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Hockey sur glace - Ligue Magnus : Rouen (Les Dragons)
Hockey sur glace - Media Day 2024 : Dragons de Rouen
 
A l'occasion du Media Day de la Ligue Magnus le lundi 9 septembre aux espaces Diderot, l'ensemble des dirigeants, entraîneurs et capitaines des douze équipes de Ligue Magnus était présent pour répondre aux questions de la presse. Retrouvez dans cet article le contenu de nos entretiens avec les Dragons de Rouen : le manager général adjoint Marc-André Thinel, le capitaine Loïc Lampérier et l’entraîneur Fabrice Lhenry.
 
Paris, Espaces Diderot, Hockey Hebdo Guillaume Schwab le 18/09/2024 à 14:30
Marc-André Thinel (manager général adjoint des Dragons de Rouen)


Marc-André, nouvelle saison avec les Dragons. Bon, on sait que c'est une saison de transition, mais une saison importante pour toi parce que c'est toi qui reprends les rênes de Guy (Fournier) l’an prochain. Comment vois-tu les choses pour cette saison ? Quelles sont tes premières impressions et comment s'est passé le recrutement cet été ?

Ecoute, ça s'est bien passé. Après je t'avoue que ça ne date pas de cet été. On a déjà commencé l'été dernier, c'est juste que c'était moins sur la table. Mais déjà l'année dernière, Guy m'avait laissé beaucoup de marge avec le recrutement et avec la totale en fait. Donc cette année, c'est vrai que c'est une belle année de transition. Chaque année on veut faire une belle équipe, mais cette année on s'est vraiment investi parce qu’on veut que pour la dernière année de Guy et Thierry, sur papier, ça soit bien. Même si on sait qu’ils ne seront pas loin derrière. Concernant l'équipe, pour le moment ça se passe plutôt bien. En CHL, on n’a pas vu de victoire mais on a vu des bonnes choses. Maintenant, on ne construit pas notre équipe pour gagner la CHL. On est déjà capable de voir l'envie des joueurs, le talent qu'on a recruté. On est plutôt content, mais c’est encore très tôt dans la saison. Maintenant, on va voir pendant la saison ce que ça va donner quand on va se mesurer vraiment aux gros calibres de notre championnat. Franchement, on est content de nos choix. On n'a pas changé notre philosophie, on a toujours la même. C'est Fabrice (Lhenry) et « Gut » (Anthony Guttig) qui gèrent le groupe, les entraînements, les matches. C'est la même image, mais pas les mêmes joueurs. On est confiant et on a hâte que la saison commence. C'est toujours comme ça chaque année, on veut se comparer un peu aux autres équipes et voir ce que ça donne. Mais pour l'instant, ça se passe plutôt bien.
 
Comme d'habitude, il y a toujours des mouvements dans l'équipe mais on sent qu'il y a une culture qui ne bouge pas à Rouen. Il y a toujours le même organigramme avec Thierry Chaix, Guy Fournier, toi, Fabrice Lhenry, Anthony Guttig. Chaque année on imagine que certains joueurs vont rester dans l'équipe et ils ne restent pas malgré ce cadre. Vous êtes alors obligé d'activer des pistes un peu à droite à gauche. Comment faites-vous chaque année pour réussir à attirer des joueurs, qui même s’ils ne connaissent pas la Ligue Magnus, arrivent à bien s'intégrer à Rouen ? En général, il y a assez peu de déception dans le recrutement des joueurs étrangers. On voit l'année dernière l’exemple de Milan Kytnar pour qui ça s'est bien passé et qui lui est resté à Rouen. Comment arrivez-vous à aller chercher ces profils-là qui pour la plupart sont inconnus en France ou n'ont jamais joué en France ? Comment faire pour les attirer à Rouen et leur faire intégrer la culture Dragons ?
 
