Charles Bertrand (attaquant de l’Equipe de France)
Hockey Hebdo : Bonjour Charles, est-ce qu’il y a un peu de déception de ne pas être parvenus à revenir à 2-2 en fin de match ? C’était mieux dans le dernier tiers temps en tout cas…
Charles Bertrand : Oui, il y a de la déception bien sûr. On ne commence pas le match comme on se le doit. Les Danois étaient plus en jambes et beaucoup plus motivés que nous dans la première et la deuxième période. On a eu une bonne réaction au troisième tiers, mais il va falloir que l’on se mette à jouer pendant trois périodes.
H.H. : C’est déjà la quatrième défaite des Bleus en matches de préparation (ndlr : deux défaites en Biélorussie et deux à domicile face au Danemark), est-ce que ça a une importance ou n’est pas vraiment primordial avant d’aborder les Championnats du monde ?
C.B. : Je pense qu’il ne faut pas dramatiser non plus… C’est sûr que c’est bien de gagner ces matches de préparation, c’est bon pour le groupe. Enchaîner des victoires ça reste la meilleure préparation pour le Mondial.
H.H. : Quand on joue à l’étranger comme toi en Finlande, c’est toujours un peu spécial de revenir jouer en France avec les Bleus ? |
Hugues Bolloch |
Charles Bertrand (France) |
C.B. : Oui, ça fait toujours plaisir. Surtout que je suis né à quinze minutes d’ici. C’était la première fois que j’ai joué ici. C’est vraiment super et j’espère revenir !
H.H. : Au niveau de l’alignement on voit que ça bouge pas mal à la fois en attaque et en défense, comment te sens-tu sur ton bloc avec Teddy Da Costa et Sacha Treille ?
C.B. : Je pense que l’on s’entend bien. On travaille fort et chacun fait ce qu’il sait faire. Il y a eu beaucoup de bon à Amiens vendredi et aujourd’hui du bon et du moins bon. Mais je pense que l’on est sur une bonne dynamique.
H.H. : C’est un avantage d’évoluer avec Teddy Da Costa qui est également ton coéquipier en club (ndlr : à Vaasa en Liga Finlandaise) ?
C.B. : On a joué ensemble cette année en club, donc c’est vrai que l’on se connaît bien. Avec Sacha (Treille) c’est pareil on s’entend bien donc les automatismes arrivent très rapidement.
H.H. : Pour les Championnats du monde, sachant que cette année le maintien est déjà acquis (ndlr : la France est assurée de rester dans l’élite car elle co-organisera les prochains mondiaux en 2017 avec l’Allemagne), quel sera l’objectif ? Essayer de battre une grosse nation ou plutôt essayer de lutter face aux nations d’un niveau équivalent à celui de la France ?
C.B. : L’objectif c’est d’essayer de prendre des points à tous les matches. Je pense que, pour tout le monde dans l’équipe, le fait que l’on soit qualifiés pour l’année prochaine est une bonne chose, mais cela importe peu sur ce que l’on va faire dans le Mondial. On a envie de faire le mieux possible.
H.H. : Merci Charles, bon courage pour la suite.
C.B. : Merci.
Kevin Hecquefeuille (défenseur de l’Equipe de France)
Hockey Hebdo : Kevin, quel est le sentiment au sein des Bleus après ce match face au Danemark ?
Kevin Hecquefeuille : Le sentiment c’est la déception, forcément. On avait à cœur de bien jouer ce match, mais on a mal commencé. On a tiré de l’arrière deux à zéro… Après il nous a fallu beaucoup d’énergie pour revenir dans le match. On a été près de créer l’égalité à la fin, mais il nous a manqué ce petit brin de chance pour y parvenir.
H.H. : On a senti les Danois rentrer très fort dans ce match, ils ont joué un peu dans leur confort pendant les deux premiers tiers… Il n’y a qu’en fin de match où l’on a vu les Bleus meilleurs dans l’impact et se procurer plus d’occasions…
K.H. : C’est vrai que l’on a eu du mal à trouver nos jambes en début de match. Comme tout le monde sait, on est en préparation… On a travaillé assez dur sur le physique, il n’y avait peut être pas les jambes en début de match pour pousser le Danemark dans ses retranchements. Mais voilà, je crois qu’au fur et à mesure du match on a réussi à trouver nos jambes et à partir de là on a réussi à créer un peu plus de jeu et à se procurer plus d’occasions. Mais c’est vrai que pendant les vingt premières minutes on a beaucoup subi.
