Lucas Mugnier (gardien des Pionniers de Chamonix)
Lucas, qu’as-tu pensé de l'intersaison ? Comment se sont passées la préparation et l'intégration des nouveaux joueurs ? Un certain nombre de joueurs étaient déjà là l'année dernière et vous avez une base de joueurs originaires du club…
C'est vrai que l'on a gardé une bonne partie du noyau qui était là l'année dernière en termes de Français, donc c’est presque plus facile une fois que tu as un bon noyau de joueurs français de greffer des étrangers dessus. On est très accueillant. L’intégration n’a pas posé de problème. On s’est très vite bien entendu avec tout le monde. On a un bon groupe, avec même 14 attaquants au total. Lors de la présaison, on a eu 2 ou 3 blessés, donc cette profondeur de banc nous a fait du bien. On a tout de même pu jouer à 4 lignes et ne pas être trop fatigués après les matches. L’intersaison s’est super bien passée et on a hâte de reprendre le championnat.
|
Photo : Guillaume Schwab |
L. Mugnier / A. Bogdanov (Pionniers de Chamonix) |
La saison dernière, cela ne s’était pas joué à grand-chose avec Nice pour la 8e place et la qualification en playoffs. Là, c'est clairement l'objectif que vous vous êtes donné pour cette saison ? Ou est-ce que vous voulez peut-être viser plutôt la Coupe de France et essayer d'aller chercher un match à Bercy ?
L’objectif principal, forcément, c’est les playoffs. C'est ce que l’on cherche. Chamonix n’a toujours pas gagné de match de playoffs dans son histoire depuis que nous nous appelons les Pionniers. Donc ce serait pas mal d’aller déjà en chercher un. Les playoffs sont forcément un objectif au vu de ce qui s'est passé l'année dernière où on a échoué au dernier match de saison régulière au profit de Nice. Cette année, on veut laver l’affront et se qualifier pour les playoffs. En ce qui concerne la Coupe France, ça on va voir. Forcément, c'est quelque chose qu'on va jouer, mais on ne va pas se focaliser que sur un seul objectif. On va essayer de faire de notre mieux partout.
Qu'est-ce que tu penses de la concurrence des autres clubs ? On voit que les grosses équipes continuent de prendre des gros joueurs. Ça devient un peu difficile pour un club comme Chamonix d'essayer de lutter avec les gros comme Grenoble, Rouen, Angers ou même Bordeaux sur une saison de 44 matches ? Sur un match, c’est sûr que vous pouvez rivaliser, mais sur une saison complète...
Non, je pense que l'année dernière déjà on a pu battre tout le monde donc il n’y a pas de raison que cette année on ne puisse pas le faire de nouveau. On va voir. Je pense que Chamonix a essayé de faire la meilleure équipe possible, donc normalement, même si eux sont meilleurs, nous aussi. On va essayer quand même d'aller gagner chez tout le monde. On ne va pas se dire que l’on veut être 8
e et qu’il faut finir 8e, on va essayer d'aller le plus haut possible. On ne sait jamais comment ça va se passer, donc on va attendre d'être au moins à la moitié de la saison pour dessiner une tendance et puis on verra où on en est. C'est trop tôt, trop dur de parler tout de suite. L'année dernière on l'a bien vu, on commence très fort le championnat en étant 3e au début et après la trêve on s'écroule. On ne va donc pas tirer de conclusion hâtive. On a fait de bons matches de préparation contre Cergy et Briançon. Il n’y a pas de raison que l'on soit en-dessous ou au-dessus de certaines équipes. On va juste se battre et puis on verra à la fin comment ça se passe.
Anatoli Bogdanov (entraîneur des Pionniers de Chamonix)
Coach, c’est votre première saison en France en tant qu’entraîneur. Pourriez-vous nous dire pourquoi vous avez décidé de rejoindre la Ligue Magnus et plus particulièrement Chamonix ? Quels vont être vos objectifs cette saison ?