C'est justement ça la complexité. Cela se faisait peut-être un peu plus à l'époque, mais maintenant je pense qu’il y aura de moins en moins d'étrangers qui vont venir à un jeune âge et qui vont se dire qu’ils peuvent rester toute leur carrière. Il va y en avoir de moins en moins. Moi, je suis un exemple de cela. Je suis arrivé jeune et je suis resté. Maintenant, les jeunes veulent aller là où il y a le plus d'argent, et là où ils pensent que sportivement ce sera le mieux pour eux. Après, il y en a qui vont peut-être choisir plutôt la vie familiale. Il n’y en a pas beaucoup, mais il y en a. Lors du recrutement, on n'essaie pas d'aller chercher le meilleur joueur disponible. On cherche des joueurs que l’on trouve bons, mais on essaie aussi d'aller chercher la meilleure personne. Celui qui va plus correspondre à notre groupe parce qu'on a un groupe de vétérans qui est en place, Loïc est d’ailleurs juste à côté. On veut juste former un moule à ce groupe-là et y rajouter les pièces qu’il manque. Ce ne sont pas nécessairement les meilleurs, parce que nous cherchons toujours par rôle. Quand on a un trou à remplacer, on cherche exactement le même rôle. Il y a des années où cela se passe bien et d’autres où c’est un peu moins bien. L'année dernière, je t'avoue que ce n’étaient pas nos premiers choix. Par contre, on a fait avec ce que l'on avait et c’est là qu'il faut donner du crédit à Fabrice (Lhenry) et Anthony (Guttig). Ils sont capables de faire une équipe avec ça, les leaders de l'équipe aussi. Ils sont capables de créer vraiment quelque chose de bien. Cette année, on est allé dans la même philosophie. On essaie vraiment d'aller chercher des joueurs pour combler les trous que l'on a perdus pendant l'année. Est-ce que, sur le papier, c'est mieux ou pas ? Je vais laisser les gens en décider, mais nous on est content. Franchement, dans les choix qu'on a fait cette année, ce n’étaient pas des troisièmes ou quatrièmes choix. C'était dans nos premiers choix et donc on est content de les avoir eus. Maintenant, encore une fois il faut que la mayonnaise prenne, que le message passe. On n’est pas à l'abri et le message peut ne pas passer. Mais pour l'instant, Fabrice et Anthony font vraiment du bon boulot. On a gardé le même plan de match. Même si Guy et Thierry sont un peu éloignés, on a appris à la même école et donc les bases ne changent pas.
 
Concernant les nouveaux, je vais avoir deux questions. La première va être sur les joueurs français qui ont rejoint l'équipe, Tomas Simonsen et Robin Colomban, deux espoirs qui jouent en équipe de France. Ils ne sont peut-être plus espoirs parce que ça fait quelques années qu'ils jouent en Ligue Magnus, mais c'est bien pour Rouen d’attirer ce genre de profil de JFL (ndlr : joueurs formés localement) qui scorent ? C'est assez rare dans le championnat et c'est quelque chose de difficile... Ça l’est encore plus de garder la plupart des jeunes qui performent avec l'équipe, Tommy Perret, Enzo Cantagallo, etc. C'était vraiment un objectif aussi cette saison d'aller chercher des bons JFL ?
 
Les joueurs français, c'est la base de l’équipe. On en a 10. Les Français, ça reste une denrée rare même si le niveau augmente. Il faut donc absolument garder ceux qu'on a formé. Cette année, on a réussi à garder nos anciens et nos « jeunes anciens » on va dire. On a réussi à aller chercher Simonsen. Guy et moi avons vraiment poussé pour l'avoir. Il n’y a pas beaucoup de joueurs français qui sont capables de marquer des buts comme lui, qui sont capables de créer des choses. C'était super important pour nous de le signer. Quand on l’a contacté, il était vraiment heureux. Il avait la possibilité de venir à Rouen et Rouen c'est quand même bien vu dans le championnat. Lui, il se dit que c'est juste une étape dans sa carrière et c'est ce qu'on lui a vendu. Il va être dans une équipe professionnelle où les coaches ne vont pas lui donner de répit. S’il fait un mauvais match ou s’il ne travaille pas, les coaches vont lui dire. Je ne sais pas comment cela se passait à Amiens, mais là-bas c'était quand même le meilleur joueur, donc il pouvait peut-être faire ce qu'il voulait. A cette âge-là ça peut être dangereux. Là il arrive dans une équipe qui a d'autres bons joueurs et il réalise le potentiel qu'il a, mais aussi qu’il doit bosser, changer sa façon de travailler et c'est pour ça qu'il est là.

