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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Angers (Les Ducs) |
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Hockey sur glace - Entretien avec Maxime Lacroix |
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Maxime LACROIX, attaquant des Ducs d’Angers & Top Scorer de la saison régulière, nous a accordé un entretien exclusif. |
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Angers, Hockey Hebdo |
Jérémy Gorget le 01/03/2016 à 16:00 |
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LACROIX Maxime, 28 ans, Né à Québec, QC, Canada
Groupe préféré : Linkin Park
Film préféré : Catch me if you can
Boisson préféré : Orangina
Activité préféré : Rollerblade
Hockey team préféré : Nordiques de Québec
Moment préféré de la semaine : Jour de match
HH. Peux-tu retracer ton parcours d’hockeyeur pour les internautes de Hockey Hebdo ?
ML. Durant mon stage junior, j’ai été repêché dans la ligue nationale, à Washington. Tout de suite après mon junior (LHJMQ, Remparts de Québec, 4 ans) je suis allé faire les camps de Washington (NHL) puis Hershey (AHL), j’étais toujours à la limite de faire le club. J’ai joué en East Coast et j’ai fait une très bonne saison, très offensif avec un très bon joueur de centre, Travis Morin. Une excellente saison où on a gagné la coupe Kally. Ensuite je suis allé à Hamilton, club école de Montréal. J’ai fait la navette entre l’ECHL & la AHL. Après ça je suis retourné aux South Carolina Stingrays, on a eu un bon début de saison. Là j’ai été rappelé par Hershey où j’ai signé pour le reste de la saison plus la suivante. A la fin des 2 saisons j’étais tanné de monter/descendre, c’était vraiment difficile, dur sur le moral. Là j’ai décidé de partir pour l’Europe, avoir une saison plus fixe, toujours au même endroit et avec la famille. Je suis allé au Danemark mais je n’ai pas vraiment aimé la façon de jouer de mon club, beaucoup de 1 contre 1 alors que moi je préfère quand les joueurs se démarquent pour faire les bonnes passes. Après ça je suis parti en Angleterre mais je me suis cassé la cheville après 6 matchs fin septembre et je ne suis revenu que fin janvier. C’était dur d’être là-bas sans jouer. Juste avant nos play-offs, les dirigeants de Rouen sont venus me voir jouer et c’est là qu’on s’est entendu pour ma venue en France. Cet été, Rouen nous demandais d’attendre, d’être patient, mais avec la famille on ne peut pas toujours trop attendre donc on a eu des contacts avec Angers et on a décidé de venir ici.
A quel moment t’es-tu dit « Je veux devenir hockeyeur professionnel » ?
J’ai toujours été avec mon père (Pierre Lacroix), c’est une personne incroyable, un athlète incroyable aussi. Il a toujours été mon idole, mon exemple je voulais toujours faire comme lui, les joggings, les sorties vélo. Et un jour, à 13 ans, dans la piscine familiale, il m’a demandé ce que je voulais faire et je lui ai dit « comme toi, avoir une carrière de hockeyeur ». On a discuté et il m’a dit que pour ça il fallait être plus en forme que les autres, plus fort physiquement et à partir de là on a fait beaucoup d’activités, beaucoup de sports ensemble.
Hockeyeur pro, un objectif pas facile, as-tu eu des moments de doute ? Voulu tout arrêter ?
C’est déjà arrivé ; en junior une saison ça n’allait pas trop bien. Je me suis remis en question mais par la suite c’est revenu. Ensuite il y a toujours l’effet famille pour nous en Europe. C’est difficile d’être loin de mes parents, de ma sœur et sa famille, de la famille de ma femme aussi. J’ai la chance qu’ils comprennent que je vie ma passion mais c’est quelque chose qui me fera arrêter un jour je pense. Je veux aussi que mes parents puissent voir grandir mes enfants.
| Photographe : Jérémy Gorget | | Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent devenir joueur pro ?
Faire beaucoup de sport. Je n’aime pas les jeunes qui jouent au hockey 12 mois sur 12. C’est trop, il faut se changer les idées, faire autre chose, la course à pied, le vélo. Il faut devenir un athlète complet avant de devenir un joueur de hockey. Bien sur il faut aussi jouer pour s’amuser, prendre du plaisir, mettre de l’énergie dans les entrainements et de l’enthousiasme. Toujours donner le maximum lorsque vous êtes sur la glace.
Quels sont tes points forts sur la glace ?
