HH - Tu es actuellement en pleine préparation avec ton équipe des Sea Dogs de Saint John. Comment se passe le Camp des Sea Dogs pour toi et comment se sont passées les retrouvailles avec tes co-équipiers ?
Ca a bien été. On était tous très excités de nous retrouver après un long été. On pratique tous les jours, des pratiques très intenses et pour l'instant tout va bien.
HH - Avec quel statut es-tu arrivé au camp cette année après avoir été repêché à la Draft NHL ? As-tu un statut différent ?
Honnêtement, je pense que ça ne change pas grand-chose. Je joue dans la même équipe que des joueurs qui n'ont pas été repêchés. Par contre, c'est sûr qu'au niveau expérience c'est un "plus". Je reste terre à terre là-dessus puis je continue à être la même personne que j'étais avant que je me fasse repêcher.
| journalexpress.ca | | HH - Cette année, 8 Sea Dogs ont été repêchés dont 2 au premier tour (Thomas Chabot - Interview dans Hockey Hebdo datant du 05/08/2015 et Jakub Zboril ) et 2 par la franchise de Tampa Bay, cela veut-il dire que Saint John est un club formateur de futurs talents NHL ?
Pour tout joueur de hockey, c'est le but de se faire un jour repêcher. C'est sûr que pour St John ça veut dire quelque chose mais en même temps, pour nous joueurs, on est tous heureux d’être de retour ici pour jouer et gagner. On est tous très concentrés sur la saison à venir.
HH - Tu as grandi en tant que partisan des Canadiens de Montréal. Qu’as-tu ressenti lorsque que tu as eu la chance de revêtir le chandail Tricolore lors de la saison dernière au camp des Canadiens avant ta sélection par le Lightning ?
C'est sûr que ça a été une très belle expérience à titre personnel. Le fait d’être originaire de Montréal et d'avoir été invité par le Canadien m'a pris au cœur et ça a conclu mon choix de m'y rendre. J'ai bien aimé participer à leur camp, une très belle expérience qui va rester sur mon résumé.
HH - Tu viens d’être choisi par le Lightning de Tampa Bay au 180ème rang du repêchage NHL 2015 à Sunrise en Floride. Qu’as-tu ressenti en entendant ton nom ?
Beaucoup d’excitation. Personnellement, je ne comptais pas vraiment me rendre sur place en Floride parce que j’étais considéré comme « OVER AGED » car listé pour mon année de 18 ans. Pour moi, j'ai toujours pensé mériter de me faire repêcher un jour mais je ne savais pas quand ça allait arriver. A Noël 2014, le Drakkar, mon ancienne équipe, m'a échangé aux Sea Dogs et je pense que cela m'a un peu freiné, je ne savais donc pas à quoi m'attendre. Au final, j'ai pris la bonne décision en partant pour la Floride puisque, lorsque j'ai entendu mon nom, je ne me suis jamais aussi bien senti que ça. Que des beaux souvenirs !
HH – T’attendais-tu à rejoindre l’équipe qui a éliminé ton équipe de cœur en playoffs 2015 ?
Bien, éventuellement, c'est avec le Ligthning qu'il y a eu le plus d'étincelles lors de mes différentes rencontres avant le repêchage. Quand je parle d'étincelles, je veux bien sûr dire que les meetings avec le Lightning se sont tous bien passés. Ils ont montré beaucoup d'intérêt en ma personne. A chaque fois que le Lightning prenait le micro lors de la Draft, c'est comme si je m'attendais à quelque chose. Puis, pour revenir à la question, je ne pensais pas que le Lightning allait battre le Canadien.
HH - Tu es taillé dans le roc, comment décrirais-tu ton style jeu ?
(sourire) Je suis un joueur robuste, un gars qui aime les mises en échecs, j'aime donner de l’énergie à mon équipe mais je suis aussi capable de bien contribuer offensivement et de bien défendre. Je suis aussi un gars qui n'hésite pas à jeter les gants quand vient le temps. Ca c'est quelque chose qui fait partie de moi, c'est toujours un plaisir de le faire, ça n'a jamais été un problème en tout cas.
HH - Tu es un « Fan Favorite ». Les partisans des équipes pour lesquelles tu as joué t'adorent. Est-ce qu'entendre ton nom dans les gradins te motive ?
C'est sûr que c'est bon pour la confiance, surtout pour un joueur de mon style. Je ne suis pas un joueur à 50 buts par saison, c'est eux qui ont d'habitude les faveurs des fans avec leurs contributions offensives. Mon « job » est différent mais je peux voir que ça fait plaisir à l'organisation et ça plaît aux fans. C'est sûr que ça pousse et ça m'encourage à faire mon travail de mieux en mieux.
HH - Quel a été ton rôle sur la glace de St John et du Drakkar pendant ces dernières saisons ?