Robin Colomban, lui, son recrutement n'était pas nécessairement prévu à la base et on a vu son nom passer. C'est quelqu'un qui voulait aller jouer à l'étranger. Nous lui avons proposé une autre vitrine : la CHL et le fait qu’à Rouen il va se faire voir. S’il part dans un an ou deux pour aller jouer à l'étranger, on sera content pour lui mais là il est venu pour passer un autre niveau. Simonsen est peut-être un peu plus connu, mais Robin pour nous c'est vraiment quelqu'un qui peut jouer partout. Il est vraiment important pour nous et on va essayer de le faire évoluer comme tous les autres Français et comme tous les jeunes. Ensuite l’an prochain, le défi sera de garder tous ces gars-là parce qu’évidemment ils seront courtisés ailleurs. Pour nous, avoir des bons Français c’est la base de l'équipe. Pour le reste, les joueurs étrangers il y en a beaucoup et il faut juste trouver les bons.
 
Pour rester sur les nouveaux et désormais les étrangers, est-ce que tu pourrais présenter assez rapidement en une ou deux phrases chacun des nouveaux ? Le gardien Oskari Setänen, les quatre nouveaux défenseurs (Glad, Tommila, Lindelöf et Duquette) et les deux attaquants (Bengtsson et Dmytriw) ?
 
Pour Setänen, c’est Fabrice (Lhenry) qui a géré le recrutement des gardiens évidemment, parce que nous (Guy et lui-même) ne sommes pas reconnus pour connaître les gardiens. Fabrice s'est informé et nous a envoyé une liste. Une fois que la liste a été faite, nous on a cherché et on s'est informé. Setänen, c'est le nom qui revenait à chaque fois pour tout le monde. C'est un gardien qui a gagné en Liiga finlandaise, qui a déjà fait ses preuves. Il était emballé de venir à Rouen et d’avoir un nouveau projet. Pour l'instant on est très content. C'est un travailleur et les gars l'adorent.

Après ça, pour la défense je vais y aller par ordre chronologique. Tommila vient d'une équipe de la Liiga (ndlr : Sport Vaasa) et a toujours joué pour le même coach (ndlr : Risto Dufva). Il est reconnu pour être du type un peu militaire, très à l’écoute. On ne veut pas dire qu'il obéit, mais il prend au sérieux ce qu'on lui dit et c’est un travailleur honnête. C’est exactement le type de défenseur que l'on cherchait.

Lindelöf est un peu un genre de Chakiachvili. On recherchait vraiment un gars pour le power play. Il remplit toutes les cases que l'on voulait. Pareil, il était en Suède depuis un moment et il voulait changer d’air. Il est super heureux d'être là.

Glad, c'est un joueur qu'on avait à l’œil depuis le début de l'été et que l'on aimait bien. Je t'avoue que pour lui, on a d’abord essayé d'aller en chercher d'autres mais on l'avait aimé depuis le début et c'est un joueur qui fait tout bien. Il ne fait rien d'exceptionnel, mais il fait tout bien et c'est le genre de défenseur que l'on voulait absolument. Pareil pour lui, il est heureux et est arrivé avec sa petite famille.

