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Hockey sur glace - Hockey en Europe
Hockey sur glace - Interview: Damien Fleury
 
Après la NHL, Boris nous propose une incursion dans l'Elitserien pour y retrouver l'international français, Damien Fleury
 
Suède/Boris Gellé/HH/LL, Hockey Hebdo Boris Gellé le 09/11/2011 à 23:14
C'est le samedi 22 Octobre 2011 au  Hovet Stockholm, que j'ai eu le privilège de suivre ce match avec naturellement un regard tout particulier sur  Damien Fleury.



Photo hockey Interview: Damien Fleury  - Hockey en Europe
Kuriren
Damien Fleury à Louleä
1er Tiers : Home sweet home :

Il ne fallait pas arriver en retard pour ce match, première incursion de Djugardens qui évolue donc sur sa glace et première action chaude, par l'intermédiaire de Claesson d'un solide lancer à la bleue que ne peut capter Rautio.

Le hockey sur glace, sport réputé être le plus rapide au monde, porte bien son nom et l'on ne se lasse pas de ces matchs de haut niveau où, chacun à leur tour, joueurs et gardiens nous offraient du grand spectacle.

Ce rugueux attaquant suédois, Johan Harju, allait à son tour tenter de battre l'invincibilité du gardien local, Wesslau.

Pourtant, le cerbère de Luleä a decidé que, dans ce premier tiers,  les joueurs de Djugardens par l'intermédiaire des Nilson, Carlsson, ou autre Tjarnqvists ( frères) ne pourront le tromper.
 
Malgré une très nette domination de Djugardens, ce sont bien les locaux qui allaient vérifier l'adage qui veut que dominer n'est pas gagner... Ainsi donc, après 13'29 secondes de jeu, sur un lancer solide à la bleue de Jaakola, Vihko dévie entre les jambes d'un Wesslau qui assiste impuissant à l'ouverture du score. (0-1)

S'ensuit un véritable siège de la zone défensive du Luleä mais, tenant la baraque comme jamais et en procédant à quelques contres solides, le score aurait pu être plus largement  en faveur des visiteurs si Wesslau avait relâché sa vigilance.

Et notre Français ????

La dernière apparition de Damien sous le maillot grenoblois doit remonter à une demi-finale de ligue Magnus
perdue face à l'ogre rouennais, mais une chose est sûre : son envie, sa hargne et son travail sur la glace n'ont
pas changé. Je dirais même qu'il est encore plus complet avec davantage de joueurs talentueux et d'expérience à ses côtés, ceci étant dit avec tout le respect que l'on doit à Grenoble. Son année en Allvenskan et ses 37 points lui ont ouvert la porte de l'Elitserien et lui permettent non seulement d'évoluer dans un des meilleurs championnats du monde, mais aussi d'effectuer encore des progrès au fil des matchs et des entraînements.
Un atout de plus et un leader en devenir pour notre équipe nationale ? On peut le penser en le voyant bien assurer passage après passage et se montrer dangereux à chaque occasion.

tirs cadrés : Djugardens: 8 - Luleä 8





2ème tiers : Demolition player

Pour répondre à la première occasion de Djugardens qui allumait une cartouche quelques secondes seulement après le début de la rencontre, Luleä se lançait tout de suite comme des morts de faim à l'assaut de la cage de Wesslau, et il aura fallu un arrêt miraculeux et un retour déterminé de Claesson pour éviter que les joueurs du Nord ne prennent deux buts d'avance.
Pour répondre à la déferlante, Djugardens va déployer un des aspects de son jeu qui est sans doute le plus détonnant, à savoir le tranchant et le physique dans les duels.
Une véritable foudre s'abattait sur les joueurs du Luleä. Naturellement, en étant plus agressif, Djugardens allait trouver la faille de ce gardien.
Sur un lancer anodin en entrée de zone de Ottoson à 3'00 de jeu, Rautio effectuait un arrêt somptueux de  l'épaule mais  ne voyait pas le palet monter en chandelles au-dessus de sa tête, et  Aberg ne se privait pas de pousser au fond à la retombée du palet. (1-1)

