Carte d’identité :
GIRARD Raphaël, 25 ans, né à Granby, QC, Canada
Chanteur préféré : Jason ALDEAN
Film préféré : The Dark Knight
Boisson préférée : Thé glacé
Activité préférée : Regarder les séries US
Hockey team préférée : Canadien de Montréal
Moment préféré de la semaine : Jour de match
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Jeremy Gorget |
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HH. Peux-tu retracer ton parcours d’hockeyeur pour les internautes de Hockey Hebdo ?
RG. J’ai joué 2 ans au Collège Antoine-Girouard, là où notre entraîneur-chef a été coach pendant quelques années. Après ça, je suis allé 2 ans dans une « petite » école (150/160 élèves) qui s’appelle Northwood School. Ensuite j’ai fait des showcases, ce sont des sortes de tournoi où tu t’inscris toi-même ou bien on t’invite si l’organisateur a entendu parler de toi. C’est dans un de ces showcases que Harvard m’a vu jouer. La différence entre les universités américaines et la LHJMQ c’est que ce ne sont pas des recruteurs qui viennent te voir, c’est directement le coach de l’université donc s'il te fait venir c’est qu’il t’apprécie. Du coup, je suis allé à Harvard jouer et étudier pendant 4 ans. L’année dernière, j’ai commencé par le Texas aux Allen Americans, j’avais signé avant que le championnat se regroupe avec d’autres ligues et il y a beaucoup de joueurs qui sont redescendus dans la nouvelle ligue et donc plus de compétition pour avoir ta place. J’ai eu la chance que l’autre gardien se blesse, ça m’a permis de prendre du temps de jeu jusqu’à Noël. Ensuite, j’ai dû changer d’équipe, direction le Rapid City Rush dans le Dakota du Sud auprès du Mont Rushmore. J’y suis resté un petit peu mais je suis revenu au Canada parce que c’était mieux pour moi. J’ai intégré l’équipe de Rivière-du-Loup 3L en LNAH, c’est une bonne ligue mais il y a moins de pratique étant donné que la majorité des joueurs ont aussi un emploi à temps plein.
A quel moment t’es-tu dit « Je veux devenir hockeyeur professionnel » ?
Depuis que je suis jeune. Mon rêve était d’aller dans la ligue nationale et, depuis l’année dernière difficile, je me suis vraiment rendu compte qu’il n’y a pas que là-bas que tu peux gagner ta vie en jouant au hockey. Angers est un excellent tremplin pour moi, j’aimerais pouvoir revenir ici pour me bâtir un bon CV parce que c’est la 1ère année que je suis gardien partant professionnellement.
Hockeyeur pro, un objectif pas facile, as-tu eu des moments de doute ? Voulu tout arrêter ?
Pas de doutes mais j’ai eu un peu de difficulté la 1ère année en arrivant à l’université. Par contre, l’année dernière, c’était plus dur parce que tu es un peu comme une vache à lait dans la ligue de la côte Est. Tu peux avoir 2 très bons matches, suivis d’un médiocre, et voir un échange qui arrive. J’en ai aussi parlé avec mon entraîneur gardien de but, de là je me suis dit que je pouvais encore me donner de la peine pour y arriver, j’ai quand même un diplôme de Harvard au cas où (sourire). Le plus dur au hockey c’est d’être à la bonne place au bon moment.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui veulent devenir joueur pro ?
Moi j’ai été chanceux parce que j’ai travaillé à l’école mais sans vraiment avoir à forcer les choses, j’étais sérieux. Sur la glace, c’est différent, il faut toujours donner le maximum. Les études sont très importantes, il faut se donner un plan B. Il faut vraiment avoir le meilleur diplôme dans ce que l’on aime, en plus de travailler dur pour le hockey.
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Jeremy Gorget |
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Quels sont tes points forts sur la glace ?