Duquette, c'est une autre histoire. On va en entendre plus parler dans les prochaines semaines. C'est un joueur qu'on est allé chercher même si lui ne voulait pas venir en France. Il avait bien aimé le message qu'on lui avait fait passer et ce que l'on voulait faire avec lui. On est vraiment satisfait de ce qu’il fait depuis le début, mais il sera amené à partir prochainement jouer dans un autre championnat (ndlr : en Allemagne en DEL2). On va le garder aussi longtemps qu'on peut… Bon pour le futur, on se dit qu’il va peut-être revenir si ça ne va pas.

Ensuite, en attaque on a eu Dmytriw qui n’a pas beaucoup d'expérience professionnelle parce qu'il est arrivé l'année dernière en Suède où c’était sa première année. Il faut que je dise que c'est Fabrice et Anthony qui voulaient absolument ce joueur-là. C'est un joueur qui patine et qui fait tout de bien. Il ne sera peut-être pas le joueur qui va mettre 30 ou 40 buts dans la saison, mais il va tout faire bien et c'est ce que les coaches voulaient. Il est motivé par le projet et voulait gagner, donc il est venu ici.

Et enfin Bengtsson, qui lui a un CV quand même un peu plus long. Il a toujours eu des bonnes stats partout où il est passé. C'est un pur talent. Il y aura peut-être des matches où l’on va se dire « il est où Bengtsson ? », mais il va nous sortir un truc. Le meilleur exemple que j'ai à court terme, c'est hier (dimanche 8 septembre) au match contre Trinec où il ne se passait rien. Il a reçu une passe et puis il a fait une passe que peu de monde pouvait voir et faire avec une telle rapidité. C'est un joueur talentueux, qui va vraiment nous aider offensivement. Il ne va peut-être pas être parfait, mais il va nous aider offensivement et c'est un joueur comme ça qu'on voulait. Encore une fois, on n'est pas certains des choix qu'on a fait. On a jugé qu’ils étaient les meilleurs joueurs à prendre. Au final, on pense qu'ils vont nous aider et qu’ils vont apporter à l'équipe.
 
Il reste encore une place de joueur non-JFL possible pour Rouen, est-ce que vous y réfléchissez pour dans le courant de la saison ? Pas forcément pour maintenant, mais est-ce que ça reste à l'étude en cas de blessures ?
 
Oui, on y pense toujours. C’est là que l’on mesure l’importance d'avoir des bons JFL. Là avec Simonsen, on a pu aller chercher un buteur, un manieur de palet, tu peux toutes les nommer, il fait tout. Il peut prendre la place d’un étranger avec ce qu'il fait présentement. Cela nous laisse aussi l'option d'aller chercher un autre étranger. Après, il faut en avoir le budget et il faut voir. On n'est pas contre et on y réfléchit. Pour l'instant, on est content avec notre équipe, mais bon malheureusement le hockey sur glace reste un sport physique et il peut y avoir des blessures. C’est toujours bien d'avoir un espace justement à ce niveau-là, parce que recruter un étranger ça signifie recruter un joueur quand même impactant.
 

Loïc Lampérier (capitaine des Dragons de Rouen)
 
 
Loïc, encore une saison avec les Dragons. Le seul objectif sera d’encore une fois remporter le titre à la fin de la saison ?
 
Oui, on sait très bien quelles sont les attentes et l'objectif de la saison, mais au-delà de l'objectif final, le plus important c'est le processus et ce que l'on met en place pour le réaliser tout au long de la saison, ainsi que l'aventure que l'on crée ensemble.
 
J'ai pas mal échangé avec Marc André (Thinel). Il m'a dit qu’il y a eu de l'évolution dans l'équipe, mais qu’il y a toujours cette culture propre à Rouen, que les anciens transmettent aux nouveaux. Est-ce que tu penses que ça peut suffire pour aller chercher des équipes qui seront peut-être un peu plus fortes sur le papier, comme Grenoble par exemple qui s'est quand même beaucoup armé cette saison par rapport aux années d'avant ? Est-ce que l'âme de Rouen peut suffire pour aller les battre sur une série de playoffs ?
 
