Toronto est l'un des places fortes de la NHL mais attend toujours un titre depuis 1967. Ambitieuse cette année, l'équipe de Randy Carlyle compte sur son gardien Jonathan Bernier pour l'aider dans sa quête de retrouver les sommets. Le gardien québecois âgé de 26 ans dispute sa deuxième saison avec les Maple Leafs et après un départ un peu difficile retrouve la grande forme avec 6 victoires lors de ses 8 derniers départs. L'ancien 11ème choix de la draft 2006, vainqueur de la Coupe Stanley avec Los Angeles en 2012, s'est livré en exclusivité pour Hockey Hebdo.
HH : Depuis la défaite contre Nashville 9-2, votre équipe impressionne avec 15 points sur 18 (entretien réalisé le 11 décembre 2014). Est-ce que ça a été un mal pour un bien ?
JB : Une grosse défaite comme celle là à domicile ça remet les choses en perspective. On savait qu’on ne jouait pas bien au hockey. Perdre 9-2 nous a mis une grosse pression de la part des fans. Depuis cette défaite, la chimie dans l’équipe est meilleure, on joue tous dans le même sens. Le soir de la défaite dans le vestiaire peu de monde parlait. Il fallait que l’on prenne conscience que l’on avait une bonne équipe. Le coach nous a soutenu et encouragé.
HH : Pour vous aussi, depuis cette défaite tout va bien, 8 derniers matchs 6V 2D, qu’est ce qui a changé ?
JB : Le début de saison n’était pas celui que je voulais. J’étais bien préparé pour attaquer la saison. Depuis la défaite de Nashville, je joue plus de matchs et c’est bon pour la confiance. L’équipe joue mieux, on joue tous ensemble, c’est donc plus facile d’avoir de bonnes performances. La défaite à Pittsburgh ? On était tout de même satisfait de ramener un point car c’est toujours une équipe difficile à jouer dans sa patinoire et concernant la défaite contre New Jersey, l’équipe était un peu fatiguée.
HH : La remontée au classement est en marche, l’objectif ce sont les séries ?
JB : Tous les ans l’objectif doit être de se qualifier pour les séries. On ne devrait même pas se poser la question de savoir si on va se qualifier mais plutôt d’être classé le plus haut possible pour bien aborder l’après saison. La saison est longue (82 matchs) et malgré un petit début de panique il y’a quelques semaines ça va mieux aujourd’hui.
HH : Parlez-nous de votre entraînement, comment cela s’organise au quotidien ?
JB : On a environ un jour de congé dans la semaine. Sinon on pratique tous les jours (vers 10h30/11h00). On s’entraîne sur la glace et on après on fait de la « gym » . Le jour de match, on s’entraîne le matin. J’essaye, à travers mon travail à l’entraînement, d’être le plus constant possible, de tenir la route physiquement (Jonathan a été blessé en fin de saison dernière). Je travaille dur pour être prêt le jour du match pour donner une chance à mon équipe de prendre les 2 points. Je cherche à faire le gros arrêt.
HH : On le sait, le matériel est important pour un gardien de but. Comment choisissez-vous votre équipement ?
JB : Cela fait longtemps que je travaille avec le même sponsor (CCM). Je n’aime pas trop le changement en matière de matériel, j’aime garder les mêmes choses. Par exemple j’ai la même mitaine depuis que j’ai 14 ans (rires), idem pour les patins. Après, seuls les logos changent avec le temps.
HH : Parlez-nous un peu de la ville de Toronto et de ses fans.
JB : Ca change beaucoup de Los Angeles qui est moins une ville de hockey même si la victoire en Coupe Stanley avait un peu changé l’ambiance. Toronto est une ville incroyable, c’est la ville du hockey en Amérique du Nord. Les fans sont incroyables, ils sont tellement passionnés. Quand on joue hors de Toronto, il y’a énormément de supporters dans les patinoires adverses. Et au niveau mondial, il y’a une grande communauté de partisans. La pression ? C’est sur que c’est plus difficile quand ça va moins bien mais il faut faire abstraction de tout ça et se concentrer sur le match.
HH : Avec un peu de recul, quels souvenirs gardez-vous de la conquête de la coupe Stanley en 2012 ?
JB : J’ai eu la chance de réaliser mes deux rêves : jouer dans la ligue et gagner la coupe Stanley. Soulever ce trophée est un moment incroyable mais ce que je n’oublierai pas c’est d’avoir pu partager ce moment avec ma famille, mes parents. Les savoirs près de moi dans ce grand moment est un souvenir inoubliable.
| FRANK GUNN / THE CANADIAN PRESS FILE PHOTO | Jonathan Bernier, gardien numéro 1 des Maple Leafs |
HH : Vous avez été échangé en 2013, comment aviez vous pris ce départ à l’époque ?
JB : C’était un gros changement mais je m’y attendais. J’avais d’ailleurs eu des discussions avec le manager général des Kings car je souhaitais jouer plus et démontrer ce que je pouvais apporter à une équipe. Après c’est sur que c’est pas facile, c’est une nouvelle ville, une nouvelle équipe mais c’était un gros challenge de pouvoir jouer dans une équipe comme Toronto.
HH : Il y’a deux joueurs français en NHL, un petit mot sur Antoine Roussel et Pierre Edouard Bellemare ?
JB : Je n’ai jamais rencontré Pierre Edouard Bellemare, par contre Antoine je le connais bien, c’est un très bon ami. On s’entraine ensemble l’été.
HH : Pendant le lock out en 2012-2013, vous avez joué en Allemagne, que gardez-vous de cette expérience ?
JB : Ca m’a permis de garder la forme et de rester actif pendant cette période. On a passé (avec ma fiancée) un très bon séjour là bas. De plus je n’avais pas beaucoup voyagé en Europe alors c’était agréable. Enfin, cela me permettait d’aller voir jouer mon frère en France.
HH : Votre frère, Marc André joue en France,en ligue Magnus. Vous suivez ses résultats ?
JB : Oui c’est très important pour moi, c’est mon frère et j’aime savoir comment ça se passe pour lui. Il m’est arrivé d’aller voir des matchs et de me rendre au camp d’entraînement. J’essaie de me tenir au courant des résultats de Briançon en regardant sur le site internet du club.
HH : Vous venez d’avoir un bébé, cela a modifié votre approche du hockey ?
JB : Oui j’ai déjà moins de sommeil (rires) mais c’est une chose incroyable. Quand tu as passé une mauvaise journée ou un mauvais match, cela fait du bien de se retrouver avec sa petite famille. C’est très positif pour mon équilibre d'autant que je suis un très mauvais perdant.
Merci à Jonathan pour nous avoir consacré du temps et toute la rédaction d’Hockey Hebdo lui souhaite bonne chance pour la suite de la saison.
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