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Hockey sur glace - Hockey dans le Monde
Hockey sur glace - Le Kazakhstan avec ...
 
Alors que l'équipe de France s'apprête à disputer le tournoi de qualification olympique, nous nous sommes intéressés au championnat national d'un de ses adversaires, le Kazakhstan.
 
Grenoble/Kokshetau, Hockey Hebdo Jean-Christophe Salomé le 07/02/2013 à 09:00
Ces dernières années, peu de joueurs nord-américains et européens y étaient recrutés, les joueurs russophones étant majoritaires (russes, lettons, biélorusses, etc... ). Quelques clubs ont franchi le pas et commencent à se tourner vers l'Ouest pour recruter leurs pièces maîtresses.
C'est notamment le cas de l'Arlan Kokshetau, au nord de la capitale Astana, qui a recruté 3 joueurs qui sont passés par la Ligue Magnus.
Pour en savoir plus, nous avons donc contacté Yanick Riendeau (Яник Риндео en cyrillique) qui a quitté la Bourgogne pour s'installer au Kazakhstan. Avec 68 points dont 30 buts en 45 matchs, Yanick est le meilleur buteur et le meilleur pointeur de son équipe.


Photo hockey Le Kazakhstan avec ...  - Hockey dans le Monde
photo http://arlanclub.kz
Y. Riendeau avec la coupe du président
Autant ton départ n'était pas une grande surprise, la destination a vraiment surpris tout le monde. Comment es-tu arrivé au Kazakhstan ?


C'est vraiment sorti de nulle part. C'est venu de Ben O'Connor qui a joué à Morzine. Il est parti au Kazakhstan, il a très bien performé et ça a ouvert la porte aux joueurs européens, il n'y en avait pas du tout avant. J'ai le même agent que Ben, ils sont passés par lui et voilà. Je ne voulais pas y aller tout seul, c'est un peu spécial, notamment avec la langue et la culture. Je ne voulais pas me retrouver isolé. Ils m'ont demandé de trouver quelqu'un pour venir avec moi. C'est comme ça que j'ai atterri là-bas avec Maxime Boisclair d'Epinal (ndlr : Maxime est rentré au Canada en décembre pour raisons personnelles).

Ce n'est pas évident de quitter un pays dans lequel on réside depuis un moment et d'embarquer sa famille dans une nouvelle aventure. Tu as hésité ?

J'ai réfléchi un long moment. On s'est énormément renseigné sur le pays, sur la façon dont les gens vivent ici. On a lu beaucoup de blogs de travailleurs étrangers au Kazakhstan, des Canadiens, des Français, des Anglais. Ben O'Connor m'a dit du bien de l'organisation, il s'était renseigné auprès de ses co-équipiers. On a pris le risque. Mais on est des aventuriers aussi, on aime bien voyager, pourquoi pas ?

Et l'année prochaine ?

Mon équipe m'a déjà fait une offre et ils parlaient pour plusieurs saisons. Je ne sais pas du tout encore. Il y a beaucoup de paramètres, comme les co-équipiers, ceux qui restent et qui partent, je n'ai pas envie de me retrouver seul au milieu de Russes et de Kazakhs. Si mes co-équipiers anglais et canadiens restent, ça va me donner envie de rester. Je vais aussi voir avec ma femme et ma fille, mais pour l'instant tout se passe bien. On est bien traité, et je ne dis pas non à une autre saison.

Comment se passe la communication avec tes coéquipiers ?

Ce n'est pas facile. Au niveau hockey, c'est assez simple à comprendre, les termes sont à peu près les mêmes. J'ai appris quelques mots en russe, on arrive à communiquer. Hors hockey, dans la vie de tous les jours, ce n'est pas évident. On fait des signes, on utilise le traducteur sur le portable, on se débrouille comme on peut.

Et ton adaptation au jeu ? Et les entraînements ?

Ca prend un peu de temps, à peu près tous les joueurs peuvent s'adapter. Mais il est vrai que c'est complétement différent. C'est beaucoup plus intense, avec deux entraînements par jour, de la muscu et les matchs qui sont beaucoup plus physiques. Ca joue beaucoup plus dans les bandes, ça frappe. Ca joue même un peu salaud, on se demande parfois si les arbitres ont un sifflet : slashing, crochets, bagarres, ça ressemble au hockey nord-américain.

Est-ce que la ligue kazakh est 100% professionnelle ?

Oui, c'est 100% professionnel. Les joueurs sont suffisamment payés pour, et on passe tellement de temps à la patinoire qu'il est impossible de faire autre chose à côté.

Photo hockey Le Kazakhstan avec ...  - Hockey dans le Monde
photo http://arlanclub.kz
Et les salaires par rapport à la France ?

C'est plus confortable, c'est certain. Je ne connais pas le budget de mon équipe mais je vais te donner des exemples : on voyage en avion avec 4 lignes, avec un effectif de 5 lignes au total. Il y a une caféteria à la patinoire, avec des cuisinières, on mange tous les jours à la patinoire, aux frais de l'équipe. Ca a un coût, mais les équipes ont énormément de moyens.

Est-ce que le club t'a donné des objectifs personnels ?

Les joueurs n'ont pas d'objectifs particuliers, mais il faut performer. Ils nous l'ont dit clairement, ils veulent gagner le championnat cette année. Ils ne rigolent pas avec ça.

Est-ce que tu ressens une pression particulière ?