Bah écoute, on verra. Là, la saison vient juste de commencer donc on verra comment se passeront les duels, les confrontations. Nous, de notre côté, on va faire ce que l'on peut, on va faire notre maximum. On va travailler au maximum et puis on verra où ça nous mène. On n'a pas de complexe d'infériorité ou quoi que ce soit. On verra, on est assez serein et tranquille. On a une belle équipe. Comme je te disais, c'est le processus qui est important, ce que l'on met en place tout au long de l'année pour atteindre l'objectif et ne pas avoir de regrets à la fin. 
Photo hockey Media Day 2024 : Dragons de Rouen - Ligue Magnus : Rouen (Les Dragons)
Photo : Guillaume Schwab
Loïc Lampérier (Dragons de Rouen)

 
Si on revient sur la saison dernière, on pensait que la CHL allait prendre de l'énergie. Finalement, ça ne vous a pas tant impacté que ça sur la saison, puisque vous avez été assez constants et pu finir en tête de la saison régulière. Est-ce que cela peut se reproduire cette saison ? Le fait de faire la préparation un peu plus tôt que les autres peut être un avantage ?
 
Franchement, je pense que ce n’est ni positif, ni négatif. Je dirais même plutôt que c'est positif, car ça permet d'avoir des très bons matches tôt dans la saison, de progresser, voir les manques, voir où il y a des points positifs… Ça permet d'avancer. Donc oui, ça prend de l'énergie, mais c'est de l'énergie positive.
 
Une question sur ton rôle dans l'équipe. A priori, tu vas continuer de jouer avec Milan (Kytnar) et Rolands (Vigners). Est-ce que tu es content de rejouer avec eux ? Est-ce que la complémentarité que vous commencez à avoir ensemble vous permet d'être tout de suite d'attaque pour le début de la saison ?
 
Oui, en tout cas depuis le début de l'année, c'est parti comme ça. Je joue avec Rolands et Milan donc oui, ça aide. On a déjà plein d'automatismes donc ça nous fait sauter une étape du début d'année. Ecoute, ça s'est très bien passé l'année dernière et il n’y a pas de raison que ça se passe moins bien cette année. On a une belle complémentarité, on s'entend bien, on rigole bien et donc voilà c'est cool de jouer avec une ligne où tu as du plaisir à jouer avec les gars. On est tous sur la même longueur d'onde. On verra pour la suite, car une saison c'est long, les lignes peuvent changer.
 
Et toi, comment tu te sens sur la glace ? Je ne compte plus les saisons depuis que tu joues à Rouen (ndlr : 12e saison consécutive avec les Dragons), mais bon ça a l'air de toujours te motiver. Tu es toujours à fond chaque saison. Tu as envie de continuer encore longtemps ? Penses-tu déjà à l’après ?

Non, on verra. Je prends les mois les uns après les autres. Je prends du plaisir, je profite du moment et voilà on verra ce que ce que l'avenir réserve. J'essaie de profiter au maximum pendant que je joue.
 
 
Fabrice Lhenry (entraîneur des Dragons de Rouen)
(entretien réalisé conjointement avec France Bleu)
 
 
Fabrice, nouvelle intersaison avec les Dragons, comment ça s'est passé ? Il y a une sorte de continuité en termes de management et d'équipe dirigeante, mais l’équipe a un peu changé. Comment ça s'est passé pour préparer cette nouvelle saison dont l’objectif sera évidemment d'essayer de reconquérir encore une fois la coupe Magnus ?
 
