| Jean-Christophe Salomé | |
Ton analyse sur votre dernier match contre Avignon
L'analyse va être simple, je pense que l'on s'est légèrement surestimés et qu'en fin de compte ils nous ont un peu cueillis à froid. Je pense que nous avons eu un manque de sérieux et à ce niveau, lorsque les 2 équipes jouent à peu près le même niveau, ça ne pardonne pas. Je pense que notre équipe est légèrement meilleure qu'eux mais ça se joue à rien. De plus, jouer à Avignon change beaucoup, la glace n'est pas bonne du tout et c'est vrai que pour eux jouer à domicile, c'est une bonne chose. Mais bon, nous aurons notre revanche à Annecy.
Est-ce qu'on pourrait comparer avec la glace de Neuilly par exemple ?
Oui exactement. On ne peut pas dire exactement à quoi, ça ressemble car ça ne ressemble à aucune autre patinoire, sauf toutes celles de Paris.
C'est affolant qu'il y ait encore des patinoires comme ça en France ?
Oui c'est clair, le problème c'est qu'ils font des séances publiques encore 15 minutes avant les matchs, ils font un coup de surfaçage et les échauffements commencent. Donc il y a des trous partout et les gens qui surfacent ne peuvent pas réparer tout cela en quelques minutes. J'estime que ce n'est pas donner de bonnes possibilités aux joueurs qui arrivent derrière. Bien sûr, les 2 équipes ont la même glace mais lorsque tu passes d'une patinoire comme Annecy où la glace est bonne, à une patinoire comme Avignon ça n'est pas évident.
Vous êtes actuellement 4ème ex equo avec Montpellier, que vous allez d'ailleurs recevoir samedi, gros match en perspective...
Oui, surtout qu'ils ont gagné leur match en coupe de France. D'après les échos que j'en ai eu, ils ont une très bonne ligne qui fait un gros boulot. Donc nous nous méfions plus de cette équipe que d'autres. De plus, ils ont une pléiade d'étrangers et quelques bons joueurs français qui tournent bien aussi. Et maintenant c'est un peu le tournant de la saison c'est là où les équipes vont se séparer.
Donc 2 équipes de D1 se sont qualifiées pour les quarts de finale de la coupe de France (Montpellier et Reims)...
Oui c'est bien et Reims ont une belle équipe aussi, ils ont 2 très bons étrangers, ils ont le fils Dusseau qui joue à l'arrière, qui joue très bien, et un bon gardien de but.
Je pense que voir 2 équipes de D1 en quarts, ça veut dire que le niveau de la D1 est vachement relevé et homogénéifié. D'ailleurs, le championnat est intéressant à cause de ça et lors des plays off, ça va être chaud bouillant. Le niveau de ce championnat est plus élevé maintenant car avant les 2 premières équipes étaient du niveau de la Magnus et maintenant toutes les équipes du haut de tableau sont à ce niveau. C'est certainement dû aux moyens que mettent les clubs dans les entraîneurs, quasiment tous les entraîneurs de D1 sont de bons entraîneurs et ils ont un impact énorme dans une équipe.
Tu fais partie des « anciens » de l'équipe d'Annecy, comment communiques-tu ton expérience aux jeunes ?
Je dirais que c'est assez compliqué car la nouvelle génération est un peu rebelle et elle veut faire son expérience par elle même. Les jeunes savent bien sûr écouter les anciens, par respect, mais ça s'arrête un peu là. Donc il faut savoir faire preuve de beaucoup de patience.
As-tu d'autres implications dans le club d'Annecy, dans le hockey mineur par exemple ?
Non car je n'ai pas le temps. Je travaille 50 heures par semaine, j'ai 2 enfants et j'habite à plus d'une heure d'Annecy, donc je ne peux pas passer plus de temps au sein du club. C'est dommage d'ailleurs, c'est quelque chose que j'aurais aimé faire. Ce n'est que partie remise car je pense que l'année prochaine je vais pouvoir m'occuper du club de Megève, étant donné que j'ai décidé que c'était la dernière année pour moi en tant que joueur. En effet, j'ai commencé à jouer les matchs séniors à l'âge de 16 ans et j'ai dit qu'à 40 ans je m'arrêtais. De plus il faut que je m'occupe de ma famille, mes enfants ont 2 et 6 ans et je ne suis jamais là pour eux. C'est super dur de tout gérer comme je le fais, je suis passionné par le hockey, mais maintenant c'est difficile et ça l'est d'autant que les années commencent à peser et c'est dur de se voir diminué d'année en année. C'est logique et je l'assume vachement bien mais à un moment donné il faut savoir raccrocher les patins.
Tu as joué à Rouen, à Megève, Mont Blanc, Milan et une saison à Grenoble, quels sont tes meilleurs souvenirs ?
Ca serait les finales de coupe d'Europe, notamment en Allemagne, avec des patinoires de 15000 personnes qui étaient pleines. De plus nous avons joué contre tous les grands joueurs de NHL sauf que nous avons joué contre eux juste avant qu'ils ne partent en NHL. Ca c'était vraiment super sympa.
Un autre très bon souvenir, c'est le tournoi pré-olympique juste avant les jeux de Nagano. Dans l'équipe de France il y avait encore des gars comme Bozon, Pouget, Briand, Lemoine, tous les grands joueurs français, c'était super sympa aussi.
Que gardes-tu comme souvenirs de ton passage à Grenoble ?
Je garde vraiment de supers souvenirs de Grenoble. Nous avions fait une super saison avec une équipe toute neuve, puisque la saison précédente les Brûleurs de Loups avaient été relégués en D3. Nous terminons 3ème du championnat, en bousculant Rouen en demie-finale jusqu'au 5ème match. Et surtout nous avions battu Amiens en quarts, ils avaient tous leurs grands joueurs. Puis j'ai connu la dernière année à Clémenceau, c'était énorme, ça chantait tout le temps, il y avait du monde partout, c'était le lieu de la fête du hockey français. Maintenant je trouve que le monde du hockey est cindé, il y a les sportifs, les dirigeants, les journalistes, les sponsors, les supporters et ça ne représente pas la bonne image du hockey que j'avais lorsque j'étais plus jeune. J'estime que le hockey, c'est un partage bien sûr sur la glace, mais aussi hors glace et maintenant il n'existe plus, il n'y a plus cette complicité entre les joueurs et les supporters, c'est vraiment dommage.
A cette époque tu avais été hébergé par Jeff Bonnard, vous faisiez les 400 coups ensemble...
Oui un peu. Nous étions déjà ensemble à Milan la saison d'avant, nous avons un caractère assez proche tous les deux. C'est pour cette raison que nous nous entendons si bien. A Grenoble, il habitait en face de Clémenceau donc c'était pas trop difficile pour aller s'entraîner (rires). Cette saison il nous a rejoint à Annecy grâce à notre président qui est son meilleur ami, c'est une bonne chose pour tout le monde.
Un dernier mot...
J'aimerais dire aux jeunes de tous les clubs qu'il faut qu'ils s'accrochent, qu'ils s'entraînent, qu'ils soient motivés et sérieux pour un jour se faire vraiment plaisir dans le hockey.
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