Tout était à refaire, l'une des deux équipes venait de combler son retard et l'autre devait se battre contre 7 joueurs,
car évoluer dans une patinoire de 7000 personnes hostiles à chaque toucher de puck n'arrangeait pas les affaires de ces joueurs venus du nord du pays. Ainsi une bataille physique dure et intense soulignait que les charges sont violentes mais, pour la plupart, non dangeureuses quand elles sont appliquées dans le respect des règles. Du physique donc, de part et d'autre, qui  aura eu progressivement  raison de la lucidité des joueurs qui, en se donnant corps et âme pour chaque portion de glace, vont négliger les entrées de zone travaillées à l'entraînement, et les occasions de but se feront ainsi plus rares durant cette période.

Damien Fleury continue son bon travail commencé en première période, avec des accélérations toujours intéressantes et un potentiel offensif bien utilisé par son trio qui le met le plus souvent dans le sens du but. Le Français est également précieux défensivement en assurant ses échecs avants et arrières, et en montrant une belle mobilité lorsque son équipe joue en défense.


Tirs cadrés : Djugardens: 19 - Luleä: 14



Photo hockey Interview: Damien Fleury  - Hockey en Europe
Agency Granberg
Damien Fleury
3ème tiers : La guerre des étoiles

L'arbitre de la rencontre mettait en jeu le palet pour ces dernières vingt minutes sur le score de parité, un partout entre ces deux équipes.
Qui, de la puissance de frappe de Djugardens ou des contres menaçants et rondement conduits par Luleä, allait prendre l'avantage dans ce dernier vingt ???

Eh bien, à ce petit jeu là, les locaux se montrèrent encore plus entreprenants et déterminés à tromper la vigilance de Rautio, exploitant le moindre centimètre de glace et en effectuant aucun voyage pour rien car toujours ponctué de charges usantes pour l'adversaire.

Mais le Luleä de notre Damien national prenait finalement le jeu à son compte, la forteresse nordiste plie mais ne rompt pas. Elle portait même le danger par quelques contres ravageurs sur l'ultime rempart de l'Hovet arena.

Mais, après 8 min 45 secondes de jeu dans ce tiers, sur un énième contre, Luleä profite à merveille de cette occasion et  Sami Sandell redonne l'avantage aux siens. (1-2)

Djugardens devait alors se découvrir encore davantage pour porter le danger sur la cage de Rautio, mais Luleä tenait le score tandis que les minutes défilaient sur le panneau central. Tout le monde attendait un temps mort du côté du banc local, mais rien ne venait et l'on pouvait voir que la  cage venait d'être désertée. 

A 18 minutes 54 secondes de jeu, sur une perte de puck sur la ligne médiane, un lancer dans la cage vide de Viitaluoma permettait aux joueurs nordistes de repartir  avec les points de la victoire. (1-3)

Djugardens-Luleä 1 - 3

Tirs cadrés : Djugardens: 25 - Luleä: 24



Damien Fleury: l'interview

Victoire donc du Luleä de Damien Fleury, exploitant à merveille les contres et enchaînant donc leur deuxième victoire consécutive qui leur permet de revenir à 2 points de la seconde place et à 5 points de la tête. Pour le Djugardens, encore des points essentiels perdus à domicile, car même en ayant dominé leurs visiteurs au niveau de l'agressivité (bonne), du physique, des tirs à la cage, ils ont pris l'eau sur les contres adverses  Le niveau de ce championnat le place sur le podium des championnats européens, voire en première place hors NHL et KHL, tant le niveau est relevé. C'est sans aucun doute un plus pour les deux Français qui s'y trouvent : Pierre-Edouard Bellemare et Damien Fleury.