Plus ou moins. L'entraîneur reçoit beaucoup de pression des présidents et sponsors. Il nous la transmet un peu pour qu'on se bouge un peu, mais c'est quand même raisonnable. Tant que les résultats suivent, il n'y a pas de soucis et ça fonctionne bien pour nous pour l'instant. Je n'ai pas trop envie de savoir ce qu'il va se passer si on ne performe pas. Ils ne rigolent pas ici. Chaque match, c'est comme la Coupe Stanley. Quand on gagne, les présidents sont contents, c'est incroyable. Si on en perd un  le lendemain, on se fait pourrir comme jamais, même pour un seul match. Ils ne tolèrent pas du tout la défaite, mais quand on gagne, on est traité comme des rois et ils sont super contents.

Que retires-tu de cette expérience ?

Au niveau du jeu, j'ai découvert quelque chose de complétement différent. C'est une autre intensité, beaucoup plus de matchs, d'entraînements. Dans la vie de tous les jours, c'est une nouvelle culture, de nouvelles habitudes, une nouvelle alimentation, c'est très enrichissant comme expérience. Ce n'est pas facile tous les jours, c'est une mentalité assez spéciale, mais les gens sont quand même très accueillants et chaleureux.

Tu recommanderais aux joueurs de Ligue Magnus de tenter l'expérience au Kazakhstan ?

Oui, mais il faut être solide mentalement. Comme je disais, ils ne rigolent pas ici. Il faut performer du début à la fin, sinon ils te renvoient chez toi vite fait. Certains joueurs sont partis au bout d'une semaine d'essai.

Tu disais qu'il y avait énormément de moyens. Est-ce que la KHL est un  des objectifs de ton club ?

Il y a quand même des étapes à respecter. L'année dernière, le club de Karaganda, qui était premier du championnat kazakh, est passé en VHL, le 2e niveau russe, et ils sont premiers. Je ne sais pas si la montée est sportive ou se fait au budget. Les grosses équipes kazakhs ont d'énormes ambitions et c'est le but de pas mal d'équipes à moyen-long terme. Le président de notre équipe a parlé de VHL en début de saison, mais je ne sais pas si ça va se faire.

Après avoir passé autant d'années en France, envisages-tu de revenir après le Kazakhstan ?

Oui, c'est envisageable mais je n'ai parlé à personne, je laisse mon agent gérer ça. Mais oui, j'aimerais bien revenir en France pour signer un contrat sur plusieurs saisons. Pas seulement pour une année comme j'ai fait depuis le début.

Quelle équipe aimerais-tu intégrer ou peut-être rejoindre à nouveau ?

(rires). Question piège. C'est dur à dire. Oui, il faut voir les conditions. C'est sûr que les grosses équipes du championnat, ça reste toujours intéressant, comme Angers, Rouen, et Grenoble aussi même s'ils ont un peu de mal, ça reste une grosse équipe de Ligue Magnus. A voir, mais je n'ai pas tâté le terrain et je n'ai pas eu d'appels non plus.
Je suis les résultats, j'écoute les matchs à la radio sur internet, j'ai pas mal d'amis en France et je me renseigne un peu sur les stats, les résultats... C'est un peu spécial cette année, c'est très serré. Une victoire et les équipes peuvent prendre 4 ou 5 places. Tout le monde peut battre tout le monde, comme Amiens qui bat Angers. C'est une bonne année pour le hockey français.

Justement, comment tu vois ton ex-équipe de Dijon, notamment avec le départ de la première ligne avec toi, A. Guttig et M. Gascon ?
L'année dernière, et vu notre équipe sur le papier, on n'était pas trop à notre position avec la 2e place.  On a créé la suprise, mais cette année Dijon est à son niveau. C'est une  bonne équipe, mais toutes les équipes se sont améliorées.

Quelle est ton analyse sur la fin de la saison avec Dijon ? Les attentes étaient élevées avec la 2e place.

C'est vrai que c'était décevant. On menait la série 2-0, et on l'échappe. Mais c'est toujours aussi chiant de jouer contre Grenoble (rires). L'année dernière, ils ont fini loin au classement, mais ils avaient une sacrée équipe. On aurait dû gagner, mais on n'a pas été au niveau en play-offs. On a manqué de finition, on a eu énormément de lancers et de chances de marquer, on n'arrivait pas à marquer. On est passé sur des petits scores, des prolongations. On n'a pas réussi à emmener notre efficacité de la saison en play-offs.

Veux-tu en profiter pour passer un message ?
Un grand bonjour à tout le monde, et un merci pour les belles saisons passées en France, en espérant qu'il y en aura d'autres.



Liens:
arlanclub.kz
chaine vidéo YouTube du club (extraits de matchs)
 
 
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Réactions sur l'article
 
pilou05 a écritle 08/02/2013 à 00:42  
Non c'est l'autre Yannick Riendeau qui a signé à Ajoie (il est plus jeune 24 ans)
satuoma a écritle 07/02/2013 à 21:52  
il a signé à Ajoie aujourd'hui;;;
okhockey a écritle 07/02/2013 à 13:50  
S'il veut poser ses bagages à Gap, sur un malentendu on ne sait jamais, on prend ! :-)
le senators a écritle 07/02/2013 à 11:41  
Superbe article, merci beaucoup. Quel plaisir de lire ce joueur et avec lui de découvrir un nouveau pays.
Tatie38 a écritle 07/02/2013 à 10:29  
oups si "ça rigole pas"je préfère notre Magnus :-)
 
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