Arnaud, vous êtes arrivé à Anglet en cours de saison l’an dernier et, dès cette saison, vous voilà intronisé capitaine, quelle belle preuve de reconnaissance !
Effectivement, je suis arrivé en provenance de Gap l’an dernier et on me fait l’honneur de me confier ce rôle cette saison. J’en suis très fier et ce « job » est très important à mes yeux même si chacun, au sein du groupe, a sa propre responsabilité dans le vestiaire et peut parler, y compris au coach. Je vais essayer de me montrer à la hauteur de ce témoignage de reconnaissance. Il est vrai que je fais partie de ceux qui arrivent dans des âges où l’on a suffisamment d’expérience, qui plus est dans ce championnat, pour accompagner les plus jeunes.
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Photo : Laurent Maucec |
Arnaud Faure (Hormadi d'Anglet) |
Le Hormadi, depuis sa remonté en élite, entame sa 7ème saison en ligue Magnus, quel est son objectif cette année ?
Nous sommes tous des compétiteurs donc, idéalement, notre objectif ultime serait de décrocher le titre, mais de façon plus pragmatique et réaliste ce serait de réaliser une saison intense et riche en émotions et d’obtenir notre ticket pour les
play-offs. A très court terme, notre objectif immédiat est de bien commencer face à Amiens lors de la première journée pour bien lancer notre saison à domicile (
ndlr : malheureusement pour le Hormadi, l’équipe s’est fait surprendre par les Gothiques et s’est inclinée 1 but à 5).
C’est un objectif ambitieux car, depuis sa remontée, le Hormadi n’a jamais pu accéder aux play-offs. Est-ce le fil conducteur du nouveau projet ?
Effectivement, le club s’engage dans un nouveau projet avec un nouveau bureau directeur et un nouveau coach. Ce projet me parait vraiment intéressant et viable, tant à moyen terme qu’à long terme. C’est vraiment excitant pour moi d’en être un acteur. Ses piliers sont le développement et la promotion de la formation locale, de la qualité des joueurs français et, bien sûr, des valeurs du Pays Basque. C’est très important, pour ne pas dire fondamental, de récréer ici un écosystème pérenne et sain pour l’avenir.
Concernant le line-up, beaucoup de cadres ont raccroché les patins, n’est-ce pas ?
Oui effectivement, Thomas Decock, Nicolas Arrossamena et Mathieu Pons, pour ne parler que d’eux, ont pris leur retraite. Ce sont de grands joueurs, connaissant parfaitement le club, qui ne sont désormais plus là.
Du coup, au-delà de ces seules, mais remarquées, fins d’activité, le groupe a connu un important renouvellement, comment se passe l’intégration des nouveaux ?
Oui il y a eu de nombreux mouvements mais cela se passe super bien. Il faut dire que nous ne repartons pas totalement de zéro. Quelques cadres, français comme étrangers, sont restés ou revenus. C’était important aussi pour bâtir autour d’eux avec les nouvelles additions. Le groupe vit bien, y compris les imports, et le dernier match de préparation contre Bordeaux était très intéressant en termes de contenu.
Votre camp d’entrainement était donc globalement satisfaisant ?
Oui, même si nous avons connu une petite désillusion lors de notre déplacement à Marseille où c’était notre retour sur glace olympique. Remonter sur une grande glace qui nous est apparue énorme a été compliqué. Sinon le premier match à domicile contre les Boxers n’a pas été simple non plus, mais c’est une grosse équipe qui n’a pas les mêmes objectifs que nous. Par contre, s’était bien de les accrocher le lendemain en
back to back. Cela permet aussi de conforter le message comme quoi n’importe qui peut rivaliser avec n’importe qui dans ce championnat.
Est-ce que le nouveau projet va jusqu’à changer l’identité de jeu pour l’équipe ?
Non pas particulièrement, nous allons essayer de tirer avantage de notre petite glace, ce que nous n’avons pas suffisamment réussi à faire l’an dernier où, paradoxalement, nous étions presque meilleurs sur grandes glaces grâce à notre vitesse. Cette année nous sommes toujours une équipe rapide, probablement moins physique en taille et en poids que bien des autres si on s’en réfère aux moyennes de la ligue. Nous ne sommes pas dans le haut du panier mais nous avons d’autres qualités à faire valoir avec notre explosivité, notre fougue et notre vitesse même si nous avons moins d’expérience aussi car nous sommes une équipe plutôt jeune. Un peu comme ce que j’ai connu à Gap il y a 5 ou 6 ans, nous serons toujours dans les pattes des adversaires avec l’objectif de les faire craquer physiquement ou moralement par ce harcèlement.
Justement, l’image que le Hormadi véhiculait, c’était celle d’une équipe, pas forcément régulière mais capable de faire des coups, y compris contre les plus grands avec des joueurs se battant comme des chiens pour la conquête du palet.
Je trouve que c’est plutôt un beau compliment et c’est effectivement l’ADN que nous souhaitons conserver. Plus que faire des coups, nous aspirons à plus de régularité. Depuis 11 ans, j’ai eu l’occasion d’évoluer dans cette ligue et j’ai pu effectivement constater que le niveau global augmente, son rythme à 44 matchs la rend plus robuste aussi, et le professionnalisme des clubs progresse. Même si quelques grosses cylindrées sont au-dessus du lot, tout le monde peut battre tout monde. C’est plutôt satisfaisant et de nature à satisfaire nos spectateurs. Si en plus nous parvenons à faire de l’économie par une meilleure diffusion TV, ce sera motivant et bénéfique pour tout le monde.
Arrivez-vous à faire monter beaucoup de jeunes issus de la formation basque en équipe première ?
Oui de plus en plus. Théo Fremond, Baptiste Manciot et Hugo Baron par exemple, avaient déjà intégré le groupe précédemment mais cette année ils sont amenés à y avoir plus de responsabilités. Il y a des jeunes, voire des très jeunes, qui arrivent derrière. Nous n’avons certes pas le même réservoir que des mastodontes comme Grenoble et Rouen mais la formation est clairement reconnue ici. A plus long terme, l’objectif c’est d’en voir arriver d’autre et de leur faire miroiter la possibilité d’intégrer le groupe pour jouer en Magnus. Cela fait aussi partie de mon rôle d’accompagner ces jeunes pousses.
Même s’il est difficile de trop tirer de plan sur la comète, vous projetez-vous sur du long terme à Anglet ?
Oui bien sûr, je m’y sens bien sportivement et personnellement. La qualité de vie y est incroyable et une fois que tu es passé par Gap puis désormais ici, c’est difficile de proposer mieux comme cadre de vie. En plus, vivre un projet sportif novateur est terriblement excitant.
Une patinoire sur la plage c’est effectivement un cadre unique !
C’est le moins que l’on puisse dire, et les palmiers lui confère un petit air de Miami. On se sent et on vit bien ici et l’environnement représente assez bien l’ambiance du Pays Basque. Nous sommes particulièrement gâtés.
Vous êtes cependant en pleine terre de rugby n’est-ce pas trop difficile d’y développer la culture hockey ?
Non je ne le pense pas. Nous évoluons effectivement en pleine terre de rugby, mais ce sport, comme le hockey, repose sur des valeurs de combat, de fraternité et de respect. La passerelle est donc assez naturelle entre les 2 univers. D’ailleurs, même si notre patinoire est loin d’être la plus grande, nos taux de remplissage démontrent bien l’intérêt local grandissant pour notre discipline.