait la possession du palet. Je suis nord américain mais j’essaie de mélanger le style nord américain et le style européen. En Europe on aime plus avoir le palet et avoir de la vitesse, côté nord américain c’est plutôt placer le palet dans le fond et aller au charbon (sourire). Avoir un bon « puck management » et ce style américain avec de l’échec avant, beaucoup de pression. Je n’aime pas attendre, j’aime que l’on dicte le jeu. Je fais aussi jouer mon gardien, ce n’est pas quelque chose que l’on voit beaucoup ici mais plus chez moi. J’ai vu et travailler cet aspect là au canada et j’ai voulu amené ça à Angers. La passe que le gardien fait peu aussi mettre un échec avant hors du jeu et créer une attaque à 5 contre 4 donc j’aime bien travailler cet aspect du jeu.
Fin de la saison régulière, quel bilan tires-tu du travail effectué ?
Le bilan est positif, les gars ont travaillé fort, ils ont été compétiteurs, ils ont eu beaucoup de caractère à chaque match. Leur éthique de travail est constant et j’en suis très content.
Que penses-tu de la nouvelle formule de championnat mise en place l’année prochaine ?
Moi je l’ai vécu à l’époque et je souhaitais ardemment que ça revienne. C’est une vraie saison de hockey avec des matchs et des play-offs !
On sait qu’une nouvelle patinoire va arriver à Angers et toi, où en es-tu contractuellement avec les Ducs d’Angers, est-ce prévu que tu sois là pour cette nouvelle glace ?
Je suis venu avec un contrat de 2 saisons donc je serais là l’année prochaine encore. Est-ce que je serais là pour la nouvelle patinoire, je ne sais pas, je l’espère, je crois que le club aussi. Ils veulent s’engager sur du long terme mais on verra par la suite après la 2ème saison de contrat mais pour l’instant impossible de le prédire, même si je l’espère.
Pour conclure, as-tu un message à faire passer aux Raptors (club de supporters), à tous les fans des Ducs d’Angers et à tous tes fans qui te suivent encore ?
Un peu partout je garde de bons souvenirs, j’ai rencontré de bonnes personnes à chaque club où j’ai joué, ça me fait plaisir de les revoir. Je leur dit merci de continuer année après année de supporter leur équipe. Autant nos Raptors qui sont impeccables, ils sont présents, ils sont généreux. Merci à tous d’être là et de continuer leur excellent support.
Merci Jean-François pour le temps que tu as accordé aux internautes de Hockey Hebdo et pour la photo dédicacée que la rédaction va faire gagner à ses fidèles internautes.
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