Mark Matheson (défenseur des Dragons de Rouen, élu meilleur joueur de cette série finale de Ligue Magnus)
Hockey Hebdo : Félicitations, Mark, pour ton premier titre de Champion de France. Qu'est-ce que cela représente pour toi de remporter ce championnat à domicile avec tous ces supporters ?
Mark Matheson : Oui, je pense que c'est vraiment spécial. C'est une chose de remporter un championnat, mais le faire à domicile... Il faut vraiment en profiter. C'est sûr que je vais bien fêter ce titre.
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Marine Romain |
Mark Matheson (Rouen) |
H.H. : Tu es arrivé ici en janvier et a déjà remporté trois titres (ndlr : Coupe de France, Continental Cup et Coupe Magnus), c'est plutôt un bon bilan... Tu vas te souvenir longtemps de cette saison à Rouen ?
M.M. : Exactement. C'est une très belle opportunité qui m'a été donnée. Je suis juste heureux de faire partie de cette équipe championne.
H.H. : Tu as eu un énorme temps de glace durant l'ensemble de ces playoffs, peut-être vingt-cinq ou trente minutes par match, ça a l'air d'aller au niveau de la condition physique...
M.M. : Oui, j'ai eu beaucoup de glace et ça s'est bien passé. C'est quelque chose dont j'ai l'habitude, donc c'était fun. Tant mieux !
H.H. : Et pour couronner le tout, tu as été nommé MVP de ces playoffs. Satisfait ?
M.M. : Oui, énormément. C'est toujours plaisant d'avoir un impact sur l'équipe. Mais je n'ai pas gagné ce titre tout seul, nous l'avons fait en équipe. C'est un grand honneur pour moi d'en faire partie.
H.H. : Est-ce que tu as déjà une idée de ce que tu voudrais faire la saison prochaine ?
M.M. : Je n'y ai pas vraiment pensé pour l'instant. Je pense plutôt célébrer ce titre ce soir et peut-être pendant encore une semaine. Il sera alors temps de penser à la saison prochaine.
H.H. : Merci Mark, félicitations.
M.M. : Merci.
François-Pierre Guénette (attaquant des Dragons de Rouen)
Hockey Hebdo : Bonsoir François-Pierre et félicitations, cela faisait trois ans que la coupe Magnus n'était pas revenue sur les bords de Seine, voilà qui est fait...
François-Pierre Guénette : Oui, c'est certain. Lors de mes trois premières années ici (ndlr : depuis 2010) on en avait gagné trois de suite. Là, ça faisait deux ans sans aller en finale... On avait vraiment envie de la gagner. Quand on a été champions toutes ces années, c'était frustrant de ne pas l'être durant ces deux ans. Celle-là fait vraiment du bien et ça fait vraiment plaisir d'être champions.
H.H. : Elle a vraiment été maîtrisée cette finale par les Rouennais. On a senti beaucoup de sérénité dans le jeu, il n'y a pas eu de folie même avec ce gros score. C'était important de bien terminer aujourd'hui à domicile ?
F.P.G. : C'est certain. On faisait face à une équipe qui, je crois, était fatiguée, avait beaucoup de blessures. Il ne fallait rien lâcher et terminer la série cette semaine. Je pense que l'on a bien géré les matches à l'extérieur. Pour ma part, c'est la première fois que je gagne la coupe Magnus ici à Rouen. C'est très plaisant aussi.
H.H. : Cette saison a été quasi parfaite puisqu'il ne manque que la coupe de la Ligue... Ça va être difficile de faire mieux maintenant la saison prochaine ?
F.P.G. : Ça c'est certain. Cette saison les objectifs ont été remplis. On perd ce match à Méribel (ndlr : face à Gap en finale de coupe de la Ligue)... Personnellement je préfère remporter la Magnus ici ce soir que de gagner à Méribel. Ça a été une magnifique saison, avec beaucoup de finales, beaucoup de compétitions. On a un super groupe dans le vestiaire. Il n'y a rien à dire.
H.H. : Merci François-Pierre et encore félicitations pour ce nouveau titre de Champion de France.
F.P.G. : Merci.
Damien Raux (attaquant des Dragons de Rouen)
Hockey Hebdo : Damien, pour ce retour sur les bords de Seine, c'est une année qui a été plus que réussie ?
Damien Raux : Oui, c'est vrai que c'était une super année avec un super groupe. A part la finale de Coupe de la Ligue, où l'on est un peu passé à côté. Sinon cela a été une saison pleine d'émotions et de victoires.
H.H. : Ton trio (ndlr : avec Fabien Colotti à l'aile gauche et Nicolas Arrossamena à l'aile droite) a été décisif en demi-finale notamment contre Gap et encore dans ces finales, quel est ton sentiment quant à l'apport de ton trio sur les performances de l'équipe ?
