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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Rouen (Les Dragons)
Hockey sur glace - Media Day : Dragons de Rouen
 
A l'occasion du Media Day de la Ligue Magnus le mardi 5 septembre à l'Accor Arena de Paris Bercy, l'ensemble des dirigeants, entraîneurs et capitaines des douze équipes de Ligue Magnus était présent pour répondre aux questions de la presse. Retrouvez dans cet article le contenu de nos entretiens avec les Dragons de Rouen : le capitaine Loïc Lampérier, l’entraîneur Fabrice Lhenry et le manager général Guy Fournier.
 
Paris, Accor Arena, Hockey Hebdo Guillaume Schwab le 11/09/2023 à 14:00
Loïc Lampérier (capitaine des Dragons de Rouen)

 
Loïc, tout d’abord comment tu te sens après la commotion cérébrale que tu as subie lors du premier match de CHL contre Ingolstadt ?

Photo hockey Media Day : Dragons de Rouen - Ligue Magnus : Rouen (Les Dragons)
Photo : Guillaume Schwab
Loïc Lampérier (Rouen)
Ça va mieux, cela suit son cours tranquillement. Je suis le protocole et je récupère.

Quand penses-tu pouvoir être de retour ? Pour le début de la Ligue Magnus à l’île Lacroix le 15 septembre ?

Franchement, je ne sais pas. Le médecin et le staff décideront. On va prendre notre temps pour faire les choses bien.

Comment s’est passée l’intersaison ? Il y a eu plus de changements qu’espérés dans l’équipe, notamment le départ de Kelsey (Tessier) qui jouait avec toi et Rolands (Vigners)... Comment est l’entente avec votre nouveau partenaire de ligne (pour l’instant le slovaque Milan Kytnar) et comment s’est passée l’intégration des nouveaux ? Il y a plus de joueurs de l’Est que d’habitude où c’est plutôt québécois...

On parle plus anglais dans l’équipe du coup (rires), même si les meetings ont toujours été en anglais. Après chaque saison est une nouvelle aventure, on essaie de créer des liens, créer une équipe. Là c’est encore frais parce que l’on a attaqué début août, mais il manquait des joueurs et on était assez peu nombreux au début. On vient tout juste d’avoir le groupe au complet. Il reste du travail à faire pour être prêt sur la glace et pour bien tous se connaître. Mais ça va dans le bon sens.

J’en ai parlé avec Guy (Fournier), mais cette saison l’effectif compte plus de joueurs ayant une forte expérience internationale comme Hascak pour la Slovaquie, Kristensen pour le Danemark et Sotnieks pour la Lettonie. Ils ont joué beaucoup de championnats du monde. C’est un plus pour la CHL et aussi en Magnus pour bien faire progresser les jeunes ?

Oui, mais chaque joueur est différent et apporte quelque chose de différent. Cela ne veut rien dire d’avoir des sélections si l’on ne partage rien. Mais c’est bien d’avoir des joueurs qui ont eu de grosses échéances, qui connaissent le haut niveau et ses exigences parce que cela permet d’amener tout le monde vers le haut.

Il y a aussi le retour d’Anthony Rech qui a fait beaucoup parler. Cela montre aussi qu’un jeune formé à Rouen peut partir à l’étranger puis revenir au club. C’est un signe de progression pour le club de le voir revenir en Ligne Magnus sous le maillot des Dragons dès maintenant ?

Oui, de mon côté tout ce que je veux c’est que l’on gagne nos matches. C’est super cool d’avoir « Toto » avec nous. Il va nous apporter beaucoup tout au long de la saison. C’est un super gars dans le vestiaire. On ne peut même pas parler d’intégration dans son cas puisqu’il connaît déjà tout et c’est comme s’il n’était jamais parti. C’est super de l’avoir avec nous cette saison et je suis sûr qu’il va nous mettre beaucoup de buts importants.

Est-ce que les saisons post-titre sont plus difficiles à aborder que les autres ? Est-ce que vous êtes plus attendus à chaque match avec le statut de champions de France en titre ou est-ce que cela ne change rien parce que les équipes qui jouent Rouen sont quoi qu’il arrive à fond ?

Franchement, je pense que les équipes qui jouent Rouen sont à fond dans tous les cas. Nous aussi. Je ne pense pas que cela change grand-chose. L’effectif a beaucoup changé comme tu disais tout à l’heure. On est attendus comme tous les ans.

Cela devient rare qu’une équipe remporte le titre deux fois de suite (ndlr : personne depuis Rouen en 2013). Il faut notamment de la réussite en playoffs. Comment tu vois les choses ?

Oui, c’est dur mais c’est plutôt bon signe. Cela signifie que la concurrence est de plus en plus rude. Pour nous c’est sûr que le titre est notre objectif clair et net. On va travailler pour ça toute l’année et essayer d’aller le plus loin possible encore une fois. L’équipe est construite pour ça, pensée pour ça... Si on ne pense pas comme cela, cela ne sert à rien de jouer à Rouen.

La CHL risque t’elle de pénaliser Rouen au moins en début de championnat ?

Franchement, je n’en sais rien. On verra comment se passe le début de saison. C’est sûr que cela fait des gros matches et une préparation différente de d’habitude. Mais cela donne aussi beaucoup d’expérience au groupe et cela permet de vivre de gros matches ensemble. On veut bien faire en CHL, mais on joue de grosses équipes et on sait que l’on n’est pas du tout favoris à chaque match. Mais je pense que l’on peut montrer un meilleur visage que sur ces deux premiers matches.
 
