HH) Bonjour Alex, c'est ta deuxième saison en Junior Majeur, quel premier bilan tires-tu de ta première saison et demi ?

J'ai fait de bons débuts. Sur ma première saison, je me m'attendais pas forcément à faire autant de points (51 points, 23 buts / 28 ass). Il a fallu que je m'habitue à la vitesse du jeu mais les entraînements nous ont aidés à nous adapter. Le camp d'entraînement s'est bien passé et je savais ce qui m'attendait car, comme je suis né pas loin de Québec, j'allais voir des matchs des Remparts de Québec.

HH) Cette année, tu as déjà largement battu ton record de points. C'était l'un des tes objectifs ?

Pas forcément, même si je voulais, bien sûr, dépasser mon nombre de points pour ma deuxième saison. Je m'étais fixé sur un point par match et, pour le moment, j'y suis arrivé. (Sur son efficacité au tir proche des 20%). Je suis un buteur à l'instinct et je bénéficie des beaux jeux de mes coéquipiers. On se complète bien. Mon objectif pour cette deuxième saison était d'être plus constant à tous les matchs pour, pourquoi pas, attirer le regard des recruteurs en prévision du futur repêchage. J'ai également travaillé mon jeu défensif, ce qui m'a permis de voir mon chiffre de +/- passer dans le positif cette saison (-17 l'an passé, +11 pour le moment cette saison).

Gracieuseté : Voltigeurs de Drummondville

HH) Ta progression est rapide et fulgurante. Comment tu gères tout ça ?

C'était un objectif de progresser vite et de me faire une place dans l'alignement. L'an passé, l'équipe était en reconstruction avec des jeunes. Je ne me mets pas de pression inutile même si on sait qu'on est dans une ville qui veut gagner (le dernier titre des Voltigeurs remonte à 2009).

HH) Meilleur pointeur de l'équipe, dans les 10 meilleurs de la ligue. Quels sont les retours du staff sur tes prestations ?

On me traite comme n'importe quel joueur de l'équipe et je ne veux pas que l'on me considère différemment, par respect pour mes coéquipiers qui ne seraient sans doute pas contents si les meilleurs pointeurs avaient un traitement de faveur. Je m'entends bien avec le staff, on a de bonnes relations. Quand je joue bien, on me met une tape sur l'épaule pour me féliciter.

HH) Quel est ton rôle sur la glace ?

Je suis un centre polyvalent, capable de jouer dans les deux sens de la patinoire.

HH) Sur quels points travailles-tu le plus à l'entraînement ?

Je dois travailler mon explosivité et ma vitesse. Je ne suis pas le joueur le plus costaud mais je travaille tout ça. Je dois gagner en force même si, malgré mon gabarit, j'aime jouer physique. Ca fait partie du jeu et ça ne me pose aucun problème ni aucune appréhension.

HH) L'an passé, vous aviez manqué les séries. Cette saison, l'objectif numéro 1 est de se qualifier ?

Oui c'est certain. C'était une très grosse déception de rater les séries l'an passé. On ne peut pas les rater deux saisons de suite. On a bien commencé la saison et le travail de l'équipe a été positif. Les équipes de notre division sont fortes mais on a une bonne éthique de travail alors on se dit que l'on peut battre n'importe qui.

HH) Tu penses que vous pouvez rivaliser avec les équipes du haut de tableau pour aller le plus loin possible ?

Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui Rouyn-Noranda et Val d'Or sont devant mais c'est pas pour cela qu'on ne peut pas aller loin. On rentre sur la patinoire en se disant que l'on peut gagner le match. On ne part jamais perdant d'avance.

Gracieuseté : Voltigeurs de Drummondville

HH)  Le retour du capitaine, Joey Ratelle, va faire du bien à l'équipe ? Il vous a manqué ?

Oui, il nous a manqué (seulement 20 matchs cette saison). Il fait du bien à l'équipe. Sur la patinoire, c'est un grand joueur qui est utile pour l'équipe et, en dehors de la glace, c'est un vrai chef qui sait nous remobiliser et nous parler.

HH)  Comment est la chimie dans l'équipe ? Tu es proche de tes coéquipiers ?

Oui, on essaye de créer des liens, c'est important si tu veux aller le plus loin possible que tout le monde s'entende bien. Avec Carcone (67 points, un de moins que Barré-Boulet), on n'est pas en concurrence pour la place de meilleur pointeur de l'équipe. On n'y pense pas et on pense avant tout à gagner les matchs.

HH)  Parle-nous de la vie à Drummondville, tu fais des études ?

Oui, j'avais mon secondaire à terminer. Tous les joueurs vont à l'école l'après-midi et on s'entraîne le matin. On a un conseiller pédagogique qui s'occupe de nous. (Sur les trajets dans la ligue). On est bien situé à Drummondville et même si, parfois, certains déplacement sont longs, on s'habitue finalement vite aux trajets en bus.

HH)  Les fans sont nombreux au Centre Marcel Dionne ? Comment se passe les relations avec eux ?

On a de bons rapports. Ils sont proches de nous et s'ils nous croisent en dehors de la patinoire, ils nous posent des questions sur comment le match s'est passé. Après, on a de nombreuses activités de promotion, ce qui nous permet de rencontrer les partisans. L'ambiance dans la patinoire est très bonne, il y a beaucoup de bruit. Et même les jours où il y a moins de monde, on ne s'en rend pas compte car le bruit est toujours très présent.

HH) Décris-nous l'ambiance au centre Vidéotron de Québec ?

C'est incroyable, c'est une arène digne de la LNH. Il faut juste ne pas se laisser prendre par la taille du "building". Quand on a joué là-bas, on avait des partisans qui mettaient beaucoup d'ambiance, c'était sympa.

HH)  La draft approche. Est-ce que c'est dans un coin de ta tête ?

Je ne me mets pas de pression par rapport au repêchage. J'espère être choisi car mon rêve reste de jouer dans la Ligue Nationale. Après, je prends exemple sur des joueurs comme David Desharnais qui n'a jamais été repêché et qui joue pourtant dans la ligue. Mon nom dans la liste ? Je ne vais pas commencer à "m'enfler la tête avec cela".

HH) Le week-end dernier, Sean Couturier (coéquipier de Bellemare), a profité de la pause du match des Etoiles pour vous rendre une visite. Tu as eu l'occasion de parler avec lui ?

Pas vraiment, il est venu voir le match mais on n'a pas eu le temps d'échanger. Il fait partie des excellents joueurs qui sont passés par les Voltigeurs. Son parcours a été rapide pour rejoindre la LHN (223 points en 184 matchs en LHJMQ) et il est aujourd'hui l'un des grands joueurs de Philadelphie.

HH) Une franchise LHN à Québec, c'est un rêve ?

Oui, c'est vrai. Je n'ai pas connu les Nordiques car ils ont quitté Québec avant ma naissance mais ce serait formidable qu'ils reviennent, d'autant que le Centre Vidéotron est taillé pour une équipe de la Ligue Nationale.

HH) Pour finir, pourquoi tu portes le numéro 19 ?

Quand j'ai commencé le hockey à 7 ans, j'avais le numéro 12 et je l'ai gardé. A Drummondville, le numéro 12 est retiré (c'était celui de Steve Chartrand) et, au camp d'entraînement, on m'a donné le 19. Il m'a porté chance, je l'ai gardé.