HH : On sent un peu de frustration ce soir après cette défaite sur le score de 6 – 1 ?

Russo : Honnêtement sur les derniers trois quatre matchs, ça va quand même bien, on a vu de bonnes choses. Défensivement on jouait bien, offensivement on a pas mal scoré sauf face à Briançon où on n’a pas été capables d’en chercher. L’équipe commençait à vraiment bien aller. Une soirée comme celle là où on fait un autobus de 8h, on arrive ici (à Villard) et puis l’arbitrage est comme ça... C’était le même arbitre en chef que lors du match contre Briançon et ce soir c’était le contraire complet. C’est la constance des arbitres en France qui fait que c’est peut-être de la frustration que vous voyez là. Ce n’est pas facile pour nous. On est des canadiens, on se fait pas mal contrôler par les arbitres. A chaque match, on sait qu’on va se faire donner un ou deux extras, peut-être pas parce que on est des canadiens mais parce que on est à Tours. On n’est pas aimés, ca se voit. Tout le monde peut dire qu’on se cherche des excuses mais c’est vraiment ça.

HH : Vous avez le sentiment d’être spolié ce soir ?

Russo : Un petit peu oui. Sur le jeu où je me fais expulser. Je me fais frapper du côté de la tête en arrière du filet, je vais pour jouer la rondelle, je rentre, il score et là frustration c’est un peu de ma faute, je lui donne un petit coup, il s’avance vers moi (Nicolas Antonoff), je me protège et je lui donne un coup au cou. Là l’arbitre vient me parler et me dit : « tant que tu sors de ton filet, ils peuvent te jouer comme un joueur ». Je n’ai jamais entendu ça, nulle part de ma vie de joueur de hockey. Honnêtement, c’est ridicule. Le temps que ça sera comme ça, les gars dans notre équipe, on va être frustrés. Va falloir qu’on surpasse ça. A ce point là de l’année, il va falloir l’accepter et on y va avec ça mais ce n’est pas tout le temps facile.

Laurent Lardière

Nicolas Antonoff/Adam Russo

HH : C’est un match à oublier à deux mois des play off. Tout est possible ?

Russo : Oui, c’est un match à oublier. On n’a pas le choix. On se place pour les séries, on se met en forme pour les séries car c’est ça qui compte. On se place. Qu’on perde ou qu’on gagne, ce n’est pas que ça ne change rien car on sait qu’on va faire les séries. On ne sait pas où mais on va être prêt pour le premier match des séries. C’est là qu’on voit les équipes qui font la différence, qui ont du caractère, du punch. La vraie saison, c’est les séries.

HH : Les rumeurs persistantes sur l’état du club, ça vous mine vous les joueurs ?

Russo : Je ne sais pas c’est quoi les rumeurs.

HH : Les difficultés financières du club de Tours.

Russo : Ce n’est pas dans nos mains, on ne peut pas contrôler ça. Nous, il faut qu’on continue à faire notre boulot c'est-à-dire jouer au hockey. Y’a pas grand monde qui peut dire qui joue au hockey pour gagner sa vie. Chaque jour, on se présente à la patinoire, on fait nos entrainements, on vient au match, on se donne tant qu’on peut et va continuer comme ça. On ne peut pas contrôler ces choses là, ce que la mairie fait, l’argent etc. Tant que je me fais payer, on continue à jouer au hockey.

Adam Russo

HH : Sur ton cas personnel, l’année passée tu étais à Québec avec l’équipe d’Italie. Malheureusement pour vous, vous êtes descendus dans le groupe B. Est-ce que tu retournes prochainement avec l’équipe d’Italie pour jouer l’accession ?

Russo : Oui, je viens de recevoir ma convocation pour aller jouer aux qualifications pour les Jeux Olympiques à la fin du mois. On s’en va en Lettonie jouer contre l’Ukraine, la Hongrie et la Lettonie. Pour nous, c’est important de gagner ces trois matchs là. On a encore un autre match avec Tours avant de se concentrer sur la sélection. Je m’en vais au camp le 28 janvier en Italie. Pour moi, ce sera une autre mise en forme. C’est aussi un autre niveau de hockey avec les meilleurs joueurs au monde, je me prépare pour ça. Il faut que je sois prêt. Pour l’Italie aussi, ce serait une très belle chose car comme vous l’avez dit on est descendu dans le groupe B. Si on pouvait sortir un miracle et se qualifier pour les olympiques, à Vancouver au Canada en plus, ce serait une expérience de vie que beaucoup de gars n’oublierons jamais.

HH : Merci bon retour.