Au niveau du staff sportif, on a ajouté un coach des gardiens à temps plein, aussi bien pour les pros que pour les U20 et les U18, qu'on a récupéré avec la création d’une académie. On veut cette continuité et on pense que le poste de gardien est très important. Et puis du côté des joueurs, on a eu 12 départs quand même. Il y a des départs de joueurs que l'on ne souhaitait pas conserver, il y a des joueurs qui ont souhaité partir, notamment dans d'autres clubs français, et puis on a un jeune, Quentin Tomasino, qui a eu l'opportunité d'aller jouer en Suède. Ça, on en est très fier, parce que c'est l'objectif pour nous les coachs de former les joueurs pour qu'ils aillent jouer dans un championnat supérieur. Après en contrepartie, il a fallu les remplacer et cela a été vraiment le boulot de tout le monde cet été. Cela représente vraiment beaucoup d'heures de travail, de visionnage et de temps pour se renseigner aussi sur la mentalité des joueurs. On a essayé de chercher les profils que l'on souhaitait. J'ai eu beaucoup cette question. En général à Rouen, c'est plus nord-américain et là cette année on a eu beaucoup plus d'autres offres. Autant les Finlandais et les Tchèques on les a tout le temps, mais on a eu beaucoup plus d’offres suédoises, beaucoup plus d'opportunités alors que d’habitude c’est très rare. On n'a pas de priorité par rapport aux nationalités, c'était vraiment par rapport au profil que l'on a recruté.

Concernant la préparation, le problème français je dirais, c'est que l'on n’a pas la glace douze mois sur douze. Quand on ne l’a que neuf mois sur douze, c'est une grosse problématique aussi bien chez les jeunes que chez les pros. C'est un sport particulier. On a beau s'entraîner en dehors, à chaque fois que l'on reprend la glace c'est différent. Nos lacunes au niveau international, je pense qu'elles viennent de là. On n'est pas assez sur la glace. On a repris que le 6 août sur la glace. On voit que l’on est limite pour être compétitif en CHL même si on a tout fait pour. Ce ne sont pas des excuses, mais des contestations. On a déjà du mal à lutter au niveau sportif, mais si l’on rajoute ça, le fait de ne pas avoir eu beaucoup de temps pour s'entraîner ensemble, c'est compliqué. En plus cette année, on a eu le TQO, le tournoi de qualification pour les Jeux olympiques, donc on a perdu nos internationaux. On n’a joué que deux matches de préparation début août. C’était très tôt dans la préparation pour essayer d'être au complet. Ils sont ensuite arrivés juste trois jours avant le premier match de CHL. On est assez content du recrutement quand même et de l'équipe que l’on a constituée.
 
Sur le fait que Rouen aborde la saison en position de chassé, selon ce qu’annoncent les autres équipes, et la façon dont cela est perçu les Dragons.
 
Nous, notre objectif c'est justement de conserver ce titre. Dans le nouveau format du championnat à 44 matchs, cela n’a jamais été fait de remporter trois fois de suite le championnat. Honnêtement, les saisons se succèdent mais ne se ressemblent pas. On repart à zéro. Là cette année j'ai 9 nouveaux joueurs, plus des jeunes que l'on a intégré. C'est une nouvelle histoire que l'on doit écrire tous ensemble. De nouveaux objectifs, de nouveaux défis, c'est toujours autant excitant et c'est sûr que remporter le dernier match du championnat, c'est le graal.
 
Ça devient de plus en plus difficile de gagner en ce moment ? Guy Fournier en parlait lors de la conférence de presse. Grenoble a toujours été là, mais il y a aussi Angers avec sa nouvelle patinoire, Bordeaux qui commence à avoir une grosse équipe… Comment on essaie d'aborder ces saisons-là sachant qu’il n’y a plus le droit à l'erreur et que l’on peut perdre contre le dernier du championnat, alors qu'avant ça n'arrivait jamais ?
 