H.H. : C’est compliqué quand on sort de saison régulière, de playoffs ou de playdowns de se remettre dans le bain tout de suite avec l’Equipe de France pour préparer les Championnats du monde ? Il y a une période de transition avant de retrouver le niveau ?
K.H. : Oui, il y a forcément une période de transition. Il y en a qui ont arrêté depuis très longtemps et d’autres qui viennent juste d’arrêter… Il faut quelques semaines je dirais pour que la tête se reconnecte, mais voilà c’est ce qu’il nous reste à faire maintenant. On est à trois semaines des Championnats du monde, donc voilà il va falloir se reconnecter dès maintenant et puis aborder les prochains matches amicaux avec un meilleur état d’esprit.
H.H. : Ça fait du bien quand on évolue à l’étranger de revenir jouer des matches en France, notamment à Amiens ta ville d’origine et ici à Paris ?
K.H. : Oui ça fait plaisir de jouer en France, c’est sûr. Voilà il y a la famille, les amis… Pour ma part j’ai eu la chance de jouer à Amiens le premier match vendredi, donc c’était vraiment sympa. Et puis jouer à Bercy c’est toujours appréciable. C’est tout nouveau, tout beau, les gens étaient au rendez-vous… Le spectacle aurait pu être un peu meilleur… Comme je disais on aurait préféré ramener la victoire, mais cela n’a pas été le cas aujourd’hui.
H.H. : Merci Kevin et bon courage pour les Championnats du monde en Russie.
K.H. : Merci.
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Guillaume Schwab |
Eliot Berthon (France) |
Eliot Berthon (attaquant de l’Equipe de France)
Hockey Hebdo : Un match compliqué face à des Danois très vifs et techniques…
Eliot Berthon : C’est une équipe bien structurée. De notre côté, on a fait un très mauvais premier tiers, on n’était pas du tout dedans, on a eu du mal à se mettre dans le rythme. Ils ont joué simple, nous on se cherche encore. On est montés en puissance au fil du match mais la leçon est claire, même si c’est un match amical, il faut élever notre niveau de jeu.
H.H. : Quels sont les objectifs sur ces matches de préparation ?
E.B. : On fait des essais, on teste des associations et on évalue notre niveau de préparation. C’était un match avec du rythme, il faisait chaud, c’était dur. C’était plaisant de jouer à Bercy mais l’essentiel, sur ce type de match, c’est de se situer, de permettre à chaque joueur de trouver sa place.
H.H. : Comment avez-vous trouvé Bercy ?
E.B. : Etonnamment la glace était mieux qu’à Amiens et la salle est superbe C’est très plaisant d’évoluer dans un tel outil.
H.H. : Quelle va être la suite du programme pour l’équipe de France ?
E.B. : Demain, on part à Grenoble pour préparer les deux matches face à la Slovaquie. Ça va être deux gros matches, on sait qu’on va devoir batailler pour gagner mais le mot d’ordre maintenant ça va être de gagner. Il nous faut des bonnes performances.
H.H. : Quels seront vos objectifs pour les mondiaux ?
E.B. : Se qualifier pour les quarts serait génial. Mais notre objectif, même si cette année c’est spécial, ça reste de se maintenir et de jouer dans cet état d’esprit, de ne rien lâcher et de faire des bons résultats. Il faut qu’on joue comme si notre maintien était en jeu, avec la même intensité.