J’ai entraîné pendant trois ans en Hongrie (ndlr : à Fehérvár). J’ai terminé mon projet là-bas et je voulais voir où aller ensuite avec le souhait de découvrir un nouveau pays et une nouvelle ligue. Je suis la Ligue Magnus depuis un long moment et j’ai beaucoup d’amis qui ont entraîné ici. Ce championnat a toujours été intéressant pour moi, c’est un bon défi. Suite aux négociations, j’ai été très heureux d’avoir été choisi en tant que coach de Chamonix. Je suis très heureux d’être là et assez excité car le niveau de la Ligue Magnus est en train de progresser d’année en année. Cela se voit avec le niveau des joueurs, des entraîneurs et des matches. Je suis heureux d’être dans un pays comme la France, même si le hockey sur glace n’est pas un sport majeur ici. Il y a une base de supporters solide. Les gens viennent voir les matches un peu partout en France. C’est quelque-chose de bien et j’espère que ça va continuer dans cette direction.
En ce qui nous concerne, nous voulons faire un pas en avant. Comme toujours en sport, on veut faire mieux que l’an dernier. On a manqué de peu la place en playoffs, alors cette saison on veut vraiment revenir dans la course et y participer. Nous voulons également attirer plus de monde dans notre patinoire pour voir évoluer notre équipe qui est intéressante. On veut amener de l’intérêt pour le hockey à Chamonix et faire venir des gens qui n’ont pas assisté à des matches lors des dernières saisons pour remplir notre patinoire. On veut également amener des jeunes joueurs au niveau Ligue Magnus. On veut les faire passer à l’étape supérieure afin qu’ils puissent accomplir leur rêve de hockeyeur. Pour le moment, je pense que tout est aligné pour que l’on mène à bien ce projet.
Que pensez-vous de votre effectif ? Vous disposez de nombreux joueurs français, dont la plupart sont originaires de Chamonix ou de la région. Pensez-vous que c’est un avantage d’avoir cet ancrage local avec des joueurs qui portent le club dans leur cœur ? Ils peuvent mieux intégrer les nouveaux et leur montrer la manière dont on joue à Chamonix ?
Oui, bien sûr. La culture d’un club n’est pas quelque-chose que l’on peut construire en seulement un été et un entraîneur ne peut pas changer cette culture à court-terme. Je pense qu’évidemment il est important d’avoir des joueurs locaux et c’est bien que nous en ayons. Ce sont des joueurs qui en général attirent plus de spectateurs vers la patinoire. Cela fonctionne souvent comme cela au hockey. Tu peux recruter des joueurs « importés » de l’extérieur, mais ces joueurs-là doivent vraiment avoir un excellent niveau pour apporter lors des matches. Les joueurs venant de l’extérieur qui ont un niveau moyen, tu viens les voir une fois, deux fois, puis ensuite cela ne t’intéresse plus. Les joueurs originaires du coin attirent toujours des spectateurs parce qu’ils ont un ancrage local. C’est comme si tu allais voir jouer tes voisins. Dans ce sens, c’est très bien pour nous d’en avoir autant. En ce moment, je trouve que l’on a une très bonne entente dans le vestiaire. D’un côté, on a des joueurs étrangers qui ont voulu venir à Chamonix et sont très heureux d’être ici et de l’autre on a des joueurs locaux et des jeunes qui ont des objectifs en termes de développement et de progression. Chamonix ne sera probablement pas le dernier club de leur carrière. Dans l’ensemble, je pense que c’est une combinaison très intéressante. Nous sommes ensemble depuis six à sept semaines. Notre projet est pour l’instant dans les temps pour aller dans la direction souhaitée. Evidemment la route est longue. Une saison, c’est un marathon et non un sprint. Nous allons donc continuer de travailler, garder les pieds sur terre, les yeux vers le ciel et allons oser rêver. C’est mon message pour les joueurs. Ils ont le droit de rêver à de grandes choses s’ils travaillent dur pour. Pour le moment, je pense que les joueurs répondent très bien à ce défi.