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Pascal Longuemare |
Damien Raux (Rouen) |
D.R. : Ça fait plaisir. A la base, quand on est venus ici, c'était aussi pour ça. Avoir quatre lignes compétitives qui puissent jouer. On nous a donné des responsabilités et on a réussi à tenir notre rang et à aider l'équipe. Donc c'est vraiment positif.
H.H. : Malgré les nombreux changements de trios tout au long de cette saison, il n'y a pas eu de problème d'adaptation...
D.R. : Oui, de toute façon c'est ça le hockey. Il faut savoir s'adapter au niveau des trios. Il peut y avoir des blessures ou des mauvaises passes pour certains joueurs... Vu l'ambiance que l'on avait cette année, il y avait peu de chances qu'il y ait de problèmes de toute façon.
H.H. : Même si c'est difficile d'en parler à ce moment de la saison, est-ce que tu as envie de rester ici encore un an de plus ?
D.R. : C'est sûr qu'après une saison comme ça, ça donne toujours envie de rester. Après, on verra ce qu'il sera décidé au-dessus. Ce n'est pas moi qui décide non plus, en tout cas pas que moi. On va prendre le temps d'en parler et voir ce que l'on peut faire.
H.H. : Bon, merci Damien, on ne te souhaite pas encore de bonnes vacances parce que l'on espère que tu seras en Equipe de France pour les Championnats du monde en Russie...
D.R. : Oui, moi aussi (sourire). J'espère continuer cette saison encore pour un bon mois et demi.
Fabrice Lhenry (entraîneur des Dragons de Rouen)
Hockey Hebdo : Fabrice, il fallait finir le travail aujourd'hui et il a été bien fini. Vous avez fait exactement ce qu'il fallait en maîtrisant le match et en remportant ce titre devant les supporters...
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Pascal Longuemare |
Fabrice Lhenry (Rouen) |
Fabrice Lhenry : Oui, c'est vrai que l'on souhaitait vraiment finir à Rouen. Gagner le titre sur sa patinoire c'est toujours plus beau. Les souvenirs seront plus beaux. Pouvoir partager ce moment avec son public c'est ce qu'il y a de mieux. Après ce n'est jamais évident de gagner quatre matches à la suite comme cela. On avait l'avantage de la glace, on savait qu'Angers était vraiment diminué, mais il fallait vraiment faire les efforts nécessaires pour pouvoir gagner ce match-là. Les joueurs ont pris le match dans le bon sens. Ils ont fait une première période qui a été presque parfaite. C'était difficile de faire mieux. Après, il y a eu un petit relâchement au deuxième tiers. Je leur ai dit que c'était dommage de se relâcher comme cela, parce qu'ils prenaient moins de plaisir à jouer et qu'il ne restait que vingt minutes à tout ce groupe pour travailler ensemble. On ne sait pas ce que va nous dire l'avenir, mais ce ne sera probablement pas le même groupe l'année prochaine. Il fallait qu'ils profitent de ces vingt dernières minutes pour se faire plaisir tous ensemble. En travaillant fort, ils savaient qu'ils seraient récompensés par des buts comme on l'a vu. Pour aller lever la coupe après.
H.H. : Pour une première saison en tant qu'entraîneur, c'est plutôt bien réussi... Il y a eu beaucoup de changement l'année dernière et cela a porté ses fruits assez rapidement. Ce n'était peut-être pas prévu de gagner autant de titres dès cette saison ?
F.L. : Non, non mais c'est sûr que l'on était très incertains parce que l'on a changé beaucoup de joueurs. C'est difficile de ne choisir que des bons joueurs, on ne sait jamais comment ils vont s'adapter à notre système de jeu, dans le championnat français. C'est pour cela que l'on a pris beaucoup de temps pour construire l'équipe, pour se renseigner sur tous les joueurs. Je pense que cela a été profitable et que l'on ne s'est pas trompé sur beaucoup de joueurs... Après, moi j'ai eu la chance déjà d'être nommé à ce poste-là. J'en remercie le président et le manager. La chance aussi d'avoir pu travailler avec Ari Salo aussi, qui a accepté de venir travailler avec moi. Je pense que l'on a fait un bon binôme cette année. Il m'a énormément appris, notamment pour gérer tous les entraînements et d'un point de vue tactique aussi. Ce titre-là, je vais le lui dédier aussi pour beaucoup. Ari ne parle pas beaucoup, mais il travaille beaucoup, c'est un travailleur acharné qui analyse beaucoup pendant et après les matches aussi pour la vidéo. Il m'a été d'une utilité extrême. Après il faut aussi remercier les joueurs. Cela a été un plaisir de venir les entraîner tous les jours. C'était un groupe joyeux, mais travailleur. C'est ce que j'aimais beaucoup en tant que joueur de venir s'entraîner dans la bonne humeur. Pour travailler fort et c'est ce qu'il s'est passé cette année. On a même pu voir que l'on peut faire travailler une équipe encore plus fort et que cela ne les dérangeait pas. Il va falloir progresser encore là-dedans. Au niveau du hors-glace aussi avec Gaëtan (Brouillard, le préparateur physique des Dragons) qui, lui aussi, a appris beaucoup. Voilà, après on a aussi eu la chance de ne pas avoir de blessés, mais je pense que c'est dû à toute la préparation physique qu'il y a eu et tout le travail que l'on a réussi à faire. C'était compliqué au mois de décembre et de janvier avec tous les matches que l'on avait. C'était à moitié de la récupération, mais il ne faut pas oublier aussi toutes les séances de musculation. On a changé notre mode de fonctionnement pour pouvoir en faire peut-être un peu moins, mais plus souvent. Je pense que l'on ne s'est pas trompés là-dessus. Quand on voit qu'à la fin tous les joueurs sont présents et qu'aucun n'est blessé, je suis vraiment content que tout le monde ait pu participer à ce dernier match.