Conférence de presse d’après-match
Janne Karlsson (entraîneur de l’Equipe du Danemark)
« Ce que je peux dire, c’est que je pense que nous avons fait un très bon début de match. J’ai dit à mes joueurs avant le match que les Français voudraient prendre leur revanche après la rencontre de vendredi. Nous avons inscrit un but très important après seulement deux minutes de jeu et cela nous a donné beaucoup de confiance. Nous avons également marqué juste avant la fin de la première période et cela a également été très important. Deux buts à zéro à la fin du premier tiers, c’était une belle avance et cela a vraiment généré beaucoup de confiance pour l’équipe. Je pense que nous avons bien joué en seconde période. Peut-être que nous aurions dû marquer quelques buts dans ce tiers, mais nous sommes satisfaits de la façon dont on a joué en infériorité numérique et puis le gardien a été bon. Enfin au dernier tiers, en menant deux à zéro ce n’était pas suffisant pour se reposer sur cette avance. Bien sûr que la France a travaillé fort en fin de match et ils ont fini par marquer. Mais, dans l’ensemble, je suis très satisfait que nous ayons bien travaillé pendant les soixante minutes. C’est une belle victoire pour nous. Je suis satisfait de notre jeu en infériorité numérique. Nous avions encaissé un but dans cette phase de jeu vendredi, c’était mieux aujourd’hui. En revanche, notre power play n’a pas été très bon. La France a bien joué en infériorité, mais nous n’avons pas tiré autant qu’il faudrait. Voilà, je suis bien sûr très satisfait de cette victoire. »
Dave Henderson (entraîneur de l’Equipe de France)
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Guillaume Schwab |
Janne Karlsson (Danemark, à gauche), Dave Henderson (France, à droite) |
Concernant le match des Bleus face au Danemark
« C’est la quatrième défaite en quatre matches de préparation donc on n’est pas satisfaits de cela. Concernant ce match-là, on démarre mal avec ce but contre nous dans les deux premières minutes. Ce n’est jamais facile de revenir après cela. Après ils ont maintenu leur jeu en première période et on s’est retrouvé à tirer de l’arrière deux à zéro. Je pense que dans le deuxième tiers temps c’était hésitant… On avait besoin d’être plus agressifs sur le palet, plus incisifs avec le palet, ce que l’on a commencé à bien faire en troisième période. Les phases de récupération et de transmission étaient plus sèches. Nous étions plus vifs à la fois dans les passes, les réactions, les décisions et sur les patins. Notre troisième tiers était meilleur que les deux autres, je pense. Au niveau de notre efficacité offensive, c’est à revoir. Il nous manque quelques joueurs clés dans ce domaine-là. On va être obligés de trouver des combinaisons, car on est toujours en rodage. Mais je pense que c’est dans les phases de récupération et de transmission, qui doivent être plus rapides, que l’on a besoin de faire des progrès. Au niveau du jeu défensif, notre trappe était bien en place. On leur a posé un certain nombre de problèmes à cinq contre cinq. Mais il y a toujours quelques automatismes à trouver. Tous les ans, nous devons passer par cette case-là. Cela va de mieux en mieux, mais ce n’est pas encore cela. La récupération de quelques joueurs clés va nous faire du bien. En défense, il nous manque trois de nos joueurs majeurs : Chakiachvili, Besch et Auvitu. Ce sont des joueurs excellents avec le palet, ce que nous avons un peu de mal à faire en ce moment. Ces choses vont se résoudre durant les deux prochaines semaines. Ce n’est pas encore ce que l’on veut voir de notre part. On a encore cinq matches à faire avant les Championnats du monde (ndlr : contre la Slovaquie vendredi 22 et dimanche 24 avril, contre la Norvège les 29 et 30 avril et contre le Kazakhstan le 3 mai). J’ai bon espoir que l’on va s’améliorer. Malgré les difficultés qu’ils nous ont posé, je tiens à dire merci aux Danois. »
Concernant les joueurs qui vont rejoindre l’Equipe de France pour la suite de la préparation
« Cette semaine on va récupérer quelques joueurs. Il y a tout d’abord Tim Bozon et Valentin Claireaux. Ensuite on est dans l’attente des résultats d’autres championnats pour savoir si l’on va pouvoir récupérer d’autres joueurs. Concernant Tim Bozon et Valentin Claireaux, c’est sûr qu’ils seront là à Grenoble et à Megève. Ensuite on a Pierre-Edouard Bellemare, qui joue les playoffs en NHL avec Philadelphie qui est mené deux victoires à zéro, Yohann Auvitu qui joue la finale des playoffs en Finlande et Stéphane (Da Costa) qui joue ce soir le 6