Ma vitesse autant en déplacement qu’en réaction sur les tirs. Je suis aussi combatif et j’aime jouer le palet, mes défenseurs vont peut-être ne pas avoir à encaisser certaines mises en échecs parce que je me charge d’aller chercher la rondelle et d’aider à relancer l’attaque. Surtout que, dans cette ligue, je n’ai pas l’impression que ce soit quelque chose que les gardiens aiment faire donc ça peut être un avantage.
Quels aspects de ton jeu souhaites-tu encore améliorer ?
Ma patience et ma technique. Je suis bon quand même pour lire le jeu ou lire les tirs mais ça ne veut pas dire que le palet va prendre exactement cette direction donc vraiment travailler sur ma patience.
Aujourd’hui jour de match au Haras. Raconte-nous ta journée.
Je me lève 1h avant de venir à l’arena, j’aime arriver un peu en avance sur l’heure fixée, pour prendre mon temps à l’arena. J’aime bien passer du temps avec mes coéquipiers, être avec les personnes avec qui je « travaille » (rire). Ensuite on va sur la glace pour le morning skate. Retour à la maison, je me fais généralement des spaghettis sauce bolognaise parce que mon estomac a un peu plus de difficulté avec la sauce blanche (rire). Après ça, je peux faire une sieste comme ne pas en faire, je ne pense pas que ça influe sur ma partie. J’arrive entre 2h/2h30 avant le match à la patinoire, je me lance une balle sur un mur pour la coordination main-œil depuis que je suis en cadet mais sinon rien de spécial.
Comment te sens-tu à Angers, à la patinoire et en dehors ?
J’aime bien Angers. Je suis d’une petite ville (50 000 hab) à 40 minutes de Montréal donc c’est un peu un mélange entre les 2. Angers c’est une ville jeune, il y a beaucoup d’universités, j’habite vers la gare donc je peux aller partout à pied ou avec le tram c’est vraiment agréable. J’ai été à New York pour jouer au Madison Square Garden, mais c’est vraiment une jungle de fer, je ne pourrai jamais habiter dans des villes comme ça.
Tu es arrivé en cours de saison à Angers (début octobre). Pourquoi ce choix ?
J’allais arriver dans un camp de la côte Est mais sans avoir de place réellement et j’ai un de mes amis qui est éclaireur pour la LHJMQ qui connaît bien JF Jodoin, l’entraîneur-chef. J’ai reçu un appel du coach qui m’a indiqué sa recherche d’un gardien de but. C’était vraiment une bonne opportunité parce que, l’année passée, je n’ai presque pas joué et tous les joueurs veulent du temps de jeu et en plus j’avais l’opportunité d’arriver dans une des meilleures équipes de cette ligue.
N’est-ce pas trop dur d’intégrer un groupe qui a déjà réalisé sa préparation d’avant-saison avec un autre gardien ?
Plus ou moins, au hockey on est habitué que les joueurs se promènent. Depuis les cadets, les mouvements de joueurs sont déjà fréquents donc c’est assez facile d’embarquer dans un nouveau groupe de joueur. En plus, ici, les gars s’entendent bien, tout le monde se respecte et pousse dans la même direction.
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Jeremy Gorget |
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Connaissais-tu d’autres coéquipiers angevins ?
Le seul que je connaissais c’était Nolan (Julseth-White) parce que j’avais joué contre lui à l’université, mais je ne le connaissais que de nom et de réputation.
1ère saison en ligue Magnus, comment trouves-tu ce championnat ?
J’aime le niveau et la direction que le championnat prend. C’est vrai qu’on voit aussi que, dès qu’il y a des blessés dans les équipes, souvent le manque de profondeur de banc fait que l’équipe en prend un coup. Quand j’étais blessé, par exemple, on a eu la chance qu’Alexis (Neau) soit très bon et qu’il sera sûrement n°1 un jour dans cette ligue mais d’autres équipes n'ont pas cette chance et ont des gardiens prometteurs mais encore trop justes pour la ligue. Après, c’est vrai qu’il y a de meilleurs joueurs sur la glace avec, pour certains, des expériences en ligues nord-américaines (NHL /AHL), comme Maxime Lacroix chez nous. Le calendrier, c’est aussi une bonne chose pour l’année prochaine, en plus je n’étais pas fan de la Coupe de la Ligue parce que le format football ne peut pas fonctionner au hockey d’après moi. Pour les play-offs, par contre, je préférerais que le match soit en « continue over time », tu joues à 5 vs 5 jusqu’à ce que cela se finisse. Je trouve dommage que tu puisses perdre une partie de play-off aux tirs au but. Mais globalement, j’aime le style de jeu, la direction que ça prend et le calibre.