H.H. : La saison prochaine, la Ligue Magnus passe à 12 équipes avec 44 matches de saison régulière, est-ce que l'on peut s'attendre à la même identité de jeu de la part des Dragons ? Est-ce que vous allez vous appuyer sur ce qui a bien fonctionné toute cette saison ? Ou est-ce qu'il faudra changer certaines choses pour s'adapter au rythme et aux matches qui vont venir plus vite qu'auparavant ?
F.L. : Je dirais que, nous, on a dû faire quelque chose comme 63 matches cette année toutes compétitions confondues (ndlr : il s'agit bien du chiffre exact du nombre de rencontres disputées par Rouen cette saison). Donc cela ne va rien nous changer. Je pense que l'on s'est préparé une saison à l'avance pour pouvoir vivre le prochain championnat. Quand on fait beaucoup de compétitions différentes, on voit que tout n'est pas adapté pour notre championnat. Un de mes meilleurs amis qu'est Stéphane Barin (ndlr : l'entraîneur d'Epinal) me disait qu'il n'avait pas la coupe de France, ni la coupe de la Ligue et qu'il jouait un match par semaine. Donc il n'avait aucune fatigue pour le match du samedi, alors que, nous, on en avait parfois joué trois dans la même semaine. Je pense que, de notre côté, on a fait une bonne répétition pour l'année prochaine. On sait où l'on doit progresser et où l'on doit s'améliorer.
H.H. : On a constaté une certaine supériorité de Rouen sur le plan physique comparé aux autres équipes. Rouen a, à chaque fois, réussi à prendre le dessus dans les séries au fil des matches en ce qui concerne l'intensité...
F.L. : Ce sont des heures de travail. Ils sont récompensés ce soir, mais ils ont eu des entraînements difficiles. On a fait beaucoup de cardio sur la glace, parce que c'est l'endroit le plus adapté pour le faire, et aussi beaucoup de séances de musculation.
H.H. : En frôlant le 100% de réussite dès la première saison, la pression ne sera-t-elle pas plus forte l'an prochain ?
F.L. : Je n'y pense pas vraiment, mais c'est sûr que cela va être difficile d'égaler cela. C'est vrai que j'adore la perfection pour tout ce que j'entreprends, mais on sait que tout n'est pas tout le temps réalisable. Cette année, on a eu des moments de chance je pense. Mais si l'on travaille beaucoup et que l'on ne se trompe pas sur le recrutement, on va pouvoir encore jouer le haut du tableau un petit peu partout... A part la Champions League qui va être plus difficile.
H.H. : Est-ce que vous avez déjà une idée des petits changements à apporter à cet effectif pour la saison prochaine ? Faire venir un défenseur droitier par exemple ?
F.L. : Oui, mais c'est très difficile à trouver... On a cherché... Il faut déjà attendre de rencontrer tous les joueurs, pour savoir leur volonté pour la suite et voir si l'on peut s'entendre sur un contrat. Après, on ajoutera si besoin. Il faut aussi garder une ossature française, parce que l'on voit que les joueurs français sont de plus en plus importants dans le championnat. On a la chance ici d'avoir un bon centre de formation, mais c'est bien aussi d'avoir des cadres comme Yorick Treille, par exemple, qui emmène ces jeunes joueurs et leur donne beaucoup de conseils. Ce sera après tous ces rendez-vous que l'on va pouvoir voir qui l'on va pouvoir garder ou ajouter.
H.H. : Merci beaucoup Fabrice et félicitations pour ce titre qui conclut la saison de la meilleure des manières.
F.L. : Merci.