HH : Bonjour Laurent, merci d’avoir accepté notre demande d’interview. Pouvez-vous décliner votre identité aux lecteurs de Hockey Hebdo ?
LM : Laurent Meunier, je suis un ancien joueur de hockey sur glace.
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Jean-Marc Lestage (archives) |
Son dernier maillot: Fribourg-Gottéron |
Pourquoi le hockey sur glace ?
Quand j’étais petit, j’étais assez turbulant, il fallait trouver un sport pour me défouler et c’était le seul sport qui prenait à partir de 5 ans, sauf erreur, et ça a vite croché. J’ai joué dans pleins de disciplines, comme le football.
À quel moment vous vous êtes dit « Je veux en faire mon métier ? »
Je ne me suis jamais vraiment dit ça, j’avais toujours envie de jouer au plus haut niveau, à partir de 14-15 ans. À 25 ans, j’ai terminé mes études dans l’ingénierie mécanique à l’INSA de Lyon.
Vous aviez des mentors ? des modèles ?
Oui, mais pas dans le hockey sur glace, seul Philippe Bozon sortait du lot, puisqu’il est parti en LNH… sinon, Michael Jordan et Eric Cantona étaient de fortes têtes.
Un bon et un mauvais souvenir de carrière ?
Je n’ai pas gagné de titre en club, c’est pour moi un point négatif. J’aurais vraiment aimé gagner quelque chose en club. Les ¼ de finale avec l’équipe de France contre la Russie, aux Mondiaux 2014, c’était vraiment quelque chose de fort pour moi.
Quel a été LE match de Laurent Meunier et de son équipe ?
Je me souviens d’un match d’équipe ! Équipe de France, Championnats du Monde de 2007, victoire 4-0 contre la Pologne… Le groupe était solide et c’est resté, un très bon match d’équipe. Et personnellement, c’était un de mes premiers matchs en Allemagne, avec Straubing. Nous jouions contre Mannheim, une des meilleures de l’époque et j’avais scoré 1 but, 3 assists. C’était le contexte où je venais d’arriver en Allemagne et tout roulait.
Si vous pouviez citer 3 coéquipiers qui vous ont marqués lesquels ? Et 1 coach ?
Cristo Huet, clairement, c’est un ami et une personne incroyable. Baptiste Amar, un de mes meilleurs amis, on a vraiment tout fait ensemble et Yorick Treille, avec lequel j’ai commencé à jouer au hockey, et avec lequel j’ai fait une partie de ma carrière. Je vais donner 2 coachs : Dave Henderson, par tout ce qu’on a vécu ensemble et Dan Ratushny, coach à Straubing, par sa philosophie et la personne qu’il est.
Quel/s adversaire/s vous a/ont marqué ?
Je n’ai pas vraiment d’adversaire marquant… j’ai eu l’occasion de jouer contre Brooks Orpik (ndlr : plus de 1'000 matchs en LNH), en ligue universitaire. Sur une série de demi-finales de play-offs, le portier Amiennois de 2005, était très frustrant, il avait gagné la série à lui tout seul.
Vous avez connu plusieurs équipes… Quelle relation vous entretenez avec votre public, à travers le temps et les équipes ?
Tout le temps super, j’ai toujours été très bien accueilli partout où je suis allé, tant à Genève, à Fribourg, La Chaux-de-Fonds, Straubing aussi.
Comment se sont passées ces dernières années en Suisse ?
Je suis rentré à La Chaux-de-Fonds depuis l’Allemagne, dans le but de prendre mon passeport suisse, on a tout de même fait 2 saisons assez positives. Pour les 2 ans ici à Fribourg, on n’a pas fait de saison parfaite, mais dans l’ensemble. Je suis content d’avoir fait ses 4 dernières années ici.
Que retenez-vous de vos sélections en équipes nationales, depuis vos débuts, jusqu’en 2017 ?
En France, nous avions un gros noyau qui est resté le même durant longtemps. Nous étions relativement proches les uns des autres et on s’en est bien sorti. Quand on revenait avec la nationale, on savait où on allait.
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Nicolas Leleu (archives) |
Laurent Meunier dans son dernier match avec l'Equipe de France |
Les Dames dans l’Elite, Auvitu, Bellemare, Texier… le hockey français se porte bien ?
On remarque depuis 5-6 ans que les choses s’améliorent. On a des locomotives comme Antoine (Roussel) et Pierre-Edouard (Bellemare) qui tirent les jeunes en avant. Alexandre Texier a le potentiel pour rester en LNH, et on a des joueurs d’un grand talent comme Stéphane Da Costa qui pourrait y retourner. C’est vraiment positif, il y a de bons jeunes qui y arrivent.
Vous avez annoncé la fin de votre carrière après cette saison… Quelles en sont les raisons ? Comment on approche cette décision ?
Je me sentais encore bien physiquement, mais je n’avais pas envie de finir au bout du rouleau. C’était le moment pour moi de passer à autre chose. C’était une bonne décision. On voit ces choses-là avec la famille, avec son épouse, on se rend compte de son niveau. Il y a une vie après le hockey et j’ai eu la chance d’en jouer jusqu’à 40 ans.
Que se passe-t-il à présent pour vous ?
Au 1er mai, je commence dans une société du domaine des charpentes et façades métalliques à Bulle, comme chef de projet dans le département façade. Il me faudra réapprendre beaucoup de choses, retrouver un équilibre. Ce sera un bon défi.
Qui est Laurent Meunier en dehors du joueur de hockey sur glace ?
Je suis quelqu’un qui a évolué avec l’âge, j’ai appris à m’assagir, analyser etc… j’adore être avec un groupe, le côté social m’apporte beaucoup. Je suis papa depuis mes 34 ans. Sinon, j’aime bien aussi « être tranquille ».
Quelque chose à rajouter ?
En fin de carrière, on pense surtout à remercier les médecins, les entraîneurs, mon agent, nos coéquipiers, on a vraiment envie de remercier tout le monde.
Bonus : Pourquoi avoir pris la double-nationalité ?
Simplement, parce que ma femme est suisse, mes enfants ont la double-nationalité et nous avons décidé que nous allions rester vivre en Suisse, après. Ça s’est fait naturellement, mais je l’aurais de toute façon demandé à terme.
La rédaction de Hockey Hebdo remercie Laurent Meunier pour sa disponibilité ainsi que Monsieur Stéphane Décovert, Head of Communication de Fribourg-Gottéron, d'avoir permis cette rencontre. L'entretien s'est déroulé le 9 avril 2019 au Restaurant Le St-Léonard, Fribourg.