Tu as pu prendre part à 12 matchs (Magnus) actuellement, avec une moyenne de 2,6 buts encaissés pour un pourcentage d’arrêts à 91%. Peux-tu nous commenter ces statistiques et accordes-tu de l’importance à ces statistiques justement ?
Oui c’est sûr qu’il faut les soigner, c’est comme un joueur. Après, je trouve qu’il y a un peu de difficulté pour les statistiques ici parce qu’on n’a pas les mêmes entre les officielles et celles que l’on prend, nous, au club, chaque match. Il y a une assistance sur un but qui ne m’a pas été donnée, par exemple. Mais bon, oui, il faut y donner un peu d’importance parce que c’est mon CV pour les opportunités de carrière.
Où en es-tu contractuellement avec les Ducs d’Angers ?
Ça s’arrête à la fin des play-offs. C’était pour une saison, c’est compréhensible parce que moi je n’avais qu’une année professionnelle sur mon CV. On commence tout juste à en parler un peu mais ça va évidemment dépendre de mes performances en play-off parce que, même si j’ai de bonnes statistiques, j’ai quand même loupé une partie de la saison à cause de ma blessure. Mais je n’aurai aucun problème à revenir ici si on me le propose.
Quel est le meilleur souvenir de ta jeune carrière ?
C’est plutôt l’expérience que j’ai eue avec Harvard parce qu’on participait tous les ans à un tournoi et j’ai joué dans des arenas comme le Boston Garden (patinoire des Bruins Boston), le Madison Square Garden (arène des New York Rangers) et j’ai aussi pu jouer contre et avec des joueurs qui sont maintenant en NHL. L’expérience de Madison Square Garden et New York, c’était vraiment génial.
As-tu un joueur auquel tu t’identifies ou bien qui serait pour toi un exemple ?
C’est drôle à dire, lorsque j’étais aux États-Unis je suivais beaucoup le football américain et le quart arrière (quarterback) des Patriotes de la Nouvelle Angleterre, Tom BRADY, c’est vraiment à lui, en termes de mentalité et d’éthique de travail, à qui je veux ressembler. Mais, en temps que gardien de but de hockey, je dirais que je ressemble un peu à Jonathan Bernier qui est le frère de Marc-André Bernier.
Quel entraîneur t’a le plus apporté à l’heure actuelle ?
Mis à part mon père et ma mère qui ont été importants pour mon hockey, j’ai mon entraîneur de Midget 3, Mario Pouliot, qui, lui, m’a donné une bonne éthique de travail et un bon mental de vainqueur. Il y a aussi mon entraîneur gardien de but, Olivier Michaud, c’est comme un mentor pour moi. Egalement Vincent Riendeau qui m’a aidé pour me placer dans les universités américaines.
Pour conclure, as-tu un message à faire passer aux Raptors (club de supporters) et à tous les fans des Ducs d’Angers ?
Je voudrais juste les remercier pour leur support. Les Raptors qui font les déplacements, c’est vraiment super de les avoir auprès de nous, autant dans les victoires que dans les défaites. Aussi merci aux sponsors, même si ça fonctionne différemment qu’en Amérique du Nord, ils sont là aux différentes parties, comme Stéphane Martinez, et ça fait plaisir de voir qu’ils s’impliquent sur le plan personnel aussi.
Merci, Raphaël, pour le temps que tu as accordé aux internautes de Hockey Hebdo et pour la photo dédicacée que la rédaction va faire gagner à ses fidèles internautes.