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Hockey sur glace - Hockey féminin
Hockey sur glace - Interview de Christine Duchamp
 
Lors des Championnats du monde à CAEN, la responsable du Hockey Féminin répond à notre correspondant Christophe Haest
 
Le Havre, Hockey Hebdo Christophe Haest le 14/06/2011 à 18:36
H. H. : Peux-tu nous dire comment l’Equipe de France a abordé ces Championnats du Monde à domicile ?
Quelle a été la préparation en amont ?
C. D.
: La préparation de l’équipe de France pour ce mondial a duré 2 saisons, dans la mesure où il n’y avait pas de compétition pour nous en 2010 (non qualifiées pour les JO de Vancouver). Nous avons eu 5 stages (avec ou sans matches amicaux) lors de la saison 2009-10 et 5 autres stages cette saison.
Enfin, nous avons choisi d’effectuer la préparation terminale au Championnat du Monde à Caen en arrivant 1 semaine avant le début de la compétition et en choisissant de disputer un match amical, au Havre le 1er avril face à la Grande Bretagne.
Photo hockey Interview de Christine Duchamp  - Hockey féminin

H. H. : Le match amical au Havre a-t-il été un faux ami, avec cette victoire facile à quelques jours des Mondiaux (9 à 2 contre la Grande Bretagne) ?
C. D.
: En effet, si nous souhaitions jouer un match de préparation à quelques jours du mondial, c’était pour pouvoir entrer dans le rythme de la compétition. Notre large victoire nous a apporté de la confiance. Un adversaire un peu plus engagé physiquement aurait peut-être été une meilleure préparation pour notre premier match.

H. H. : Quelle a été l’incidence du forfait de la Corée du Nord sur le tournoi de l’équipe de France ?
C. D.
: Nous avons été assez surpris de ce forfait, mais il n’a eu aucune incidence sur notre compétition. Nous avons assez bien géré les 2 jours de repos imposés par ce retrait. Le piège aurait pu être de ne pas bien débuter notre 2ème match (face au Danemark), avec la rupture de rythme que cela nous a imposé. Cela n’a pas été le cas, les joueuses ont réussi à très bien gérer ce temps faible, un peu plus long qu’à l’accoutumée.

H. H. : Avec ce forfait, il y a eu plus de journées sans match. Comment avez-vous « meublé » les journées de repos ?
C. D.
: Habituellement, nous avons une journée de repos après les 2 premiers matches, et dans ce cas-là, la journée est consacrée à la récupération (sur glace et/ou hors glace). Du fait du retrait de la Corée, nous avions 2 jours de repos après le 1er match. Aussi, le lendemain du match face à l’Italie nous avons effectué une séance de récupération (footing et stretching) le matin au centre d’hébergement (18ème RT), puis un entraînement léger sur glace dans l’après-midi.
Le 2ème jour, nous avons effectué un entraînement sur glace en fin de matinée pour préparer notre match contre le Danemark. L’après-midi était libre pour les joueuses, pour leur permettre de passer du temps avec leur famille. Après ce temps où chacune a pu découvrir la ville de Caen en compagnie de ses proches, nous nous sommes retrouvés joueuses, familles et staff pour un moment convivial et de partage de cette belle aventure sportive et humaine autour d’un verre.

H. H. : Contre la Grande Bretagne, l’Equipe de France a semblé bégayer son hockey pendant près de deux tiers, les anglaises voulaient-elles balayer la lourde défaite du Havre ou les bleues ont-elles déjouées ?
C. D.
: Certainement un peu des 2… Nous avons le sentiment d’avoir très mal joué ce match, mais je suppose que si vous interrogez les Britanniques, ils pensent certainement avoir fait un très bon match, du moins durant 2 périodes. Il est difficile pour nous d’analyser les raisons de cette mauvaise performance, mais il est certain que nous ne savons pas encore très bien gérer ce genre de matches : nous avons encore de la difficulté à faire le jeu, et face à une équipe plus faible, nous avons tendance à nous mettre à son niveau, au lieu d’imposer notre jeu. La pression de notre rendez-vous avec les Tchèques (qui avaient joué avant nous) a certainement un peu joué. Nous sommes toutefois satisfaits de cette victoire, car malgré ce déficit dans le jeu, nous avons réussi à gagner (et largement : 4-1), ce que nous ne savions pas faire dans le passé… Il y a quelques temps, nous perdions ce type de matches.