Je suis un "policier", je suis le mieux placé pour avoir ce rôle-là. J'ai fait mes preuves avec le Drakkar et, arrivé à St John, ça n'a pas changé. Je serai encore un policier cette année car nous avons une équipe très talentueuse donc il faut protéger ce talent-là. Mon implication va être très haute, même en ce qui concerne les bagarres.
| estrieplus.com | | HH - Tu es donc un joueur physique, qui n’hésite pas à jeter les gants, penses-tu que Tampa Bay t'a sélectionné car ils ont besoin de plus de muscles pour se faire respecter contre les équipes de la Conférence Ouest souvent plus costauds et plus agressives ?
Oui. J'ai eu plusieurs discussions avec Michel Boucher (recruteur du Lightning au Québec), avec le recruteur en chef ainsi qu'avec Steve Yzerman, le GM du Lightning, et ce qui est clair c'est qu'ils ne veulent pas de moi juste pour jeter les gants, pas un « goon ». Ils veulent que je m'implique physiquement, que je crée de l’énergie mais, quand va venir le temps de défendre mes coéquipiers, c'est sûr que ça va être à moi de jouer.
HH - Les Français connaissent ta silhouette pour l’avoir aperçue dans un reportage vidéo sur le retour à la compétition de Tim Bozon. En effet, Canal+ a suivi notre Français au camp d’entraînement du Canadien la saison dernière et, lorsqu’ils ont voulu illustrer la robustesse des contacts, ils ont montré un de tes fights. Que ressens-tu juste au moment où tu lâches les gants ?
On ne peut pas dire que j'ai peur mais je n'avais jamais reçu un coup de poing au visage ou sur le nez... c'est de ça dont j'avais peur lors de mes premiers combats. Dès mon premier combat, je savais que j'allais être bon dans les années à venir mais j'ai tout de même bien senti les premières grosses droites au menton, ceci dit j'ai la tête dure. Maintenant, après un combat à 4-5 voire 6 échanges de coups de poing au visage, je me passe juste une poche de glace sur la face et ça passe, prêt à recommencer.
Plus il y a de combats plus je suis en confiance. Ca devient de plus en plus fun surtout quand tu domines. Je sais de quoi je suis capable, j'ai pris en expérience sur ce sujet. Une de mes plus grosses peurs est de perdre un combat, non seulement pour la confiance de mon équipe mais aussi car je suis très orgueilleux. Gagner un combat te donne de la confiance mais donne aussi de la confiance à toute ton équipe.
HH - Tu vas faire tes valises pour le tournoi des recrues avec le Lightning prochainement. Qu’attend de toi le staff du Lightning sur cette période ?
En effet, je vais participer au tournoi des recrues. Le staff attend de moi que je joue au hockey mais c'est sûr que, moi, la robustesse fait partie de ma game. Il se peut que je joue robuste et que l'autre équipe n'aime pas ça et donc que cela tourne en bagarre. J'ai envie de donner une bonne impression en tout cas.
HH - Quelque part tu es un mix entre Georges Laraque et notre Français, Antoine Roussel.
Antoine Roussel est un joueur qui est très énergique. Ses coéquipiers l'aiment bien et ces adversaires le détestent. Georges Laraque, c’était quelqu'un qui pouvait se battre avec n'importe qui et qui pouvait gagner tous ces combats donc pourquoi pas ce mix. Je voudrais plus être considéré comme un grinder qu'un enforcer.
HH - Quelle est la suite de ton programme de cet été ?
Je sors de 3 mois de training avec un de mes coéquipiers à Montréal. Ici, à St John, on pratique tous les jours pour le mois qui vient, puis je pense jouer 2 matchs hors concours avec les Sea Dogs. Ensuite, c'est le depart pour le tournoi des recrues avec le Lightning.
HH - Tu n'as que 19 ans, tu as encore du hockey à jouer en LHJMQ. Que dois-tu améliorer dans ton jeu si tu veux un jour jouer en NHL ?
Je pense que, physiquement, j'ai fait mes preuves. Le physique est une de mes forces, par contre je pense qu'offensivement je n'ai pas prouvé à tout le monde ce que je pouvais faire. Je vais donc me concentrer là-dessus et faire des progrès en attaque sans négliger la défense.
HH - Que pouvons-nous te souhaiter pour cette saison qui arrive à grands pas ?
Je ne vais pas répondre seulement pour moi mais pour mon équipe. J'aimerais que vous souhaitiez aux Sea Dogs de St John une belle coupe à la fin de saison.
Toute l'équipe de la rédaction souhaite souligner la gentillesse avec laquelle Bokondji Imama a répondu à nos questions et nous souhaitons aussi souligner la maturité de ses réponses. Il est sûr que nous retrouverons Boko Imama dans la nouvelle rubrique de Hockey Hebdo « Fight of the Week » et nous lui souhaitons, à lui ainsi qu'à toute l'équipe des Sea Dogs de St John, une très belle saison 2015-2016. Hockey Hebdo vous donnera des nouvelles régulièrement de ce joueur prometteur.
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