Mario, vous sortez d’une saison avec les Gothiques d’Amiens, laquelle sans avoir été un long fleuve tranquille, s’est révélée plutôt satisfaisante. Comme toujours, vous vous qualifiez pour les play-offs même si, malheureusement, c’est Grenoble qui s’est présenté face à vous dès les quarts de finale.
Oui nous finissons à la 6
ème place, à 1 point de la 5
ème, et à une victoire de la 4
ème place. Cela n’a pas été facile mais ça se joue à peu de chose. Le moindre match peut s’avérer décisif en fin de saison. Les grosses équipes comme Rouen ou Grenoble ont tellement de marge qu’elles peuvent se permettre quelques faux pas mais, pour une équipe comme la nôtre, un match perdu contre un adversaire direct te coute cher au classement final. Je me remémore qu’il y a quelques années, les Gothiques finissaient à la 3
ème ou 4
ème place, 1 ou 2 points devant des équipes comme Angers ou Bordeaux. Il faut reconnaitre que désormais elles nous ont dépassé.
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Photo : Laurent Maucec |
Mario Richer (Gothiques d'Amiens) |
Projetons-nous dans la nouvelle saison qui arrive, quels sont vos objectifs ?
Comme chaque année, remporter tous nos matchs et rafler tous les trophées ! Plus sérieusement, nous voulons rester fidèles à l’identité des Gothiques : être une équipe combattive, intense et difficile à manœuvrer pour tous nos adversaires. Je vais faire tout mon possible pour présenter à chaque match l’équipe la plus compétitive possible. A chaque sortie, nous monterons sur la glace, animés par la volonté de gagner, sans nous dérober et en mouillant le maillot pour respecter nos couleurs et nos partisans. Nous verrons bien jusque où cela va nous mener.
Concernant votre groupe, il a profondément évolué par rapport à celui de l’an dernier, cela correspond-il à la fin d’un cycle ou une volonté de faire table rase du passé ?
Non pas du tout. Année après année nous essayons de varier notre façon de recruter et nous essayons d’améliorer l’équipe. Il se trouve que cette année nous avons perdu 2 très bons jeunes, Tomas Simonsen qui est parti à Rouen et Kaylian Leborgne qui est parti à Bordeaux. D’une façon générale, il y a des joueurs avec lesquels tu travailles, et dont tu penses qu’ils vont faire un bout de chemin avec ton équipe pendant quelques années, et puis après une saison de bon travail avec toi ils s’en vont. C’est comme ça, il faut faire avec et rebâtir derrière.
Mon objectif est d’essayer de parvenir à fidéliser mon groupe et à le faire progresser. Aujourd’hui, il faut avoir conscience de la qualité de notre équipe. Nous avons 5 à 6 joueurs, jeunes comme confirmés, qui sont aux portes de l’équipe de France. Bastien Maia, Rudy Matima, Antonin Plagnat et Clément Fouquerel peuvent prétendre à l’équipe nationale. Fouquerel, par exemple, doit être 5
ème ou 6
ème dans la hiérarchie des gardiens. Pourquoi ne pas essayer de travailler encore plus fort ensemble pour le faire entrer dans les 3. Certains joueurs semblent être résignés et avoir baissé les bras, c’est à moi de les motiver car, avec la fin de carrière de la vieille garde, il va y avoir des places à prendre en équipe de France. Un gars comme Matima, par exemple, qui chez les jeunes a été qualifié comme un joueur très prometteur, là il arrive à 27 ans et c’est comme s’il avait abandonné tout espoir. C’est à moi de dire à ces joueurs «
finis la victimisation ! Sors-toi les doigts du nez et va chercher ta place en équipe de France ! ». Ces joueurs en ont vraiment le potentiel. Et puis nous avons des jeunes comme Anatole De Mali, qui n’a pas encore connu l’équipe de France A, que nous devons faire travailler en ligue Magnus et en D1 avec Valenciennes pour l’amener en équipe nationale l’année prochaine. Il y a aussi Noa Besson, un U18, qui doit poursuivre son développement, lui aussi avec Valenciennes. Ils se doivent de travailler pour éclore et arriver en équipe de France mais le potentiel est là.
Nous savons qu’une saison de Magnus c’est long, mais votre groupe est-il déjà au niveau que vous espérez pour la commencer ?
Non, nous sommes très loin de ce que nous voulons atteindre. Actuellement, ici à Amiens, même avec la meilleure planification et la meilleure volonté du monde, tu ne peux pas faire des miracles non plus. Tu te retrouves avec la petite glace pour t’entrainer. Cette année, suite à un problème technique au niveau des compresseurs, au bord des balustrades la glace n’était que de l’eau. Tu planifies 2 heures d’entrainement mais finalement tu ne peux faire que 45 minutes car la glace est trop dégradée. Au bout du compte, tu as planifié un mois de préparation mais finalement tu ne disposes vraiment que de 2 semaines.
Au-delà de cette contrariété dans la préparation, vous allez commencer la saison avec 2 joueurs majeurs en moins, comment allez-vous vous organiser ?
Oui malheureusement, Zach Lavigne et Julien Tessier sont
out pour cette entame de saison et nous venons d’apprendre que Ilies Djemel serait indisponible pour 2 semaines. Ce n’est pas idéal, mais nous allons nous appuyer sur nos jeunes qui vont, du coup, gagner du temps de jeu.
Donc aucun joker médical n’est envisagé ?
Non, notre effectif est complet et aucune nouvelle arrivée n’est prévue, ce sont nos jeunes qui seront mobilisés pour suppléer nos absents de début de saison.
Pour vous avoir les Gothiques jouer à Meudon contre Cergy lors de leur première sortie de présaison, je trouve que ces jeunes ont très bien tenue leur place et ont même failli retourner le match ?
Oui, nous disposons de jeunes très combattifs et il faut qu’ils continuent à travailler ainsi sur la longueur, ce qui est toujours plus difficile. Nous les solliciterons autant que nécessaire, ce qui participe à leur développement, en attendant le retour de nos blessés et la récupération de notre effectif complet.
Justement, parlons de cet effectif, en quoi présentera-t-il un visage différent, et en quoi sera-t-il meilleur que le précédent ?
Cette année notre équipe a beaucoup gagné en vitesse. Un joueur comme Jesper Larinmaa, qui était l’un des plus gros patineurs l’an dernier, nous a rejoint. Mais des joueurs comme Matima, Gauthier Gibert (en provenance de D1) ou Djemel, pour ne parler que des attaquants, nous apportent aussi beaucoup de vitesse. Derrière c’est un peu pareil ça patinne bien. Et puis nous avons grandi aussi l’effectif, notamment en défense, avec quelques gabarits présentant une grande envergure. Je pense que nous serons une équipe qui promet d'être difficile à prendre cette année ce qui est notre objectif.