A la fin de la rencontre, j'ai donc pris les couloirs sombres menant aux vestiaires pour mon rendez-vous avec Damien Fleury. Très souriant du fait de cette victoire peu évidente au départ, il va gentiment répondre à mes questions avant de repartir vers le nord du pays.

Notez que j'ai choisi de ne pas questionner Damien Fleury concernant sa vie privée. C'est un choix que j'assume, même s'il risque de surprendre certains lecteurs de HH qui auraient apprécié une question sur sa famille. Il est donc tout à fait logique que Damien Fleury n'en parle pas, et je pense, sans en avoir de preuves bien naturellement, qu'il a apprécié qu'on le laisse tranquille sur le sujet.


HH: Bonjour Damien, comment se déroule cette première partie de saison pour ton équipe et pour toi ?

DF: Hé bien, la première partie de saison s'est plutot bien déroulée, voire même très bien. On est qualifiés pour les play-off de l'European Trophy donc on part en Autriche au mois de Décembre. Là on enchaîne une deuxième victoire, c'est du positif, on est dans le haut du classement (4ème). J'ai beaucoup de temps de glace donc pour moi c'est parfait.

HH: L'année dernière tu étais au deuxième échelon (Allvenskan), tu y as bien réussi. Passer à l'échelon supérieur, y'a-t'il une réelle différence ?

Photo hockey Interview: Damien Fleury  - Hockey en Europe
Panoramio
La patinoire de Luleä
DF
: Oui tout à fait, le jeu est beaucoup plus rapide, les joueurs sont beaucoup plus physiques, c'est vraiment dur de se créer des occassions de but, de prendre des lancers. Il faut être réaliste malgré le peu de lancers. On a 2 ou 3 tirs par match seulement, et il faut réussir à en mettre un au fond, donc oui il y a vraiment une grosse différence, c'est vraiment un autre niveau.

HH: Ici en Suède, tu as le hockey en direct a la télévision, peux-tu expliquer cet engouement populaire ?

DF: (Sourire) C'est vrai que c'est spécial, c'est exactement comme la ligue 1 de foot en France et c'est vraiment génial de jouer devant les caméras  tous les soirs, on rentre à l'hôtel, on rentre chez nous et on peut suivre le résumé à la TV. Dans les journaux, ils ne parlent que de ça, c'est un autre monde.

HH: On voit que l'on peut vite grimper, mais aussi très vite descendre aux classements. Est-ce une pression supplémentaire, et comment la gère-t'on au quotidien ?

DF: Oui, c'est sûr que c'est une grosse pression, maintenant à chaque début de match on ne sait pas, même si l'on joue contre le premier ou le dernier, on ne sait pas si l'on va gagner, ça se joue à rien, une petite erreur, et tous les matchs se jouent à un but d'écart, c'est vraiment impressionnant. Faut être à 200% à tous les matchs, sinon la rencontre est perdue.

HH: Le fait de réussir ici, en élite suédoise, penses-tu que cela t'ouvrirait la porte d'autres championnats, tels la KHL, voire la NHL ?

DF: Oui, je ne sais pas (rire). Pour l'instant je suis concentré sur ma saison ici à Luleä et l'on verra. Après on ne sait pas ce qu'il peut arriver, mais pour l'instant je suis à 200% avec mon club, et je vais tout faire pour marquer des buts et que l'on fasse la meilleure saison possible.

HH: Pierre-Edouard Bellemare, l'autre Français  évolue en Suède à Skelleftea. Il en est d'ailleurs un des joueurs cadres, peux-tu nous dire un petit mot sur lui ?

DF: Je tiens à le féliciter, car il fait un très gros début de saison, il a été nommé Assistant capitaine de son équipe.
C'est super pour lui, c'est super pour le hockey français, je suis souvent en contact avec lui et d'ailleurs la semaine prochaine je joue contre lui donc j'attends ça avec impatience.

HH: Un duel fratricide en perspective alors ?