H. H. : Qu’a-t-il manqué aux bleues pour vaincre les tchèques dans le dernier match ?
C. D.
: Certainement du réalisme offensif, car nous avons eu de nombreuses chances d’égaliser dans le match (et notamment au 2ème tiers temps) et nous ne l’avons pas fait. Si nous avons progressé dans ce secteur, cela reste notre principale faiblesse. On peut regretter bien sûr d’avoir encaissé un but très tôt dans le match, mais je pense que nous perdons vraiment en ne parvenant pas à marquer dans nos temps forts.
Photo hockey Interview de Christine Duchamp  - Hockey féminin
Photographe : Christine Mussier

H. H. : Y’a-t-il eu débriefing entre les joueuses et le staff et si oui quels ont été les termes ?
C. D.
: Nous avons pris le temps de partager notre déception dans le vestiaire à la fin du match. Nous avons essentiellement dit aux joueuses que nous étions très fiers de leur comportement, de leur progression et qu’il s’agissait du début de l’aventure de cette génération. La moyenne d’âge de l’équipe est inférieure à 20 ans… Bien évidemment, la remontée en Division nous aurait permis d’avancer plus vite, mais nous avons essayé de tout de suite penser à l’avenir. Nous sommes convaincus que cette génération a un réel potentiel, et qu’il nous faut être patients pour récolter les fruits du travail fourni. Le Président de la Fédération, la Présidente de la Commission Féminine et le Directeur Technique National nous ont également apporté leur soutien dans ce moment difficile.
Nous ferons un débriefing avec le DTN et son adjointe d’ici quelques jours.

H. H. : Globalement, ce Championnat du monde représente-il plus une déception ou une réussite ?
C. D.
: C’est pour nous une très grande déception, car seule la 1ère place nous importait. J’espère qu’il représente une réussite pour l’organisation, nous espérons avoir fait découvrir le hockey féminin, voire séduit ce public de connaisseurs ?

H. H. : Est-ce un avantage de faire ce genre de tournoi à domicile, cela apporte-t-il plus de pression, trop de pression ?
C. D.
: Si l’on est bien préparé à éviter tous les pièges qui peuvent se présenter lorsqu’on est à domicile, c’est seulement un avantage. Nous n’en avons eu que les avantages ici à Caen, avec un soutien sans faille du public, un accueil chaleureux et rassurant de la part de tous les bénévoles et de la ville dans l’ensemble.

H. H.Concernant l’équipe, quels sont tes motifs de satisfaction et de déception de ce tournoi mondial ?
C. D
. : De manière générale, nous sommes satisfaits de la préparation physique (conçue et dispensée par Romain Guibet et Nicolas Drewniak). En effet, nous n’avons eu que très peu de blessures (et minimes) durant la saison et toutes les joueuses étaient à 100% durant toute la compétition. D’autre part, nous avons pu compter sur un groupe (20 joueuses), nous avons pu disputer tous les matches à 4 blocs, non pas par sympathie, mais parce que toutes avaient un très bon niveau de performance.
La plus grande déception, au-delà de la défaite face à la République Tchèque, est d’avoir encaissé ce fameux 1er but sur une action placée dans notre zone défensive, situation qui était notre force depuis 2 ans, avec quasiment aucun but encaissé sur ce type de situations, même face à des grandes nations comme la Suisse par exemple.

H. H. : Et enfin que feras-tu cet été quand les patinoires seront fermées, et les vacances arrivées ?
C. D
. : Je n’ai pas encore organisé mes vacances… j’irai certainement passer quelques jours chez mes parents, près de Gap, pour profiter un peu de ma famille et faire quelques activités sportives de montagne !

H. H. : Un dernier mot pour les amateurs de hockey, et pour les bénévoles qui ont permis la tenue de ce beau tournoi ?
C. D. :
Nous aurions tellement aimé pouvoir rendre un petit peu de toute cette chaleur que chacun des bénévoles du Havre et de Caen nous ont apporté, par une victoire dans ce tournoi… Nous n’avons eu que des larmes à leur donner à la fin du match… aussi, nous allons nous attacher à travailler dur pour leur envoyer de grands sourires de Grande-Bretagne l’année prochaine !

Merci Christine.
 
 
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Réactions sur l'article
 
julien à lachat a écritle 18/06/2011 à 14:43  
J'espère que les filles pourront faire un bon résultat l'année prochaine et remonter en première division. Elles pourront ainsi aborder un peu mieux le tournoi qualificatif olympique.
pantang a écritle 16/06/2011 à 21:17  
Snake+1 comme on dit
C'est vrai qu'une équipe masculine intelligente, j'aimerai vraiment voir

Sylvain H.H. a écritle 15/06/2011 à 20:24  
Effectivement grossière erreur que je viens de rectifier, C'est Christophe qui est du Havre. Désolé.
lifeke a écritle 15/06/2011 à 14:38  
Très bon interview, dommage pour la petite erreur au début. Le championnat du monde était à Caen et non au Havre.
_33_ a écritle 15/06/2011 à 09:05  
très bon sujet, ça fait du bien d'avoir des news des féminines.
juste une remarque sur la présentation, le mode italique est moins facile à lire, la question en gras permet déjà de faire la distinction avec la réponse
Isaia a écritle 14/06/2011 à 23:07  
Et cette gentillesse, cette simplicité n'est pas feinte. Je peux l'attester.
snake a écritle 14/06/2011 à 21:44  
Très clairement le meilleur coach d'équipe nationale française avec Henderson. Ce qu'elle fait avec un effectif très réduit et aucun moyen financier est remarquable!
J'aimerai la voir un jour avec une équipe masculine de bon niveau, je suis certain qu'elle surprendrait pas mal de monde, mais il faudra sans doute une sérieuse évolution des mentalités dans le hockey français...
 
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