L’énergie. Je ne suis parfait dans rien, je ne suis le meilleur dans rien non plus mais je fais plusieurs choses bien. Le meilleur atout c’est ma passion avec l’énergie que j’y mets, autant à l’entrainement que pendant les matchs. J’essaye de revenir toujours brûlé après être monté sur la glace. Je ne serais pas le plus rapide à la course, pas le plus puissant au lancer.
Tu as été drafté par le Washington Capitals en 2006 au #Round5, 27 ans plus tôt, ton père (Pierre Lacroix) avait été drafté par les Québec Nordiques au #Round5. Il a ensuite évolué 4 ans en NHL puis 3 ans en LNA Suisse avant d’arriver pour 3 ans en France. Quel rôle a-t-il dans ta carrière de hockeyeur ?
Il a toujours été un modèle pour moi. Il n’était pas le meilleur mais il s’entrainait dur et dans les années 80 ce n’était pas courant pour les autres joueurs. Moi je suis arrivé dans une époque où tous les joueurs s’entrainent l’été. Il a eu une belle carrière en NHL mais c’est important de savoir qu’avant d’aller en Suisse, sa carrière NHL c’est terminé à cause d’un grave accident de voiture où il a faillit mourir. Il est quand même revenu à un bon niveau avec de belles saisons en Suisse et en France. Le hockey lui manque beaucoup, mais il m’a apporté tous les exemples de détermination et de courage qu’il fallait. Il ne voulait pas être trop envahisseur comme certains pères le sont, mais il aurait pu en faire un peu plus sans avoir peur de m’en mettre trop sur les épaules. J’adore la relation que j’ai avec mon père, encore aujourd’hui.
Tu es arrivé en provenance de Rouen. Pourquoi ce choix de venir à Angers ?
J’avais des contacts avec Angers depuis plusieurs saisons, avant d’aller au Danemark j’avais déjà une proposition des Ducs et même avant d’aller à Sheffield. Je pensais que c’était des ligues un peu mieux pour moi pour viser d’autres ligues à l’époque. Et l’année dernière, comme on l’a dit, Rouen nous demandait d’attendre, je sentais que je n’étais pas une priorité, je ne sentais pas énormément de désir de me revoir là-bas. Le contact avec Angers c’est bien fait, d’excellentes discussions avec Simon Lacroix. Ensuite, j’ai rencontré Réal Paiement à Québec, lors de la coupe Mémorial, autour d’un café et d’une bière (pour Réal, sourire). J’ai bien aimé sa vision et c’est là qu’on a décidé de venir à Angers.
Comment te sens-tu à Angers, à la patinoire et en dehors ?
On se sent très bien. Je savais que la patinoire d’Angers n’était pas la meilleure de France mais la ville est très bien. Je ne m’attendais pas à ce que le groupe de joueur soit aussi formidable. Je n’ai jamais vu ça dans une équipe, ça m’a beaucoup aidé à prendre confiance, à venir à la patinoire parce que tu sais que tu vas prendre du plaisir.
Aujourd’hui jour de match au Haras. Raconte-nous ta journée.
Je ne suis pas quelqu’un de routinier et avec la famille en plus, ça occupe beaucoup de temps. Je me lève de bonne heure avec mon fils, on prend le petit-déjeuner avant d’aller au morning-skate. Je mange très tôt, vers 12h, souvent du saumon avec du riz. Pas vraiment de sieste, avec la famille et le bruit ce n’est pas toujours évident (sourire). Je viens 2h30 avant le match et je prépare mes affaires.
2ème saisons en ligue Magnus, comment juges-tu ce championnat ?
Moi je trouve que c’est un championnat très sous estimé par rapport au reste de l’Europe. C’est une ligue qui est forte, tout le monde bat tout le monde, c’est bon pour la ligue et pour le pays. Chaque match est intéressant.
| Photographe : Jérémy Gorget | | Tu termines la saison régulière Top Scorer de la ligue, accordes-tu de l’importance à ces stats ?
C’est certains que c’est flatteur d’avoir de bonnes stats, d’avoir le Top Scorer. C’est important parce que quand tu veux aller à l’étranger, c’est ce que les gens regardent et c’est ça qui est tannant. Les clubs ne regardent que ça, ils ne viennent pas voir jouer les joueurs, je trouve ça dommage parce que ce n’est pas réaliste. En France en plus, c’est souvent mal pris, c’est tannant parce que c’est notre CV. Sinon, évidemment c’est plaisant de faire de bonnes passes, de marquer des buts, ça aurait tout aussi bien pu être Josh (Lunden) ou Yannick (Riendeau) les Top Scorer mais c’est aussi grâce à eux que je fini avec autant de points.