DF: Oui, on a déjà perdu la première manche chez eux, on a vraiment envie de prendre notre revanche et j'ai vraiment envie de le battre...(Sourire)

HH: A une - deux semaines du rassemblement de l'Equipe de France, est-ce que ça peut être une forme de chambrage, pendant ce stage ?

DF: (Sourire) Non, non, non, franchement le match que l'on a joué chez eux s'est bien passé. Non, on essaye de bien jouer tous les deux. Quand je vois qu'il a marqué ou fait une passe, je suis content pour lui et je pense que c'est réciproque. Donc, non, c'est un bon copain.

HH: Petit regard sur le hockey français, suis-tu toujours la ligue Magnus, et que penses-tu des débuts difficiles de Grenoble ?

DF: Oui, je suis toujours la ligue Magnus. Oui, je suis déçu et triste pour eux mais apparemment, ce soir, ils enchaînent leur deuxième victoire de la semaine (Briançon en CDL, Gap en Magnus). C'est bien, j'espère que ça va être un déclic pour eux, et qu'ils vont aller loin dans cette Magnus et aussi aller loin en Coupe de France.

HH: Un jour, après la fin de l'épopée Damien Fleury à l'étranger, penses-tu pouvoir revenir dans ton club formateur (Caen) ?

DF: Oui, peut être, je ne sais pas, sûrement. Il y a des chances que je revienne en Magnus mais j'espère le plus tard possible ... (Sourire) On verra .

HH: Dans trois semaines, tu retrouves tous tes camarades de l'équipe de France pour une double confrontation France-Norvège, dans quel état d'esprit te trouves-tu quand tu joues en bleu ?

DF: Hé bien ici, je suis vraiment content, du fait de retrouver la France, le fait de retrouver mes potes. Je vais m'amuser, en profiter et j'espère montrer aux sélectionneurs ce que je sais faire. Mais pour moi ça va me faire du bien de voir autre chose.

HH: Pour finir, tu as tout gagné en France, que peut-on te souhaiter pour cette saison ?

DF: Et bien gagner le championnat, ça serait magnifique, et pouvoir fièrement défendre les couleurs de la France en Mai prochain.

HH: Merci Damien pour ta disponibilité.

 
 
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Réactions sur l'article
 
canada a écritle 10/11/2011 à 17:38  

tres bel interview du reporter de hh et j'approuve aussi totalement le droit de reserve ne n'avoir fait aucune allusion ni aucune question sur sa vie privee. ici on est la que pour parler de hockey et rien d'autre il me semble ce qu'a fait a merveille votre correspondant
bonne continuation a damien fleury
Tatie38 a écritle 10/11/2011 à 11:07  
et merci pour ce suivi de nos joueurs à l'étranger on attend les autres avec impatience
Alveio a écritle 09/11/2011 à 23:36  
J'approuve totalement le fait de ne pas parler de son privé. C'est pas à hockeyhebdo et ses émissaires de parler de la justice, parce qu'on est là pour parler hockey et performances, même si ce qui lui arrive est dramatique.

Le point positif c'est que nos français qui partent à l'étranger devienne encore meilleur qu'il y a quelques années, au point d'occuper des rôles importants dans de grosses cylindrées européennes (CF. P-E Bellemare), et ça va forcément faire pencher la balance dans les matches au couteau pendant le mondial !
Alveio a écritle 09/11/2011 à 23:36  
J'approuve totalement le fait de ne pas parler de son privé. C'est pas à hockeyhebdo et ses émissaires de parler de la justice, parce qu'on est là pour parler hockey et performances, même si ce qui lui arrive est dramatique.

Le point positif c'est que nos français qui partent à l'étranger devienne encore meilleur qu'il y a quelques années, au point d'occuper des rôles importants dans de grosses cylindrées européennes (CF. P-E Bellemare), et ça va forcément faire pencher la balance dans les matches au couteau pendant le mondial !
 
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