 

Fabrice Lhenry (entraîneur des Dragons de Rouen)
 

Fabrice, qu’est-ce qui est le plus difficile quand on commence une nouvelle saison, surtout quand on vient de gagner un titre ? Comment remotiver les troupes pour faire passer le message de continuer à travailler ?

Le plus difficile déjà c’est de reconstruire l’équipe. On sait qu’il y a toujours des joueurs qui veulent partir, d’autres qui ont décidé d’arrêter et d’autres que l’on n’a pas souhaité garder. Il faut reconstruire une équipe compétitive, ce qui nécessite beaucoup de travail, de recherche, de vidéo pour trouver les bons profils. Puis après on a hâte de les voir sur la glace. Cette année, on n’avait pas beaucoup de temps pour préparer la CHL qui arrivait vite. Trois semaines c’est trop court. C’est sans doute pour cela que l’on voit que l’on n’est pas encore bien en place tactiquement. Le niveau est également très haut pour nous. Il faut apprendre de ces matches-là et progresser.

On sait malheureusement que c’est difficile pour un entraîneur quand l’effectif est constitué vers la fin de la période estivale. Marcel Hascak par exemple a signé il y a seulement quinze jours, trois semaines et vous a rejoint depuis peu. Comment adapter les trios en conséquence ? Est-ce que la CHL vous sert de matches de préparation pour la Ligue Magnus ?

Non, on ne va pas dire que la CHL nous sert de matches de préparation, mais c’est sûr que pour être honnête on cherche encore les trios. On découvre les joueurs, on voit leurs qualités, leurs défauts, à la fois à l’entraînement et en match où cela ressort plus. On essaie de les unir du mieux possible et eux se découvrent aussi. Ils cherchent leurs automatismes. Donc c’est pour cela qu’en ce moment ce n’est pas évident parce qu’on a assez peu la possession du palet en CHL. Mais cela nous apprend justement à être sérieux défensivement car tous les détails sont importants et les moindres erreurs que l’on a faites on les a payées cash. On essaye de progresser et on espère que cela va servir par la suite.

C’est un peu paradoxal de jouer la CHL en étant le petit poucet alors qu’en championnat vous serez parmi les favoris. Ce n’est pas du tout le même style de match, notamment en ce qui concerne la possession du palet où en Magnus vous l’aurez beaucoup plus. Faut-il également adapter le système de jeu en fonction de l’adversaire ?

Oui, c’est sûr que l’on étudie les autres équipes. Mais là en ce moment on n’est plus penchés sur nous, parce que je trouve que l’on a un gros chantier. On a beaucoup de choses à corriger pour progresser. Même en Ligue Magnus si l’on a plus souvent la possession du palet, le jeu défensif reste très important. Ça nous montre ce qu’il est nécessaire de faire et ça va nous aider pour la suite.
 
 

Guy Fournier (manager général des Dragons de Rouen)


Guy, je vais revenir un petit peu sur l’intersaison qui n’a pas dû être facile à vivre en tant que manager général. Comment avez-vous fait pour vous adapter aux imprévus, comme par exemple Kelsey Tessier qui a eu une opportunité professionnelle et François Beauchemin qui a eu une offre en Suisse ? Comment est-ce que l’on s’adapte à cela, même si ce n’est pas la première année que des joueurs partent alors qu’ils étaient censés rester ?

Oui, cela fait partie du métier. Il y a des années où l’on souhaite de ne pas renouveler le contrat de certains gars. Il y a des années où il y a des gars qui souhaitent partir. Là cette année, c’est vrai que l’on a eu quelques cas où on souhaitait les garder et que eux souhaitaient rester, mais la vie a fait qu’ils ont eu des offres qu’il était difficile de refuser... Cela fait partie du jeu, du boulot. Il faut se remettre à l’écoute du marché, réutiliser les réseaux. Il faut reconstruire en trouvant un peu plus de postes que ce que l’on avait prévu au départ. Mais cela fait partie du boulot, on a l’habitude.

Une question concernant le profil des nouveaux joueurs. A Rouen on sait que d’habitude vous piocher plutôt dans des filières au Québec ou plus généralement au Canada. Là cette saison, seul Francis Perron est originaire de cette région-là parmi les nouveaux arrivants. Vous avez principalement recruté des joueurs de l’Est, slovaques (Milan Kytnar, Marcel Hascak) ou tchèques (Antonin Honejsek), ainsi qu’un letton (Kristaps Sotnieks) et un danois (Emil Kristensen). Est-ce que c’est l’évolution du hockey qui veut cela ?

Non pas du tout, c’est une question de marché. On ne souhaitait pas particulièrement piocher dans ces pays là, mais on voulait des joueurs offensifs. On a pris les joueurs sur le marché qui nous convenaient. On voulait aussi des défenseurs défensifs et sur le marché on a réussi à trouver ce qui nous convenait. Vous savez, le marché c’est un peu comme à la pêche, c’est selon l’arrivage. Cette année le marché était plus propice à cela.

Le point positif, c’est que plusieurs nouveaux joueurs ont beaucoup de sélections avec leur équipe nationale. Est-ce que cela peut représenter un plus pour les jeunes joueurs rouennais qui vont jouer avec eux ?

Oui, forcément. Comme je disais tout à l’heure, pour nos deux défenseurs (ndlr : Kristensen et Sotnieks) on cherchait des profils défensifs et je pense que l’on a trouvé ce que l’on voulait. A l’attaque, on aime bien l’offensive chez nous. On veut des joueurs doués techniquement, agréables à regarder jouer. Je pense que l’on a ces profils de joueurs là. Donc je suis très satisfait du recrutement et espère que cela va porter ses fruits sur la glace.

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