Où en es-tu contractuellement avec les Ducs d’Angers ?
Je suis venu avec un contrat d’une saison, on commence un petit peu à discuter mais on verra vraiment ça à la fin des séries.
Quel est le meilleur souvenir de ta carrière ?
Pour moi c’est le championnat de la coupe Mémorial. Je viens de Québec, j’ai été repêché par Québec. Je ne crois pas que j’aurais été prêt pour partir jouer à 15 ans dans une autre ville. Faire l’équipe avec sa ville natale, entendre scander « Lacroix, Lacroix » dans la patinoire de ta ville c’est vraiment génial.
Avec quel joueur as-tu aimé le plus évoluer ?
A part Travis Morin pour ma 1ère année en East Coast, personne en particulier. Il fait des passes incroyables, un peu comme Yannick ici. Des visions de jeu incroyables, de bonnes mains. Je suis un joueur qui s’ajuste à ces coéquipiers, si c’est un marqueur j’essaye de lui donner le palet, si c’est un passeur j’essaye de me démarquer et de marquer les buts moi-même.
Quel est l’adversaire qui t’as le plus impressionné au jour d’aujourd’hui ?
C’est certains qu’en LHJMQ j’ai joué contre et avec plusieurs grands joueurs. J’ai joué avec Alexander Radulov, c’est un peu de lui que vient aussi le plaisir d’être sur la glace, il apporte beaucoup d’énergie, beaucoup de bonne humeur. J’ai joué contre Derick Brassard aussi, il est très bon.
As-tu un joueur auquel tu t’identifies ou bien qui serait pour toi un exemple ?
L’exemple que j’essaye de suivre c’est Patrice Bergeron. C’est pour moi un joueur exceptionnel des 2 côtés de la patinoire, un leadership incroyable. Il a gagné partout où il a joué, il fait tout bien. Il joue en power-play, il joue en box-play, il faut tout. Je le regarde beaucoup jouer, je le connais un petit peu personnellement.
Quel entraineur t’as le plus apporté à l’heure actuelle ?
Il y en a énormément. Mon père a aussi beaucoup aidé dans les organisations, en midget 3A c’est lui qui avait eu le poste d’entraineur. En LHJMQ ma 1ère saison, Eric Lavigne m’a beaucoup aidé à savoir ce qu’il fallait faire pour devenir un bon joueur. Ensuite il y a eu Patrick Roy mais lui c’était plus de la motivation. Mon 1er coach en East Coast, Jared Bednar, il m’a tout de suite fait confiance et ça a très bien été, j’ai eu beaucoup de temps de jeu. Ensuite j’ai eu Spencer Carbery avec qui je garde contact. En Angleterre j’ai adoré mon coach et cette année aussi j’adore Jean-François (Jodoin). Il me donne beaucoup de temps de jeu, j’aime ses stratégies avec la pression sur les adversaires.
Tu avais rencontré Réal Paiement avant ta venu à Angers, comment as-tu vécu l’arrivée de JF Jodoin en remplacement du départ de Réal ?
Au départ je me suis demandé dans quoi je mettais embarqué, comme ça allait être. Comment ce petit nouveau qui n’a jamais coaché en chef va faire ? Je ne le connaissais pas du tout, j’ai seulement regardé son CV comme tout le monde. Mais dès le début, la 1ère journée, agréablement surpris par la personnalité, l’homme qu’est JF Jodoin, sa structure, son travail. Enormément de vidéos, nous préparer pour les matchs ; pour moi il travaille excessivement fort. J’en ai vu dans mes années des coachs qui ne faisaient pas grand-chose, mais lui est très bien préparé, il m’est beaucoup de temps et pour moi c’est important.
Pour conclure, as-tu un message à faire passer aux Raptors (club de supporters) et à tous les fans des Ducs d’Angers ?
C’est juste un gros merci, merci de votre support. Merci de venir ici à tous les matchs, de mettre de l’énergie dans la patinoire du Haras. Merci de venir sur la route, c’est très apprécié de voir les partisans faire des déplacements quelques fois horrible, ça nous motive. Un gros merci, continuez de le faire, c’est grâce à eux qu’on a un job, on va tout donner et essayer de ramener un championnat à Angers.
Merci Maxime pour le temps que tu as accordé aux internautes de Hockey Hebdo et pour la photo dédicacée que la rédaction va faire gagner à ses fidèles internautes.
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