e match des finales de KHL. Ensuite, il y a des joueurs plus ou moins blessés qui devraient être là pour les Championnats du monde mais pour lesquels nous avons souhaité ne prendre aucun risque. Vous savez que Cristobal (Huet) n’a pas joué. Ce n’était rien du tout, mais nous ne voulions pas prendre de risque avec lui, même s’il aurait pu jouer. Il sera là la semaine prochaine. Chakiachvili a une entorse du genou. On nous a dit que c’était deux semaines d’absence. Il en est à environ 10 jours, cela évolue bien. Nico Besch a pris une commotion dans le match à Amiens. Il est en évaluation. Les docteurs disent 10 jours, alors on suit le protocole. On ne jouera pas avec ça. »
Concernant son éventuelle inquiétude suite à ces quatre défaites en quatre rencontres de préparation
« C’est un peu inquiétant quand même. Mais nous sommes passés par là toutes les autres années, excepté l’année dernière. Les autres années nous avions parfois quatre défaites en autant de matches. Ce n’est pas ce que l’on veut, car c’est un peu inquiétant quand même de ne pas pouvoir gagner les matches. Mais quand on prend en perspective le fait que l’an dernier on a gagné six matches sur huit en préparation et qu’ensuite on a lutté pour ne pas descendre à la dernière journée… Pour nous, cette phase de préparation sert à évaluer les jeunes, mettre en place des blocs, des automatismes, même s’ils ne sont pas encore là. Il va falloir résoudre ces problèmes durant les deux prochaines semaines. Surtout la semaine en Norvège où l’on sera quasi au complet. On n’est pas content de ce qu’il se passe en ce moment, mais c’est un long processus pour arriver à ce que l’on veut voir à la première journée des Championnats du monde. »
Concernant les éventuels alignements déjà trouvés (notamment Laurent Meunier et Yorick Treille ou encore Teddy Da Costa et Charles Bertrand)
« On a des idées au départ. Au fur et à mesure des matches et des entraînements on progresse et on peut aussi avoir des changements. On va évaluer cela avec Stéphane (Barin) ce soir. Il y aura des choses à repenser, notamment avec l’inclusion de nouveaux joueurs en attaque. Il y aura de petits changements pour les tester et les mettre dans le bain. Je ne peux pas dire que l’alignement sera le même que ce soir. Il y aura des changements, mais on sait que Yorick Treille et Laurent Meunier ont joué ensemble pendant des années. On a testé Perret avec eux aujourd’hui à la place de Desrosiers pour voir un peu ce que cela allait donner. On voulait amener plus de vitesse et de vivacité. On a été assez satisfaits de cette chose-là. On va regarder la vidéo du match. Da Costa avec Charles, c’est quelque chose qui avait bien marché au début, mais ils n’ont pas eu de réussite offensivement malgré leurs occasions. On va faire des tests aux entraînements. Pour le moment, je ne peux pas dire qu’il y a une ligne qui est fixe. »
Concernant les six pénalités concédées par l’Equipe de France ce dimanche face aux Danois
« On prend des punitions quand on n’est pas en position. Je ne suis pas d’accord avec deux d’entre elles aujourd’hui, mais bon ça c’est autre chose… Quand on est un peu en-dessous et pas à notre top, on essaye de s’accrocher et on prend des punitions. Il faut que l’on aille plus vite à la fois avec les pieds qu’avec les mains pour éviter ces choses-là. On peut prendre une punition dans notre zone, mais en zone offensive à soixante mètres de la cage cela n’a pas de sens. On a pris quelques punitions dans notre zone, je n’ai pas de problèmes avec cela. Mais je n’aime pas que l’on en prenne pour accrochage, faire trébucher ou retenir dans la zone adverse. Il n’y a pas de sens à cela. Cela fait cependant pratiquer notre infériorité numérique. Il faut que l’on soit forts là-dessus et mon homologue a mentionné que l’on a bien verrouillé. On teste un autre style de jeu en infériorité cette année pour voir si cela marche. Pour l’instant, cela donne des choses intéressantes. C’est un point positif. »
Concernant les absences d’Anthony Guttig, Ronan Quemener et Maxime Lacroix notamment,
« Anthony n’était pas dans la présélection et Quemener fait une semaine spécifique gardiens avec notre entraîneur des gardiens. On avait Cristobal (Huet) et Flo (Hardy) qui sont deux de nos trois gardiens majeurs. Seb (Ylonen) est venu avec nous depuis une semaine pour prendre de l’expérience. Comme on savait que l’on allait jouer soit avec Cristobal ou Flo sur ces matches, on a préféré laisser de côté Ronan qui sortait du championnat finlandais. Seb a pu profiter de cette semaine. Maxime Lacroix a été invité, mais a souhaité pour des raisons familiales ne pas poursuivre. »
Concernant son opinion sur cette nouvelle AccorHotels Arena
« Je l’ai vue à la Coupe de France et la trouve bien. C’est confortable dans les gradins. Vous pouvez demander à mon homologue (le sélectionneur danois indique qu’il a trouvé la patinoire belle, mais que la qualité de la glace pouvait être meilleure). Je pense que la qualité de la glace peut poser problème en général en France. Quand on va chez eux c’est un vrai miroir. Ici, cela se dégrade un peu. Je n’en connais pas les raisons et ne suis pas technicien. »