Hockey sur glace : Evry : Nicolas Pousset franchit le pas - Division 2 : Evry (Les Peaux Rouges Evry Centre Essonne)

HH : Nicolas, peux-tu nous expliquer comment s’est passé ton arrivée à Evry au poste d’entraineur-joueur ?

Nicolas Pousset (Voir sa fiche joueur) : Sylvain Devaux (Manager des Peaux Rouges) m’a proposé un projet ambitieux et intéressant à Evry et j’ai saisi l’opportunité même si cette évolution n’était pas programmée. Mon retour en région parisienne il y un an correspondait à une volonté de continuer à jouer tout en m’investissant dans un projet de reconversion. Je suis aujourd’hui associé avec mon père dans une société qui évolue dans le domaine des énergies renouvelables et de la performance énergétique globale. Mon investissement à Evry sera le même que lorsque j’étais encore hockeyeur professionnel, mais les horaires d’entrainement et le rythme des matches me permettront plus facilement de concilier ces deux projets. Je veux m’investir complètement dans le projet d’Evry.

HH : Peux-tu nous en dire un peu plus sur le projet du club ?

NP : Bertrand Niverd (Pdt du club) et Sylvain Devaux ont vraiment la volonté de mettre en place un projet structuré et ambitieux mais en maîtrisant la montée en puissance. Le club devient celui de la Communauté d’agglomération d’Evry Centre-Essonne et bénéficie du soutien de Manuel Valls (Pdt de la Communauté d’agglo et Député-Maire d’Evry). Pour exister aujourd’hui dans notre sport en région parisienne, il est indispensable de pouvoir s’appuyer sur une structure de type Communauté d’agglo. La recherche de partenaires privés reste aléatoire. Au niveau sportif, l’objectif est de monter en D1 dans les 2 années à venir en faisant évoluer de manière parallèle les structures du club. On sait qu’aujourd’hui un projet sportif qui ne s’appuie pas sur des structures solides a peu de chances de réussir à moyen terme.

HH : Sur quelles infrastructures va pouvoir s’appuyer le club ?

NP : La patinoire n’est pas neuve mais elle est très bien entretenue. Elle est située près du centre commercial Evry2, du siège de la Communauté d’agglo et de la salle de spectacles Les Arènes. Tout cet ensemble va bénéficier d’un projet de rénovation à court terme. Au niveau de la patinoire, nous aurons de nouvelles balustrades, de nouveaux plexi, un nouvel éclairage et une nouvelle sono. Des vestiaires adaptés au hockey vont également être construits. Les joueurs vont être placés dans les meilleures conditions pour réussir, à eux de ne pas nous décevoir.

HH : Comment avez-vous construit l’équipe pour la prochaine saison ?

NP : Nous souhaitons nous appuyer sur une majorité de l’effectif de la saison dernière, nous avons donc conservé une grande partie des joueurs. Pour renforcer l’équipe, Sylvain Devaux et moi avons choisi des joueurs que nous jugions à même de s’identifier au projet et de faire progresser l’équipe (en plus de Nicolas Pousset, arrivées de Yann Morette et Milan Sejna en défense, Romain Gentilleau et Harond Litim en attaque.) Nous attendons encore l’arrivée de 3 recrues (2 attaquants et 1 défenseur) avec lesquels les négociations sont bien avancées.

HH : Que penses-tu du niveau de la D2 aujourd’hui ?

NP : J’ai assisté à quelques matches la saison dernière et j’ai pu me rendre compte que le niveau ne devait surtout pas être sous-estimé. Certains clubs comme Lyon, Cholet et d’autres se sont bien structurés. Le niveau individuel des joueurs a aussi beaucoup progressé. Par contre je pense que le niveau collectif des équipes peut encore être amélioré et c’est un aspect que nous allons bien sur travailler. En tant que joueur, il ne faut surtout pas penser arriver en terrain conquis. Le niveau de la D2 est en pleine évolution et c’est bon pour le hockey français.
Notre objectif sera d’être prêt pour les play-offs. On a vu la saison dernière que les équipes dominantes de la saison régulière ne sont pas celles qui sont sorties vainqueurs des play-offs. Nous allons essayer d’intégrer tous ces paramètres pour faire une bonne préparation.

HH : Quels sont les entraineurs qui t’ont marqué au cours de ta carrière et qui vont t’inspirer dans ton nouveau rôle ?

NP : C’est vrai que je n’ai pas d’expérience d’entraineur même si je secondais Jérôme Pourtanel la saison passée à Neuilly quand il ne pouvait pas assurer les entrainements. Je vais donc m’inspirer des entraineurs qui m’ont particulièrement marqué. Je pense notamment à ma période rémoise, à Mickaël Lundstrom (entraineur suédois qui officia en Champagne de 1994 à 1997), Jari Gronstrand (le finlandais joua 5 saisons en NHL et fût l’entraineur du 1er titre des flammes bleues en 2000) ou Pekka Laksola (successeur de son compatriote à la tête de Reims avec un titre de champion à la clé en 2002) que j’ai vu passer du statu de joueurs à celui d’entraineurs. Luciano Basile m’a également beaucoup appris avec des exercices de qualité.

HH : Quel regard portes-tu sur l’évolution du hockey en France ?

NP : Le niveau de la Ligue Magnus a beaucoup évolué grâce à l’apport de joueurs étrangers de qualité mais je constate quand même qu’il reste un important problème au niveau de la formation. Individuellement, il existe des talents. Mais on doit vraiment insister sur l’aspect formation, développer les centres de formation et la fédération doit soutenir cette politique pour que les équipes de France de jeunes obtiennent de meilleurs résultats.

HH : Comment as-tu vécu ta dernière saison en Magnus à Neuilly ?

NP : Le gros problème c’est que le club a évolué sportivement mais pas au niveau des structures. Il ne faut pas limiter ce constat au problème de la patinoire, il y a des paramètres qu’on peut maitriser en interne et qui pouvaient changer beaucoup de choses. Maintenant il y a des gens de qualité, comme le Président, et ils doivent se rendre compte des efforts à faire en terme de structuration du club. A la base notre équipe était compétitive avec des apports étrangers à priori intéressants. Il y a eu une somme de petits détails qui ont fini par peser et faire qu’à la fin les joueurs ont eu du mal à se concentrer sur le hockey. Le travail de Jérôme Pourtanel n’a pas été facilité par tout ça, même lui ne pouvait pas se concentrer sur la gestion du groupe tellement il avait de problèmes logistiques à régler. C’est la maîtrise de petits détails importants pour l’équipe qui a fait défaut. Je leur souhaite de bien repartir, c’est ma ville et j’y suis attaché (analyse à rapprocher de celle de Jérôme Pourtanel dans l'interview qu'il nous a accordée il y a quelques semaines).

HH : Quel est votre programme de reprise avec Evry ?

NP : Nous avons repris la préparation physique depuis le 17 mai sur un rythme de 2 séances par semaine. Nous nous appuyons sur le savoir faire d’une société de préparation physique basée à Evry, Start’n Sport. Ils ont l’habitude du haut niveau et travaillent notamment avec l’Insep. Nous avons également accès à une structure médicale (médecin, kiné, osthéo.) Cela fait partie de la structuration du club. Même si cela ne constitue pas une garantie de succès, nous nous donnons les moyens d’atteindre nos objectifs.