C'est vrai que l’on insiste beaucoup là-dessus pendant le championnat. Il est important d'être constant, parce que l’on est souvent un peu l'équipe à battre. C'est sûr que quand les petites équipes viennent à Rouen, elles ont envie de faire un exploit. Quand c’est chez eux c’est pareil. Donc nous on se doit d'être prêts, de respecter chaque fois l'équipe d’en face, ce que l'on a très bien fait l'année dernière. On a été très constant. Ensuite, ce qui joue ce sont les confrontations directes en haut du tableau. Si tu les remportes, tu peux finir premier. Ce qui est bien dans ce championnat maintenant, c'est que justement ça se resserre. Je pense que toutes les équipes se renforcent, aussi bien dans le staff que dans les structures. On voit Nice qui a des nouveaux actionnaires, on voit Anglet qui a un nouveau sponsor… Il y a de nouvelles structures, de nouvelles patinoires aussi. C'est bien d'avoir de la concurrence, c'est ce qui fait progresser. Cela te pousse tous les jours à être meilleur.
 
Sur le fait que le hockey français joue désormais la carte jeune.
 
Oui, c’est sûr. Ce qui devient de plus en plus dur, c'est de faire passer un junior en Ligue Magnus. Avant la marche était accessible, maintenant elle commence à être assez grande vu le niveau de la Ligue Magnus. Donc il y a des étapes à faire, c'est pour ça qu’à Rouen on a une équipe en D2. Il y a d'autres clubs qui le font aussi. Les juniors jouent en D2 le samedi puis en junior le dimanche. On a un partenariat aussi avec Caen et Meudon pour que les meilleurs jeunes puissent aller jouer en D1, ceux dont l’on n’a pas encore besoin en Magnus. Ça accélère leur formation. Cette année, on a récupéré les U18 avec nous, parce que l'on veut les avoir pendant 6 ans avant qu'ils n’arrivent en Magnus. Si on pouvait jouer qu'avec des Français on le ferait. Personnellement, tant que je serai coach de Rouen, j'essaierai d'intégrer un maximum de jeunes, de leur donner leur chance. Je dirais qu'à partir de Noël, je commence à faire des choix et à être moins tolérant pour ceux qui n’ont pas passé le cap parce que les résultats sont nécessaires à Rouen. J'aime cette opportunité de donner une chance aux jeunes Français et je trouve agréable de voir leur progression. Après, c'est dur de les conserver aussi. Il y a d'autres clubs qui leur promettent d'autres choses. On est déçu quand on a beaucoup donné à certains qui peuvent encore progresser car c’est parfois un peu trop tôt pour qu'ils partent. On est content qu'ils aillent dans de meilleurs championnats, mais quand c’est dans d’autres équipes françaises on est déçu.
 
Sur l’arrivée d’un autre jeune joueur, Tomas Simonsen.
 
Je dirais qu'on a récupéré deux jeunes, Simonsen et Colomban. Simonsen, c'est un diamant brut. Il est très, très bon avec le palet, mais ce que l'on essaie de lui expliquer c'est que physiquement il a encore beaucoup de marge de progression. Son attitude a été très bonne dès son retour des Championnats du monde. Il n’a pas voulu prendre de congés et a souhaité s'entraîner tout de suite. Quand on joue au hockey, il y a 90% du temps où l’on n'a pas la possession du palet. C'est là-dessus qu'il doit progresser. Il y a encore beaucoup de boulot, mais c'est un très beau challenge pour nous et tout le staff sportif de Rouen. On va essayer d’en faire un joueur plus complet, parce que c'est quand même un joueur très atypique. On a aussi Robin Colomban, qui est un joueur que je suis depuis plusieurs années, qui était intéressant, mais pour lequel on n'avait pas de place à lui proposer à Rouen en tant que centre ou ailier gauche. Cette année, on avait l'opportunité de lui proposer, il a accepté et on en est très content aussi parce que c'est un joueur qui est en devenir je pense. Il a touché un peu l'équipe de France et avec les blessures, il a réussi à faire un Championnat du monde. Il est très prometteur et a envie de progresser. On est content d'avoir ce genre de joueurs quand on est coach, parce qu’ils ont un objectif d'aller plus haut. S'ils y arrivent, on sera content, même si malheureusement ça signifiera qu'ils partent.

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